Mum?? // Maelya & Jacinthe

Ma main se posa sur mon réveil, éteignant la douce voix de Lewis Capaldi. Je mis quelques minutes avant d’émerger et d’enfin sortir de mon lit, attrapant mon téléphone par la même occasion. Je me dirigeai ensuite, comme tous les matins vers la chambre de ma mère pour la réveiller. Son médecin m’avait conseillé de la lever tous les matins à la même heure, afin de lui construire une routine stable qui lui permettrait de ne pas trop perdre ses repères face à la maladie.

« Toc toc, il est l’heure de se réveiller » Dis-je comme à mon habitude, tout en ouvrant la porte tout doucement. Les volets étaient ouverts, les draps défaits, ma mère semblait déjà levée, étrange ! « Maman ?! » Appelais-je en descendant les escaliers. « Maman, tu es là ? »
Les battements de mon cœur commencèrent a s’accéléré en l’absence de réponse. « Maman ce n’est pas drôle, répond moi ! Sort de ta cachette » Je commençais sérieusement à paniquer, inspectant chaque recoin de la maison, jusqu’à découvrir la porte d’entrée entre ouverte… « Oh non maman, ou est-ce que tu es allée encore … » C’était loin d’être la première fois qu’elle s’échappait ainsi, mais jamais elle ne m’avait fait ce coup aussi tôt !

Bon… C’était partie pour une énième partie de cache-cache. Je me hâtai à rejoindre ma chambre afin d’enfiler le plus rapidement possible un jogging et me coiffé de manière succincte avant de me précipiter vers l’extérieurs. Tant pis pour le maquillage.

Direction, le centre de la veille ville, c’est là-bas qu’elle se rendait la plupart du temps. Un coup d’œil à mon téléphone pour voir l’heure : 8h30. Je commençais le travail dans à peine une heure, il était évident que jamais, je n’arriverais dans les temps. Tant pis, Jamie comprendrait, il connaissait ma situation et ce doutait que ce n’étais pas évident tous les jours. Je lui enverrais un message une fois que j’arrêterais de courir.

Mon attention focalisée sur ce qu’il se passait devant et ma tête tournant dans tous les sens à la recherche de ma mère, je ne vis que trop tard la silhouette arrivant à ma droite. Une collision inévitable, mon coude heurta la boisson chaude que l’inconnu(e) tenait dans ses mains, contenue qui se déversa presque entièrement sur ce(tte) pauvre malheureux(se).

« Oh mon dieu, mon dieu ! Je suis vraiment désolé !! Laissez-moi vous aider à arranger ça ! » Au loin, je vis une personne qui ressemblait étrangement à ma mère. Que devais-je faire ? M’enfuir comme une délinquante ou aider cette personne qui n’avait rien demandé dans l’histoire. Je choisis la deuxième option tout en observant celle qui ressemblait à ma mère, disparaitre de mon champ de vision. Je n’étais pas dans la merde…

Il serait peut-être temps que je prenne mon courage à deux mains et que je cherche un lieu adapté pour ma mère… Continué de vivre ainsi, commençais à devenir compliqué. Ça me faisait mal au cœur de l’envoyer dans une maison de retraite, à même pas soixante dix ans… Mais avais-je vraiment le choix ?

Mon inquiétude grandissait tellement que je n’avais même pas fait attention à mon environnement, bousculant une femme qui se renversa l’intégralité de son café sur elle. Je ne pouvais pas être plus mal à l’aise qu’a ce moment précis.

Il n’était pas rare que l’ont me reconnaisse, donc en entendant mon prénom, je relevai simplement la tête vers la femme, la regardant cette fois-ci dans les yeux. « Maelya ?! » Quelle coïncidence ! La petite amie et cliente de mon patron Jamie ! Je la connaissais déjà un peu avant, grâce à sa petite carrière dans la chanson que j’appréciais énormément ! La connaitre rendait la situation encore plus malencontreuse ! Hors de question que je la laisse dans cet état, j’enlevais presque immédiatement ma veste de mes épaules pour la poser sur les siennes, pour l’empêcher d’attraper froids.

« Je suis tellement navré, désolé ! » Je n’avais surement pas réussi à cacher mon air perturbé à en croire sa question presque immédiate. .« A vrai dire, non pas vraiment. Je suis censé être au cabinet de vétérinaire dans à peine une heure, mais ma mère atteinte d’Alzheimer, viens de se faire la malle, je suis à sa recherche… »

Mon regard inquiet continuait à se perdre dans l’horizon, vers l’endroit où j’avais cru apercevoir ma mère disparaitre.

« Je ne peux pas vous laisser dans cet état ! Je peux vous amener chez moi rapidement, c’est à quelques minutes seulement à pied, pour vous prêter un change. On ne doit pas être si éloigné niveau taille. » Pas que ça me réjouissait de devoir laisser ma mère quelques minutes de plus seule dans la nature, mais mon cœur bienveillant ne pouvait pas non plus laisser Maelya dans cet état. Après tout je lui devais un minimum d’attention après ce que je lui avais fait involontairement. En espérant que ma chère mère de s’éloignerais pas trop, c’étais pas son genre, mais ne sais-t-on jamais, suffisait d’une fois. Il ne fallait pas non plus qu’elle retombe sur la police, ceux-ci m’avaient déjà passé un savon une fois, m’obligeant à promettre que je placerais ma mère dans un lieu adapté à ses besoins.

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Les yeux dans l’horizon, j’étais totalement perdu et ce qui devait arriver, arriva, je bousculai quelqu’un. Ma maladresse me mis dans une posture délicate. Toutefois, j’eus de la chance dans mon malheur, puisqu’il s’agissait d’une personne que je connaissais et que j’appréciais, Maelya. Mon soulagement partiel ce vis dans mon visage, avant que mon air désolé prenne le dessus. Ce n’était pas dans mes valeurs de la laisser ainsi, sans lui proposer une solution pour remédier à ma bêtise.

Au fond, je fus un peu soulagée quand Maelya m’assura qu’elle pourrait attendre d’arriver chez elle pour se changer. Je pourrais ainsi retrouver ma mère plus vite. « Je vous rachèterais un haut à l’occasion, la prochaine fois que vous passerez au cabinet. J’espère que vous arriverez quand même à récupérer celui-là ! Le café ça ne part pas si facilement ! » lui dis-je espérant qu’elle n’attrape pas froid a cause de ma bêtise. « Jamie ! Il faut que je lui envoie un message ! » J’étais touché que la jeune femme, que je ne connaissais en réalité, pas tant que ça, propose de m’aider. Je ne pouvais pas refuser, puis à deux, nous avions beaucoup plus de chance de la trouver et beaucoup plus vite que si je partais en reconnaissance seule.

« Si ça ne vous retardes pas sur votre programme, ca serais avec plaisir, merci beaucoup » Dis-je en même temps que j’attrapais mon téléphone pour taper un SMS rapide à Ellie et Jamie, afin de prévenir de mon possible retard et d’indiquer que je les tiendraient au courant. J’en profitais d’avoir mon portable en main, pour trouver une photo de ma mère et la montrer à Maelya. Dévoilant ainsi une photo de ma mère de seulement 56 ans. Ce qui pouvait surprendre, en évoquant la maladie d’Alzheimer, les gens s’attendaient rarement à voir une femme aussi jeune. C’est d’ailleurs un sujet que j’avais vaguement évoqué dans l’un de mes livres.

« Pour vous donner une idée, c’est ma photo la plus récente, elle date d’il y a 2 semaines. Je vous remercie sincèrement de votre aide. J’aimerais la retrouver avant que quelqu’un appelle les pompiers ou la police. La dernière fois qu’ils sont tombé sur elle, je leurs aient garanties que je la placerais en maison de retraire. S’ils découvrent que je ne l’ai toujours pas fait, je risque d’avoir des problèmes. »

Je regardais Maelya en espérant qu’elle ne change pas d’avis suite a mes derniers propos, ce que je pourrais parfaitement comprendre.


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