you don't have to be superman | EMILY & JARED

You say that you're alright when tears are in your eyes, we're strong enough for this and I need you, it's okay that you need me. So put your armor on the ground tonight, you don't have to be superman, you don't have to hold the world in your hands, you've already shown me that you can. Take my hand, even heroes fall down | emily & jared  

Toute occupée à la préparation de son exposition, Emily n'avait pas vraiment prit de jour de congés pour la période de fête. Elle s'était bien arrêtée pour la veille de Noël et pour le jour-même, mais rien de plus. Ses parents, conscients que cette première exposition était très importante pour elle, n'avaient pas cherché à la freiner. La petite blonde avait malgré tout réservé des créneaux pour pouvoir se promener avec eux, les emmener dans les endroits de l'Ecosse que lui avait fait connaître Jared et son compagnon et elle-même, après que ce dernier les ait rencontrés en début de mois, avaient même pu partager une sortie au restaurant avec eux. Alan et Rachel étaient rentrés jeudi dans la matinée, afin d'être plus tranquilles dans les transports. Emily avait bouclé quelques dernières commandes importantes, puis avait décidé de fermer complètement boutique quelques jours afin de se reposer. Coupant sa ligne de téléphone professionnelle pour la laisser sur répondeur, elle avait désactivé également toutes les notifications d'e-mail et elle avait fait ses bagages pour se rendre… chez Jared, qui lui avait terriblement manqué durant ces semaines particulièrement chargées. Ainsi, c'était avec bonheur qu'elle profitait depuis quelques jours d'un vrai repos auprès de son homme. Lui travaillait toujours, aussi prenait-elle le temps de le décharger des tâches domestiques autant qu'elle le pouvait, prenant également plaisir à longuement promener Eliott, tantôt au parc, tantôt plus en nature lorsqu'elle prenait sa propre voiture. Jared lui ayant proposé de le retrouver lors de ses pauses déjeuners, elle ne s'en privait pas, heureuse de passer le plus de temps possible avec lui.

Ce soir et comme tous les soirs depuis qu'elle était chez lui, Emily avait préparé le dîner. Repus, le jeune couple s'était installé devant la télévision, somnolant devant un film qu'ils ne suivaient pas vraiment, chacun occupé à ses pensées, Jared semblant un peu plus tendu que d'habitude. La petite blonde lui avait demandé s'il se sentait bien et elle avait senti qu'il ne souhaitait pas en parler, aussi n'avait-elle pas insisté, habituée aux silences de son compagnon. Il viendrait vers elle s'il en ressentait une quelconque nécessité. Sentant qu'Emily s'endormait dans ses bras, Jared lui dit avec tendresse qu'il était temps d'aller se mettre au lit. Elle se redressa et étira ses muscles. « Oui, tu as raison. Je ne sais même pas ce qu'on a regardé… » fit-elle avec un sourire fatigué. Elle le suivit dans la chambre sans rechigner, saluant Eliott au passage et se glissa dans les draps à ses côtés, cherchant la proximité physique, comme à leur habitude. Après l'habituel baiser de bonne nuit, chacun éteignit la lumière et Jared vint se caler derrière elle, pour la serrer dans ses bras. Ils s'endormaient souvent ainsi, Emily rassurée par la présence de son compagnon et Jared se rassurant lui-même en la tenant contre lui. La jeune femme ne tarda pas à sombrer dans le sommeil. Ainsi lovée contre lui, elle n'avait la plupart du temps aucun problème pour s'endormir.

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L’installation temporaire d’Emily chez lui était bienvenue pour Jared. Ainsi il rentrait du travail le soir et trouvait un dîner tout prêt, un Eliott fatigué, content de sa journée et une compagne aux petits soins. Elle venait parfois le retrouver pour déjeuner avec lui et passer un moment ensemble dans la journée. Il avait l’impression d’avoir une nouvelle famille, Emily, Eliott et lui, le quotidien était doux, tendre complice.

Ce soir là quand il rentra, la fatigue et le stress marquaient ses traits. Le policier avait passé une rude journée. Il avait été chargé d’entendre et de consigner le témoignage d’un enfant battu qui avait été amené par les services sociaux sur le signalement d’un voisin. Il avait également entendu les parents du petit, dont le père abusif, et avait du développer des trésors de self contrôle pour ne pas lui coller son poing dans le visage. Il avait à cette occasion lui même replongé dans son traumatisme, son enfance gâchée par un père alcoolique et violent qui frappait son gosse juste parce qu’il avait laissé traîner son jouet au salon et qu’il avait marché- ou plutôt titubé dessus. Il était rentré épuisé émotionnellement et extrêmement tendu et avait préféré se retrancher dans son silence. Emily avait bien vu qu’il était épuisé et stressé, elle l’avait bien interrogé mais il lui avait fait signe qu’il n’avait pas envie d’en parler. Il voulait se changer les idées et penser à autre chose, habituée à ses silences, Emily ne s’en était pas formalisée. Ils avaient donc regardé un film dans le canapé et Emily s’était endormie contre lui. Jared était resté éveillé mais il n’avait pas suivi une seule minute du film, l’esprit préoccupé. Sa stratégie de distraction n‘avait pas fonctionné et il avait emporté avec lui ce gamin blessé, triste et replié sur lui-même, si semblable à celui qu’il avait été. Ils étaient allés se coucher à la fin du film, Jared muré dans son silence, bien qu’affichant un petit sourire de façade à sa remarque au fait qu’elle n’avait rien suivi du film. Il se coucha contre elle, en cuillère comme il aimait le faire, l’embrassa pour lui dire bonne nuit et attendit qu’elle s’endorme. Il mit plus de temps à s’endormir, tournant dans le lit, finalement son épuisement nerveux finit par avoir raison de lui et il sombra dans un sommeil agité.

« C’est pas possible ce gosse qui laisse traîner ces trucs ! Jared ! Viens ici ! ». Jared, 10 ans, se figea et commença à trembler de peur. Ce « Viens ici » prononcé par son père avec cette voix bizarre, il était ivre et il savait que ça signifiait qu’il allait prendre une sévère correction. « Derek, s’il te plaît... » entendit-il sa mère implorer. « Ta gueule toi ! Jared j’ai dis viens ici tout de suite sinon c’est moi qui viens te chercher !  Jared se leva, résigné, il savait que si son père son déplaçait, il allait prendre une savate encore plus violente. Il se dirigea vers le salon où il savait pertinemment ce qui l’attendait. Son père était là, debout, débraillé, les cheveux en pagaille, il avait son regard noir et tenait dans sa main le power ranger de son fils. « Je vais t’apprendre à laisser tes jouets traîner par terre petit morveux », lança t-il avant de lui balancer dessus. Jared se barra le visage du bras pour de protéger et prit son jouet sur le coupe. Il ne poussa pas un cri, il ne pleura pas non plus, muré dans son silence. Puis Derek prit violemment l’enfant par le bras et la dernière chose qu’il vit  fit sa main s’abattre sur son visage.

Il se réveilla en sueur, la respiration anarchique, tous les muscles de son corps étaient tendus. Il venait de faire un cauchemar. Depuis quelques temps il en avait moins eu, il avait trouvé l’apaisement auprès d’Emily mais cette enquête avait remué son passé et avait fait brutalement remonter son traumatisme à la surface ? Après quelques secondes, il se redressa dans le lit, la respiration toujours saccadée, tremblant et transpirant. Merde.

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Même si elle était en vacances, Emily restait active. Dynamique et pleine d'énergie, la jeune femme était heureuse de pouvoir se dépenser comme elle le souhaitait. Dans l'après-midi, elle était partie avec Eliott en pleine nature, afin de courir un long moment avec lui. Elle avait fait le retour en marchant, plus tranquille, laissant le Berger Allemand profiter à loisir du dehors et profitant elle-même du silence reposant de l'Ecosse sauvage en plein hiver. Une fois rentrée, elle avait prit une douche, enfilé une tenue confortable et, pendant qu'Eliott dormait comme un loir, avait préparé le dîner, nettoyant la cuisine derrière elle. Quand Jared était rentré, elle l'avait senti tendu, mais il n'avait pas souhaité s'étendre sur son état, préférant prendre son repas en discutant d'autre chose et se caler devant la télévision. Fatiguée, Emily avait fini par s'endormir dans ses bras et quand Jared lui avait doucement dit qu'il était temps d'aller dormir, elle n'avait pas rechigné et l'avait suivi jusque dans le lit, où elle s'était rapidement endormie à nouveau. Même enfant, lorsqu'elle était encore sans famille, Emily n'avait jamais eu de problème pour dormir. Elle était souvent si énergique durant la journée qu'elle se reposait facilement lorsque c'était nécessaire, même si son esprit était préoccupé par quelque chose. De plus, étant du matin, il n'était pas rare qu'en soirée elle soit beaucoup plus calme. C'était aussi pour ça qu'elle s'entendait si bien avec Jared: quand il rentrait, il savait qu'il retrouvait une compagne reposante et, aussi amoureux soit-il de son côté dynamique et solaire, il lui était également reconnaissant de savoir s'arrêter lorsque c'était nécessaire.

La jeune femme ne s'aperçut pas que Jared gigotait beaucoup dans son sommeil. Confortablement installée, elle était blottie dans les bras de Morphée quasiment depuis le moment où elle avait refermé les paupières. Cependant, quand Jared se réveilla en sursaut, son propre corps fut suffisamment secoué pour qu'elle se rende compte que quelque chose n'allait pas. Elle se retourna, encore toute endormie et, dans un réflexe, tendit la main vers Jared. Elle réalisa alors que ce dernier s'était redressé dans le lit et qu'il y était assis. Elle ouvrit les yeux, frotta ces derniers d'une main et s'assit à son tour pour regarder son compagnon. « Jared? » Avait-il reçu un appel qui l'avait réveillé et qu'elle n'avait pas entendu? Dans le noir, elle ne pouvait pas voir l'attitude du policier. Cependant, en posant sa main contre son épaule, elle sentit bien qu'il était trempé de sueur et qu'il était si tendu qu'il en tremblait. « Qu'est-ce qui se passe? » lui demanda-t-elle d'une voix un peu inquiète.

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Jared avait été silencieux une bonne partie de la soirée et il avait été reconnaissant envers sa compagne de ne pas chercher à tous prix à savoir ce qui n’allait pas. Elle le connaissait, elle savait qu’elle n’était pas en cause et qu’il ne cherchait pas à prendre ses distances avec elle mais que c’était sa façon à lui de gérer les choses. Il avait apprit le silence très jeune et si pour certains  se confier et parler les soulageait, c’était tout l’inverse pour Jared qui préférait garder les choses pour lui. Ce n’était pas pour autant qu’il n’avait pas confiance en elle, bien au contraire.  Ils allèrent se coucher après le film, Jared enfila un bas de pyjama  et rejoignit Emily dans lit avant qu’elle ne vienne se blottir dans ses bras. Peu après avoir éteint la lumière, il entendit sa respiration profonde, signe qu’elle dormait. Il se détacha doucement d’elle et se mit à tourner et à se retourner dans le lit pour arriver à dormir. Lorsque le sommeil vint enfin le cueillir, ce ne fut pas pour lui offrir du repos mais un cauchemars qui le replongea dans son enfance.

Il se réveilla en sursaut, le corps en sueur. Il lui fallu un moment pour reprendre ses esprits. Assis sur le lit, il se massa les yeux et poussa un long soupir pour tenter de calmer sa respiration. Il sentit Emily bouger à côté de lui, elle l’appela d’une voix faible, en émergeant du sommeil puis s’assit à côté de lui. Elle posa sa main sur son épaule et du percevoir ses tremblements car elle lui demanda d’une voix inquiète si il allait bien. « Ça va, t’en fais pas, j’ai juste fait un cauchemars », répondit-il d’une voix qui se voulait rassurante avant de poser à tâtons sa main sur la cuisse de la jeune femme. Sans  allumer la lumière, il se leva et enfila un t-shirt, il n’avait pas vraiment envie qu’elle le voit dans cet état. « Je vais boire un verre d’eau et je reviens, rendors-toi », lança t-il avant d’ouvrir la porte et de s’éclipser de la chambre. Il fila dans la cuisine, prit un verre et bu effectivement un verre d’eau. Puis il se passa les mains sous l’eau fraîche, il les mit en coupe et se versa de l’eau sur le visage, comme pour se laver de son cauchemars et de sa propre transpiration. Il repassa ses mains sous l’eau et les glissa sur sa nuque pour la rafraîchir. Le contact de l’eau fraîche sur sa peau lui fit du bien. Il coupa le robinet, s’essuya les mains et se dirigea vers le salon où il ouvrit la fenêtre. Il avait besoin d’air, peu importait si il faisait froid. Il resta ainsi devant la fenêtre et ferma les yeux, luttant contre la vision de son père qui s’imprimait en permanence devant ses yeux depuis son réveil.

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Emily avait un sommeil profond, aussi ne se rendit-elle pas compte immédiatement que Jared bougeait beaucoup. Cependant, quand il se réveilla en sursaut, la jeune femme se réveilla elle aussi. Elle tendit la main et réalisa qu'il s'était redressé dans le lit. Inquiète, elle se redressa à son tour et elle posa une main sur son épaule. Réalisant qu'il tremblait et était trempé de sueur, elle lui demanda ce qui se passait. Jared lui répondit de ne pas s'inquiéter: il avait juste fait un cauchemar et avait besoin d'aller boire un verre d'eau. Elle fronça les sourcils, mais n'insista pas. Elle le regarda quitter la pièce, restant assise sur le lit, guettant son retour. Elle savait qu'elle allait avoir du mal à se rendormir s'il ne la rejoignait pas, d'autant plus alors qu'elle avait senti que quelque chose n'allait pas. Et ça semblait aller au-delà de la simple tension de la soirée. Elle attendit quelques minutes, mais Jared ne revint pas. La jeune femme se leva doucement et saisit sa robe de chambre pour la poser rapidement sur ses épaules, puis se dirigea vers la cuisine.

Jared était positionné devant la fenêtre, qu'il avait ouverte. Emily serra sa robe de chambre autour d'elle: en plein mois de janvier, ouvrir la fenêtre la nuit n'était pas forcément la meilleure des idées. Pourquoi diable Jared était-il positionné en plein devant? Maintenant, elle se faisait réellement du souci: quelque chose perturbait suffisamment le policier pour qu'il soit parti s'isoler dans une autre pièce, loin d'elle et qu'il ait eut besoin de prendre l'air, alors qu'il ne faisait vraiment pas chaud dehors. La jeune femme l'observa un instant: il semblait complètement perdu dans ses songes, absorbé dans une pensée qui était inconnue d'Emily mais qui, désormais, la taraudait elle aussi. Elle s'approcha de lui, doucement, en silence. La petite blonde savait qu'en général, il était inutile de bombarder Jared de questions: s'il souhaitait parler, il parlait. Cependant, elle savait aussi que ses gestes tendres l'incitaient souvent à débloquer le dialogue, parce qu'elle savait lui dire sans parler qu'elle était là pour l'écouter. Ce fut donc son premier réflexe: arrivant derrière lui, elle passa ses bras autour de sa taille, souhaitant le rassurer quant au fait que, peu importait ce qu'il avait dans la tête, il n'était pas tout seul pour l'affronter.

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Installé debout devant la fenêtre, Jared respirait l’air frais, le regard fixé au loin, dans ses pensées. L’air frais lui faisait du bien, alors qu’il s’était réveillé en sueur et suffoquant. Il avait besoin de respirer, peu importait qu’on se trouve en plein hiver et qu’il fasse froid. Au contraire, l’air frais sur sa peau brûlante lui faisait du bien. Il revivait ses instants pénibles, ce cauchemar avait remué beaucoup de choses qu’il s’efforçait de refouler. Le regard colérique de son père, sa démarche titubante, sa voix tonitruante quant il lui demandait de venir tout de suite le voir et sa mère qui restait dans un coin, le regard affolé, tentant faiblement de dissuader son mari de frapper leur fils.

Il sentit alors des bras se glisser autour de sa taille. La terreur le saisit, il était paniqué, son coeur battait la chamade et sa respiration se fait à nouveau anarchique. Il étouffait, son père essayait de l’atteindre, il allait souffrir, encore une fois. Non ! Qu’il le laisse tranquille ! Il n'avait rien fait ! Le policier était terrifié mais la révolte grondait en lui, la rage bouillait dans ses veines. Cette fois-ci il n’allait pas se laisser faire, il n’allait pas le laisser lui faire du mal. Son instinct de survie s’était mit en marche. Il se retourna, prêt à se défendre, écarta ses mains menaçantes et attrapa son assaillant à la gorge. « Laisse-moi tranquille ! », hurla t-il dans un mélange de peur et de colère. Il tomba alors sur les beaux yeux bleus écarquillés de surprise d’Emily. Il se figea, les quelques secondes qu’il lui fallut pour revenir au réel lui semblèrent durer des heures. Eliott était à ses côtés gémissant, inquiet, et posa sa truffe contre lui lorsqu’il comprit que quelque chose n’allait pas chez son maître. Il ne comprenait pas pourquoi il s’en prenait physiquement à sa nouvelle amie humaine. Horrifié, Jared enleva sa main pour libérer la gorge de la jeune femme et recula contre le mur pour se mettre à bonne distance d’elle. Il aurait pu lui faire du mal ! Il était choqué, horrifié, les yeux écarquillés de surprise. Est-ce qu’il était comme son père ? Est-ce qu’il avait fait du mal à une innocente ? Etait-il une menace pour elle ? Il se dégoûtait de lui même. La bile lui montait à la gorge, il avait envie de vomir. « Ne t’approche pas ! », lança t-il lorsqu’elle fit un mouvement pour venir vers lui. « Tu comprends pas que j’aurais pu te faire du mal ! Vas t’en, rentre chez toi ! » Il n’avait plus qu’une obsession : protéger la femme qu’il aimait contre lui-même.

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Voyant que Jared ne revenait pas, Emily avait fini par se lever pour le rejoindre. Inquiète, elle l'avait cherché du regard et l'avait retrouvé debout devant la fenêtre ouverte, chose qui n'avait pas été pour la rassurer. Pourquoi était-il positionné ici, en plein hiver? Elle remonta sa robe de chambre sur ses épaules, craignant plus le froid que lui de base et s'approcha doucement de lui afin de le prendre dans ses bras. Elle souhaitait le rassurer, lui dire qu'elle était là, qu'il n'était pas tout seul. Malheureusement, la réaction de son compagnon fût si négative qu'elle fût prise complètement au dépourvu.

Quelques secondes après avoir passé ses bras autour de lui, la voilà qui se retrouvait une main autour de la gorge et son compagnon menaçant, lui intimant l'ordre de le laisser tranquille. Sous le choc, elle se contenta de lui lancer un regard surpris et effrayé, sans réagir. Elle était dans l'incompréhension la plus totale. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter une réaction pareille? Le moment fût très court, mais il fut suffisamment bouleversant pour que tous les deux aient l'impression que le temps était suspendu. Comme s'il se rendait soudainement compte de ce qu'il faisait, Jared lâcha Emily et recula contre le mur, sous le regard inquiet d'Eliott, qui ne comprenait pas la situation. Aussi fort qu'elle aimait le chien, la petite blonde l'ignora, ses yeux ne quittant pas Jared. Elle fit un pas en avant pour se rapprocher de lui, mais il lui ordonna de ne pas s'approcher. Il était dans un état second, horrifié par son propre geste. Emily mourrait d'envie de le prendre dans ses bras et de lui dire qu'elle ne lui en voulait pas, que tout allait bien. Mais il ne lui en laissa pas l'occasion. Au lieu de ça, il lui demanda de rentrer chez elle, arguant qu'il aurait pu la blesser. Blessée, elle le fût, mais parce qu'il lui demandait de fuir alors qu'il allait mal et qu'elle voulait être là pour lui. Ravalant son orgueil qui n'avait vraiment pas de place dans une telle situation, Emily leva doucement les mains devant elle, à la hauteur de sa taille, en signe de paix. « Jared, ça va, tu ne m'as pas fait mal... » lui répondit-elle, rabaissant ses mains. « Et je suis déjà chez moi. Chez moi, c'est avec toi. » Tant pis s'il allait être compliqué à atteindre, Emily n'avait pas l'intention de l'abandonner. Elle l'observait toujours, son regard désormais empreint de son habituelle tendresse. « Je n'aurais pas dû arriver par-derrière comme je l'ai fait, je te demande pardon. » continua-t-elle d'une voix douce. Elle tourna légèrement la tête sur le côté. Résister à l'envie de s'approcher était difficile, mais elle le fit, donnant au policier la distance de sécurité dont il avait visiblement besoin. « Qu'est-ce qui se passe? Je suis là, tu peux me parler. » Il y avait peu de chance pour qu'il lui réponde, elle le savait. Mais elle voulait essayer. Elle voulait trouver la faille qui lui permette d'atteindre son compagnon, comprendre par où il fallait qu'elle s'engouffre pour réussir à passer à travers les barrières qu'il avait soudain érigées devant elle.

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Jared s’était placé hors d’atteinte, il voulait éviter le contact avec Emily non pas parce qu’il ne voulait pas qu’elle le touche, mais parce qu’il avait peur d’être une nouvelle rattrapé par son traumatisme et de lui faire du mal. Il avait vu la peur dans ses yeux pendant quelques secondes, la même que celle qu’il avait vu quelques jours plus tôt quand Evan l’avait touchée sans son consentement. Sauf que cette fois, elle avait eu peur de lui et franchement, il ne l’en blâmait pas, lui même s’était fait peur. C’était difficile de supporter cette peur dans son regard, de savoir qu’il en était la cause. Il s’était juré de la protéger et cette nuit il se percevait plus comme une source de danger qu’autre chose.

Emily lui indiqua qu’elle allait bien et qu’il ne l’avait pas blesser mais Jared resta fermé à cet argument. « J’aurais pu… Emily, j’aurais pu te faire du mal ! » . C’était tout ce qui comptait, écarter le moindre risque, la moindre potentialité de lui faire du mal, peut importait que cette fois elle en était sortie indemne. Il était endommagé, et un jour ou l’autre, elle en ferait les frais. Peu importait ce qu’elle lui disait, qu’elle se sente chez elle avec lui ou non, il resta fermé, silencieux. Elle s’excusa d’être arrivée derrière lui sans le prévenir, il savait ce qu’elle faisait. Elle essayait de reporter la faute sur elle pour le déculpabiliser mais il était hors de question qu’il baisse sa garde et la laisse s’approcher. Il ne releva pas, restant sur ses appuis, prêt à reculer si elle faisait de nouveau le moindre mouvement vers lui. Elle lui demanda alors ce qui n’allait pas, essayer de le faire parler. Sa voix était douce et son regard tendre, mais Jared refusait de baisser les armes et il était incapable de parler. « C’était rien je t’ai dit, juste un cauchemar » , répondit-il froidement pour la maintenir à distance. Eliott qui se frottait à ses jambes depuis quelques minutes sans la moindre réaction de son maître s’approcha alors d’Emily, comme pour lui demander de l’aide. « Je veux pas que tu restes là, retourne te coucher si tu ne veux pas rentrer chez toi. Tu comprends pas que tout ce que je veux c’est te protéger ! » , répondit-il sur le ton du reproche. Il lui en voulait de se mettre en danger en restant avec lui. Il dormirait sur le canapé si toutefois il arrivait à fermer l’œil. S’il ne pouvait pas la convaincre de rentrer chez elle il pouvait au moins faire en sorte qu’ils se trouvent dans deux pièces différentes.

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Emily fut surprise de se retrouver dans une telle situation, mais elle garda son calme. Elle tenta de rassurer Jared, en lui disant qu'elle n'avait rien. Ce dernier répliqua qu'il aurait pu lui faire du mal, même si ça n'avait pas été le cas cette fois. Elle ne protesta pas. « Oui, peut-être. Mais ça n'est pas le cas. » lui répondit-elle avec douceur. La jeune femme ne voulait pas blâmer Jared, mais elle ne voulait pas nier la situation non plus: l'honnêteté était une de ses caractéristiques profondes et s'il y avait bien une personne avec qui elle avait envie d'être honnête (et qui faisait qu'elle mettait en doute sa double vie pour la première fois), c'était Jared. Oui, il aurait pu la blesser, c'était vrai. Elle en était consciente elle aussi. La jeune femme continua en s'excusant d'être arrivée ainsi derrière lui. Ca aussi, c'était vrai: même si la réaction de Jared était, en apparences, disproportionnée, elle aurait pu faire peur à n'importe qui. Elle connaissait son compagnon: jamais il n'aurait été violent avec elle si ça n'était pas allé, pour lui, au-delà de la simple surprise d'être ainsi enlacé. Elle avait fait une erreur et elle voulait comprendre laquelle. Aussi, elle tenta de lui demander ce qui lui arrivait. Comme elle s'en doutait, il ne lui répondit pas, ou plutôt, il lui répondit froidement qu'il avait fait un simple cauchemar. « D'accord… » répondit la petite blonde, tandis qu'Eliott s'approchait d'elle et que le policier lui demandait de retourner se coucher. « Je ne vais pas te forcer à m'en parler. Mais je ne m'en irai pas. » lui dit-elle avec douceur mais fermeté. Elle tendit la main en direction du Berger Allemand, qui vint frotter sa tête contre. La jeune femme quitta Jared des yeux un instant pour regarder l'animal. « Ca va aller, mon grand… » lui dit-elle en lui caressant le haut de la tête. « Ca arrive de craquer, je ne vais pas vous abandonner pour autant. » Elle s'adressait au chien avec la même douceur qu'elle avait employé jusqu'à présent pour Jared et, bien entendu, elle lui disait ce qu'elle avait également envie de dire à son maître: elle était là pour le meilleur, mais pour le pire aussi.

Eliott gémit et se colla contre les jambes d'Emily, se tournant de nouveau vers son maître. Emily sentait qu'il était inquiet lui aussi et qu'il analysait la situation, à sa manière. Elle posa de nouveau des yeux tendres sur le policier. « Jared, je ne suis pas en train de te dire que je n'ai pas eu peur. J'ai eu peur, oui, j'ai été prise par surprise. Et je comprends que tu veuilles me protéger. Mais tu l'as dit toi-même il y a quelques jours, je sais me débrouiller toute seule quand c'est nécessaire. Je te signale que j'ai failli te mordre, la première fois qu'on s'est rencontrés. » La petite blonde ne s'attendait pas à une réelle réaction de son compagnon, mais, fidèle à elle-même, elle gardait un ton léger, sans pour autant dédramatiser complètement la situation. « Et je n'ai pas l'intention de retourner dans la chambre, encore moins de rentrer à mon appartement, parce que je refuse de te laisser seul dans l'état où tu es. Tu ne vas pas bien et mon rôle c'est aussi d'être présente dans ces moments-là, que tu veuilles bien me parler de ce qui te tracasse ou non. Et il va falloir t'y habituer, parce que j'ai bien l'intention d'être là durant très longtemps. » lui dit-elle avec un sourire. Emily tâtonnait dans son discours, observant quels mots faisaient réagir Jared et cherchait différentes directions, pour savoir laquelle elle allait devoir suivre.

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Jared restait fermé sur ses positions. Il n’avait pas envie de parler, il en était incapable. Il était en colère, contre lui d’avoir risqué de faire du mal à la femme qu’il aimait, contre Emily de ne pas l’écouter et de ne pas comprendre qu’il était une source potentielle de danger pour elle. Emily accepta son silence mais elle refusa de quitter la pièce. Jared serra les dents en la foudroyant du regard. Bon sang elle n’était pas décidée à lui faciliter la tâche. Délaissé par son maître, Eliott se rapprocha d’Emily qui le rassura en disant que tout le monde pouvait craquer mais qu’elle n’allait pas les laisser tomber pour autant. « Je ne craque pas ! », tempêta t-il. « Tu ne sais pas de quoi tu parles ! » Comme un lion en cage il commença à faire des allers et retours dans la pièce, toujours à bonne distance d’Emily, cherchant à s’échapper du piège dans lequel il se sentait enfermé, prêt à mordre lui aussi. Elle tenta un trait d’humour, affirmant qu’elle savait se débrouiller toute seule et lui rappelant qu’elle avait menacé de le mordre le jour de leur rencontre, mais une fois n’est pas coutume, Jared ne se dérida pas et il la fusilla du regard. « Je ne suis pas d’humeur à rire », répondit-il froidement. Non il n’avait pas envie de légèreté, ce soir ça ne fonctionnerait pas, il voulait juste qu’elle le laisse tranquille. Bon sang ce n’était pas compliqué à comprendre ! Il continua à faire les cent pas tandis qu’elle lui affirmait qu’elle ne s’en irait pas et que c’était aussi son rôle de prendre soin de lui quand il n’allait pas bien, qu’il veuille lui parler ou non. Jared se figea, prêt à imploser. « Je vais très bien. Tout ce que je veux c’est être un peu tranquille mais puisque tu ne comprends pas ça c’est moi qui vais me recoucher  », répondit-il en la contournant pour se diriger vers la chambre sans un regard pour elle.  Eliott tenta de le suivre mais le policer le rabroua immédiatement. « Non tu restes ici Eliott », lança t-il en élevant la voix tandis que le chien gémissait, il n’avait pas l’habitude que son maître lui donne des ordre sur un ton si ferme. Arrivé dans la chambre, Jared referma la porte derrière lui et s’assit sur le lit. Dans un mouvement d’humeur il balança un oreiller à travers la pièce avant de se prendre la tête dans les mains pour tenter de se calmer.

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Impuissante devant la détresse de son compagnon, qui se transformait petit à petit en colère, Emily tentait de l'atteindre. Hélas, elle fût rejetée. Le ton monta et la jeune femme dût se retenir de répondre qu'en effet, elle ne comprenait pas, puisqu'il ne daignait pas lui expliquer! Mais, alors qu'il commençait à faire les cent pas, une petite voix au fond d'elle lui intima de se taire. Elle avait raté son coup. En campant sur ses positions, elle avait décuplé le malaise de Jared. Elle tenta de le faire sourire, mais ce fût peine perdue: là aussi, il l'envoya paître et pour finir, alors qu'elle lui disait qu'elle voulait être là pour lui, il lui cracha presque que puisqu'elle ne voulait pas s'en aller, c'était lui qui partait. Et il s'exécuta, la contournant sans lui adresser un regard. « Jared... » fit-elle d'une voix triste alors qu'il passait à côté d'elle, sans le retenir pour autant. Eliott tenta de suivre son maître, mais il se fit rabrouer lui aussi et, tête basse, il revint en gémissant vers Emily, qui sentit les larmes lui monter aux yeux alors que Jared refermait la porte de la chambre derrière lui, bien décidé à la fuir. Eliott vint se frotter contre les jambes de la petite blonde et celle-ci s'agenouilla un instant, le saisissant par le cou et enfouissant sa tête dans ses poils tandis qu'elle versait quelques larmes en silence, bousculée par la situation. L'animal ne bougea pas, empathique et patient. Quand Emily releva la tête, il colla son nez froid contre son cou et lui tira un sourire. « Ça va aller, mon bonhomme... » lui murmura-t-elle, tant pour le rassurer que pour se rassurer elle-même. « Je suis là, d'accord? On va prendre quelques minutes pour respirer, avant d'essayer autre chose. » Elle se releva en essuyant son visage et fût parcourue d'un frisson. La fenêtre était toujours ouverte. Elle alla fermer cette dernière et se servit un verre d'eau, qu'elle but d'une traite, tandis qu'Eliott restait à côté d'elle. Puis elle se dirigea vers le salon et s'installa sur le canapé, invitant le chien à venir s'installer sur ses genoux. Là, elle prit le temps de réfléchir à ce qui venait de se passer et, pendant de longues minutes, rien ne perturba le silence de l'appartement. Lorsqu'elle se sentit mieux, Emily décida de retenter sa chance autrement. Elle se releva, demandant à Eliott de rester dans le salon et alla jusqu'à la porte de la chambre. Elle prit une grande respiration et, timidement, frappa contre la porte. « Jared...? » fit-elle d'une petite voix, espérant ne pas se faire rejeter une nouvelle fois.

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Assis sur le lit, la tête dans les mains, Jared tentait de se calmer. La détresse dans laquelle ‘avait plongé son cauchemar avait fait beaucoup de dégât autour de lui. Il ferma les yeux et tenta de se couper du monde, comme il le faisait lorsqu’il avait besoin de revenir à un état plus serein. Il n’était pas dans les habitudes du policier de s’énerver, le jeune homme était plutôt du genre calme et posé, mais la remontée brutale d’un traumatisme ancien l’avait déstabilisé et l’avait plongé dans un état de détresse qu’il avait rarement connu. Tandis qu’il se reprenait doucement, Jared retrouva une respiration normale et alors que le calme revenait, la culpabilité l’envahit. Il avait été injuste envers Emily. Elle avait juste tenté de l’aidé et il avait retourné contre elle la colère qu’il avait envers lui-même alors que c’était bien lui qui l’avait mise en danger. Il l’aimait tellement fort que l’idée dee lui faire du mal lui avait été insupportable et il l’avait blâmée de ne pas comprendre qu’il essayait de la protéger en l’éloignant de lui alors qu’elle tenait de le protéger en retour, comprenant qu’il n’allait pas bien. Il se massa les tempes, il allait devoir rattraper le coup et il n’avait aucune idée de comment s’y prendre.

Il entendit alors qu’on toquait timidement à la porte. La voix d’Emily murmura doucement son prénom. Le policier soupira, le moment était venu de lui présenter ses excuse. « Entre », lança t-il en se redressant. Emily ouvrit et franchit timidement le seuil de la porte, comme si elle avait peur qu’il s’enfuit à nouveau. Elle se figea sur le seuil de la porte et il releva les yeux pour les plonger dans les siens. Emily avait pleuré, il le voyait à ses yeux rougis et gonflés. Mais quel crétin ! « Je suis désolé... », commença le policier doucement. « Pour t’avoir fait peur d’abord et t’avoir crié dessus ensuite. » Il se tut quelques seconde mais lui fit signe de la main qu’il n’avait pas terminé. « Em je... », reprit-il en cherchant ses mots « ...tout est de ma faute, je te demande pardon. J’ai eu peur de t’avoir fait du mal mais ce n’est pas une excuse pour t’avoir repoussé comme ça. Je sais que tu ne cherchais qu’à m’aider et je t’ai blessée. Je m’en veux tellement, s’il te plaît pardonne-moi », acheva t-il sur un ton suppliant, sans la quitter des yeux ni baisser le regard, assumant ainsi pleinement ses erreurs.

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Assise sur le canapé, Eliott sur ses genoux, Emily passait machinalement ses doigts dans les poils du Berger Allemand. Elle avait beau tenter de comprendre ce qui venait de se passer, elle était complètement perdue. Pourquoi Jared s'était-il ainsi mis en colère? Qu'est-ce qui avait bien pu le perturber au point qu'il en perde ainsi son sang-froid? Après quelques minutes de silence complet et de solitude, la petite blonde se releva et fit signe à Eliott de rester dans le salon. Obéissant, le chien alla se coucher là où il pouvait observer la situation tout en étant sûr de ne pas être renvoyé à son panier. Emily le regarda avec tendresse: il était aussi perturbé qu'elle par la situation, mais, miroir de son maître, il restait calme et à sa place lorsque c'était nécessaire, tout en surveillant du coin de l'oeil ce qui se passait. La jeune femme se dirigea vers la porte de la chambre, hésita un instant puis prit une grande respiration et frappa timidement, appelant son compagnon par la même occasion. Un intense soulagement l'envahit lorsqu'elle entendit qu'il l'invitait à rentrer. Elle ouvrit la porte, mais n'osa pas s'approcher, de peur de le faire fuir une fois de plus.

Les premiers mots que Jared prononça surprirent sa compagne. Il s'excusait? Oui, le policier lui demandait pardon, pour l'avoir effrayée et pour s'être mis en colère. L'étonnement dû se lire sur le visage de la petite blonde, car Jared se tut un instant, lui faisant signe qu'il cherchait ses mots. Emily ne bougea pas, son regard posé sur la jeune homme. Les mots qu'il prononça ensuite lui serrèrent le cœur. Au ton de sa voix et à la façon dont il la regardait, Emily pouvait aisément comprendre qu'il s'en voulait profondément et qu'il avait peur qu'elle soit fâchée contre lui. Alors, quand il eut terminé de parler, elle lui fit un sourire tendre et s'approcha de lui. « J'accepte volontiers tes excuses, mais je ne suis pas fâchée. » lui dit-elle alors qu'elle se positionnait devant lui. « J'ai probablement été un peu trop insistante de mon côté, je suis désolée. J'aurais dû te laisser plus d'espace. Mais j'ai eu peur, et... » Elle posa doucement une main sur le visage de Jared. « Et pas de toi... » Elle tourna légèrement la tête sur le côté, caressant le visage de Jared avec tendresse. « J'ai eu peur pour toi... » Elle s'approcha un peu plus et posa son autre main contre le visage de Jared, dans un geste de protection doux. « Mon amour, mais qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi est-ce que tu as prit peur comme ça, quand je suis arrivée derrière toi? » Car, si Emily n'avait pas vraiment saisi le pourquoi, elle avait bien saisi que c'était la peur qui avait fait réagir Jared ainsi.

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Emily se tenait debout face à lui, la voir si hésitante et si désemparée alors qu’elle était d’un tempérament fonceuse et sûre d’elle lui brisa le coeur. Il s’en voulait terriblement et il avait peur qu’elle soit fâché contre lui, elle aurait toutes les raisons de l’être.  Il s’excusa en cherchant ses mots et la supplia presque de le pardonner. Si leur relation était abîmé à cause d’une de ses bêtises, il ne s’en remettrai pas. A son grand soulagement, Emily s’approcha de lui en lui expliquant qu’elle acceptait ses excuses et qu’elle n’était pas fâchée contre lui. Le policier ferma les yeux une seconde et ses épaules s’affaissèrent sous l’effet du soulagement. Elle reconnu ensuite avoir été trop insistante alors qu’elle aurait du lui laisser plus d’espace. Le policier secoua la tête, indiquant que ce n’était pas grave et elle posa la main sur son visage tandis que le policier relevait la tête vers elle. Ça faisait du bien de renouer un contact physique avec elle. Elle lui précisa ensuite qu’elle n’avait pas eu peur de lui mais pour lui. S’approchant un peu plus elle posa sa deuxième main sur l’autre joue de son compagnon avant d’oser lui demander pourquoi il avait eu peur quand elle avait voulu l’enlacer en arrivant derrière lui. Il nota qu’elle l’avait appelé « mon amour », ces deux mots pleins de tendresse lui firent beaucoup de bien. Il se donnaient rarement des surnoms affectueux mais en cet instant Jared en avait particulièrement besoin.

Il posa sa main sur l’une des siennes et embrassa délicatement la paume de sa main, avant de venir entourer ses hanches et poser sa tête contre sa poitrine. Comment avait-il pu la repousser alors qu’il avait besoin d’elle plus que de personne. Elle vint entourer sa tête et caressa doucement ses cheveux. Il se laissa emporter par sa douceur et ferma les yeux. Il restèrent un moment l’un contre l’autre sans rien dire, lui blottit dans ses bras, là où il se sentait en sécurité, là où il se sentait à la maison. Elle le rassurait doucement par des caresses tendres et amoureuses. Puis il s’écarta doucement et chercha de nouveau son regard. « Assied-toi », demanda t-il en posant sa main sur le lit pour lui indiquer de s’asseoir à côté de lui. Une fois qu’elle fût assise, il prit doucement sa main et entrelaça ses doigts aux siens pour se donner du courage, puis il soupira avant de trouver le regard de sa compagne. « J’ai fais un cauchemar, je ne t’ai pas menti », commença t-il. « J’ai passé une journée difficile. J’ai enquêté sur une histoire de violence domestique et entendu la déposition d’un gamin de dix ans qui se faisait régulièrement battre par son père. Cette fois-ci c’était parce qu’il avait laissé traîner un jouet...mon père biologique faisait pareil avec moi », lança t-il avant de faire une pause, il n’était jamais facile pour lui de parler mais sa compagne avait besoin de comprendre et lui même avait besoin de relâcher la pression en partageant son histoire avec elle. A l’approche du moment délicat pour lui, il tourna la tête pour regarder devant lui, les yeux dans le vide.« Il m’appelait en gueulant pour que je vienne parce qu’il avait du mal à marcher avec la quantité d’alcool qu’il ingurgitait. Il titubait et il était en colère, je le rejoignais au salon comme si j’allais à l’échafaud, c’était de la torture psychologique, je savais ce qui m’attendais. Ma mère essayait à peine de le dissuader et dès qu’il lui gueulait dessus elle fuyait dans la cuisine ou dans la chambre. En général, je prenais des mandales ou des coups de ceintures mais il m’est arrivé de prendre un coup de poings quand j’avais douze ou treize ans » Il laissa un moment à Emily pour enregistrer les informations qu’il lui donnait et les digérer, il savait que ce n’était pas facile à entendre pour elle. « Cette nuit j’ai rêvé d’un de ces fameux jour où j’avais mis mon père en colère. Cette affaire a dû remuer des choses et j’ai eu besoin de prendre l’air. Quand tu es arrivée derrière mois j’étais encore sous le choc et je ressassais mon cauchemar alors...quant tu m’as touché j’ai associé inconsciemment le contact à mon père et ça a déclenché un réflexe de défense... » Lorsqu’il eut fini, il releva enfin les yeux pour plonger son regard inquiet et douloureux dans les yeux d’Emily, cherchant à sonder sa réaction.

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Emily rentra avec précaution dans la chambre lorsque Jared l'y invita, craignant de le faire fuir une fois de plus. Ce dernier lui fit rapidement des excuses et, soulagée que la situation se désengorge, la jeune femme lui sourit et s'approcha enfin de lui. Elle lui dit qu'elle n'était pas fâchée et le soulagement s'empara également de Jared, qui ferma un instant les yeux en détendant ses épaules. Emily vint alors poser une main sur son visage pour le rassurer un peu plus, lui disant que c'était pour lui qu'elle avait surtout eu peur et qu'elle avait trop insisté de son côté, qu'elle aurait dû le laisser respirer avant toute chose. Puis, posant son autre main sur le visage du policier, elle lui demanda avec affection pourquoi il avait eu si peur lorsqu'elle avait voulu l'enlacer. Jared ne répondit pas de suite, mais Emily ne s'en formalisa pas, ni ne s'en inquiéta, car il déposa un baiser sur une de ses mains et vint chercher son contact, enlaçant ses hanches et posant sa tête contre sa poitrine. Emily ferma les yeux et entoura doucement de ses bras son compagnon, caressant ses cheveux pour le rassurer, silencieuse et protectrice. Elle était heureuse de retrouver ce contact familier qu'elle aimait tant. Par ses caresses, la petite blonde avait envie de lui montrer qu'il pouvait compter sur elle, qu'elle pouvait être protectrice à sa façon. Elle avait besoin de lui et il avait besoin d'elle. L'échange était sain et elle voulait pouvoir le rassurer quand il ne se sentait pas bien. Elle lui laissa le temps nécessaire pour récupérer, le serrant contre lui en le berçant tout doucement, à la fois tendre et un brin maternelle, comme elle savait si bien l'être quand l'occasion de présentait. Petit à petit, Jared se détendit dans ses bras et, quand il se sentit prêt, il s'écarta pour la regarder. Emily soutint son regard et l'encouragea d'un sourire. S'il souhaitait lui parler, elle était là, à l'écoute, pour autant de temps qu'il serait nécessaire. Il lui demanda de s'asseoir près d'elle et elle s'exécuta.

Ce qu'il lui raconta ne fut pas facile à entendre. Jared avait effectivement bien fait un cauchemar, mais pas n'importe lequel. Et il était bel et bien plus tendu qu'à l'habituelle, lorsqu'il était rentré du travail. Il avait dû entendre la déposition d'un enfant battu par son père. Emily fit immédiatement le rapport entre ce gamin et le gamin qu'avait été Jared, mais elle était loin de se douter à quel point son passé le torturait. Il n'en parlait jamais vraiment. La première fois qu'ils avaient fait l'amour, la jeune femme lui avait demandé d'où provenait sa cicatrice et Jared lui avait répondu, mais il était resté vague. Elle n'avait jamais insisté, sachant d'expérience que le passé pouvait être douloureux à remuer. Silencieuse tandis qu'il parlait, elle caressait doucement la main du policier de son pouce, ses doigts enlacés avec les siens. Quand il détourna la tête, Emily sut d'instinct qu'il allait aborder une partie plus personnelle de son histoire. Elle se rapprocha légèrement de lui, comme pour lui confirmer qu'elle était bien à ses côtés. Le jeune homme se lança et elle ne l'interrompit pas. Attentive, elle ne loupa pas un mot de son récit et plus il avançait, plus le cœur d'Emily se serrait. Elle n'avait pas réellement vécu la violence lorsqu'elle était enfant, hormis avec une famille, dont elle avait été retirée dès que l'orphelinat avait comprit les mauvais traitements. Et de cette famille, elle en gardait plus une terreur des chats, que Jared connaissait bien, qu'une peur quelconque de la violence. La petite blonde se demanda pourquoi diable la mère biologique n'avait pas réagi plus que ça: d'accord, s'opposer à un homme violent pouvait être terriblement dangereux. Mais n'aurait-elle pas pu prendre ses enfants et s'enfuir, pour les mettre en sécurité? La jeune femme tanguait entre la douleur et la révolte. Jared s'octroya une pause et elle lui en fut reconnaissante. Les informations n'étaient pas faciles à digérer et elle cherchait déjà comment elle allait pouvoir réagir à tout ça. Quand il reprit la parole, ce fut pour lui expliquer qu'il avait revécu une des scènes cruelles de son enfance, lors de ce cauchemar qui l'avait réveillé en sursaut. C'était pour ça qu'il avait réagi violemment avec elle: en le prenant par surprise, elle avait déclenché chez lui la même peur que quand il était plus petit et il était passé immédiatement en mode auto-défense. Sur ces derniers mots, il se tourna vers elle, cherchant son regard. Elle put lire dans les yeux de Jared, en dehors de la douleur qu'avaient réveillé ces souvenirs, l'inquiétude de la réaction qu'elle allait avoir.

Le premier réflexe de la jeune femme fut de prononcer quelques mots. « Je comprends mieux… Merci. Jared… » lui dit-elle doucement. Elle passa sa langue sur ses lèvres, cherchant comment dire les choses. « Je suis loin de pouvoir imaginer un centième de ce que tu as vécu. J'ai au moins eu la chance d'être protégée de ça. Je ne connais pas la terreur de rentrer à la maison, ou de faire la moindre erreur et de devoir en subir les conséquences. Mais je peux t'assurer une chose. » Avant de continuer, elle se rapprocha de lui pour venir chercher ses lèvres en un baiser appuyé, mais d'une grande douceur. Puis elle se repositionna face à lui. « Je t'aime. Tu es quelqu'un de merveilleux. Tu n'as rien à voir avec ton père. Tu n'as rien d'un homme violent. J'ai vu ta réaction, quand tu t'es rendu compte que c'était moi, tout à l'heure, j'ai vu à quel point tu t'étais fait horreur… Mais tu n'as rien fait de grave, d'accord? Tu as… » Elle s'arrêta une seconde. Comment pouvait-elle tourner sa phrase? « Tu as eu peur et tu t'es défendu. C'est tout. Tu n'as eu aucun geste d'agression envers moi. Tu as simplement cru qu'on te voulait du mal et tu as réagi en conséquence. Et je ne t'en veux pas, vraiment, et je ne t'en voudrai jamais pour ça. Je ferai désormais attention à te prévenir, quand je suis derrière toi. » Elle sourit. « Eh, j'y reviens, mais… Tu te souviens, de ma réaction, le jour où on s'est rencontrés? Quand tu m'as soulevée du pont, j'étais furieuse et j'ai vraiment failli te planter les dents dans le bras. Tu m'as fichu une trouille pas possible et en réponse, j'ai été agressive. A ce que je sache, tu ne m'en as jamais voulu, parce que ma réaction était légitime. La tienne l'était aussi, ce soir. » Elle posa de nouveau une main contre sa joue. « On apprendra, tous les deux, d'accord? On apprendra les limites l'un de l'autre, ce qu'il faut faire ou non. On a tous les deux nos faiblesses. Je ne vais pas moins t'aimer à cause de ce qui s'est passé ce soir. Au contraire. Je t'admire d'autant plus d'avoir eu la force de faire face à tout ça et d'être devenu l'homme fantastique que tu es désormais. » Elle se tut, l'observant avec toute la tendresse dont elle était capable, espérant qu'elle était parvenue à le rassurer un peu.

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Emily marchait sur des œufs avec lui, il le sentait il se comprenait. Lorsqu’elle passa ses bras autour de lui et qu’elle le serra contre elle, il se sentit enfin chez lui et il s’autorisa enfin à se détendre. Elle était son roc, son point de repère. Dans ses bras il se sentait protégé, elle le berçait doucement, presque maternelle. Jared était souvent sur ses gardes, il était du genre méfiant, mais dans les bras d’Emily, il se laissait aller et ça lui faisait un bien fou. Lorsqu’il se sentit prêt, il s’écarta et lui demanda d’un geste de venir s’asseoir à ses côtés.

Il se confia alors à elle sans filtre, il voulait ne rien lui cacher, il voulait qu’elle le connaisse lui et son passé, sans rien lui épargner. Il savait que ce qu’il lui disait serait dur à entendre pour elle, que ce serait une épreuve mais elle avait besoin de comprendre et lui avait besoin qu’elle comprenne. La jeune femme l’écouta sans chercher à l’interrompre, elle savait à quel point c’était difficile pour lui de parler même s’il en avait besoin. Jared fut contraint de replonger dans le cauchemar de son passé, mais une fois que ce fût fait, il se sentit libéré d’un poids, il avait enfin trouvé quelqu’un à qui il pouvait en parler sans craintes.

Lorsqu’il eut terminé, il plongea son regard inquiet et douloureux dans les yeux de sa compagne qui ne perdit pas de temps pour le rassurer et lui dire qu’il n’avait rien à voir avec son père. Il répondit au tendre baiser qu’elle déposa sur ses lèvres, cherchant à le faire durer un peu, c’était la première fois qu’ils s’embrassaient depuis le début de cette crise. Emily avait compris qu’il avait eu peur et qu’il avait simplement cherché à se défendre de ce qu’il avait associé aux violences de son père. Elle le rassura sur le fait qu’il n’avait rien fait de mal et qu’elle ne lui en voudrait jamais. Elle illustra son propos par ce qu’il s’était passé le jour de leur rencontre et lui assurant qu’elle ferait attention à le prévenir à l’avenir quant elle arriverait derrière lui.  Puis elle termina en lui assurant qu’elle n’allait pas moins l’aimé après ce qu’il s’était passé ce soir, au contraire, elle l’admirait d’être devenu l’homme qu’il était devenu malgré ce qu’il avait vécu dans son passé. Jared resta un moment silencieux, puis il leva sa main et posa doucement ses doigts sur le cou de la jolie blonde, l’image de ses doigts autour de la gorge de sa compagne allait le hanter un moment, il le savait. Se regard triste quitta se gorge pour venir chercher son regard doux et apaisant. Puis sa main remonta doucement pour se loger dans sa nuque, laissant son pouce caresser sa joue. « Je t’aime Emily Alice Barton. Tu es la meilleure chose qui soit arrivée. Tu es une femme merveilleuse », confia le policier. Il se pencha doucement en avant et vint à son tour déposer un tendre baiser sur les lèvres de sa compagne. Puis ses yeux croisèrent ceux de sa compagne, le temps sembla comme suspendu tandis qu’il lui demandait silencieusement l’autorisation de venir chercher un nouveau contact charnel. Il vint l’embrasser de nouveau mais cette fois ci d’un baiser qu’il approfondit, sa langue venant chercher la sienne. Il avait besoin de renouer un contact charnel avec elle, de la retrouver, il avait besoin de lui prouver à quel point il l’aimait, doucement, tendrement. Ses mains glissèrent sur son abdomen pour défaire le nœud de sa robe de chambre. Puis, sans quitter ses lèvres il écarta doucement les pans de sa robe de chambre de ses ses épaules pour le lui retirer et vint tendrement embrasser son épaule, puis ses lèvres remontèrent dans son cou avant de la faire basculer sur le dos, se plaçant au dessus d’elle. Il plongea une nouvelle fois sur ses lèvres pour l’embrasser d’un baiser passionné et langoureux puis redressa son buste pour plonger les yeux dans les siens. « Je te veux, maintenant », semblaient dire ses yeux noirs.

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Jared s'était calmé dans les bras d'Emily, tandis qu'elle prenait soin de le rassurer par ses caresses et avec toute la tendresse dont elle était capable. Il s'était alors tourné vers elle un instant, puis avait prit son courage à deux mains et s'était confié à elle, revenant sur son passé, lui expliquant avec douleur et crainte pourquoi il avait réagi aussi brutalement lorsqu'elle était arrivée derrière lui. Quand il la regarda de nouveau, Emily prit soin de lui dire qu'elle ne lui en voulait pas et qu'elle le trouvait merveilleux tel qu'il était, tout en lui offrant leur premier baiser depuis qu'ils s'étaient réveillés. Elle sourit sous ce dernier quand elle sentit que Jared voulait faire durer le moment. Elle en avait très envie elle aussi, alors elle profita. Elle reprit la parole pour achever de rassurer Jared et ils se regardèrent un instant, silencieux, avant que le jeune homme ne lève la main pour passer doucement ses doigts le long de son cou. Emily sourit à nouveau, sans bouger, sachant que son compagnon, par ce geste, se rassurait lui-même: il avait besoin de sentir qu'elle ne le fuyait pas, que l'image de sa main autour de son cou n'allait pas la hanter le restant de ses jours. Quand il releva les yeux vers elle pour chercher son regard, celui-ci n'avait pas changé: elle l'aimait et n'avait aucune crainte quant à un contact physique, peu importait ce qui s'était passé quelques minutes auparavant. Elle ferma les yeux une seconde quand Jared déplaça sa main sur sa nuque et retint un frisson quand il lui dit qu'il l'aimait. Qu'il prononce son identité complète lui donnait le sentiment qu'il scellait quelque chose. Elle répondit tout aussi tendrement au baiser qu'il lui donna ensuite et, quand il la regarda, elle hocha la tête, presque imperceptiblement, pour accepter un autre contact. Elle en mourrait d'envie.

Jared embrassa de nouveau la jeune femme, mais cette fois-ci, il approfondit le baiser et la langue d'Emily vint se mêler avec délice à celle de son compagnon. Elle le laissa retirer sa robe de chambre et frissonna lorsque les lèvres de Jared se posèrent sur sa peau, espérant qu'il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Elle avait envie de le retrouver, elle en avait besoin. Cette soirée les avait bousculés tous les deux et elle avait besoin de retrouver l'homme qu'elle aimait à travers ses caresses amoureuses qu'elle aimait tant. Ce fut presque avec soulagement qu'elle se laissa basculer sur le dos et répondit avec ardeur au baiser que Jared lui donna. Quand il se redressa et plongea ses yeux dans les siens, Emily saisit doucement son t-shirt et l'incita à revenir contre elle, avant de l'embrasser une nouvelle fois, avide à la fois de tendresse et de passion. Quand leurs lèvres se détachèrent, elle fit glisser ses mains sur le torse puis sur les hanches de son compagnon. « Viens… » lui murmura-t-elle, au cas où il ait besoin d'une dernière confirmation. Puis elle fit glisser le t-shirt du policier pour chercher la peau sous ses doigts. Après tout, la nuit était encore longue, ils avaient tout le temps nécessaire pour se retrouver…

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Au delà des mots, Jared avait besoin de se rassurer par les gestes. Il laissa glisser ses doigts le long du coup de la jeune femme, comme pour exorciser ce qu’il s’était passé quelques minutes plutôt. Emily ne bougea pas, elle ne se figea pas mais ne fit pas non plus le moindre mouvement de recul. Le soulagement envahit le policier, elle n’avait pas peur de lui, elle cherchait toujours son contact. Son regard chercha celui de sa compagne, pour la sonder, peut-être prenait-elle sur elle ? Il ne trouva dans ses yeux que de l’amour et de la tendresse, mais aucun signe de retenue ou de crainte.  Rassuré, le jeune homme lui confia à quel point il était amoureux d’elle et vint poser ses lèvres comme pour la remercier d’être aussi patiente et compréhensive avec lui. Il chercha son approbation pour aller plus loin et elle la lui donna, en hocha doucement la tête silencieusement. Il vint alors capturer une seconde fois ses lèvres, cette fois dans un baiser qu’il rendit plus sensuel. Il lui retira sa robe de chambre doucement, en prenant son temps, comme pour lui montrer à quel point il pouvait être doux. Il embrassa délicatement son épaule et remonta dans son cou puis il l’incita à s’allonger sur le dos avant de venir l’embrasser une nouvelle fois. Il sourit lorsqu’Emily attrapa son t-shirt pour le ramener contre elle et répondit au baiser langoureux qu’elle lui offrit, elle le laissait dominer en lui montrant qu’elle voulait son contact, qu’elle voulait sentir son corps contre le sien. Il sentit ses mains descendre de son torse à ses hanches dans une douces caresse puis elle lui retira son t-shirt. Comme elle lui avait demander, il vint à elle et ils firent tendrement l’amour, profitant de la moindre caresse, du moindre effleurement, du moindre baiser pour se se montrer à quel point ils s’aimaient et renforcer les liens qui les unissaient.

La lumière du soleil filtrait à travers les rideaux de la chambre lorsqu’il ouvrit les yeux. Il se sentait bien ce matin, délicieusement courbaturé par un échange qu’ils avaient voulu le plus long possible. Il se tourna pour enlacer Emily, débutant ses matinées de libre par des câlins au lit mais son bras retomba sur la place vide d’Emily. Inquiet, il se redressa, où était-elle passée ? Elle n’avait pas pour habitude de quitter le lit le matin, au contraire, elle aimait partager ces moments de tendresse avec lui. Il entendit du bruit dans la cuisine, c’était forcément elle. Il se leva, récupéra son pantalon du pyjama et son t-shirt jetés négligemment au sol la veille, les enfila et sorti de la chambre. Il bailla et s’étira tandis qu’une odeur délicieuse vint lui chatouiller les narines. Emily était affairée en cuisine, elle avait visiblement décidé de lui préparer le petit déjeuner. Malgré sa brume du matin, le policier sourit, elle avait anticipé ses besoins et ses envies. « Bonjour », lança t-il d’une voix ensommeillée.

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Après ce moment pour le moins chaotique et lourd en émotions, la tendresse naturelle qu'éprouvaient Jared et Emily l'un pour l'autre refit surface. Ce fut la jeune femme qui l'embrassa la première, comme pour le rassurer un peu plus et, lorsqu'elle eut terminé de parler, Jared glissa doucement ses doigts dans son cou. Elle apprécia la caresse, toujours heureuse d'un contact physique et le jeune homme l'embrassa à son tour, baiser qu'Emily apprécia. La tension monta doucement, les vêtements de la petite blonde commencèrent à tomber et, quand Jared l'allongea sur le dos, elle le ramena vers elle pour l'embrasser langoureusement, avide d'aller plus loin, mais tout en douceur. Elle lui retira son t-shirt et fit glisser ses mains contre lui, le réclamant en lui murmurant de venir à elle. Le moment fut d'une grande tendresse, chacun prenant le temps de montrer à l'autre son amour et ils firent durer ces retrouvailles dont ils avaient grandement besoin tous les deux. Puis ils s'endormirent blottis l'un contre l'autre, désormais paisibles après un début de nuit compliqué.

Emily ouvrit les yeux relativement tôt. Son horloge biologique la réveillait très régulièrement tôt le matin. Emily avait toujours aimé profiter du lever du soleil et, à force de régler son alarme, son corps avait fini par intégrer naturellement ce rythme. Elle se retourna doucement pour observer Jared. Epuisé par son cauchemar et les souvenirs douloureux qui étaient remontés, en plus de leurs ébats amoureux, il dormait encore à poings fermés. Elle sourit, embrassa tout doucement son épaule et se leva en prenant soin de ne pas le réveiller. Elle enfila ses vêtements de nuit, sa robe de chambre et sortit de la chambre, fermant la porte derrière elle, non sans un dernier regard amoureux vers Jared. Eliott vint la saluer, queue battante, sentant que l'ambiance n'était plus du tout la même. Emily s'accroupit devant lui pour lui caresser le cou. « Salut toi! Pardon, je t'ai un peu abandonné hier soir, mais c'était pour la bonne cause. Tu viens avec moi? Je vais préparer le petit déjeuner. On partagera le premier pancake, mais tu ne dis rien à Jared hein, c'est un secret! » fit-elle en posant son doigt sur ses lèvres. Le Berger Allemand ne comprit bien évidemment pas le sens de la phrase, mais le ton joyeux de la petite blonde le fit se tortiller de bonheur et il la suivit gaiement. Comme elle était en vacances, Emily prenait soin de garder le réfrigérateur et les placards remplis. Elle savait donc qu'elle n'aurait aucun mal à trouver le nécessaire pour préparer des pancakes, qui pouvaient être assaisonnés avec des fruits de saison, du miel ou du sucre. Avant toute chose, elle se servit un café, qu'elle but tout en sortant les ingrédients. Elle prit son temps pour tout préparer, se doutant que Jared ne se réveillerait pas avant un petit moment et, comme promis, elle partagea son premier pancake - nature - avec Eliott, qui dansa d'une patte avant sur l'autre quand elle lui présenta son morceau et lui demanda s'il le voulait. Elle le lui jeta en riant et il l'attrapa au vol, gobant presque tout rond la friandise.

Emily terminait de faire cuire les derniers pancakes lorsqu'Eliott, qui s'était couché à la limite entre le salon et la cuisine, se releva et se mit à piétiner en gémissant de joie: Jared venait de sortir de la chambre et l'animal alla le saluer, heureux mais doux, comme à son habitude. Son maître le gratifia d'une rapide gratouille sur la tête, encore complètement endormi, saluant Emily d'un bonjour ensommeillé. Eliott le regarda d'un air de dire quoi, c'est tout? qui fit rire la jeune femme tandis qu'elle s'avançait vers son compagnon pour se blottir tout contre lui, enfouissant sa tête dans son cou, posant un instant ses lèvres contre la peau. « Bonjour… » lui dit-elle d'une voix douce. « Assieds-toi, je m'occupe de tout. » Elle chercha ses lèvres en un baiser tendre et retourna derrière les fourneaux afin de changer de côté le pancake qui cuisait. Puis elle servit un café à Jared tandis que celui-ci s'installait, sachant qu'il était difficile de demander au jeune homme de fonctionner avant qu'il n'ait un minimum de caféine dans le sang - et elle ne pouvait que le comprendre, car c'était aussi son premier réflexe quand elle se levait. Tandis que Jared buvait son café, la petite blonde termina de faire cuire sa pâte et mit la table, présentant un petit déjeuner sucré mais conséquent, qui leur tiendrait au corps toute la matinée. Avant de s'asseoir à son tour, elle vint se positionner près de Jared et se pencha pour réclamer un nouveau baiser, plus réveillé que le précédent. Puis elle passa tendrement une main dans les cheveux du policier. « Tu as bien dormi? » lui demanda-t-elle avec un sourire doux.

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En cette matinée, Jared avait du mal à sortir de la torpeur. Il avait peu dormi, même si la seconde partie de la nuit avait été beaucoup plus agréable que la première. Il avait eu un peu de repos et avait un peu récupéré sur la matinée mais il n’était pas au mieux de sa forme. Il entra dans la salon les cheveux en bataille, se frottant les yeux, visiblement pas encore réveillé. Eliott vint le saluer, sentant que la colère de son maître l’avait quitté et qu’il pouvait de nouveau l’approcher et Jared lui grattouilla doucement la tête, encore dans la brume du matin, avant de saluer sa compagne. Il ne comprit pas pourquoi Emily se mit à rire mais dès qu’elle fut blottie contre lui et qu’elle déposa un tendre baiser sur sa mâchoire, il décida de ne pas chercher à savoir. Elle lui suggéra de s’installer et lui assura qu’elle s’occupait de tout et déposa ensuite un baiser sur ses lèvres avant de retourner en cuisine. Il s’installa sur l’ilôt qui séparait la cuisine du salon tandis qu’elle lui déposait son café qu’il commença à boire en la regardant terminer de préparer les pancakes, non sans sourire en s’attardant sur ses jolies fesses. Il fût sorti de sa contemplation par Eliott qui était venu s’asseoir auprès de lui. Réalisant qu’il ne s’était pas encore excuser auprès du berger allemand qu’il avait rabroué  assez sèchement la veille, Jared se tapota les genoux pour inciter le chien à prendre appui sur lui et faire un câlin à l’animal. Eliott ne se fit pas prier et vint lécher son maître au niveau du cou. « Oui mon Eliott, j’ai pas été sympa avec toi hier. Je suis désolé. Toi t’es toujours un bon chien quoi qu’il arrive hein ? », lança t-il en caressant vigoureusement le cou, la tête et le dos de son chien. Puis il serra doucement Eliott contre sa poitrine et vint lui caresser la tête avec une grande douceur, prenant ainsi le temps de reconnecter avec son chien. Jared était la référence pour Eliott, et le policier savait que le berger allemand avait mal vécu ce rejet qu’il n’avait pas mérité. Il prit donc le temps de rassurer son animal avant de lui tendre la main pour qu’Eliott vienne y apposer la truffe, le signe que tout allait bien. Eliott redescendit et alla s’allonger dans son panier, heureux de ce retour à la normale.

Jared se leva et s’installa la table du salon avec son café entamé tandis Emily mettait la table et terminait de servir les pancakes. Elle s’installa près de lui et vint chercher ses lèvres dans un baiser du matin un peu plus réveillé avant de glisser tendrement la main dans ses cheveux en lui demandant s’il avait bien dormit. Jared profita de la caresse, il adorait quand elle glissait ainsi sa main dans ses cheveux et que ses doigts de faisaient doux et caressants. « Moui, disons que j’ai passé une bien meilleure deuxième partie de nuit et tu n’y es pas étrangère », répondit le policier en souriant, avalant une nouvelle gorgée de café, celui-ci l’aidant à émerger. « Dis donc tu t’es donnée du mal. Ça tombe bien je meurs de faim », lança le policier avant de se servir un pancakes qu’il arrosa de miel.  Il prit une première bouchée de pancake et leva les yeux au ciel de bonheur. « Em, c’est délicieux, tes pancakes n’ont rien à envier aux miens ! », lança t-il tout heureux en dévorant son pancakes. Puis il posa sa main sur la sienne, cherchant à capter son regard. « Merci mon amour pour ce petit déjeuner, c’est tout ce dont j’ai besoin » Il se pencha à son tour pour venir déposer un tendre baiser sur les lèvres de son amoureuse. « Je suis heureux que tu sois venue t’installer chez moi ces quelques jours… et pas que pour les pancakes...Merci pour ta patience, ton écoute et ta compréhension...merci d'avoir été là...sans toi cette nuit aurait été beaucoup plus difficile à vivre pour moi. »

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Emily était heureuse d'avoir prit ces quelques jours de vacances. Non seulement, elle appréciait de prendre soin de lui de manière générale mais en plus, ça tombait particulièrement bien ce matin. La nuit avait été difficile et, même si le jeune couple avait partagé une seconde partie de nuit particulièrement agréable, Jared était encore fatigué par les souvenirs cruels que lui avaient rappelé son cauchemar. Quand il apparut, encore embrumé par le sommeil, Emily vint le saluer tendrement, avant de retourner dans la cuisine pour lui servir un café et terminer de faire cuire les pancakes. Le jeune homme en profita pour saluer correctement son chien, ce qui tira un sourire attendri à Emily, tandis qu'elle s'occupait de mettre la table. Quand il la rejoignit, elle l'accueillit avec une caresse dans les cheveux, dont il profita en remerciant Emily pour la deuxième partie de nuit. « C'était très agréable, en effet… » lui répondit-elle avec un sourire en coin. Elle fut heureuse que Jared apprécie qu'elle se soit donné du mal pour tout préparer. Il ne tarda pas à se servir un pancake et Emily fit de même, saisissant de son côté le sucre en poudre pour aromatiser son premier. Elle sourit lorsque le policier lui dit à quel point ils étaient réussis. « Mon père a vite comprit que j'étais du genre lève-tôt et qu'il me fallait un petit déjeuner qui tienne au corps, vu toute l'énergie que je dépensais. Je dois bien avouer du coup que c'est le repas que j'ai le plus de facilité à préparer. » Elle mordit dans son pancake avec entrain, avant de reposer les couverts sur la table. Ce fut ce moment que Jared choisit pour poser sa main sur la sienne. Emily releva les yeux, un brin interrogative.

Jared la remercia tendrement, employant à son tour le qualificatif mon amour pour la désigner. Ca lui fit chaud au cœur. Tous les deux n'étaient pas du genre à s'appeler par ce genre de surnoms à longueur de temps, ce qui les rendait particulièrement précieux. « Je suis contente que ça te plaise, j'avais très envie de te faire plaisir… »  lui dit-elle avant de lui rendre son baiser avec la même tendresse. Jared continua sur sa lancée en lui disant qu'il était heureux qu'elle ait fait le choix de venir s'installer chez lui quelques jours et qu'il était d'autant plus heureux qu'elle était pu être là cette nuit car sans elle, ça aurait été bien plus difficile à encaisser. Un sourire doux s'afficha sur le visage de la petite blonde. « C'est normal. J'ai été un peu maladroite, mais je ne me voyais vraiment pas te laisser tout seul, hier soir. Tu sais… » Elle réfléchit une seconde avant de reprendre, sans quitter son compagnon du regard. « Je me suis engagée avec toi en connaissance de cause. Je veux dire… Tu ne m'as pas caché que tu avais un passé difficile. Si je ne me sentais pas capable d'aimer quelqu'un d'abîmé, je n'aurais pas choisi de faire ma vie avec toi. Et puis j'ai mon lot de casseroles, je suis loin d'être toute blanche. » continua-t-elle avec tendresse en tendant la main pour venir caresser la joue du policier du bout des doigts. Plus le temps avançait, plus elle était amoureuse. A chaque fois qu'elle pensait ne pas pouvoir l'être plus, Jared lui prouvait le contraire. Cette nuit, même si elle avait été compliquée, leur avait montré à tous les deux qu'ils étaient capables d'encaisser des moments difficiles, chose indispensable à la réussite d'un couple et c'était ce qu'Emily retenait, en plus de la confiance que son compagnon avait accepté de lui porter en s'ouvrant à elle.

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Le policier poussa un soupir appréciateur en goûtant un des pancakes que lui avait préparé Emily. Il écouta Emily lui dire qu’elle avait apprit à cuisiner de bons petits déjeuner pour lui donner de l’énergie, elle qui en usait sans compter. Il l’avait appelé « mon amour », ils avaient peur l’habitude de se donner de tels surnoms, mais petit à petit ils se l’autorisaient, en même temps que leur relation s’ancrait dans le quotidien. Le policier la remercia de sa présence à ses côtés pendant sa crise de la veille, alors qu’il avait été violent dans son attitude envers elle et qu’il avait pris le risque de la blesser. A l’entendre, ça avait été naturel pour elle, il avait été hors de question de le laisser seul à son angoisse. « J’ai pas été facile hier… je t’ai pas bien traitée, je suis tellement désolé et je t’aime tellement d’être resté à mes côtés et… de ne pas avoir peur de moi... » Elle affirma ensuite qu’elle l’avait choisit en connaissance de cause car il ne lui avait pas caché son enfance difficile, sans pour autant entrer trop dans les détails. Jared afficha un sourire, sincèrement ému par la déclaration de la jeune femme. « Faire ta vie avec moi...», répéta t-il, le son de ces mots raisonnant agréablement à son oreille. Si tout deux savaient que leur relation était spéciale et qu’il n’avait aucune envie de d’aller voir ailleurs, ils ne s’étaient encore jamais avoué qu’ils voulaient passer leur vie ensemble. Jared en était certain, il allait se souvenir du moment où elle lui avait avoué qu’elle voulait passer le reste de sa vie avec lui. « Dis le encore... », murmura Jared avant une tirer la chaise de la jeune femme vers lui pour approcher doucement son visage du siens. Lorsqu’elle lui répondit il murmura à son tour. « Moi aussi je veux faire ma vie avec toi », répondit-il simplement avant de déposer ses lèvres sur les siennes dans un baiser très tendre.

Le petit déjeuner se passa dans la bonne humeur et la douceur, comme ils en avaient l’habitude lorsqu’ils avaient le temps d’en profiter. Une fois le petit déjeuner terminé, ils débarrassèrent la table et ramenèrent la vaisselle dans l’évier, le lave-vaisselle étant déjà plein. Jared se mit à la vaisselle et il entendit une voix derrière lui le prévenir qu’elle allait l’enlacer. Le policier sourit, Emily dans sa grande sensibilité et dans sa douce subtilité voulait établir un contact avec lui en arrivant dans son dos très rapidement après l’incident de la veille pour l’exorciser et permettre à son compagnon de le mettre derrière lui. Elle passa ses bras autour de sa taille, permettant au policier d’afficher un sourire pour seul réflexe. La vaisselle terminée, Jared se sécha les mains, posa ses mains sur celles d’Emily puis se tourna vers sa compagne pour passer un bras autour de son cou. « J’ai du faire un truc extraordinaire dans ma vie pour te mériter... », reprit-il avant de l’attirer doucement contre lui pour l’embrasser d’un baiser langoureux et passionné.

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Jared appréciait vraiment le petit déjeuner que la jeune femme avait préparé et elle en était heureuse. Elle raconta à son compagnon comment et pourquoi elle avait plus ou moins fait de ce repas sa spécialité en cuisine, puis Jared attira son attention, afin de la remercier d'être restée près de lui hier soir. Pour Emily, c'était naturel: elle n'allait pas le laisser gérer une telle angoisse seul. Il s'excusa de ne pas l'avoir bien traitée, lui disant à quel point il l'aimait et combien il était heureux qu'elle n'ait pas peur de lui. La jeune femme lui répondit tendrement que si elle n'avait pas eu la force d'aimer quelqu'un d'abîmé, elle ne l'aurait pas choisi pour faire sa vie avec lui, tout en caressant son visage du bout des doigts. Jared eut un instant d'arrêt et répéta quelques mots qui l'avaient visiblement marqué: en effet, c'était la première fois qu'Emily exprimait à haute voix qu'elle voulait passer le restant de ses jours avec le policier. Sur le coup, elle ne s'en était pas aperçue, tant ça avait été naturel de le lui dire. Elle sourit lorsqu'il rapprocha sa chaise, lui murmurant de le lui dire encore. « Je veux faire ma vie avec toi, Jared...  » lui répondit-elle, ses doux yeux bleus plongés dans les yeux de son compagnon. Il lui dit que c'était réciproque et l'embrassa tendrement. Emily lui répondit, entourant le visage du jeune homme de ses deux mains, comme pour affirmer un peu plus ce nouveau lien qu'ils venaient de créer.

Le petit déjeuner se passa sans encombres, joyeux et doux, comme à leur habitude. Quand il fallut débarrasser la table, le lave-vaisselle étant plein, Jared tint à faire la vaisselle lui-même, afin d'aider sa compagne qui en avait déjà fait beaucoup depuis quelques jours. Elle l'en remercia et acheva de lui apporter les derniers couverts. Le jeune homme entreprit de commencer le nettoyage et Emily recula un instant pour consulter ses messages, répondant à sa mère qui lui demandait quelques renseignements à propos de Mona Lisa. Puis elle déposa son smartphone et regarda Jared. Elle songea qu'après une chute de cheval, on lui avait toujours dit que sauf blessure, il fallait remonter de suite pour ne pas avoir peur. Alors, elle s'approcha doucement de son compagnon. « J'ai très envie de faire un câlin à mon amoureux, pendant qu'il nettoie les assiettes... » dit-elle pour le prévenir qu'elle arrivait derrière lui. « Attention, je viens faire mon pot de colle! » Ces quelques mots prononcés, elle posa une main dans le dos de Jared, puis l'entoura complètement de ses bras, savourant le fait qu'il apprécie son étreinte. Quand il se fut séché les mains, il se tourna vers elle, passa un bras autour de son cou, pour le plus grand bonheur d'Emily, qui aimait ce genre de positions entre la soumission et la tendresse. Un sourire fendit son visage lorsqu'il se demanda à voix haute ce qu'il avait bien pu faire pour la mériter. Elle n'eut pas le temps de répondre qu'il l'attira tout contre lui pour l'embrasser passionnément. Emily se serra contre lui, toujours plus avide des baisers de son homme, jusqu'à ce que des bruits de rebonds se fassent entendre sur le sol de la cuisine. Le baiser cessa et Emily baissa les yeux, avant d'éclater de rires, entraînant son compagnon avec elle: Eliott venait de jeter sa balle à leurs pieds, comme pour leur dire bon, et moi, alors? Le jeune couple échangea un regard amusé. « Je crois qu'Eliott a bien mérité une longue balade. » dit Emily à Jared. Ce dernier approuva. Ils se préparèrent donc pour pouvoir sortir le Berger Allemand et, quand ce dernier vit Jared saisir sa laisse, il fit quelques tours sur lui-même, avant de se laisser attacher et d'entraîner joyeusement son maître au-dehors, le policier saisissant la main d'Emily avant de sortir de chez lui. Un bon bol d'air frais ferait du bien à tout le monde.