Raffael De Marco | James Franco

Cette fille elle était classe, cette fille elle avait des bonnes manières, cette fille elle savait parler, cette fille elle en imposait, cette fille elle était pas pour lui et c'était bien pour ça que cette fille il l'aurait. Pourquoi ? Pourquoi lui avait-elle tant tapé dans l’œil alors qu'elle était son parfait opposé, que ça se voyait en une seconde et ça même pour un aveugle. Il s'est dit qu'elle avait l'air coincée et rigide et que de ce fait peut-être qu'au fond elle était tout l'inverse. Jamais de logique dans cet esprit loufoque. Il se dit que dans un monde sous perpétuel contrôle de son image on rêve toujours de ce qu'on ne peut pas être. C'est pour ça qu'il s'est dit qu'il avait toute ses chances. Parce que lui il a le droit de perdre le contrôle. Alors il lui a fait la cours, celle qui vient du bas fond tout comme lui, maladroite mais charmante. Il a cherché à la faire rire et quand elle lui a sourit il s'est dit que oui, c'était bon. Quand elle lui a sourit il a su qu'il l'a voulait encore plus. Cette petite bourge qui n'était pas de son monde. Mais dans sa tête il arrivait à l'imaginer comme lui. Décoiffée, mal habillée, à rire aux éclats, et qu'est ce qu'il savait à quel point son âme pouvait être belle ainsi libérée. Et plus il apprenait à la connaître plus il lui offrait cette promesse qu'était la liberté. Celle à laquelle elle aspirait secrètement. Petit à petit elle s'est laissée allé, elle a rompu les règles et l'a retrouvé en cachette pour aller traîner avec ses potes de débauche. Telle Juliette retrouvant son Roméo, parce que c'était une image qui leur collait à la peau. Il l'a entraîné dans son monde a lui. Dans ses conneries aussi. Durant quelques années ce fut le paradis. Deux gosses qui oubliaient qu'ils étaient adultes dès que leurs corps se dénouaient. Une parenthèse dans la vie de sa douce Babeth. Des instants volés au temps. Des instants où ils ne se souciaient de rien et vivaient grâce à l'argent de la demoiselle mais sans pour autant être dans l’excès, se contentant d'une vie simple.

Mais elle les rattrape la réalité. Quand un coup de fils vient voler le sourire de sa bien aimé. Son père a rendu l'âme, c'est ce qu'on vient de lui apprendre. Et à partir de la tout à changé. Après l'enterrement elle a renoué avec ses origines, avec sa famille. Raff le comprenait, il s'est dit que c'était à son tour de s'adapter. Elle l'avait fait, maintenant devait à son tour faire l'effort de rentrer dans son monde. Alors il s'est changé, il a apprit à connaitre d'avantage sa famille, il s'est adapté. Le regard vide devant le miroir pendant qu'on prenait ses mesures pour lui faire un costume il avait cette impression de ne pas être à sa place. Mais sa place c'était auprès d'elle, à ses côtés et ça peu importe où ils se trouvaient non ? Alors durant des années il a supporté. Joué les mecs bien élevés et distingués. Faut croire, au nombre de leur disputes, qu'il avait une capacité d'adaptation moins bonne que la sienne. Elle a fini par le sentir, qu'il était à bout. Aussi à l'aise dans ce monde qu'un poisson hors de l'eau. Alors ils ont décidé de partir. De s'installer à Washington. Un changement qui a eu du bon. Dans leur couple ça s'est arrangé. Raff y a même fait une de ses meilleures rencontres. Toujours dans le monde de sa femme en soit mais une belle découverte. Jónas. Un homme bien différent de lui mais avec qui ça a vite décroché. Homme qui a découvert le Raff sous le costard, celui plus détendu et Daddy cool et qui a su l'apprécier. Le fait de pouvoir se montrer tel qu'il était avec lui lui a fait un bien fou. Il a également appris à gratter un peu la surface de son côté, c'est comme ça qu'ils se sont rapprochés. Les amis les plus proches ne sont pas forcément ceux que l'ont connait depuis le plus longtemps après tout. Mais ils ne sont restés que deux ans à Washington avant de retourner en Ecosse. Tout à rebasculé. Raffael a décidé qu'il allait agir à nouveau en accord avec lui même. Alors, les quelques fois où il à fait l'effort de se pointer à ses soirées mondaines il y a été en jean basket, mal rasé et il a passé ses soirées à jouer avec les gosses ou rigoler fort en déconnant avec des gens pas forcément très réceptifs à son humour. Il fallait s'en douter, quelques mois plus tard ça a pété. Elizabeth en a eu marre, elle s'est tout simplement barrée et l'a laissé en plan. Il s'est trouvé comme un con. Il s'est simplement dit qu'elle reviendrait. Mais elle ne revenait pas. En même temps il apprenait que Jónas avait également rompu avec sa femme. Et bien ils faisaient un bonne paire ces deux la. Quand ce derniers a emménagé mi année 2019 il l'a hébergé un temps, le temps qu'il se trouve un logement. Et Jónas lui, il lui a offert un taff, lui permettant d'être un peu moins qu'une loque, un peu moins que l'ombre de lui même. Le sortant un peu de son trou. Peut-être devrait-il sortir de son dénis aussi mais ça, il n'est pas prêt. Il aime toujours sa femme, trop accroché aux souvenirs qu'il en a.