Clayton S. Donovan | Herman Tømmeraas

Peu à peu le souffle manque, et par réflexe de survis il n'a plus d'autre choix que d'inspirer. Sauf que c'est d'eau que ses poumons se remplissent. Il tousse des bulles. Étouffe. Et ses paupières au gamin, elles se ferment. Il perd conscience. Flirt avec les portes de la mort. Porte qu'il aurait probablement franchis si son père n'avait réussi à l'extirper de la voiture et le ramener à la surface. "Il a ouvert les yeux ! Appelez les médecins il a ouvert les yeux !" en effet. La lumière blanche des néons de l'hôpital lui perçant la cornée des iris. "Clayton regarde moi" dans l'incompréhension la plus totale il tourne les yeux vers son père alors que le personnel médicale s'affère autour de lui. Il a les larmes aux yeux. Seule fois où il se rappelle avoir vu son père pleurer. Autant dire qu'il a tout de suite compris que quelque chose n'allait pas "Tu as eu un accident avec maman" ça y est, les souvenir lui revenaient au gosse. La voiture qui glissait, les cris de panique, l'eau qui s'infiltrait... Le regard de sa mère... Les larmes lui montaient également aux yeux. Il avait compris. Compris qu'il avait survécu et pas elle. Compris que s'il n'avait pas été la, elle aurait pu être sauvée. Quand sans lui elle serait probablement en vie. Et son cerveau fit rapidement le lien, traduisant que si elle était morte, c'était sa faute. Sa faute à lui qui était bien vivant parce que son père avait dû faire un choix. A six ans il se retrouvait orphelin de sa mère. Un vide immense qu'elle laissait dans son cœur. L'enterrement était une véritable épreuve. Il se sentait brisé. Injustement en vie alors qu'elle était enfermée dans cette grande boite à chaussure sur laquelle tout le monde jetais une poignée de terre. L'enterrant comme ils enterraient tout le reste. Les souvenirs, la peine, son âme. Mais lui il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas l'abandonner et l'oublier. Pas en l'ayant tué. Pas comme ça. Celle qui l'avait mis au monde. A genoux, le regard flouté il la regardait être ensevelie loin de son cœur. "Je suis désolé maman... Pardon..." Il ne pourrait plus cacher son visage dans sa poitrine, s'endormir dans ses bras et lui raconter ses exploits dans la cours de récrée. Tout ça c'était finit. Et il ne le ferait jamais avec une autre. Il ne la remplacerait jamais. Elle était et resterait sa seule maman.

Monsieur Donovan sortait de chez la directrice, suivis du Donovan Junior, l'air grave. Il a joué les papa sérieux devant elle mais une fois dans la voiture ça n'est pas du tout le même discours qui passe la barrière de ses lèvres. "J'espère qu'il est plus amoché que toi au moins" plus amoché qu'un nez cassé et qu'un coquard ? Oui. Il hoche la tête la terreur. Ce père, il élève un monstre et prétendant élever un homme "Bien. Mon fils n'est pas un perdant. De toute façon tu le sais dans la vie faut pas se laisser faire et quand on t'emmerde faut agir comme un homme et régler tes comptes, sinon tu seras toujours emmerdé" c'était ça constamment. Un bourrage de crâne sur ce qu'était un "vrai" homme. Parce qu'un homme ça ne pleure pas. Un homme ça se fiche de tout à part qu'on lui manque de respect. Un homme ça ne donne pas dans le sentiment. Un homme c'est la pour s'imposer et pour faire jouir les femmes. Macho et misogyne, c'est avec ce genre de conseils qu'il a grandit. S'il n'applique pas tout à la lettre ça raisonne tout de même constamment dans son cerveau. Les hommes sont le sexe fort, ils prennent soin du sexe faible, du beau sexe. Les quelques fois où il a vu son père avec de nouvelles conquêtes l'exemple était flagrant. S'il ne se rappelait plus s'il agissait comme ça avec sa mère autre fois une partie de lui se dirait qu'il l'aurait détesté si c'était le cas. Respectant beaucoup trop sa mère. Mais avec ses autres femmes il s'en fichait bien. Allant même jusqu'à imiter son père. S'essayant sur le canapé, croisant les pieds sur la table et demandant quand est ce que la bouffe arrivait. Autant dire que les quelques relations de son père n'ont jamais duré très longtemps. Déjà que lui était insupportable, le môme l'était tout autant. Et se voir traité de cette façon par un enfant il était évident que ça ne devait plaire à personne. Enfin il s'est un peu calmé après avoir pris une claque parce qu'il en avait foutu une sur le cul d'une des conquêtes en question. Ceci dit cette part de lui ressort tout de même assez facilement encore aujourd'hui.

Et il y a cette fille. Cette brunette qu'aussi loin qu'il se souvienne il avait toujours emmerdé. Lui tirant les cheveux quand elle était gosse, la taquinant constamment. Il faut reconnaître ce qui est. Il aimait bien l'enquiquiner. Constamment. Ce lui manquait presque les jours où il ne la voyait pas. Il se demandait où elle était, si elle était malade, pourquoi elle n'était pas la. Et puis il arrivait ce jour la, où, alors qu'il l'a regardait, assis sur le dossier du banc du coin racaille de la cours avec ses potes, il pose les yeux sur elle. Sauf qu'elle n'est pas seule, elle n'est pas non plus avec ses amies. Cette demoiselle un peu timide c'est face à un mec qu'elle est. Et son sang à Clay il ne fait qu'un tour dans ses veines. Il le voit qu'elle est pas à l'aise, qu'elle a envie de partir, que ce mec la fait chier. Et ce mec ça n'est pas lui, et ça il ne l'accepte pas. Sous l'impulsion il se lève et marche jusqu'à eux. Sans chercher à comprendre, ni passer par une manière douce, il attrape le col du mec pour le retourner vers lui et lui coller une patate mémorable dans la gueule. L'autre se ramassé, pas préparé à encaisser le coup et il lui crache dessus "Tu t'approches plus d'elle où je te démonte" conscient d'être loin de renvoyer une image glamour ou même positive il se tourne tout de même vers Allison pour une simple question "Ça va ?" probablement la première fois que je lui demandais vraiment. Trois jour d'exclusion. Rien qui ne pouvait me faire regretter mon geste. Simplement des minis vacances que je n'avais pas besoin de justifier. C'est à partir de ce moment la qu'Allison et lui ce sont rapprochés. Très vite ils en sont même venu à sortir ensemble. Il a été son premier amour, sa première fois et elle lui a fait redécouvrir un sentiment qu'il avait ô bien trop longtemps mis à l'écart. Il n'agissait pas avec elle comme il agissait avec les autres filles. En fait il avait du respect pour elle tout simplement. Huit mois avec la brunette, pas une fois il n'a été voir ailleurs. Ceci dit petit à petit ils se sont l'un comme l'autre rendu compte qu'ils pouvaient éprouver de l'attirance pour d'autres malgré l'affection profonde entre eux. Dans leur relation y'avait de l'amour oui, mais pas celui la. Une puissante amitié, une complicité hors norme. Ils ont décidé de rompre mais sont restés dans cette même proximité. Sa Lili elle a une place spéciale dans son cœur, elle peut se permettre beaucoup plus que n'importe qui avec Clay. En fait venant d'elle y'a quasiment rien qui n'accepte pas.

"Oh Donovan, t'es dans la lune ?" il pose les yeux sur son prof. Ouais il l'est dans la lune. C'est pourtant rare pendant les cours de sport. A part pour la natation où la il était autant absent physiquement que mentalement. Mais la oui il avait la tête ailleurs. La veille au soir quand il était rentré à l'appart qu'il partageait avec sa copine actuelle il avait retrouvé ses affaires sur le pallier. Au moins le message était on ne peut plus clair. Sauf qu'il n'avait pas d'autres appart sous le coude et qu'il s'était retrouvé à devoir squatter chez un pote. Hors de question qu'il retourne se terrer chez son père. Bien trop fier pour ça. S'il avait fallu il aurait même préféré dormir dans la rue. Rapidement il écuma les annonces et eu une surprise plus qu'agréable en tombant sur un bel appart plutôt vastes et peu onéreux. Une visite et tout se fit très rapidement. Quel ne fut pas sa surprise quand le lendemain de son emménagement une rousse et ses bagages entra chez lui avec une clé de l'appart ! Je vous laisse imaginer la tête qu'il a fait. Bourré d'incompréhensions. Nul doute que s'il avait été un toons des points d'interrogations auraient pullulé autour de sa caboche. Mais Maggie était dans le même état, ce qui, quelque part avait quelque chose de rassurant. A savoir que cette situation n'était pas normale et que ça n'était pas lui qui avait loupé un épisode. Un coup de fils au proprio et tout fut bien vite plus clair. C'était en fait une colocation. Une colocation à quatre même ! Deux places restant encore vacantes. Ce qui expliquait le prix plus qu'attractif de l'appartement. Monsieur avait simplement oublié de les prévenir, oops ! C'était vraiment quelque chose qui pouvait s'oublier ça ? Dans tout les cas il pouvait difficilement se permettre de partir et puis, au fond, une colocation ça ne le dérangeait pas tant que ça. Il aurait juste préféré être prévenu plutôt que pris au dépourvu. Et pris pour un con au passage. Maggie a complété la coloc avec son petit ami Enzo puis ils ont proposé la dernière place à un de leurs amis commun, Winter. Une belle brochette qu'ils forment ces quatre la !