an original first time (again) | emily & jared

mom, dad, here's my first photography exposition in Scotland! Oh and, by the way: this is the man of my life. | emily & jared

Voilà des semaines qu'Emily préparait cette inauguration. C'était une petite galerie en Ecosse, rien de bien extraordinaire, mais c'était pour elle ses premiers pas en tant qu'artiste reconnue à Edimbourg et c'était très important. Si son travail plaisait, elle allait pouvoir toucher plus de monde et cela serait d'une grande aide concernant son installation ici. Car oui: elle avait bien l'intention de poser définitivement ses valises dans ce charmant pays. Elle y avait trouvé tout ce dont elle avait besoin: les vastes paysages, une architecture typique, des habitants toujours en mouvement malgré le calme apparent de l'endroit et, surtout, elle y avait trouvé l'amour. Et elle avait bien l'intention de faire le nécessaire pour que son histoire avec Jared fonctionne. Elle avait d'ailleurs demandé à ce dernier s'il souhaitait s'impliquer dans l'organisation de l'exposition et il avait accepté volontiers, venant aider à installer lorsqu'il avait pu le faire. Elle en avait profité pour rentrer avec lui les soirs où il était venu, passant ainsi la nuit à ses côtés. Il n'y avait pas que l'installation des photos à gérer, mais également un nouveau book, pour lequel il l'avait aidée à choisir des clichés et qu'elle présenterait aux éventuels intéressés par son travail, ainsi que la création de cartes de visites adaptées, de flyers et d'invitations pour l'inauguration de l'exposition. Elle n'avait pas réalisées ces dernières elle-même, ayant un fournisseur sérieux et efficace depuis des années, mais elle avait écouté les conseils de Jared quant aux différentes images qu'elle avait utilisées. Il avait un bon oeil lorsqu'il s'agissait de mettre en valeur ce pays qu'il aimait tant.

Mais son travail n'était pas la seule chose qui préoccupait Emily: en effet, ses parents étaient descendus en Ecosse pour passer les fêtes de fin d'année avec elle et elle les avait, bien entendu, invités à l'inauguration. Ca allait donc être pour Jared l'occasion de les rencontrer. Ca n'était une surprise pour personne: tous savaient qu'ils allaient faire connaissance. C'était malgré tout un peu stressant pour la jeune femme qui, même si elle n'avait aucun doute quant au fait que ses parents allaient aimer Jared, espérait que ça se passe le plus naturellement possible. Pour ne pas changer, le jeune couple faisait dans l'originalité.

L'ouverture de la galerie était prévue pour 18h ce soir. Emily avait choisi de faire ça un samedi. Ainsi, ses invités pouvaient s'y rendre sans trop de problèmes, la plupart ne travaillant pas ce jour-là. Jared avait prévu de l'y retrouver. Emily était sur place depuis une bonne heure déjà et la jeune femme trépignait à l'idée de le retrouver. En effet, elle avait une petite surprise pour le policier: ce dernier l'avait autorisée à utiliser les photos qu'elle avait prises de son chien, lors de leur première rencontre. La petite blonde avait donc fait installer le portrait qu'elle lui avait offert, parmi les autres clichés. Jared ayant participé à l'installation, il l'avait déjà vu. Ce qu'il ne savait pas, c'était qu'elle avait rajouté, au centre de la pièce, une photo bien plus grande, qui était encore cachée, car elle ne serait révélée que lorsque tous les invités seraient présents. Et cette photo, c'était une autre d'Eliott, prise de plus loin cette fois-ci. L'animal posait fièrement devant le pont, ce fameux pont où Jared et elle s'étaient rencontrés. Avec cette photo était née son envie de rester en Ecosse et Emily avait bien l'intention de l'expliquer au public, même si elle comptait garder pour elle les circonstances précises de leur rencontre. Pièce maîtresse de l'exposition, elle comportait tout ce que la petite blonde aimait immortaliser: un animal, une structure typique du coin et une jolie vue en paysage. De plus, la lumière de ce jour-là avait été particulière, entre le soleil et la grisaille, parfaite pour donner un côté un peu magique à sa photo. Oui, Emily avait hâte de voir la réaction de son ami lorsqu'il s'apercevrait que son chien allait être la vedette de cette première exposition en Ecosse.

En attendant le jeune homme, elle se tenait assise derrière le comptoir, les jambes croisées, afin de ne pas risquer de salir sa robe avant d'accueillir ses invités. En effet, cette dernière était longue et blanche, à la fois simple et élégante. Elle avait assorti sa tenue de quelques bijoux et légèrement lissé ses cheveux, agrémentant son visage d'un rouge à lèvres qu'elle n'utilisait que pour les grandes occasion. Ainsi, elle avait un peu l'air d'une princesse. Sa mère avait choisi une robe également, un peu plus courte et noire, qui découvrait ses épaules et avait lâché ses cheveux - on reconnaissait bien d'où Emily tenait son style vestimentaire. Son père, lui, avait opté pour un costume gris, élégant mais sans prétention. Plus âgé que sa femme, il avait la bonne soixantaine et les cheveux grisonnants. Pour autant, il respirait la même bonne humeur que les deux femmes de sa vie, même si on sentait bien qu'il était beaucoup plus calme. « J'ai hâte de rencontrer enfin le fameux Jared! » dit Rachel alors qu'elle s'asseyait près de sa fille. Cette dernière, proche de la petite blonde depuis toujours, sentait bien qu'elle stressait un peu. « T'en fais pas, je suis sûre que ton père va bien se tenir. » fit-elle en jetant un coup d'oeil à son mari, qui vadrouillait dans la galerie. Alan tourna la tête vers sa femme. « Je te signale que des deux, c'est toi qui a le plus de mal à tenir en place. Ca fait un mois que tu me répètes quotidiennement que tu as hâte de rencontrer le copain de Lily. » Il s'approcha à son tour d'Emily et passa affectueusement une main dans les cheveux de cette dernière.  « Tout ce que je demande, c'est qu'il te traite bien. Tant que c'est le cas, ce jeune homme n'a aucun souci à se faire. » Emily se blottit contre lui un instant, rassurée par la présence d'un papa qui avait toujours été protecteur avec elle. Ce fut ce moment que Jared choisit pour passer la porte de la galerie.  « Il est en avance: un bon point pour lui. » murmura Alan à sa fille, la gratifiant d'un clin d'oeil. Emily lui répondit par un simple sourire et se leva pour aller accueillir son ami en lui donna un rapide mais tendre baiser.

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C’était le grand soir. Jared réajusta sa cravate devant son miroir, il était nerveux. Il savait que cette soirée était porteuse de gros enjeux pour Emily,ce vernissage marquait le lancement de sa toute première galerie provisoire en Écosse. Elle lui permettrait de faire connaître son travail et d’attirer de nouveaux clients. L’enjeu pour le policier était ailleurs : il allait être officiellement présenté aux parents de la jeune femme. C’était un honneur et une joie pour lui de constater qu’Emily était suffisamment amoureuse de lui et qu'elle se projetait assez avec lui pour vouloir le présenter à sa famille. C'était également source de stress parce qu’il avait vraiment envie de faire bonne impression. Il avait déjà parlé à la mère d’Emily, Rachel, par écran interposé, mais la rencontrer en chaire et en os c’était autre chose. Par dessus tout, il craignait de ne pas plaire au père de la femme qu’il aimait. Emily l’avait prévenu que son père était plus calme et moins expressif que sa mère, et pour avoir vu le comportement de son popre père adoptif avec sa petite sœur, il savait qu’un père considérait sa fille comme sa princesse à protéger. Emily étant fille unique, ses parents avaient encore davantage d’importance pour elle.

Un peu plus tôt dans la semaine, le policier était venu prêter main forte à sa copine pour l’aider à installer les panneaux de bois servant de support aux toiles des photos puis les photos en elle-même. Emily l’avait ensuite mis dehors (avec un tendre baiser tout de même), sans qu’il n’ai comprit réellement pourquoi il ne pouvait pas l’aider à finir. Après tout, il l’aidait depuis le départ à préparer cette semaine de travail. Il l’avait aidé à choisir des photos à exposer, celles de son book, des flyers et de celles à mettre en avant sur son blog pour la communication autour de l’évènement. Il avait son œil à lui et savait précisément quels paysages ou patrimoine plaisait aux Écossais. Il était heureux de pouvoir s’investir dans le projet de sa copine. Non seulement il trouvait cela intéressant mais en plus c’était l’occasion pour lui de montrer à la femme qu’il aimait qu’il croyait en elle et qu’il la soutenait pleinement dans son entreprise. Emily avait beaucoup de talent, il aimait son sens de la lumière dans ses photos. il avait adoré passer ces moments avec elle, lorsqu'elle venait le soir se blottir contre dans le canapé pour lui montrer ses photos du jour ou de la veille. Seulement voilà c’était la soirée d’Emily et Jared ne comptait pas être un obstacle sur son chemin, elle avait beaucoup de choses à penser. Il avait laissé Emily se charger des derniers préparatifs. Ils avaient prévu de se retrouver  un peu avant l’ouverture pour permettre à Jared et aux parents d’Emily de faire connaissance avant l’arrivée des invités. Nul doute qu’une fois ceux-ci arrivés, la jeune femme devrait passer du temps avec eux et devrait un peu délaisser sa famille et son petit-ami.

Le policier avait opté pour un costume bleu marine qu’il avait assorti à une cravate rouge bordeaux. Le rouge était le symbole du pouvoir, raison pour laquelle les politiques choisissaient souvent une cravate rouge. Pour Jared, c’était plutôt un moyen de se mettre en confiance. Il arriva un peu en avance, à l’heure qu’ils avaient convenu avec Emily. Il rangea son manteau en entrant et son regard s'illumina lorsqu'il se posa sur sa copine avant qu'elle vienne lui offrir un court mais tendre baiser. Le policier était nerveux, et ça se voyait. Il avait horreur de l’inconnu, et rencontrer les parents de sa copine était une première pour lui. D’autant qu’elle n’était pas n’importe quelle copine, Emily était la femme qu’il aimait, il n’avait pas intérêt à se rater. Jared posa un instant les yeux sur sur elle et lui sourit tendrement. « Tu es superbe, cette robe blanche est parfaite, elle te va très bien », remarqua t-il en se penchant vers elle pour que sa confidence ne soit entendue que d’elle. Il n’osa pas la toucher, la présence des parents de la jeune femme l’inhibait, mais la lueur admirative dans ses yeux suffisait à comprendre à quel point il la trouvait belle. Puis il se redressa, relevant les yeux pour mieux apprécier la pièce, c’était important pour lui que les œuvres de sa copine soient mises en valeur et que le lieu soit agréable. A son grand soulagement, c’était le cas, Emily avait su faire quelque chose d'à la fois simple pour attirer le regard sur les photos uniquement, et élégant pour donner un côté chic à l'exposition. C'était très réussi. Il reposa alors lentement les yeux sur elle. « Ce que tu as fais de cet endroit et la façon dont tu mets en valeur tes photos c’est juste... » Il s’interrompit un instant pour trouver le mot juste. « C’est impressionnant », acheva t-il sans la quitter des yeux.

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La soirée promettait d'être riche en émotions pour la petite blonde: non seulement, elle présentait son travail en Ecosse pour la première fois, mais en plus, elle présentait l'homme qu'elle aimait à ses parents pour la première fois également. Ses parents étaient très curieux, impatients chacun à leur manière: en effet, c'était la première fois que leur fille leur présentait un de ses copains. Ils savaient donc qu'il était particulièrement important pour elle. Si Rachel lui avait déjà parlé, ce n'était pas le cas d'Alan. Plus discret que sa femme, Emily se confiait également moins à lui, non pas parce qu'elle s'entendait moins bien avec lui, mais parce qu'il était plus pudique et moins à même de vouloir tout savoir. Entre le soixantenaire et sa fille, c'était une relation réservée mais toujours tendre, Alan étant attentif et protecteur. Il attendait Jared au tournant, plus que Rachel, qui était moins méfiante de nature. Aussi, lorsque le policier entra dans la pièce et qu'Emily alla le saluer en l'embrassant tendrement, il les observa en silence. Rachel eut un sourire en remarquant l'attitude du jeune homme par rapport à sa fille: on devinait facilement à quel point il était amoureux d'elle, même s'il restait poliment sur sa retenue. « La manière dont il la regarde me rappelle la façon dont quelqu'un m'a regardée, la première fois qu'il m'a vue dans une tenue un peu habillée... » fit-elle en jetant un coup d'oeil à son mari. Ce dernier la saisit par la taille pour la rapprocher de lui et elle se blottit contre lui. « Tu étais si jolie, dans cette robe d'été! Lily te ressemble: les mêmes cheveux blonds, le même type de physique, les mêmes yeux pétillants... » Rachel sourit de nouveau. « Elle est jolie, notre fille. » Alan resserra doucement son étreinte pour seule réponse. De leur côté, Emily et Jared échangeaient leurs premiers mots de la soirée.

Après l'avoir complimentée sur sa tenue, Jared était admiratif de la manière dont son amie avait mis en valeur ses photographies. « J'ai l'habitude, maintenant... Ca fait presque dix ans que j'expose. Quant à la robe, c'est une classique des vernissages. C'est quasiment toujours elle que je porte depuis des années. C'est une star des journaux, elle aussi! » dit-elle en riant, songeant qu'elle était apparue plusieurs fois en première page de certains journaux à qui elle avait accordé une interview. « Merci pour ton aide. J'aurais eu du mal à finir à temps, si tu n'avais pas été là. » dit-elle en posant une main tendre contre la joue du policier. Puis elle recula légèrement pour l'observer de la tête aux pieds. « Tu es très beau. J'adore la couleur de ta cravate. » dit-elle en s'approchant de nouveau pour passer doucement une main sur le noeud de celle-ci. Elle mourrait d'envie de l'attirer vers elle et de l'embrasser passionnément, mais avoir un tel geste en dehors d'un endroit intime était hors de question, d'autant plus lorsqu'elle était quelque part en tant que professionnelle. Cependant, le regard qu'elle lui lança, même s'il ne dura qu'une seconde, accompagné d'un sourire en coin, ne laissa que peu de doute quant à ce qu'elle espérait faire de la suite de sa soirée, lorsque le vernissage serait terminé.

La jeune femme jeta un coup d'oeil à ses parents, qui attendaient calmement qu'elle vienne leur présenter Jared. « On y va? » lui demanda-t-elle en saisissant doucement sa main. Ce fut ainsi qu'ils franchirent les quelques mètres les séparant des parents d'Emily. « Maman, papa... Voici Jared. Jared, je te présente mes parents: Rachel, ma maman et Alan, mon papa. » La petite blonde lâcha doucement la main de Jared et Rachel s'avança vers lui pour lui offrir une étreinte rapide mais chaleureuse. « Heureuse de pouvoir enfin mettre une voix sur votre visage! » dit-elle à Jared, conservant ainsi le secret de leur petite conversation quelques semaines auparavant. Alan, lui, tendit la main au policier pour le saluer et lui offrit une poignée de main franche. « Bienvenue dans la famille, Jared. » Si son salut montrait quelqu'un de réservé mais sûr de lui malgré tout, la douceur de sa voix trahissait facilement sa gentillesse. « J'aime beaucoup la couleur de votre costume. » ajouta-t-il. Rachel eut un sourire en coin et Emily n'eut pas le temps de faire un geste pour arrêter sa mère, que cette dernière lançait « Vous êtes très élégant! Ma fille a bon goût! » avec un enthousiasme taquin, semblable à celui d'Emily. « Maman ! » « Rachel! » La mère d'Emily se mit à rire. « Ben quoi? » Emily secoua la tête en riant et se rapprocha de Jared pour passer un bras derrière son dos, comme pour rassurer ce dernier. « Si tu te demandais d'où je tiens ma franchise... elle vient en grande partie de ma mère. » Rachel se mit à rire. « Tu étais déjà pénible avant qu'on t'adopte. » La taquinerie aurait pu être blessante, mais le rire qui sortit de nouveau de la gorge d'Emily montra bien que c'était une plaisanterie faire pour être gentiment moqueuse. Alan lança un regard et un sourire compatissants à Jared, comme pour lui dire voilà ce qui vous attends, j'ai la même à la maison. « Vous voulez boire quelque chose? J'ai fait venir un excellent vin de France. » La jeune femme savait que ses parents en buvaient régulièrement et que Jared en buvait aussi, puisqu'ils en avaient déjà savouré ensemble. « On a une bonne heure devant nous et je risque d'être un peu moins disponible ensuite, autant en profiter. » Elle proposait également de boire un verre pour détendre Jared, sachant qu'il était assez stressé par sa première rencontre avec ses parents. L'alcool aidait souvent à délier les langues.

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Lorsqu’Emily vint le saluer en l’embrassant tendrement, Jared se sentit instantanément mieux. La jeune femme était son point de repère, la seule personne qu’il connaissait dans l’évènement qui allait suivre. La jeune femme lui rappela qu’elle n’en était pas à son galop d’essai en ce qui concernait l’organisation de vernissage. Jared afficha un petit sourire, Emily connaissait moins l’Ecosse que lui mais il en oubliait parfois qu’elle avait travaillé à New-York, bien avant de s’installer à Édimbourg. Elle portait ce soir une robe blanche près du corps, celle qu’elle portait en général pour les vernissages qu’elle organisait. Elle était à la fois très élégante et terriblement attirante, il ne pouvait qu’être fier d’être publiquement à ses côtés. Elle vint tendrement poser sa main sur sa joue et le remercia de l’avoir aidé dans son entreprise. Le policier afficha un petit sourire modeste. « J’ai beaucoup aimé t’aider, entrer un peu dans ton univers, te donner mon point de vue...découvrir l’étendue de ton talent...et puis t’aider à installer c’était normal, je suis aussi là pour ça » Il afficha un nouveau sourire quant elle le complimenta sur la couleur de sa cravate. « Je trouve ça joli le rouge bordeaux, c’est plus original que le noir ou le bleu. Je me suis dit que ça te plairait et il paraît que ça donne une apparence de confiance en soi. Quelque chose me dit que je vais en avoir besoin ce soir » Il ne répondit rien, la voyant poser la main sur son nœud de cravate. Il fût pris par une soudaine envie de l’embrasser passionnément. Il sentit qu’elle en avait envie aussi, mais les circonstances les obligèrent à rester sages. Cependant il vit briller cette lueur dans son regard qu’il était le seul à connaître, celle qui lui disait qu’elle avait très envie de faire l’amour. Il répondit à son sourire avec le même sous-entendu, il avait déjà hâte que le vernissage soit terminé pour se glisser dans les draps avec elle.

Il acquiesça et la suivi lorsqu’elle lui proposa d’aller à la rencontre de ses parents, sa main dans la sienne était rassurante et il eu du mal à la lâcher pour serrer brièvement Rachel dans ses bras. « Bonjour, enchanté Rachel », répondit simplement le policier, désireux de ne pas faire de bourde dans un moment où il était particulièrement stressé. Puis il serra la main que lui tendait le père d’Emily. Il se sentit tout chose lorsqu’il lui souhaita la « bienvenue dans la famille », Emily avait vraiment parlé de lui comme quelqu’un qui pouvait intégrer sa famille et c’était très touchant. Alan avait une poignée de main franche, quelque chose qui en disait beaucoup sur l’homme et que le policier appréciait etcelui-ci serra sa main avec la même énergie. « Bonjour Monsieur Barton, heureux de vous rencontrer », il afficha un sourire lorsqu’Alan lui affirma aimer la couleur de son costume, il appréciait les banalités faites pour le mettre à l’aise. « Merci... », répondit-il simplement, un peu intimidé. Ça n’était rien par rapport à ce qui allait venir, car Rachel le complimenta de façon insistante, Jared afficha un sourire timide et se passa une main dans la nuque, ce qu’il faisait lorsqu’il était nerveux et intimidé. Elle fut immédiatement reprise à la fois par son mari et par sa fille. Le bras qu’Emily posa alors dans son dos vint immédiatement rassurer le jeune homme, il lui jeta un regard reconnaissant qui signifiait clairement qu’il avait besoin d’elle. Rachel et Alan étaient d’une grande gentillesse avec lui, mais il se sentait dépassé par leur complicité à tous les trois et Emily était son seul point de repère. Ce n’était pas pour rien qu’on utilisait les mots « pièce rapportée » pour parler des gendres et des belles-filles. Il fallait s’intégrer à une famille qui avait déjà ses habitudes et ça n’était pas facile, en particulier lorsqu’il y avait une telle complicité entre eux et surtout lorsque comme Jared, il s’agissait des toutes premières présentations avec une belle-famille. Il sourit lorsqu’Emily lui indiqua qu’elle tenait sa franchise de sa mère mais il ne trouva rien à y répondre, il était très nerveux et son sens de la répartie était émoussé. Il afficha un air surpris lorsque Rachel taquina sa fille mais fut soulagé lorsqu’Emily éclata de rire, pas vexée le moins du monde. Alan lui lança un regard compatissant, sans doute lié à la complicité des deux femmes et Jared apprécia ce pas vers lui que venait de faire le père de la femme qu’il aimait.

Emily proposa ensuite de boire un verre de vin français pour se détendre avant l’arrivée des invités. Le policier hocha la tête pour lui signifier son accord, un peu d’alcool pourrait peut être l’aider à lever un peu ses inhibitions. Il aurait aimé présenter le visage d’un jeune homme intéressant, ouvert, cultivé, sûr de lui et à l’aise, mais ce n’était pas le cas. Il était paralysé par l’enjeu et restait assez silencieux. Rachel et Alan était parfaits, mais le policier restait un introverti, peu à l’aise en présence d'inconnus et un peu dépassé par cette joyeuse famille. Il aurait voulu chercher la main d’Emily pour se rassurer encore un peu mais il n’osa pas. Il lui lança discrètement un regard désolé, il aurait tellement aimé faire une meilleure impression à ses parents.

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Réunir sa famille, l'homme qu'elle aimait et son métier qui était aussi sa passion était un régal pour la petite blonde. Même si elle était naturellement un peu tendue à cause de la première rencontre de ses parents avec Jared, elle était à l'aise malgré tout, puisqu'elle était sur un terrain connu. Aussi, ce fut avec sa joie et sa tendresse habituelles qu'elle accueillit le policier lorsqu'il franchit les portes de la galerie. Elle remarqua immédiatement l'élégance avec laquelle il était habillé. Il n'y avait pas à dire: elle n'avait pas à se plaindre concernant le physique de cet homme qu'elle aimait tant. Lui signalant qu'elle appréciait le mélange de couleurs, Jared lui répondit que le bordeaux était apparemment une couleur qui donnait confiance en soi et qu'il allait en avoir besoin. Emily lui fit un sourire tendre. « Ne t'en fais pas, ça va aller. Je suis sûre que vous allez bien vous entendre. Et puis je serai là. » dit-elle en lui prenant la main, avant de l'inciter à la suivre. Comme elle s'en doutait, Rachel fit preuve de bon sens, ne révélant pas qu'ils s'étaient déjà parlés et Alan resta sur sa réserve, même s'il accueillait déjà Jared au sein de la famille. Cette réflexion toucha profondément la jeune femme: si elle était très complice avec sa mère, l'avis de son père était tout aussi important pour elle. Elle tenait à ce que ce dernier soit rassuré quant à son choix: elle avait fait le bon, elle en était certaine. Et puis, ça démontrait aussi qu'elle avait suffisamment parlé de lui pour qu'Alan accepte qu'il fasse partie de leur clan. « Vous pouvez m'appeler Alan. » répondit ce dernier à Jared lors des présentations. Un sourire s'étira sur le visage d'Emily, qui fut heureuse que son père prenne un peu les devants pour rassurer son compagnon. Rachel ne tarda pas à faire une plaisanterie, lançant Emily sur le même chemin. Afin que Jared ne se sente pas trop à l'écart, loin d'une complicité d'un trio déjà très soudé, elle passa une main dans son dos, tout en proposant de partager une bouteille de vin ensemble. « Dis-moi que c'est le même vin qu'à ta dernière exposition en France! » répondit Rachel. « Tu ne viens donc aux vernissages que pour boire? » plaisanta Emily. « Ah! Tu as percé mon secret! » Avec cette réflexion, sans le vouloir, la mère de la petite blonde révélait que cette dernière était une habituée des expositions à l'étranger. Emily tourna son regard vers Jared et ce dernier sembla s'excuser silencieusement de ne pas être plus bavard que ça. Elle vint alors saisir doucement sa main, enlaçant ses doigts avec ceux du policier.

Emily fit un geste de la main à ses parents pour leur indiquer la table où était servi l'alcool et, comprenant qu'elle souhaitait rester un instant derrière eux, ces derniers prirent les devants pour aller se faire servir. « Tu t'en sors très bien. Si mon père te demande de l'appeler par son prénom, c'est qu'il se sent en confiance. Il n'est pas très loquace, mais c'est quelqu'un de chouette. Je pense que vous allez bien vous entendre, vous avez un peu le même type de caractère. » Elle se rapprocha de lui pour venir tout près de son oreille et baissa la voix, de façon à ce qu'elle ne soit qu'un murmure que seul le jeune homme pouvait entendre. « Tu seras bien récompensé à la fin de la soirée... Ma robe est facile à enlever et je n'ai pas besoin de mettre de sous-vêtement en haut. » Puis elle recula pour venir poser ses lèvres contre celles de Jared, dans un baiser chaste mais suffisamment appuyé pour faire monter l'envie un peu plus. Elle se détacha de lui avec une mine un peu chipie, puis retrouva immédiatement son sérieux tandis qu'elle l'entraînait vers ses parents. Alan leur tendit un verre à chacun, saisit le sien resté sur le table, puis le porta à hauteur de visage. « A ton succès constant, Emily... » puis, se tournant vers Jared. « Et à un jeune homme que ma femme et moi étions impatients de rencontrer. » Les verres tintèrent entre eux et chacun but une première gorgée. Ce fut Rachel qui reprit la parole la première, tandis qu'Emily se collait doucement contre Jared, lâchant sa main pour passer son bras derrière sa taille. « Emily nous a dit que vous étiez un natif d'Ecosse? Je dois avouer que j'ai été surprise lorsqu'elle m'a avouée qu'elle avait l'intention de poser ses bagages ici. Elle a toujours été très grande ville. Mais c'est vrai que c'est un pays magnifique et ça doit être idéal pour les randonnées en pleine nature! » Alan prit la parole à son tour. « Je ne suis pas étonné, moi, qu'Emily se plaise ici. Il y a une telle concentration de culture qu'il y a probablement de quoi faire pour toute une vie. » Emily sourit en reprenant une gorgée de vin, puis regarda amoureusement le policier. « Jared est une véritable encyclopédie concernant Edimbourg. Pour notre premier rendez-vous, il m'a emmenée au jardin de Princes Street. Je me suis régalée à l'écouter parler. Son côté cultivé et passionné, c'est probablement ce qui m'a attirée en premier chez lui. » C'était vrai: la jeune femme n'aurait jamais pu tomber amoureuse de quelqu'un qui ne possédait pas la même envie qu'elle d'apprendre. Le fait que Jared en sache autant, rien que sur son propre pays, avait été quelque chose qui l'avait immédiatement séduite et qui continuerait de la séduire toute sa vie.

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Oui, Jared s’était fait le plus élégant possible : il avait chosisit son plus beau costume, avait hésité pendant 20 bonnes minutes sur la couleur de sa cravate et sur l’image de lui que ça renverrait aux parents d'Emily, mit son parfum le plus cher, bref, il n’avait pas lésiné et il était heureux qu’Emily le remarque. Le policier était reconnaissant envers elle de le soutenir et de le rassurer autant, sa présence à ses côtés était une source de stabilité pour lui. Jared se présenta ensuite aux parents de la jeune femme, avec discrétion et une certaine réserve mais avec un petit sourire intimidé qui voulait bien signifier qu’il attendait d’être plus en confiance pour s’exprimer davantage. Les parents de la jeune femme se montrèrent tout de suite bienveillant à son égard, son père lui demanda même de l’appeler par son prénom pour lui montrer son envie de l’intégrer. Le policier les laissa ensuite plaisanter tous les trois, sans oser intervenir mais en restant observateur. Emily lui avait dit qu’elle était proche de ses parents mais la voir évoluer avec eux lui permettait de se rendre compte à quel point elle les aimait et à quel point cela avait du être difficile pour elle de laisser sa vie à New-York pour venir s’installer à Edimbourg. Elle avait l’air tellement heureuse d’être avec eux qu’il n’osait pas vraiment les interrompre… et pour dire quoi ? Loin de leur complicité, il ne savait vraiment quoi dire. La main qu’Emily passa tendrement dans son dos lui indiqua qu’elle ne l’avait pas oublié et qu’elle était toujours à ses côtés. Elle leur proposa de boire un verre de vin et il acquiesça. Rachel rebondit en lui demandant si c’était le même vin que celui qu’elle leur avait servit à l’occasion de son vernissage en France. Jared lança à la jolie blonde un regard à la fois étonné et admiratif, ainsi elle avait exposé en France ? Le jeune homme était impressionné, à la fois par le fait même qu’elle ai exposé à l’international et par sa modestie à cet égard, elle ne lui en avait jamais parlé. Saisissant le regard désolé de son copain qui gardait le silence, intimidé, Emily glissa ses doigts dans les siens, lui offrant ainsi un sentiment de chaleur, comme quelque chose de familier.

Elle indiqua ensuite à ses parents une table au coin de la pièce pour déguster le vin mais resta en retrait avec lui. Lorsqu’elle lui parla de son père, le jeune homme se retrouva dans la réserve et le côté peu loquace de son père, peut être comprendrait-il alors le silence du policier. Apparemment et contrairement à ce qu’il avait pu penser, il ne s’en sortait pas trop mal. Il l’a remercia d’un sourire timide avant qu’elle ne se rapproche de lui pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. Un sourire beaucoup plus marqué s’afficha sur son visage lorsqu’elle sous entendit le déroulé de la soirée après le vernissage. Bon sang elle le chauffait juste avant qu’ils ne rejoigne ses parents, ça il allait falloir qu'il mette ça de côté pour l’instant mais il savait qu’il allait passer une très bonne fin de soirée. Le fait qu’elle le désire et lui en fasse part sans réserves lui avait toujours beaucoup plu. « Je n’ai pas été aussi prévoyant que toi, j’ai mis des boutons de manchettes », répondit-il dans un murmure en faisant référence à leur première fois et à la difficulté qu’il avait eu à retirer sa chemise à cause de ses boutons de manchettes. « Mais tu ne perds rien pour attendre... », poursuivit-il dans un sourire pour la provoquer à son tour et la faire elle aussi anticiper ce moment pendant quelques secondes. Elle posa ses lèvres sur les siennes dans un baiser chaste mais appuyé et lui offrit son sourire de chipie qu'il adorait. Puis tout comme elle il reprit son sérieux tandis qu’elle l’entraînait vers la table auprès de ses parents.

Tous trois trinquèrent au succès d’Emily et à la rencontre avec son compagnon. Jared afficha un petit sourire reconnaissant avant de goûter au vin. Il était vraiment délicieux, il en avait rarement goûté des aussi bons, Rachel avait raison. Emily lâcha doucement sa main pour venir se coller contre lui, passant un bras autour de sa taille. Il répondit à son geste en posant doucement sa main en haut de son dos, afin d’être en contact direct avec la peau de celle dont le contact était si apaisant pour lui. Il écouta  les parents d’Emily parler des raisons qui avaient poussé leur fille à poser ses valises en Écosse : la culture puisqu’elle était curieuse et avait soif d’apprendre, les randonnées puisqu’elle était sportive et qu’elle aimait la nature. Emily le qualifia d’homme cultivé, fin connaisseur de l’Écosse et précisa que c’était son côté passionné dans ce domaine qui l’avait séduite. Le policier se passa une main sur la nuque en souriant timidement, sensible aux compliments de la jolie blonde. « Oui, je suis né et j'ai grandit en Ecosse », commença t-il timidement avant de jeter un nouveau regard à Emily pour se rassurer, elle était la bouée vers laquelle il revenait dès qu’il avait besoin de se donner du courage. « C’est un pays extrêmement riche, le vin n’est pas aussi bon qu’en France... », commença t-il en regardant son verre de vin. Le fait qu’il plaisantait était signe qu’il commençait à se sentir plus à l’aise et qu’il se détendait « ...mais les paysages sont splendides, le patrimoine et l’histoire du pays sont passionnants et effectivement il y a une vie culturelle variée. Emily et moi sommes allés voir la pièce « Le songe d’une nuit d’été » il y a quelques semaines au King’s theatre, c’était extraordinaire, je vous le conseille vivement si vous restez un peu. » Il posa ensuite un regard tendre et amoureux sur Emily, toujours contre lui. « Je dois avouer que je ne suis heureux qu’Emily ai été sensible au charme de l’Écosse et qu’elle ai décidé d’y poser ses valises. »

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La complicité qui liait Emily à ses parents était visible et l'avait toujours été. Si la première année auprès d'eux avait été difficile, la jeune fille les testant autant qu'elle le pouvait, allant jusqu'à se retrouver menacée de leur être retirée, une fois que les choses étaient rentrées dans l'ordre, elle avait été loin de faire partie de ces adolescentes qui avaient honte de leurs parents. Au contraire: Emily était plutôt de ces jeunes qui sortait avec eux dès qu'elle le pouvait, qui aimait partager ses petits secrets avec sa mère et passer des heures derrière les fourneaux avec son père et qui, même si elle n'avait pas toujours été facile avec eux, respectait quasiment toujours les règles qu'ils lui imposaient. Jamais elle n'avait réellement fait le mur pour sortir et si elle abusait sur l'horaire de sortie autorisé, c'était parce qu'elle leur avait téléphoner pour leur demander l'autorisation, ou bien qu'elle avait réellement oublié l'heure - et elle en encaissait les conséquences. Bien sûr, elle avait des choses stupides, comme la plupart des adolescents. Elle s'était disputé avec eux, avait manqué certains cours... Sa première gueule de bois, elle l'avait vécu chez ses parents, malade comme un chien le lendemain d'une soirée entre copains, où on lui avait pourtant bien interdit de boire et en avait retenu une drôle de leçon. Mais en soi, Emily, Rachel et Alan s'était toujours très bien entendus. C'était naturellement qu'ils plaisantaient entre eux et on pouvait voir qu'ils se connaissaient bien. Rachel parla des expositions d'Emily en France et cette dernière croisa le regard étonné et admiratif de Jared. « J'ai quelques gros clients en France, qui adorent mes photos de voyage et qui m'ont fait une jolie publicité... J'expose de temps à autre là-bas grâce à ça. » expliqua-t-elle rapidement. Si elle devait une bonne partie de son argent à ses activités illégales, Emily n'était cependant pas à plaindre financièrement parlant, si on ne parlait que photographie. Elle n'aurait certes pas pu voyager aussi facilement, ni sans doute se payer aussi rapidement le matériel qu'elle possédait, mais elle ne manquait vraiment de rien et pouvait se permettre d'avoir quelques économies de côté. Modeste, elle n'en dit pas plus, préférant se diriger vers les tables où étaient servi alcools et autres apéritifs, non sans glisser à Jared une phrase aguicheuse avant. Satisfaite de son effet, elle se mit doucement à rire lorsque le policier évoqua les boutons de manchette, songeant à leur première fois où il était resté coincé dans sa chemise à cause d'eux. Elle se mordit un instant les lèvres lorsqu'il répondit à sa petite joute verbale, impatiente de se retrouver seule avec lui, puis tous les deux reprirent leur sérieux alors qu'ils revenaient vers Alan et Rachel.

Ces derniers, qui les attendaient, leur tendirent leurs verres et ils trinquèrent à cette soirée, qui commençait bien. Rachel lança un premier sujet de discussion: l'Ecosse. Emily et Alan rebondirent chacun à leur tour, avant que Jared n'ose prononcer quelques mots, cherchant la petite blonde du regard. Cette dernière caressa doucement son dos pour l'encourager silencieusement. Il se lança alors, avec une première phrase au sujet du vin, qui eut pour effet de faire rire le trio Barton. Il était vrai qu'Emily avait fait fort, concernant le vin de ce soir. Jared parla un peu de son pays, puis conseilla aux parents de la jeune femme d'aller voir la pièce de théâtre qu'ils étaient allés voir tous les deux. Un sourire fendit le visage d'Alan. « C'est une excellente idée! Quand j'étais jeune, j'adorais me rendre au théâtre seul. C'était un moment de la semaine que j'affectionnais particulièrement. » Rachel se tourna vers son mari. « Ce serait parfait, une sortie en amoureux au théâtre! Ca nous changera un peu des cinémas toujours bondés de New York. » L'idée fut donc notée et acceptée avec enthousiasme par le couple, qui tournèrent de nouveau leurs regards vers le policier lorsque ce dernier reprit la parole. A nouveau, Alan sourit. « Il n'y a pas qu'au charme de l'Ecosse, qu'Emily a été sensible... » répondit-il, une certaine tendresse dans la voix. « Lily est une voyageuse. Nous l'avons toujours connue par monts et par vaux, depuis le premier jour où nous l'avons accueillie dans la famille. Je ne crois pas qu'elle ait pensé avant à s'installer où que ce soit? » continua Rachel, en regardant sa fille. Emily prit une nouvelle gorgée de vin avant de répondre. « Non, en effet. Je ne me suis jamais vraiment sentie chez moi où que ce soit, tout en me sentant chez moi un peu partout... C'est un peu étrange, comme sentiment. Mais en arrivant ici, c'était comme si j'avais trouvé l'entre-deux dont j'avais besoin, sans même le savoir. Et puis ma rencontre avec Jared m'a définitivement convaincue de rester ici. Même mon estomac a de quoi être satisfait: pour notre première sortie au restaurant, Jared m'a emmenée manger du homard, du côté de Nort Berwick. » Comprenant immédiatement ce à quoi elle faisait illusion, Rachel regard Jared. « Ah, vous lui avez fait goûter aux fruits de mer: vous êtes fichu! » fit-elle en riant. « Quand elle était plus jeune, elle était capable d'en manger à se rendre malade. Certains restaurateurs de City Island avaient fini par la considérer comme une des leurs, tellement elle passait de temps chez eux.  » Rachel but une gorgée, avant de reprendre. « Ca n'a rien à voir, mais... Vous avez un chien, n'est-ce pas? Eliott, si j'ai bonne mémoire? Il ne s'ennuie pas trop, quand il est tout seul chez vous? » Curieuse, la mère d'Emily continuait de poser des questions, s'intéressant réellement à Jared et à son quotidien.

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Jared afficha un sourire soulagé lorsque les trois Barton éclatèrent de rire à sa remarque sur la qualité du vin en Ecosse. Voir que les parents d’Emily réagissait à sa plaisanterie avait de quoi lui donner confiance en lui. Il avait terriblement appréhendé les silences silences gênant mais il était heureux de constater que leur bienveillance et peur détente naturelle leur donnaient envie de rire avec lui. Il leur fit part ensuite des attraits de l’Ecosse et leur recommanda une pièce de William Shakespeare qu’Emily et lui avaient vu quelques semaines plus tôt. Le couple sembla ravi et partant pour suivre la recommandation du jeune homme, heureux de pouvoir sortir de leurs habitudes. Rachel et Alan semblait être des personnes ouvertes et curieuse, nul doute qu’Emily et eux se soient plu et aient créés de beaux souvenirs ensemble. Le policier afficha un sourire modeste lorsqu’Alan fit remarquer qu’Emily n’avait visiblement pas été sensible qu’au charme de l’Ecosse. La remarque du père de la jeune femme le surprit agréablement. La tendresse avec laquelle il avait prononcé ces mots indiquait qu’Alan était sincèrement heureux de voir que sa fille était tombée amoureuse, même si ça signifiait qu’il n’était désormais plus l’unique homme qui comptait dans sa vie. Il bu une gorgée de vin en écoutant Rachel lui parler du goût de sa fille pour lé découvertes et les voyages qui l’avaient jusque là conduite à ne jamais s’installer vraiment dans une ville ni même un pays. Emily renchérit en précisant qu’elle s’était sentie chez elle un peu partout et que c’était sa rencontre avec Jared qui l’avait incité à poser définitivement ses valises en Ecosse. Un voile de tristesse passa un instant dans les yeux du policier, il savait qu’elle était du genre à vouloir découvrir de nouvelles choses et à bouger et il craignait qu’un jour elle se sente prisonnière d’Edimbourg, pas tout de suite non, mais peut être dans quelques années. L’Ecosse restait une partie d’une île, et une île était limitée. Edimbourg était une ville charmante mais une petite ville, surtout pour la New-Yorkaise qu’elle était. Ils allaient devoir avoir cette discussion tous les deux, il ne voulait pas qu’elle se réveille un matin avec des regrets. Être la raison qui la retenait en Ecosse était une sacrée responsabilité et il voulait être sûre qu’elle savait ce que ça impliquait pour elle de s’installer définitivement ici et à quoi elle devait renoncer pour lui. Jared rêvait de voyager, mais pour des vacances, avec toujours l’Ecosse pour point d’ancrage, parce que c’était là que vivait sa famille. Il ne se voyait pas bouger de pays en pays comme l‘avait fait Emily. Jusque là, ils avaient fait en sorte de vivre dans leu présent, mais la rencontre de Jared et des parents Emily marquait un tournant dans leur relation et Il faudrait qu’ils discutent de leur projet d’avenir à chacun et de vérifier que ceux-ci étaient compatibles sur le long terme.

Il chassa ses pensées de sa tête pour se concentrer sur le moment présent, affichant un sourire lorsqu‘Emily mentionna qu’il l’avait emmené manger du homard à North Berwick. Il sourit à la remarque d’Alan qui lui assurait qu’il était perdu maintenant qu’il l’avait initiée aux fruits de mer écossais et acquiesça aux paroles de Rachel lorsqu’elle lui expliqua adolescente la jeune femme adorait aller manger des fruits de mer dans des restaurant de city Island, sans oser enchaîner cependant. Emily lui avait également confié que ses parents étaient assez inquiets des escapades de l’adolescente dans city Island. « Je te ferait goûter à ma cassolette de fruits de mer un jour, tu me diras ce que tu en penses », adressa t-il timidement à la jeune femme comme s’il avait peur d’être entendu, il ne voulait pas non plus que les parents d’Emily pensent qu’il n’osait pas communiquer avec eux mais passer par l’intermédiaire de sa copine le rassurait. « Je ne sais pas si ça sera aussi bon que celles que tu mangeais dans les restaurants de city island mais l’avantage c’est que tu n’auras pas à traverser la moitié de la ville pour la  goûter. » 

Il reporta son attention sur Rachel lorsque celle-ci évoqua son berger allemand, Emily avait du lui parler d’Eliott évidemment. Il aimait savoir que la jolie blonde parlait de lui à ses parents, c’était flatteur, ça les aidait à le connaître un peu mieux, à entretenir une conversation et encore une fois signe qu’elle prenait vraiment leur relation au sérieux.  « Oui, Eliott est un berger allemand, c’était mon chien policier lorsque j’étais à la brigade des stups... » Il se tut un instant, pour trouver ses mots. Dans son boulot la pression le poussait vers l’avant, dans les relations sociales, elle avait tendance à le déstabiliser. « Je l’emmène dès que je peux avec moi au commissariat pour ne pas qu’il reste seul toute la journée. », répondit-il avant de boire une nouvelle gorgée de vin pour dissimuler son trouble. Rachel avait mis le doigts sur un sujet qui l’avait toujours travaillé : le bonheur de son berger allemand en appartement. Il se retint de leur indiquer qu’ils devaient connaître ça puisqu’ils s’occupaient de la jument d’Emily, Mona Lisa, mais il eut peur de faire de la peine à la jeune femme en réveillant le manque.

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La rencontre entre Jared et les parents d'Emily se passait bien, pour le moment. Emily était confiante depuis le début, mais elle était heureuse de voir qu'elle ne s'était pas trompée. Jared avait un peu de mal à sortir de sa réserve: timide, il n'osait pas faire de longues phrases, ni s'interposer entre Emily, Rachel et Alan, lorsque ces derniers discutaient entre eux. Cependant, il allait de l'avant malgré tout, osant une blague qui fit rire les Barton et proposant à Emily de lui faire goûter un jour sa cassolette de fruits de mer, lorsque Rachel évoqua le goût de sa fille pour ces derniers. Emily lui sourit et se serra légèrement contre lui. « Avec plaisir! » lui répondit-elle. « Jared est un excellent cuisinier, aussi. » dit-elle à l'attention de ses parents. « Je peux mettre un peu plus à profit ce que papa m'a enseigné! On aime bien cuisiner ensemble et ça me rappelle de bons souvenirs. » continua-t-elle avec enthousiasme. « Et même si j'adore marcher, je ne dis pas non à m'éviter des kilomètres pour pouvoir en manger. » dit la jeune femme en se tournant de nouveau vers Jared.

Rachel, bavarde et curieuse de nature, demanda alors à Jared plus d'informations sur Eliott, dont Emily lui avait déjà parlé. Ce dernier expliqua que le chien était en effet son compagnon depuis des années et qu'il aimait le prendre avec lui sur son lieu de travail, afin qu'il ne reste pas seul toute la journée. « Même s'il reste parfois seul à la maison, Eliott a une super vie. Vous les verriez tous les deux, quand ils jouent ensemble ou quand Jared lui fait faire quelques exercices, Eliott s'en donne à coeur joie! Et en plus, c'est un super modèle photos. » Rachel sourit en observant sa fille parler d'Eliott. Elle savait que cette dernière avait toujours voulu un chien, sans qu'ils ne puissent réaliser ce rêve: elle n'avait pas une vie assez stable pour se permettre d'en avoir un. Quant à ses parents, ils ne s'étaient pas vraiment sentis d'attaque, jusqu'à présent, pour avoir un chien en appartement, dans une si grande ville. Ils se contentaient de profiter de ceux de leurs amis, qu'ils retrouvaient lorsqu'ils allaient voir la jument d'Emily. Ce fut d'ailleurs sur cette dernière que Rachel enchaîna. « Oh, on connaît bien ce genre de complicité. C'est toujours un régal de te voir avec Mona Lisa, on voit que vous vous connaissez par coeur. » Immédiatement, Alan lui donna un léger coup de coude et Emily baissa les yeux. Sa jument lui manquait terriblement, depuis le temps qu'elle n'avait pas pu la voir. Avant, elle s'absentait quelques semaines, certes, mais revenait toujours à ses racines et passait des heures au centre équestres. Depuis qu'elle avait dû fuir New York, pour une raison que tout le monde dans cette pièce ignorait, elle n'avait plus pu revenir la voir et le temps lui paraissait parfois très long. « Mona va très bien. » la rassura Alan d'une voix douce. « Elle est en pleine forme. Elle fait de longues balades plusieurs fois par semaine et elle est au pré toute la journée avec ses copains. Tu dois probablement lui manquer, mais ne t'en fais pas, c'est une véritable mascotte au centre et tout le monde en prends grand soin. » Alan vint poser une main sur le bras d'Emily et la jeune femme lui fit un sourire. « Peut-être aurons-nous un jour l'occasion de vous accueillir à New York? » dit Alan en regardant Jared. « Emily connaît la ville bien mieux que nous, même si nous y avons quasiment toujours vécu. Elle aurait un tas de choses à vous montrer. Bien sûr, on est loin des grandes étendues calmes de l'Ecosse, mais pour des vacances, c'est une ville passionnante. » A sa manière, Alan signifiait à Jared qu'il avait l'intention de l'intégrer à leur petit clan pour de bon. C'était également une façon de changer de sujet, pour ne pas qu'Emily ne se sente trop triste. La jeune femme ne dit rien, mais elle lui en fut reconnaissante.

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D’une manière générale, Jared était peu à l’aise avec les inconnus, il ne lui était simple d’aller vers eux que lorsqu’il sentait qu’ils avaient besoin d’aide, ça avait été le cas des années plus tôt avec Candice qui avait débarquée à Edimbourg enceinte jusqu’aux yeux, fuyant son patron. Ça avait été aussi le cas pour Emily qu’il avait cru en proie à des pensées suicidaires sur ce pont. Le policier avait le complexe du Saint-Bernard, il avait besoin de sauver les autres, comme on l’avait sauvé lui des griffes de son père. Lorsqu’il pouvait apporter son aide, tout était plus simple pour lui, il savait comment faire, y compris avec ceux qui avaient du mal à accepter la main qu’il leur tendait, par fierté pour certains, ou par méfiance pour d’autres comme ça avait été le cas pour Candice. Dans les relations plus classiques en revanche, c’était Jared qui avait tendance à se méfier et à observer dans un premier temps. Il avait besoin de temps pour être plus à l’aise et faire confiance. Heureusement ce soir Emily était sa béquille, la personne sur laquelle il se reposait pour se sentir plus à l’aise et qui entretenait la conversation alors qu’il n’était capable que de répondre par des phrases courtes. Il sourit modestement lorsqu’elle précisa qu’il était un excellent cuisinier et qu’ils aimaient passer du temps ensemble à cuisiner. Jared aimait beaucoup ces moments où ils se taquinaient dans la cuisine en préparant le repas, ça et leurs ballades avec Eliott faisaient partie des moments du quotidien qu’il préférait.

Lorsque Rachel l’interrogea sur son chien, Jared répondit brièvement, un peu gêné alors que le sujet du bonheur d’Eliott en appartement l’avait toujours taraudé. Emily fût parfaite, les mots qu’elle employa pour expliquer la relation qu’il avait avec Eliott le rassurèrent du même coup. Elle avait un regard extérieur sur son berger allemand, et ça faisait beaucoup de bien au policier de savoir qu’elle trouvait Eliott heureux. Il lui lança un regard reconnaissant tandis que Rachel enchaînait sur Mona Lisa, la jument qu’Emily avait apprivoisée et dressée. Il remarqua le coup de coude discret qu’Alan donna à sa femme et surprit Emily à baisser les yeux, chose qu’elle ne faisait que rarement et plutôt quant on la complimentait. Rachel avait touché un point sensible, le policier savait à quel point la jument manquait à la jolie blonde, entendre parler d’elle lui rappelait à quel point c’était le cas. Son bras quitta le dos d’Emily et ses doigts vinrent toucher délicatement ceux de la main de la jeune femme qui lui était opposé. Ce contact fugace ne dura que quelques secondes et il aurait fallu être très observateur pour le remarquer. Il l’interrogea du regard pour vérifier qu’elle allait bien et reporta son attention sur Alan qui lui donna des nouvelles de sa jumentIl bu une nouvelle gorgée de vin tandis qu'Alan changeait habilement de sujet de conversation, demandant au policier s’il comptait leur rendre visite à New-York. Jared fût touché par l’invitation, ça signifiait qu’il comptait réellement l’intégrer à leur famille. Le policier acquiesça. « Ça serait avec plaisir, merci pour l’invitation. J’ai très envie d’aller à New-York. C’est une ville grouillante de vie et passionnante d'un point de vue culturel. Ça donnerait l’occasion d’inverser les rôles, je suis sûre qu’Emily sera un très bon guide. » Jared ne se voyait vivre dans une ville comme New-York, gigantesque, grouillant en permanence, le bruit, la pollution, les embouteillages, ce n’était vraiment pas pour lui. Il aimait le calme de l’Écosse, les paysages verdoyants, la taille humaine d’Edimbourg. Il restait cependant un homme très curieux, New-York et ses buildings étaient des bijoux d’architecture, il y avait également des superbes musées parmi lesquelles le MOMa, le MET ou le musée d’histoire naturelle et bien sûr Central Park. En dehors de ces grandes zones touristiques, Emily devait connaître de petits bijoux beaucoup moins connus qui devaient valoir le coup d’oeil, il serait heureux de passer des vacances avec elle dans la grosse pomme, et ça serait l’occasion de découvrir son univers à elle, les endroits qu’elle avait fréquenté.

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La soirée ne faisait que commencer et se déroulait déjà très bien. Les parents d'Emily étaient curieux de découvrir Jared et posaient des questions. Bien entendu, Eliott vint au centre de la conversation l'espace d'un instant. Emily, qui adorait l'animal et admirait la complicité qui le liait à son maître, en fit l'éloge. Rachel embraya sur un autre animal que la petite blonde aimait énormément: sa jument. Elle avait dû la laisser derrière elle en venant en Ecosse et c'était la seule chose qu'elle regrettait vraiment dans sa vie. Elle avait sacrifié son propre bonheur pour celui de Mona Lisa et c'était un sujet encore difficile. Comme elle en parlait peu, Rachel ne pensa pas à mal en disant qu'elle aimait voir sa fille travailler avec l'équidé, parce que leur complicité se voyait de loin. Le coeur d'Emily se serra et elle baissa les yeux. C'était un geste qu'elle faisait peu: son côté sûre d'elle, elle ne le jouait pas. Elle était sûre de ses valeurs, savait ce qu'elle défendait et s'imposait parfaitement quand c'était nécessaire. Mais quand un sujet la touchait d'un peu trop près, une certaine timidité l'enveloppait. Pudique à sa manière, Emily gardait ce qui était important pour elle bien au fond dans sa tête et dans son coeur, à tort parfois. C'était sa manière à elle de protéger ce qu'elle avait de plus cher. Elle ne vit pas Alan donner un coup de coude à son épouse, qui se tut lorsqu'elle comprit son erreur. En revanche, elle sentit immédiatement le changement d'attitude de Jared. Ce dernier fit glisser sa main du dos de la jeune femme, pour aller doucement toucher ses doigts. Emily ne bougea pas, mais releva les yeux vers Jared et lui sourit, lui signifiant silencieusement qu'elle avait reçu son soutien et qu'elle allait bien. Son regard se déporta sur son père, qui demanda à Jared s'il comptait visiter New York un jour. Emily sourit un peu plus en entendant les deux hommes en discuter. Jared accepta l'invitation, arguant qu'il serait heureux de suivre Emily. La jeune femme avait passé tant de temps dans les rues qu'elle connaissait aussi bien les coins les plus célèbres que ceux qui étaient plus reculés. Elle songea qu'il serait peut-être bon d'aller faire un tour à l'orphelinat d'où elle venait. Le directeur n'était sans doute plus le même depuis le temps, mais si certains des employés et des aidants sociaux, qui étaient jeunes à l'époque, étaient restés, elle serait heureuse de les revoir.

Rachel fit un pas vers sa fille et posa sa main contre le bras de la petite blonde, s'excusant en silence. Emily lui fit un signe de tête pour lui signaler qu'elle ne lui en voulait pas. Puis, finissant son verre, elle s'éloigna de quelques pas pour déposer ce dernier sur la table d'où il venait. Alan et Rachel discutèrent entre eux et Emily revint quelques secondes plus tard, reprenant sa place près de Jared par la même occasion. Tandis que le couple plus âgé discutait entre eux, Emily tourna le regard vers une photo de la galerie, celle qui se trouvait juste derrière Jared. « C'est moi, ou elle a bougé, celle-là? On dirait qu'elle est tordue. » demanda-t-elle au jeune homme pour avoir son avis. Et en effet, la photographie penchait légèrement sur sa droite. Emily s'en approcha et tendit le bras pour la redresser. Ce simple geste lui arracha une grimace et, dans un réflexe, elle se massa un des poignets. Peu de temps auparavant, sous son masque de voleuse, la jeune femme avait fait une chute qui avait failli lui être fatale et elle s'était rattrapée de justesse. Elle avait senti une vive douleur à son poignet et cette dernière ne semblant pas se calmer, elle avait dû se rendre chez le médecin. De ce qu'elle en avait compris, elle s'était faite une sorte d'entorse, ou quelque chose dans le genre et était censée porter une attelle dès qu'elle se servait de son poignet. Mais, dans sa concentration à préparer la soirée, elle avait totalement oublié de la mettre. Or, elle s'était affairée toute la journée et désormais que la tension était redescendue, son corps blessé se rappelait à elle. « C'est mieux, non? » fit-elle à Jared, à propos de la photographie. Mais le policier avait quitté des yeux cette dernière pour regarder Emily. Sur le coup, elle ne comprit pas, n'ayant pas réalisé son propre geste guidé par la douleur. Elle le regarda, silencieuse, une lueur interrogatrice au fond des yeux.

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Jared n’était pas particulièrement fan des chevaux, il ne savait pas monter et leur caractère parfois imprévisible l’effrayait. Toutefois, il pouvait comprendre à quel point Mona Lisa manquait à Emily, c’était un animal qu’elle avait dressé et auquel elle s’était profondément attaché. SI on lui enlevait Eliott, le policier serait extrêmement malheureux. Si Emily n’avait jamais réussit à s’installer dans un endroit, il était question qu’elle reste à Edimbourg pour lui, et ça voulait aussi dire renoncer à retourner s’installer à New-York. C’était son choix à elle bien sûr, et si elle le faisait c’était qu’elle était heureuse ainsi, mais ça impliquait aussi de renoncer à d’autres chose et le policier l’avait bien comprit. Doucement, il glissa ses doigts pour venir toucher ceux de la main d’Emily, lui apportant son soutien à travers ce geste discret. Elle leva les yeux vers lui et lui adressa un sourire pour lui signifier qu’elle allait bien. Il observa du coin de l’œil Rachel poser sa main doucement sur le bras d’Emily pour se faire pardonner, elle semblait profondément atteinte d’avoir fait de la peine à sa fille. Jared retourna ensuite son attention vers Alan qui lui proposa de venir leur rendre visite à New-York, il accepta volontiers l’invitation, heureux de pouvoir découvrir un endroit nouveau en compagnie d’Emily. Il n'avait aucun mal à se projeter main dans la main avec elle en visite dans la grosse pomme. Il était également sensible à ce que signifiait plus profondément cette invitation de la part du père de la femme qu’il aimait : il était prêt à l’accueillir chez eux et à l’intégrer dans la famille.

Emily s’écarta pour reposer son verre, puis lui fit remarquer qu’une l’une de ses photo était tordue, l’interrogeant pour s’assurer qu’il avait bien le même avis. « Oui, elle n’est pas droite », répondit-il en finissant son verre avant d’aller le poser pour lui donner un coup de main. Avant qu’il n’ai pu arriver à ses côté, il aperçu une grimace de douleur sur le visage de la jolie blonde qui se massa ensuite le poignet. Elle l’interrogea après avoir remis la photo droite mais les yeux du policier s’étaient posés sur elle, fronçant les sourcils tandis qu'elle l’interrogeait du regard. Inquiet, il s’avança vers elle et prit avec précaution son poignet dans sa main. Il n’était pas gonflé mais il était chaud, elle s’était blessée. « Tu t’es fais mal ? », demanda t-il à voix basse pour ne pas inquiéter les parents de la jeune femme qui discutaient entre eux un peu plus loin. Emily n’était pas du genre douillette. Elle n’avait pas pu se blesser en remettant simplement droite une photo au mur, sa blessure devait lui être antérieure et elle ne lui en avait pas parlé. Il la savait aventurière et cascadeuse dans son boulot et qu’elle puisse se blesser était exactement le genre de chose qu’il redoutait. Il savait également à quel point elle aimait son travail et s’il lui rappelait d’être prudente, il ne pouvait pas l’empêcher de faire ce qu’elle aimait et de bien le faire. Il aimait précisément chez elle son indépendance et il n’était pas le genre d’homme à priver sa copine de liberté.  Il n’osa pas manipuler son poignet, il n’était pas médecin et il risquait de faire plus de mal que de bien en voulant la soulager. Il posa alors tendrement sa seconde main sur celle d’Emily. « Tu as vu un médecin ? Tu n’as pas une attelle ou quelque chose ? », demanda t-il avec un brin de soupçon. Ce soir avec le vernissage,une attelle puisse faire tâche avec une si jolie robe  et il comprenait qu’elle puisse ne pas la porter  mais il ne savait pas de quand datait sa blessure et il ne l’avait jamais vu porter quoi que ce soit.

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Son verre terminé, Emily s'éloigna un instant du petit groupe. Alan et Rachel reprirent naturellement une conversation entre eux, tandis que la jeune femme revenait près du policier. Ce dernier, qui finissait son verre, acquiesça lorsqu'elle lui demanda son avis quant à une photographie qui penchait un peu trop. En remettant en place cette dernière, sa blessure au poignet, récente et douloureuse, se rappela à elle et lui arracha une grimace. En se massant légèrement, par réflexe et sans s'en rendre compte, elle se tourna de nouveau vers Jared pour lui demander si la photo était remise correctement. Mais ce dernier avait reporté son attention sur elle. Sur le coup, elle ne comprit pas. Elle ne réalisa que lorsqu'il vint saisir doucement son poignet qu'il s'inquiétait pour elle, car il avait remarqué qu'elle souffrait. Emily lui fit un sourire qui se voulait rassurant. « Rien de grave. » dit-elle, à voix basse également, pour ne pas que ses parents l'entendent. « J'ai fait une chute en travaillant et je me suis mal rattrapée. Le médecin m'a vue il y a quelques jours, d'après ce que j'ai compris, je me suis fait une légère entorse. Je devrais porter une attelle quand je suis active, mais je l'ai oubliée à la maison. » La petite blonde posa une main tendre sur le visage de Jared. « Je suis désolée, j'aurais dû t'en parler, mais honnêtement, j'ai eu tellement de boulot avec la préparation de l'exposition que ça m'était sorti de la tête. » C'était un mensonge sans l'être: voler était aussi son travail et elle avait été effectivement tellement occupée qu'elle ne s'était pas formalisée sur sa blessure - un tort, puisqu'en n'y prêtant pas attention, elle s'était faite mal ce soir. « Il faudra que je me serve d'une seule main, tout à l'heure. » fit-elle avec un sourire complice. Quelle que soit la situation, Emily ne perdait pas le Nord. Ces derniers jours, entre les fêtes et son travail, Jared et elle avaient eu peu de temps pour réellement se retrouver et, si elle adorait exposer ses photographies et qu'elle était heureuse de présenter Jared à ses parents, elle avait également très envie de se retrouver enfin seule avec lui.

Alors que la jeune femme dévorait son ami des yeux, une voix claire retentit dans la salle. Rachel. « C'est bien North Bridge? Là où vous vous êtes rencontrés? » demanda cette dernière, tandis qu'elle observait en effet une photo du pont où le policier avait saisi Emily par la taille, alors que cette dernière s'y était postée pour faire des photos. « Oui! » répondit la petite blonde en s'avançant vers ses parents, incitant Jared à la suivre en prenant délicatement sa main dans la sienne. « J'étais postée par là, pour prendre des photos d'un train qui allait arriver. » expliqua-t-elle en montrant du doigt un des bords du pont. Si Rachel acquiesça, admirative, Alan, lui, eut une légère grimace, un peu trop conscient des risques que sa fille prenait pour son métier. « Je suis prudente, papa. En dix ans de métier, il ne m'est jamais rien arrivée. » C'était vrai: elle n'avait jamais eu d'accident. Mais ça ne suffisait pas à rassurer un père inquiet pour sa fille, unique qui plus est. « Oui, eh bien, je suis heureux que quelqu'un se soit soucié de toi malgré tout. Loin de moi l'idée de t'empêcher de faire ce que tu aimes, Emily, mais tu sais que je n'ai jamais beaucoup aimé que tu te mettes autant en danger. » Emily lui sourit de nouveau. « Je sais. Je fais attention à moi, c'est promis. » Alan termina son verre à son tour, n'ajoutant rien de plus. Rachel, elle, tourna un regard curieux vers Jared. « Emily nous a raconté comment vous vous êtes rencontrés, évidemment... Mais je suis curieuse d'avoir votre version de l'histoire! » La petite blonde encouragea Jared du regard. Alan l'avait bien dit: lui et se femme avaient été heureux de constater que quelqu'un s'était suffisamment soucié de leur fille pour avoir cru qu'elle voulait mettre fin à ses jours et voulu lui sauver la vie.

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Inquiet, Jared avaait doucement prit le poignet d ela jeune femme dans ses mains et l’avait interrogé. Emily s’était fait mail au travail, elle avait encore du grimper quelque part et elle avait chuté. Jared ne répondit rien pour ne pas risquer de déclencher une dispute juste avant son vernissage et devant ses parents mais il n’aimait pas vraiment la savoir en train de se mettre en danger à grimper dans des endroits dangereux pour une photo. Elle était très agile mais elle n’était pas invincible, preuve en est qu’elle s’était blessé. Comprenant qu’il était contrarié, elle posa doucement sa main sur le visage du jeune homme, reconnaissant qu’elle aurait du lui en parler mais qu’elle avait été happée par les préparatifs du vernissage. Le policier soupira, il devait laisser aller pour cette fois, ce n’était pas le moment de lui faire des reproches sur son imprudence. « Tu as eu une période stressante et chargée, je comprends...mais à partir de demain tu mets ton attelle d’accord ? Je vérifierai. », répondit-il dans un mélange de tendresse et de fermeté. Son côté protecteur ressortait dès qu’un de ses proches souffrait de quelque manière que ce soit et il était prêt à tout pour les protéger, y comprit d’eux-même. Son allusion à ce qu’elle allait lui faire plus tard dans la soirée le fit sourire et il secoua la tête, bon sang qu’il aimait cette femme. Son sens de la répartie et sa capacité et essayer de le divertir ou de détourner la conversation l’avait toujours impressionné. Lorsqu’ils se lançaient tous deux dans des joutes verbales il était difficile de les arrêter. Cette fois cependant il ne répondit rien mais lui renvoya un regard complice qui signifiait clairement qu’elle ne perdait rien pour attendre. Il mourrait d’envie de se glisser sous les draps avec elle, il est vrai que même si Jared avait aidé la jeune femme dans le choix des photos et des flyers, organiser un tel évènement demandait beaucoup de temps. Entre les fêtes qu’ils avaient passé chacun dans leur famille le vernissage, ils n’avaient pas pu se voir beaucoup ces dernières semaines. Ils avaient besoin de passer du temps ensemble et de se retrouver et Jared comptait bien passer un dimanche au chaud avec la femme qu’il aimait.

Ils étaient en train de les dévorer des yeux lorsque Rachel se rappela à eux en posant une question. Jared suivi Emily qui avait prit sa main et entrelaça doucement ses doigts dans les siens. Suite à la question de Rachel, Emily leur expliqua que la photo qu’elle avait pointé était effectivement celle du pont sur lequel ils s’étaient rencontrés. Rachel sembla admirative mais Alan se renfrogna, expliquant qu’il n’aimait pas spécialement l’idée que sa fille se mette en danger pour prendre des photos. Jared ne dit rien, restant à sa place, il était trop tôt pour qui immiscer dans leurs désaccords familiaux. A vrai dire, il était plutôt d’accord avec Alan, lui non plus n’aimait pas particulièrement qu’elle se mette en danger pour son travail, même si comme le père de la jeune femme, il n’avait aucune envie de restreindre sa liberté. Comme sa fille l’avait fait un peu plus tôt avec lui, Rachel changea de sujet de conversation en demandant au policier sa version de leur rencontre. Jared tourna la tête vers Emily qui l’encouragea d’un regard. « Eh bien...je promenais Eliott lorsqu’il s’est mit à tirer sur sa laisse en arrivant sur le pont, j’ai compris que quelque chose clochait et j’ai vu une jeune femme de dos, penchée dans le vide. Et...en fait j’ai cru à une tentative de suicide... » Il s’arrêta un moment, cherchant ses mots. « Quant on connaît Emily on sait que c’est pas du tout son genre mais je ne pouvais pas le savoir. J’ai attaché Eliott et je me suis dirigé rapidement vers elle, en arrivant dans son dos pour pas qu’elle ne me voit arriver. J’avais peur qu’elle fasse une bêtise. Je l’ai attrapée par la taille pour la faire descendre du garde fou et j’ai essayé de la dissuader de faire ce que je pensais qu’elle s’apprêtait à faire. Elle a menacé de me mordre si je ne la lâchait pas », poursuivit-il en souriant et pressant doucement ses doigts. « Je l’ai lâché et elle a comprit que je pensais qu’elle tentait de mettre fin à ses jours. On a réglé le quiproquo, je lui ai présenté Eliott qu’elle a prit en photos et je me suis sentit tellement idiot d’avoir pensé qu’elle voulait se suicider que je lui ai proposé de prendre un café. » A force de raconter l’histoire de leur rencontre, le jeune homme se sentait de plus à plus à l’aise et même face aux parents de la jeune femme, l’histoire devenait facile à raconter, le libérant de son carcan de silence et de timidité. « Après ça je me suis rendu compte que j’étais effectivement mordu mais pas dans le sens qu’elle avait menacé de le faire », acheva t-il en lançant un regard amoureux à la femme qui se tenait à ses côtés. La façon dont il la dévorait des yeux ne laissait aucun doute sur la sincérité et l’intensité des sentiments qu’il éprouvait pour elle.

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Les minutes passaient, comblées par les paroles du clan Barton et de Jared. Ce dernier, timide, cherchait l'approbation d'Emily lorsqu'il souhaitait répondre, ou après qu'il ait prononcé quelques mots, comme pour lui demander s'il agissait bien et ne faisait pas d'erreurs. La jeune femme le rassurait silencieusement, adoucissant son regard lorsqu'elle croisait celui du policier, le prenant par la taille ou prenant sa main pour créer un contact physique, un lien qui permettait à Jared de rester ancré à elle. Alors que les verres se terminaient, chaque couple partit un instant de son côté et Emily en profita pour redresser une de ses photos, grimaçant sous la douleur de son poignet blessé. Jared, attentif et protecteur, lui demanda ce qui s'était passé. Une fois les explications obtenues, ainsi que les excuses de la petite blonde pour ne pas lui en avoir parlé plus tôt, il insista sur le fait qu'elle devait mettre son attelle, pour se protéger. Emily fit une mine d'enfant sage, l'espace d'une seconde et hocha fermement la tête, comme une petite fille l'aurait fait. Elle redevint sérieuse immédiatement, son habituelle tendresse sur le visage alors qu'elle regardait Jared. « On passera la récupérer avant de partir tous les deux, comme ça je pourrais la mettre. Je vais faire attention à ne pas utiliser cette main, en attendant. J'ai la chance d'avoir blessé la gauche et d'être droitière. » Alors qu'elle oubliait un instant l'endroit où elle se trouvait, dévorant son ami du regard, Rachel demanda si la photo qu'elle observait était bien celle de l'endroit où Jared et sa fille s'étaient rencontrés. Emily approuva, tout en entraînant le policier avec elle, serrant elle aussi ses doigts entre les siens. Si Rachel se montra enthousiaste lorsque sa fille lui expliqua comment la photo avait été prise, Alan, lui, se renfrogna. Emily tenta de le rassurer, mais c'était difficile: en bon papa protecteur, il n'aimait pas que sa fille prenne autant de risques. Connaissant le duo et sachant que ce sujet pouvait être un sujet à dispute, même si elles ne duraient jamais longtemps, Rachel changea habilement de sujet. Utilisant la même tactique qu'Emily pour reporter l'attention ailleurs, elle demanda à Jared de raconter comment il avait vécu sa rencontre avec la petite blonde.

Bien entendu, les parents d'Emily connaissaient déjà l'histoire. Mais ils furent touchés de l'entendre encore, particulièrement lorsque Jared précisa qu'en effet, il était bien mordu, mais pas de la manière dont Emily l'avait menacé. La jeune femme le regarda un instant et, fidèle à elle-même, elle passa sa langue sur ses lèvres, un sourire lui fendant le visage, baissa les yeux et vint, dans un réflexe, se blottir tout contre son ami. Alan et Rachel se regardèrent, attendris. « C'est bien la première fois que je vois ma fille être touchée autant par les mots de quelqu'un! Vous êtes adorables, tous les deux. Vous allez bien ensemble. » Alan confirma d'un signe de tête et, dans un geste de tendresse, saisit sa femme par la taille, laquelle se colla doucement contre lui. Une voix masculine retentit alors. « Miss Barton? Loin de moi l'idée de vous déranger, mais la galerie ouvre dans une dizaine de minutes. » C'était le propriétaire de la galerie, qui rappela gentiment à la jeune femme qu'elle avait bel et bien un travail à présenter au public. On pouvait d'ailleurs déjà apercevoir quelques invités qui arrivaient. Le stress monta soudain chez la petite blonde. Présenter son travail? Elle en avait l'habitude et elle adorait ça. Devant ses parents? Ils avaient assisté à des dizaines de vernissage, elle ne stressait plus de leur avis. Mais devant Jared? Qui plus est, en sachant qu'elle allait présenter une photo d'Eliott, photographie phare de son exposition... La jeune femme ne put s'empêcher d'avoir une montée d'angoisse. Pourvu qu'elle ne raconte pas n'importe quoi ou pire: que Jared n'apprécie pas qu'elle mette ainsi Eliott, et donc son propriétaire par la même occasion, en avant! Elle serra un peu plus la main de Jared et le regarda un instant, pour se donner du courage. « Bon, eh bien, il est temps de voir si mon travail plaît en Ecosse aussi! » Rachel et Alan ne perçurent pas le stress de la jeune femme: sa voix ne tremblait pas et elle était habituée à ce genre de choses. Il n'y avait aucune raison qu'elle panique. Aussi, ils reculèrent pour aller ranger leurs verres et se préparer eux aussi, se positionnant près du propriétaire de la galerie, avec qui Rachel, aussi sociable que sa fille, entama une discussion. Emily tourna un instant les yeux vers les fenêtres de la galerie, puis revint sur Jared. Elle prit une grande respiration, lui demandant silencieusement tu restes pas loin de moi, hein?

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Emily l’avait écouté et elle était prête à lui faire ce qu’il lui demandait de faire, avec application et bonne volonté, lui promettant de repasser par chez elle pour récupérer son attelle. Il afficha un sourire satisfait, Emily était une femme indépendante mais elle savait l’écouter pour lui obéir lorsque c’était important pour lui. Il s’agissait simplement de s’adapter aux besoins de l’autre : Emily avait besoin de quelqu’un pour être raisonnable et garder les pieds sur terre et lorsqu’il s’agissait de prendre soin d’elle, Jared avait besoin qu’elle l’écoute. Lui même n’aurait aucun mal à obéir à sa copine si elle lui disait que c’était important pour elle. Ils revinrent ensuite main dans la main vers les parents de la jeune femme pour répondre à une question de Rachel. Jared nota la réaction d’Alan lorsque sa fille mentionna la situation dans laquelle elle s’était mise pour prendre des photos. Il pourrait devenir un allié précieux pour convaincre Emily d’être prudente et d’éviter de se glisser dans des endroits trop dangereux. Rachel lui demanda ensuite la façon dont il avait ressentit leur rencontre pour le moins originale et encouragé silencieusement par Emily, il se lança, terminant même par une petite phrase d’esprit qui fit sourire le clan Barton et qui poussa une Emily devenue timide à se blottir contre lui tandis qu’il glissait tendrement un bras autour de sa taille. Rachel sembla touchée par la tendresse avec laquelle les amoureux se serraient l’un contre l’autre, indiquant qu’elle avait rarement vu sa fille aussi attendrie et précisant qu’il formaient un joli couple. « Merci », répondit doucement Jared, conscient qu’Emily et lui s’étaient trouvés et heureux de constater que ses parents partageaient son avis., d’autant plus que cela venait d’un couple dont le temps n’avaient pas entamé l’amour. Eux aussi formaient un jolis couple ainsi serrés l’un contre l’autre.

Le galeriste vint les interrompre pour les prévenir que la galerie allait ouvrir dans dix minutes. Jared sentit Emily se tendre instantanément, l’imminence du moment faisant monter le stress mais sa voix resta parfaitement calme lorsqu’elle annonça que le moment était venu. Rachel et Alan s’éloignèrent pour rejoindre le propriétaire de la galerie et se préparer à accueillir les premiers invités, laissant ainsi un peu d’intimité au jeune couple. Jared prit doucement la main d’Emily dans la sienne et glissa sa main dans la nuque de la jeune femme, plongeant ses yeux tendres dans ceux de sa copine. « Tout va bien se passer, tu as fait un travail incroyable, tes photos sont splendides et l’exposition leur rend vraiment justice, tu vas faire un malheur », lui promis t-il. Il l’embrassa tendrement, serrant sa main dans la sienne puis s‘écarta légèrement d’elle. « Tu es époustouflante et tu as un talent fou, aie confiance en toi. Moi je n’ai aucun doute sur le fait que ce vernissage va être un succès. Je resterai à tes côtés tant que tu en auras besoin. Je suis très fier de toi » Il déposa une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes, un peu plus longuement cette fois, pour lui donner du courage et lui montrer qu’il l’enveloppait de son amour et de ses ondes positives. « Je t’aime », murmura t-il à son oreille avant laisser sa main quitter sa nuque pour prendre son autre main. « Prête ? » demanda t-il avant de lâcher une de ses mains et de l’entraîner par l'autre vers les parents de la jeune femme tandis que le galeriste ouvrait la porte et que les premiers invités entraient dans la pièce.

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Alors qu'Emily venait se blottir contre Jared, sensible au fait qu'il lui dise qu'il était bel et bien mordu d'elle et que ce dernier la serrait tendrement contre lui, le propriétaire de la galerie vint leur signaler qu'il était bientôt temps d'ouvrir. Si elle ne le montra pas, le stress monta d'un coup chez la jeune femme et, lorsque ses parents se furent éloignés, elle tourna des yeux un peu perdus vers Jared. Ce dernier lui prit la main et passa son autre main derrière sa nuque. Instantanément, Emily fut rassurée par ce contact familier qu'elle aimait tant. Elle plongea ses yeux dans ceux du policier, qui, d'une voix douce, lui dit que son travail allait forcément plaire, que tout était bien installé et qu'elle allait assurer. Elle répondit tout aussi tendrement au baiser qu'il lui donna et le regarda à nouveau lorsqu'il reprit la parole. Il la trouvait époustouflante et il était fier d'elle. Emily ne répondit pas, mais la manière profondément tendre dont elle le regardait et le sourire qui s'était affiché sur son visage servait de réponse: dieu qu'elle aimait cet homme. Il était tout ce qu'elle avait toujours désiré, sans même qu'elle ne le sache. Il lui apportait tendresse, sécurité, stabilité, il était toujours là pour elle et il la comprenait parfaitement. Il lui donna un nouveau baiser, plus appuyé cette fois-ci et lorsque leurs lèvres se détachèrent, Emily vint un instant poser sa tête tout contre son cou, respirant discrètement son odeur. Jared lui murmura qu'il l'aimait et la jeune femme sourit de nouveau. « Moi aussi, je t'aime. » répondit-elle à voix basse. Ce spectacle touchant n'échappa pas aux parents de la jeune femme, qui se regardèrent en souriant: leur fille semblait réellement avoir trouvé celui qui lui correspondait et ils en étaient très heureux. Enfin, Jared s'écarta de la jeune femme, lui prit un instant les deux mains et lui demanda si elle était prête. Beaucoup plus sûre d'elle à présent, Emily redressa les épaules. « Prête! » Elle fit un signe de tête au galeriste et ce dernier ouvrit les portes.

La salle ne tarda pas à se remplir de monde. Le coeur de la petite blonde se réchauffa en voyant que les gens regardaient avec curiosité les photographies, même si c'était de loin, pour le moment. Elle repéra un couple dont la femme pointait du doigt un des clichés, son compagnon acquiesçant d'un signe de tête. Elle salua ceux qui la saluaient, un sourire lumineux sur les lèvres, sa main toujours dans celle de Jared. Elle ne lâcha le policier que lorsque les entrées dans la salle cessèrent. Elle serra un instant ses doigts entre les siens, comme pour se donner le dernier boost dont elle avait besoin, puis se détacha doucement de lui, pour aller se mettre au centre de la salle, où était positionné un chevalet recouvert d'un linge blanc. Son discours étant attendu, elle n'eut pas vraiment besoin d'attirer l'attention: les yeux des gens se tournèrent naturellement vers elle lorsqu'ils la virent se déplacer. La galerie n'était pas très grande et il était difficile de louper Emily, d'autant plus qu'elle dégageait une certaine présence. « Bonsoir et merci d'être venus si nombreux! C'est ma première exposition dans ce joli pays qu'est l'Ecosse et j'espère que la vie m'offrira d'autres opportunités de vous faire découvrir mon travail. » commença la jeune femme. « Je ne vais pas faire de long discours, vous n'êtes pas là pour assister à une conférence, pas vrai? Les gens qui parlent durant des heures, c'est un peu assommant. » Des rires retentirent dans la salle. On pouvait clairement voir qu'Emily savait ce qu'elle faisait: jouant de son humour et de l'énergie solaire qu'elle déployait naturellement, elle parlait d'une voix dynamique mais sans mâcher ses mots et elle se tenait droite, sans pour autant paraître complètement raide. « Si vous ne l'avez pas vu sur l'affiche, je suis Emily Barton. Je travaille en tant que photographe depuis dix ans maintenant et je me suis spécialisée dans la mise en valeur des monuments. C'est pourquoi vous trouverez surtout des photos des bâtiments typiques d'Edimburgh, ainsi que des détails de ces mêmes bâtiments, que j'ai trouvé bon de mettre en valeur. Mais j'aime également beaucoup capturer des scènes de vie naturelles, comme les jours de marchés, ou les jours de festivals... Vous pourrez voir quelques clichés représentant le festival de musique qui s'est déroulé cet été et de nombreuses autres photographies dans mon book, qui se trouve sur la table derrière vous, si mon travail vous intéresse plus en profondeur. Avant de vous laisser vous déplacer librement, je voudrais vous présenter la photo qui me tient le plus à coeur. Elle se trouve bien cachée sous ce tissus. Mais d'abord, il faut que je demande à quelqu'un de me rejoindre... » Silencieuse, la foule regardait Emily avec curiosité. Réserver une surprise, tant à Jared qu'à son auditoire, avait été une bonne idée: elle était parvenue à capter les esprits. La petite blonde se tourna vers le policier. « Jared? Tu veux bien venir à côté de moi? » lui dit-elle en souriant. La surprise qui s'afficha sur le visage du jeune homme fut très satisfaisante pour Emily. Lorsqu'il l'eut rejointe, elle se tourna de nouveau vers la foule. « Jared est l'homme qui partage ma vie et je me dois d'abord de le remercier pour tout le travail qu'il a abattu avec moi, afin de préparer cette exposition. C'est en partie grâce à lui qu'elle a été rendue possible. Mais si je l'ai fait venir à mes côtés, c'est pour une raison bien précise... » Elle jeta un coup d'oeil amusé à Jared, qui devait probablement se poser un tas de questions et, avec précaution, elle retira le tissus qui recouvrait sa photo, que le galeriste récupéra discrètement. C'était la plus grande de toutes et c'était également la plus importante. Elle présentait une vue de North Bridge, avec un ciel qui hésitait entre le gris et bleu, donnant un côté un peu spectaculaire à l'image, mais ce n'était pas seulement une vue banale du pont car Eliott, le chien de Jared, posait fièrement au centre de l'image, sur le devant, le regard pétillant et les oreilles droites. Emily était parvenue à saisir la seconde où aucune voiture ne venait gâcher le paysage et la photo, prise légèrement en contre plongée, donnait l'impression qu'Eliott était le roi du pont. Elle rendait justice au magnifique animal qu'était le Berger Allemand. « Je vous présente Eliott, le chien de Jared! Si j'ai décidé de le mettre en valeur, c'est, non seulement, parce qu'il est magnifique, mais aussi et surtout parce que le jour où cette photo a été prise, c'est le jour où j'ai compris que j'allais poser mes valises en Ecosse. C'était la première fois que je rencontrais Jared et j'ai compris immédiatement que la vie m'offrait une belle opportunité de me poser quelque part et d'y être heureuse. Si je n'avais pas fait cette rencontre, je ne serais probablement pas ici aujourd'hui pour vous parler. Alors j'avais envie de le mettre en avant. » Le discours touchant de la jeune femme eut pour effet de faire sourire les gens et même de déclencher quelques applaudissements. Emily se mit à rire, heureuse et baissa légèrement la tête pour remercier son auditoire. « Bon, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, j'ai déjà trop parlé! N'hésitez pas à aller et venir à votre guise. Vous pourrez trouver sur votre droite de quoi boire et vous restaurer. Le vin vient de France et il est excellent, je ne peux que vous conseiller d'y goûter. Je reste à votre disposition pour toute question. Vous pourrez trouver mes cartes de visites et flyers de présentation sur la petite table de l'entrée, à côté de mon book. Je tiens un blog de voyage depuis des années, si ce genre de format vous plaît. L'adresse internet est indiquée sur les cartes. Bonne soirée et n'ayez pas peur de venir m'aborder si vous voulez le moindre renseignement, même si c'est de la curiosité! » Emily regarda un instant ses invités s'éparpiller dans la salle, puis se tourna vers Jared, impatiente de savoir ce qu'il avait pensé à la fois de son discours et de sa surprise.

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Jared tenait à montrer à Emily qu’il la soutenait pleinement : du choix des photos, de la communication au soutien moral qu’il lui apportait ce soir, Jared voulait lui montrer qu’il était pleinement impliqué dans son projet qu’il croyait en elle. La photographe sembla sensible aux mots de son copain et vint blottir sa tête contre son cou un instant avant de lui dire qu’elle aussi l’aimait. Il prit ses mains dans les siennes en lui demandant si elle était prête, à sa confirmation le galeriste ouvrit pour laisser entrer les premiers visiteurs. Jared resta main dans la main avec Emily tandis qu’elle saluait les visiteurs, usant de son sourire lumineux et de son aisance naturelle. Le policier quant à lui gratifiait les invités d’un sourire et d’un « bonsoir » timide, il n’avait pas vraiment l’habitude de ce genre d’évènement mais aux côtés d’Emily il se sentait capable de sortir de sa zone de confort. C’est aussi ce qu’il aimait dans leur relation, ils avaient des caractères et des boulots différents mais le soutien inconditionnel qu’ils s’apportaient l’un à l’autre leur permettait de découvrir l’univers de l’autre, d’apprendre de l’autre et d’évoluer personnellement. Depuis qu’il connaissait Emily, Jared avait fait d’énormes progrès en terme de relations sociales.

Sentant que le moment était venu de faire de discours, Emily serra une dernière fois la main du policier dans la sienne, puis s’éloigna et se plaça au centre de la pièce. Jared rejoignit les parents d’Emily pour assister au discours et écouta avec attention la jeune femme s’adresser aux invités. Son aisance à prendre la parole en public et son humour l’impressionnèrent et il adressa un sourire surprit à Rachel et Alan qui lui répondirent par un sourire fier qui semblait dire « et oui notre fille est dans son élément, elle est douée hein ? » Le policier reporta son attention sur la jolie blonde qui était en train de se présenter et de parler de son travail. Sa passion pour la photo transparaissait dans son discours enthousiaste, Alan et Rachel avaient raison, Emily était vraiment dans son élément. Elle annonça qu’elle allait leur présenter la photo le plus à coeur, suscitant la curiosité de son auditoire, y compris de son copain, qui n’avait aucune idée de la photo dont il s’agissait. Il se figea lorsqu’elle lui demanda de la rejoindre. Il lui lança un regard un peu perdu tandis qu’elle posait les yeux sur lui, un sourire tendre au visage. Il resta immobile quelques secondes, incapable de bouger sous l’effet de la surprise. Il sentit le bras de Rachel dans son dos qui l’encourageait silencieusement à rejoindre Emily. Un sourire timide accroché au visage, le policier rejoignit sa copine au centre de la salle, fendant la foule, intimidé par toutes ces paires d’yeux posées sur lui et vint se poster à ses côtés. Son coeur fit un bond dans sa poitrine lorsqu’elle le présenta comme l’homme qui partageait sa vie, c’était une grande fierté pour lui d’être présenté comme son homme. Heureux mais un brin gêné car peu habitué à être placé au centre de l’attention, Jared accrocha ses mains derrière son dos, baissant les yeux lorsqu’Emily le remercia pour son aide pour l'exposition. Les questions se bousculaient dans la tête du policier. Pourquoi l’avait-elle fait venir à côté d’elle au moment de dévoiler la photo phare de son exposition. Quelle photo se cachait sous ce drap ? Il lui lança un regard plein d’interrogations lorsqu’elle prit le drap entre des doigts. Elle dévoila alors une photo d’un chien sur un pont que Jared reconnu immédiatement : il s’agissait d’une photo d’Eliott, son berger allemand, prise sur le North Bridge le jour où Emily et lui s’étaient rencontrés. Non seulement la photo en elle-même était splendide, avec de magnifiques couleurs sans être trop retouchée, mais en plus elle mettait en valeur le berger allemand qui semblait n’avoir jamais été aussi beau. Ce qui toucha le plus le policier dans les paroles d’Emily, c’est que lorsqu’elle expliqua que cette photo était importante pour elle parce que c’était ce jour là qu’elle avait comprit qu’elle allait rester en Écosse. Entendre qu’à l’époque de leur rencontre il était déjà évident pour elle qu’ils allaient former un couple durable lui réchauffait le coeur. De son côté, Jared avait évité de se projeter, mais il avait tout de suite comprit qu’Emily était spéciale, qu’elle était faite pour lui et qu’il tenterait sa chance avec elle. Le public réagit, trouvant leur histoire très touchante, personne ne pouvait manquer à cet instant que le jeune homme la dévorait des yeux, admiratif. Emily se mit à rire de son rire craquant et chaleureux en baissant la tête, bon sang elle était irrésistible. Jared leva timidement les yeux pour regarder la foule qui écoutait attentivement la jolie blonde sans en détacher les yeux, le public était sous son charme. Jared avait beau être timide et discret, il avait du mal à cacher sa fierté d’être l’homme de cette femme captivante et il gonfla la poitrine s’en réellement s’en rendre compte.

Elle acheva son discours avant que la foule ne se disperse un peu partout dans la pièce puis elle s’approcha de lui, elle cherchait son approbation et il n’allait pas se priver de lui offrir. « Tu as été renversante, tu es douée pour les discours », la rssura t-il à voix basse. Dans un geste tendre et discret, il replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille.  « Merci...pour la photo d’Eliott...elle est magnifique ». Il avait décidément du mal à trouver ses mots, c’était le cas lorsqu’il était ému. Les paroles d'Emily l’avaient profondément touché et il avait du mal à sortir de sa réserve en public. Alors pour qu’elle comprenne par ses gestes, il l’embrassa d’un baiser tendre et appuyé sur la joue. Elle savait lire en ses gestes sans qu’il ai besoin de mots, elle comprendrait à quel point elle l'avait touché.

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Lorsqu'il fut temps d'ouvrir la galerie, Emily eut une montée de stress et chercha le soutien de son ami. Jared la couvrit d'encouragements et de tendresse. Rapidement, la jeune femme se sentit mieux et elle n'eut aucun mal à se diriger vers le centre de la pièce, lorsque la foule se fut rassemblée à l'intérieur. Elle fit son discours sans hésitation, connaissant par coeur ce qu'elle avait à dire, parce qu'elle savait parfaitement de quoi elle parlait. Tout, dans ses gestes et dans ses paroles, montrait à quel point elle était à l'aise: la photographie était son élément. Elle était faite pour ça et ça se voyait. Emily utilisait un vocabulaire simple et accessible à tout le monde. Sans chichis, elle usait de son charme naturel et de sa joie de vivre pour toucher les gens, ce qui fonctionnait parfaitement. Quand vint le temps de présenter la photographie qui se cachait sous le drap blanc, la petite blonde se tourna vers Jared, pour l'inviter à la rejoindre. Elle put voir ce dernier hésiter un instant sous la surprise. L'encourageant d'un sourire, elle fut soulagée de voir qu'il la rejoignit bel et bien. Elle ne vit pas que c'était sa mère qui, passant une main discrète et affectueuse dans le dos de Jared, lui donna l'impulsion nécessaire pour venir à ses côtés. Quand il fut tout proche d'elle, elle se tourna à nouveau vers la foule, qui attendait, curieuse et silencieuse. La découverte du cliché eut l'effet escompté: la beauté de l'image, associée à l'histoire touchante qui se trouvait derrière, plut suffisamment pour déclencher quelques applaudissements, qui firent rire Emily de joie. Elle libéra finalement ses invités, pour se tourner vers le policier, cherchant à savoir ce qu'il en avait pensé. Ce dernier, dans toute la tendresse discrète dont il était capable, ramena une mèche rebelle de cheveux derrière son oreille tout en lui disant qu'elle avait été renversante et que son discours lui avait plu. Puis il la remercia pour la photo de son chien. Un sourire lumineux sur le visage, les yeux brillants, Emily ferma ces derniers lorsque Jared se pencha pour appuyer ses lèvres contre sa joue. Elle les rouvrit lorsqu'il se détacha d'elle et elle vint poser une main tendre sur le visage du policier. Tout comme lui, elle préférait les démonstrations discrètes d'affection, lorsqu'il s'agissait de se montrer qu'ils s'aimaient et qu'il y avait du public autour d'eux. Mais son regard ne mentait pas: elle avait saisi l'admiration de son copain et elle l'en remerciait. « Excusez-moi? » Une voix masculine, jeune et un brin timide, interrompit les amoureux. Emily se retourna, son sourire toujours collé sur le visage. « Oui? Bonsoir! » répondit-elle gaiement. « Bonsoir... Est-ce que je pourrais savoir le prix d'une de vos photos? Vous avez pris le groupe amateur dans lequel ma copine chante et qui s'est produit cet été, au parc... J'aimerais bien la lui offrir, si j'en ai les moyens... » Emily jeta un coup d'oeil rapide à Jared, pour lui signaler qu'elle allait le laisser en retrait, afin de s'occuper d'un potentiel client. « Bien sûr, montrez-moi laquelle c'est! Je suis sûre qu'on pourra trouver un arrangement dans tous les cas, je peux faciliter les paiements en les étalonnant sur plusieurs mois si nécessaire. Je peux refaire les tirages n'importe quand, c'est plutôt pratique! » Elle continua de discuter avec le jeune homme en s'éloignant. Ce dernier était enthousiasmé à l'idée de pouvoir offrir un beau cadeau à sa petite copine et fut clairement soulagé de voir que le travail d'Emily était accessible, même aux budgets un peu serrés.

Jared n'eut pas à rester seul très longtemps. Voyant leur fille s'éloigner et bien conscient que Jared n'était pas très à l'aise parmi tant de monde, Rachel et Alan s'avancèrent vers lui. Ce fut Rachel qui prit la parole la première. « Elle est saisissante, n'est-ce pas? » fit-elle en observant sa fille, qui discutait joyeusement avec son client. « Lily a toujours été comme ça, même adolescente. Elle a toujours été rayonnante et sûre d'elle. Ca nous a toujours beaucoup impressionnés, son père et moi. Même moi, à son âge, je n'avais pas autant d'assurance. » Alan regardait sa fille avec tendresse. « On ne dirait pas, à la voir comme ça, mais elle revient de loin... Elle a un drôle de passé et nombreux sont ceux qui auraient bien moins tourné qu'elle. Elle mérite vraiment d'être heureuse et je ne dis pas ça parce que c'est ma fille. Emily est quelqu'un de profondément bon, qui ne ferait pas de mal à une mouche. Je suis vraiment heureux de voir qu'elle a trouvé quelqu'un qui lui correspond. Elle ne nous a jamais présenté qui que ce soit, elle nous disait toujours qu'elle n'avait pas le temps pour ce genre de choses, que la vie était trop courte pour se poser avec quelqu'un et que ça ne l'intéressait pas. » Alan se tourna vers Jared. « Mais depuis qu'elle vous a rencontré, c'est simple: elle n'a que votre nom à la bouche. Elle vous couvre de compliments à chaque fois qu'elle nous parle de vous. Elle est profondément amoureuse de vous et ça fait du bien de la voir comme ça. Merci. » Comme s'il prenait soudainement conscience d'avoir tant parlé et de l'avoir fait à coeur ouvert, Alan eut un sourire timide et baissa les yeux, avant de s'éloigner un peu, prétextant reporter son attention sur une photo de paysage. Rachel le regarda s'éloigner, un sourire doux sur le visage, visiblement touchée par son comportement, avant de regarder de nouveau Jared et de reprendre la parole. « Emily est comme moi, elle est bavarde et extravertie. Mon mari est plus taciturne. Il s'exprime peu, mais il est toujours très présent pour nous. Tout passe par les gestes et le regard... Je pense que vous vous ressemblez beaucoup, lui et vous. Je ne suis pas étonnée qu'Emily vous aime autant. Elle vous considère de la même manière que je considère mon mari. Alan est mon pillier. Il m'aide à garder les pieds sur terre et à faire redescendre la pression et l'excitation à la fin de la journée. Vous avez la même influence sur Emily. Je le vois à la manière dont vous agissez tous les deux. Elle vous cherche beaucoup, comme j'ai toujours tendance à chercher son père. Quand elle pose les yeux sur vous, je me revois plus jeune avec Alan... » Rachel posa une main tendre sur le bras de Jared. « On est très heureux de vous accueillir dans la famille. » Se doutant que le policier n'allait pas nécessairement répondre par une longue tirade, elle donna un coup de tête en direction d'Alan. « Vous venez avec nous, pour nous présenter un peu les paysages qu'Emily a photographié? » Elle fit un pas en avant, pour encourager Jared à la suivre.

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Emily et Jared s’accordaient un moment de tendresse discret avant de se séparer. C’était le vernissage d’Emily, le jeune homme savait qu’elle allait être beaucoup sollicitée, mais ce petit moment à  eux permettait au policier de lui dire à quel point il avait aimé son discours et de la remercier d’avoir choisit la photo d’Eliott et de tout ce qu’elle représentait pour eux en tant que couple comme pièce centrale de son exposition. Il l’admirait pour sa confiance en elle, son aisance à parler en public, tout ce pour quoi lui n’était pas à l’aise. Leur échange fût pudique mais d’une grande tendresse et il n’y avait qu’à voir la façon dont ils se regardaient pour comprendre que les deux jeunes gens étaient fous l’un de l’autre. Jared profita du doux contact de la main d’Emily sur sa joue, cette femme le faisait fondre. Ils furent interrompus par un jeune homme qui demanda à Emily à voir l’une des photos qu’elle avait prise de sa copine cet été. Jared lui fit un petit sourire rassurant lorsqu’elle s’éloigna, il ne voulait surtout pas qu’elle s’inquiète pour lui. Il l’entendit proposer au jeune homme d’échelonner les paiements si ça l’arrangeait, Emily gagnait bien sa vie mais elle ne faisait pas ce qu’elle faisait pour l’argent et si elle pouvait faire plaisir à un jeune homme et lui facilitant l’achat d’une de ses photos, elle n’hésitait pas.

Rachel et Alan arrivèrent dans son dos pour se placer à côté de lui, comme pour lui permettre de ne pas rester seul et le mettre à l’aise, ils était extrêmement prévenant avec lui et il ne pouvait que l’apprécier. Le policier acquiesça en souriant à la remarque de Rachel. Oui Emily était saisissante, dès le moment où il avait plongé les yeux dans les superbes iris bleus de la jeune femme, il avait été fasciné par elle. Il adorait la voir sourire, avancer vers lui de sa démarche tantôt élégante, tantôt féline, tantôt enjouée mais toujours avec beaucoup de charme. Il adorait l’écouter parler, elle était captivante et pleine d’esprit. Alors oui, il avait vu très tôt qu’Emily était saisissante. Il écouta Rachel parler de sa fille et de son aisance naturelle. « C’est ce que j’admire chez elle, cette capacité à s’adapter à tout et à être à l’aise dans n’importe quelle situation » Lui avait des progrès à faire dans ce domaine, mais voir évoluer Emily était une vraie leçon pour lui et l’avoir à ses côtés lui permettait de prendre confiance en lui. Il se sentit ému lorsqu’Alan lui fit par de sa joie de savoir sa fille heureuse et en couple avec quelqu’un qui lui correspondait. Il savait qu’Emily avait vécu des choses difficiles et elle ne lui avait sans doute pas encore tout dit, soit parce qu’elle n’était pas prête, soit pour le préserver. Pourtant, elle était restée cette femme solaire et lumineuse et c’était construite seule, sans laisser la vie faire d’elle quelqu’un d’autre de ce qu’elle voulait être. Il afficha un timide timide et reconnaissant lorsque le père de la femme qu’il aimait lui confia que sa fille parlait beaucoup de lui et le couvrait de compliments. Entendre d’une personne extérieure à leur couple qu’elle était très amoureuse de lui lui fit beaucoup de bien et il fût reconnaissait à Alan d’être sorti de sa réserve pour le rassurer de cette manière. L’homme s’éloigna, un peu mal à l’aise de s’être tant livré lui qui n’avait pas l’habitude de s’épancher et Jared le laissa faire, comprenant mieux que personne ce qu’il pouvait ressentir. Rachel prit la relève, attendrie par la réaction de son mari et compara les deux hommes, précisant que tous les deux se ressemblaient dans ce qu’ils étaient mais aussi dans ce qu’ils apportaient à leur compagne. Elle avait remarqué qu’Emily le cherchait comme Rachel cherchait son mari, son point de repère et elle lui confia sa joie de l’accueillir dans leur famille. « Je... », commença Jared intimidé. « Je vous remercie. J’ai beaucoup de chance d’avoir rencontré Emily, on me dit souvent que je sourit plus depuis que je suis avec elle. Elle compte vraiment pour moi, Rachel, j’espère pouvoir la rendre heureuse longtemps, parce que je le suis avec elle. » répondit-il avant de baisser la tête, comme Alan un peu plus tôt. Elle l’invita ensuite à lui présenter des photos de paysage qu’Emily avait fait et elle en avait fait un certain nombre avec lui. « Les falaises de Neist Point  », commença t-il en s’arrêtant devant une photo. « On y était allés pour un week-end, elle m’a fichu une sacrée frousse, elle frôlait littéralement le bord alors que je lui avait demandé de se tenir à distance. J’avais quand même envoyé Eliott l’accompagner ne pouvant pas moi-même y aller, j’ai le vertige. J’ai frôlé trois fois la crise cardiaque mais comme d’habitude elle s’en est parfaitement tirée et elle a fait cette superbe photo. J’avais très envie de la réprimander mais quand elle est revenu vers moi et qu’elle m’a montré cette magnifique photo, je suis resté bête. »

Un peu plus loin, un homme s’était approché de la jolie blonde. Il ne visait pas n’importe qui, c’était la plus canon de ce vernissage. Il était arrivé en retard a et n’avait pas assisté au discours mais il avait vu la photo de la jeune femme à l’entrée et avait franchit le seuil par curiosité. Il l’avait vu évoluer ensuite dans la salle dans sa robe blanche qui en suggérait juste assez pour permettre de comprendre qu’elle était très sexy et il suffisait de lever les yeux pour voir qu’elle était belle à tomber. Il fallait qu’il tente sa chance, mettre une femme comme celle là dans son lit serait un vrai trophée. L’homme était beau garçon et il le savait, son assurance transparaissait dans son attitude et sa dégaine légèrement débonnaire. Cherchant un prétexte pour s’adresser à elle, il misa évidemment sur la photo. « Vos photos sont superbes et croyez-moi j’ai l’œil pour les jolies choses. », lui lança t-il avec assurance, n’ayant aucune crainte sur l’effet de son sous entendu. « Je me présente, Evan Warren, ravi de faire votre connaissance » reprit-il en lui tendant la main. Elle la lui tendit en retour poliment et il la garda dans la sienne un peu trop longtemps pour qu’il s’agisse d’une poignée de main purement professionnelle.

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Le discours d'Emily avait fait mouche et déjà, les premiers clients se faisaient pressentir. Elle ne tarda pas à être abordée par un jeune homme, qui vint lui demander timidement le prix d'un de ses clichés. Elle répondit immédiatement qu'ils pourraient trouver un arrangement de paiement et, après un regard vers Jared, qui la rassura d'un sourire, la petite blonde s'éloigna avec son potentiel futur client. Elle resta quelques minutes à discuter avec lui, prenant soin autant que possible d'écouter les gens qu'elle rencontrait: les photographies qu'elles faisaient étaient de précieux moments de vie figés, un peu volés et elle en connaissait l'importance. Aussi, elle accordait autant que possible son temps aux gens qui venaient lui parler, d'autant plus lors des expositions, afin qu'ils la sentent concernée. Elle n'avait pas à feindre de l'être: elle se passionnait vraiment pour ce qu'elle faisait et il était rare qu'elle oublie une de ses photographies. Sa mémoire était un véritable disque dur et elle était capable de remonter très loin dans ses souvenirs. Si elle ne se rappelait pas de tous ses clients, en toute logique au vu de leur nombre, elle n'oubliait que peu les commandes qu'ils lui passaient ou les photographies qu'ils lui achetaient en exposition. De plus, le style d'Emily était reconnaissable. Non seulement, elle misait sur des plans larges et très souvent légèrement en contre plongée, pour grandir ses sujets, qu'ils soient vivants ou non mais en plus, elle avait tendance à privilégier la météo un peu capricieuse, entre le gris et le bleu, pour donner un côté un peu mystique aux paysages qu'elle saisissait. Emily avait une patte qu'il était difficile de manquer lorsqu'on connaissait son travail et il lui était d'autant plus aisé de reconnaître ses propres clichés, même lorsque certains magazines se permettaient un peu trop d'y toucher.

Alan et Rachel se rapprochèrent de Jared, afin de ne pas le laisser seul, mais également parce qu'ils étaient curieux de pouvoir lui parler sans que leur fille ne soit là. Rachel complimenta Emily sur son aisance, la qualifiant de saisissante, ce que Jared approuva. La réflexion de ce dernier lui tira un sourire. Mais elle n'eut pas le temps de répondre, car son mari prit la parole. A la fois touchée et surprise des mots qu'il prononça, Rachel le regarda s'éloigner, alors qu'il se retirait pudiquement un peu plus loin. Puis elle se tourna vers Jared, qui lui dit à quel point il était amoureux d'Emily. Rachel le regarda une seconde, silencieuse, tandis qu'il baissait la tête, timide à nouveau. « Je ne doute pas que vous saurez la rendre heureuse. » Elle baissa légèrement la voix. « Emily ne m'aurait jamais présenté quelqu'un dans les circonstances dans lesquelles nous nous sommes parlés parlés la première fois, si elle n'avait pas été certaine de son choix. Alan n'a pas besoin de savoir ça, mais en tant que femme, Jared, je connais parfaitement la manière dont Emily vous regarde. Et je ne doute pas qu'elle vous regardera ainsi toute sa vie. » Afin de changer de sujet, pour ne pas mettre le policier dans l'embarras à cause de trop de confidences, elle lui demanda de venir présenter quelques paysages, puisqu'il les connaissait bien. Jared s'exécuta avec plaisir et Alan tourna un regard attentif vers lui, tout comme Rachel, alors qu'il racontait une anecdote sur la prise de vue des falaises de Neist Point. Alan soupira en souriant. « Emily a la tête dure. Elle n'a pas l'habitude qu'on lui demande de faire attention à elle. Enfin, hormis nous, mais nous sommes ses parents, alors c'est différent. Elle a toujours fait plus ou moins ce qu'elle a voulu, c'est ce qui fait son charme... Il va sans doute falloir insister un peu pour qu'elle parvienne à vous écouter dans ce genre de moments. » A sa manière, Alan demandait à Jared de veiller sur sa fille, espérant qu'il saisisse le fond du message. Le rire de cette dernière se fit entendre dans la salle: elle échangeait toujours avec le jeune homme, qui racontait ce qui était visiblement un joyeux souvenir. Rachel reprit la parole. « Je dirais bien qu'elle tient cette énergie positive et sociable de moi, mais elle était déjà ainsi quand nous l'avons rencontrée. A dire vrai, c'est même ce qui nous a attirés chez elle. Alan et moi n'étions pas du tout partis pour adopter une adolescente, nous devions faire connaissance avec plusieurs jeunes enfants. Emily était avec eux... et malheureusement pour eux, mais heureusement pour elle et pour nous, c'est elle qui a attiré notre regard. Elle était attentive aux autres enfants tout en nous surveillant du coin de l'oeil, toujours prévenante et riait pour les détendre. Elle nous a beaucoup touchés, à tel point qu'à la fin de la visite, nous avons demandé à lui parler seuls à seuls. Elle s'est montrée aussi à l'aise avec nous que si elle nous avait toujours connus. Mais quand on lui a demandé si elle avait déjà connu la vie de famille, son regard a changé durant quelques secondes. Derrière ses airs lumineux, il y avait quelque chose de plus profond. C'était une enfant qui avait besoin de quelqu'un... Ce jour-là, nous avons su que ça allait être elle et pas une autre. Et nous ne nous sommes pas trompés. » Alan jeta un coup d'oeil à sa femme, visiblement surpris qu'elle raconte la rencontre des Barton avec celle qui allait devenir leur fille. Rachel eut un petit sourire, presque timide, avant de s'éloigner vers une autre photo, laissant les deux hommes ensemble. Son mari allait prononcer un mot, mais son attention fut attirée par un homme, bien adulte cette fois-ci, qui s'approchait d'Emily pour lui serrer la main. Il fronça légèrement les sourcils, comme s'il se doutait de la tournure que la situation allait prendre.

De son côté, Emily venait de conclure sa première vente et se tournait vers une nouvelle voix masculine, qui scandait que ses photos étaient superbes et qu'il avait l'oeil pour les jolies choses. Oulah. Ca veut dire quoi, ça? Elle se méfiait déjà, mais elle n'en montra rien. Professionnelle, elle saisit poliment la main qu'il lui tendait et elle la serra avec son dynamisme habituel. Si ce dynamisme lui fut rendu, les doigts de cet inconnu se serrèrent un peu trop longtemps autour de la main d'Emily. La jeune femme savait parfaitement ce que ça signifiait. Il voulait faire connaissance. Jared avait eu exactement le même réflexe, mais il y avait une grosse différence entre les deux: pour Jared, l'intérêt avait été immédiatement réciproque. Ce n'était clairement pas le cas ici. « Heureuse de savoir que mon travail vous plaît. Emily Barton, mais vous l'avez peut-être déjà vu sur l'affiche à l'entrée. » répondit-elle sur un ton neutre, le sourire aux lèvres, sans se laisser stabiliser. Elle récupéra sa main et fit un pas en arrière, remettant une distance entre Evan et elle. « Je peux vous renseigner? A moins que vous ne soyez là par curiosité? » En soi, elle avait l'habitude d'être abordée et se faire draguer lors d'un de ses vernissages s'était déjà produit. Il était même arrivé que ça fonctionne, lorsqu'elle était célibataire et n'avait pas de raison de refuser une nuit sympathique. Mais désormais, elle n'avait d'yeux que pour Jared. En reculant et en ignorant une partie de sa première remarque, Emily espérait que ce serait suffisant pour dissuader Evan d'aller plus loin.

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Ce moment passé avec la famille d’Emily était plutôt agréable, grâce à leur bienveillance, le policier commençait petit à petit à se détendre. Il lui tenait à coeur de faire comprendre à Rachel qu’il était sérieux dans sa relation avec sa fille. Il était fou amoureux d’Emily et il se projetait avec elle. Emily était une belle femme qui gagnait mieux sa vie que lui, elle avait tout pour plaire à un homme sans qu’il ait besoin de l’aimer elle pour celle qu’elle était. Jared n’était pas de ceux là, il avait tout de suite saisit l’humour plein d’esprit de la jeune femme, son intelligence et sa sensibilité. Il ne connaissait pas tout d’elle et de son passé mais ça viendrait en temps voulu, petit à petit, le policier voulait être celui auquel elle s’ouvrirait sans réserve, celui qui la connaîtrait le mieux, mieux même que ses parents. Les paroles de Rachel furent rassurantes, non seulement il était le premier homme qu’Emily leur présentait mais en plus elle n’aurait pas accepter de les présenter dans l’intimité de leur premier matin ensemble si elle n’était pas sûre d’elle. Pour la mère de la jolie blonde, la façon dont sa fille regardait son compagnon n’était pas prête de changer et cette affirmation était agréable à entendre pour Jared. Il enchaîna lorsqu’elle lui suggéra de leur montrer à elle et son mari quelques photos, Emily leur avait visiblement parlé des excursions qu’ils faisaient à deux, y compris des séances de repérage où elle aimait l’emmener. La photo de Neist Point qu’il leur présenta avait été prise à l’occasion d’un week-end en amoureux. Alan lui indiqua qu’il lui faudrait insister pour qu’Emily finisse par l’écouter et se mettre un peu moins en danger. Jared afficha un sourire timide, sans oser le dire directement, l’homme l’encourageait à continuer de protéger sa fille et de lui demander d’être prudente. A sa façon, il considérait qu’il était l’homme pour ça. « Je sais qu’elle a la tête dure pour ça mais rassurez-vous, moi aussi. », répondit-il en adressant à Alan un sourire rassurant. Il leva la tête en entendant Emily rire un peu plus loin, bon sang qu’il aimait l’entendre rire, son rire était capable de réchauffer une pièce. Il reporta ensuite son attention sur Rachel, lorsqu’elle lui raconta la façon dont il avait eu le coup de coeur pour Emily alors qu’ils n’étaient pas venus pour elle. Ses paroles ne l’étonnèrent pas, Emily avait toujours pensé aux autres, elle était extrêmement protectrice à sa manière aussi et ses parents avaient craqué pour elle comme il avait lui-même craqué quelques années plus tard. « J’ai moi-même été adopté adolescent et ça n’a pas toujours été facile ni pour mes parents ni pour moi, mais ils m’ont donné une nouvelle chance dans la vie et c’est aussi ce que vous avez offert à votre fille. », répondit le jeune homme. Les Barton et les Maxwell avaient finalement beaucoup de points communs. C’était également important pour Jared qu’Alan et Rachel comprennent qu’il venait du même monde qu’Emily, même s’ils avaient  connu une jeune enfance différente et qu’ils ne l’avaient pas forcément vécu de la même façon. Ils étaient tous les deux des enfants adoptés que la vie n’avait pas gâté au départ mais qui avait finit par leur apporter l’amour de parents adoptifs, ces mêmes parents qui leur avaient permis de devenir des adultes équilibrés et épanouis. Et finalement la vie leur avaient permis de se trouver. Rachel s’éloigna après la réponse du jeune homme, un peu intimidée par son propre aveux, laissant Jared et Alan ensemble.

Alan allait dire quelque chose lorsque son attention fût retenue par quelque chose qui se passait un peu plus loin. Jared suivi son regard jusqu’à voir à son tour un homme serrer la main d’Emily, de façon un peu trop prolongée pour être désintéressée. Le policier n’était pas dupe, il avait utilisé exactement la même technique pour faire comprendre à Emily qu’elle lui plaisait, le jour même de leur rencontre. Ce type draguait Emily, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il se tendit instantanément, attentif aux réactions d’Emily, celle-ci avait reculé d’un pas pour marquer la distance entre l’homme et elle. Tout dans son langage corporel signifiait qu’elle n’était pas intéressée. Il enfila ses mains dans ses poches pour éviter de serrer les poings, il n’aimait vraiment pas qu’on drague sa copine. Emily était canon, aucun homme ne pouvait passer à côté d’elle, elle était belle, souriante, sexy, à l’aise en société, n’importe quel homme voudrait la mettre dans son lit, sans s'arrêter uniquement là dessus, il avait aussi fait partie de ces hommes. Il ne pouvait pas en vouloir à l’homme de tenter sa chance et d’être tombé sous le charme de la jolie blonde et il avait toute confiance en Emily, mais pour autant il n’aimait vraiment pas qu’on tente de se l’approprier. Il jeta un coup d’œil à Alan, lui aussi tendu, les deux hommes échangèrent un regard mais aucun des deux ne bougea. Ils n’avaient tous deux qu’une chose en tête : l’intérêt d’Emily. Si Jared avait très envie d’intervenir, il ne voulait pas risquer de gâcher une vente à la jolie blonde, d’autant qu’il la savait capable de gérer un dragueur. Ils étaient là pour faire la promotion de son travail, et ce n’était ni le lieu ni le moment de faire une crise de jalousie. Il continuait donc de les observer du coin de l’oeil, veillant discrètement sur elle, mais ses yeux noirs dissimulaient difficilement qu’il faisait des efforts pour prendre sur lui. Voir la femme qu’il aimait se faire draguer sous ses yeux n’avait rien d’agréable et il n’avait qu’une envie, repousser le type qui avait touché sa copine avec un peu trop d’insistance.

Evan n’était pas du genre à laisser tomber aussi facilement. La blonde canon en face de lui était farouche, mais elle valait clairement la peine d’insister. Il avait bien vu qu’elle essayait de se dérober, mais il ne voulait pas s’avouer vaincu, mettre une fille comme celle là dans son lit serait une sacrée victoire. Elle serait même sa plus belle réussite« A vrai dire, je suis entré par hasard, mais j’aime beaucoup ce que je vois », lança t-il en la détaillant de la tête aux pieds sans la moindre gêne. Sûr de lui, il rompit la distance entre lui et la jolie blonde en venant se placer face à elle. « Vous pouvez commencer par me faire faire un tour et pourquoi pas poursuivre la soirée par un verre quand vous aurez fini ? » Direct, il n’avait pas de temps à perdre en circonvolutions, d’habitude les femmes lui cédaient assez facilement.

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Tandis qu’ils discutaient d’une des photographies qu’avait exposé Emily, Alan dit à Jared que sa fille était une tête de mule, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de son travail. Le policier lui répondit qu’il serait plus têtu qu’elle et si Alan ne répondit pas, le sourire qu’il adressa au jeune homme signifia clairement qu’il l’en remerciait. Le rire de la photographe se fit entendre et attira le regard de ses trois accompagnateurs. Rachel expliqua alors, tout naturellement, pourquoi le choix des Barton s’était porté sur Emily, qui était adolescente lors de son adoption. Surprise elle-même de ses confidences, elle s’apprêtait à se retirer, lorsque Jared lui expliqua qu’il connaissait bien la situation dans laquelle sa petite amie se trouvait à l’époque : il en avait connu une similaire. Là encore, le remerciement fut silencieux, mais il fut bien là, accompagné d’un sourire chaleureux et d’un hochement discret de la tête de la part de Rachel. Alan allait ajouter un mot, tandis que sa femme s’éloignait un peu, mais son attention fut attirée par un homme qui s’approchait de sa fille. Ce dernier avait clairement des vues sur elle et l’attitude qu’il eut à son égard ne lui plut pas beaucoup. Qu’on la drague, passe encore : ça n’avait rien d’étonnant. Belle comme elle était et avec une telle personnalité, elle ne pouvait qu’attirer les hommes. En revanche, qu’Emily recule et signale physiquement qu’elle n’était pas intéressée, sans pour autant que ça ne semble perturber son dragueur, ce fut quelque chose qui déplut fortement à Alan. Il tourna la tête vers Jared, pour s’apercevoir que ce dernier, s’il ne disait rien, n’en pensait pas moins. Tous les deux en alerte, ils regardèrent la petite blonde du coin de l’œil.

Face à Evan, Emily avait reculé, tentant de lui dire qu’elle n’était pas intéressée par autre chose qu’un échange professionnel. Si le jeune homme était un tant soit peu attentif, il comprendrait le message. Emily l’espérait : elle n’avait vraiment pas envie de gérer une situation pareille, pas ce soir, pas en présence de tant de public, pas devant ses parents et surtout pas devant son petit copain, qu’elle pouvait apercevoir dans son champ de vision, un peu plus loin. Elle n’avait pas envie que Jared pense qu’elle pouvait regarder quelqu’un d’autre que lui, ni qu’elle était incapable de se défendre lorsqu’il n’était pas là. Oh, en soi, elle savait bien que ni la première idée, ni la seconde, ne lui traverseraient l’esprit. Mais quand même. Evan reprit la parole, pour prononcer une phrase qui ne plut pas du tout à Emily. Si elle avait été dans une autre situation, elle lui aurait très probablement envoyé sa main en pleine figure. Le regard qu’il porta sur elle montrait clairement ce qu’il désirait de sa part. C’était d’une impolitesse incroyable, en plus d’être particulièrement gênant. Qu’est-ce que je suis, un trophée dont tu jauges la valeur ? Cependant, elle ne perdit pas la face. Elle conserva un sourire poli, bien qu’elle n’eût qu’une envie : foutre cet Evan dehors. Mais alors qu’elle allait suggérer de lui montrer plutôt son travail, Emily fut sidérée par le culot dont il fit preuve. Tout en s’avançant vers elle, brisant ainsi la distance qu’elle avait remise entre eux, le jeune homme lui proposa de faire un tour de l’exposition, avant d’aller boire un verre ensemble. Emily se mit à rire, mais ce fut un rire nerveux, bien différent de celui si contagieux qu’on avait l’habitude d’entendre de sa part. Elle passa machinalement sa langue sur ses lèvres, baissa les yeux une seconde et remonta son regard sur Evan. « On peut faire un tour de l’exposition, bien entendu, c’est pour ça que je suis là. Et je ne suis là que pour ça. » répondit-elle, de manière aussi neutre que possible. « Il y a un sujet en particulier qui vous intéresse, peut-être ? »  Remettre la conversation sur le chemin où elle doit être : c’était souvent suffisant pour que ceux tentant d’aborder Emily laissent tomber. Elle espéra que ce serait le cas ce soir également. La jeune femme se rapprocha d’un de ses clichés, se rapprochant, de manière tout à fait consciente, de Jared également. Si Evan insistait trop longtemps, elle demanderait sans hésitation à son petit copain d’intervenir. Mais elle espérait ne pas avoir à le faire.

Observer sa fille être ainsi mise mal à l’aise, car elle était clairement mal à l’aise, mit les nerfs d’Alan à rude épreuve. Rachel, qui voyait la scène également, se rapprocha de son mari et lui posa doucement une main dans le dos. « Elle est grande, elle se débrouillera très bien toute seule. Et en cas de problème, Jared sera là. Viens boire un verre. » Alan regarda un instant sa femme, puis reporta son regard sur Emily. Cette dernière tentait de détourner l’attention de l’homme qui l’avait abordée sur ses photographies. Rachel demanda de nouveau à son mari de la suivre et ce dernier regarda Jared un instant, conscient qu’en effet, si quelqu’un devait intervenir, ce ne serait pas à lui, mais au policier de le faire. Il n’était désormais plus le seul à la protéger et au vu de l’attitude de Jared, ce dernier était déjà prêt à s’interposer si nécessaire. Alan soupira et Rachel sourit aux deux hommes. « Le poids d’être une jolie femme… » Puis elle entraîna son mari au buffet, laissant ainsi Jared seul, non loin d’Emily.

I wanna shout out in the street, so everyone will see that I'm so proud of you  | EMILY & JARED

Si Jared n’intervenait pas alors qu’un homme était en train de draguer sa copine, c’était qu’il faisait confiance à Emily. Il était sûr des sentiments que la jeune femme avait pour lui et il savait que la jeune femme pouvait se débrouiller. Intervenir de lui-même aurait signifié qu’il se sentait menacé et qu’il ne pensait pas Emily capable de gérer seule cet homme. Il s’efforçait également de rester calme, n’ayant aucune envie de faire un esclandre en plein milieu d’un évènement professionnel que sa copine avait mit des semaines à organiser. Il échangea un regard avec Alan, lui aussi avait du mal à conserver son calme et prenait sur lui, l’instinct de protection des deux hommes leur dictaient d’intervenir tandis que leur comportement réfléchit et rationnel tentait de contrôler cette envie. L’homme détailla Emily de haut en bas, son regard s’attardant sur sa poitrine. Il la déshabillait littéralement du regard, non mais il se prenait pour qui à la mater de cette façon ? Jared serra les poings dans ses poches, il avait beau être d’un naturel réfléchit, voir un homme imaginer la femme qu’il aimait dans son lit avait de quoi mettre ses nerfs à rude épreuve. Il soupira pour tenter de se détendre mais il avait beaucoup de mal à conserver son calme. C’était comme si l’homme voulait le pousser à bout, quelques secondes plus tard, il rompait la distance qu’Emily avait instauré entre eux pour se rapprocher d’elle. Etait-il complètement aveugle aux signaux qu’elle lui envoyait. De loin Jared avait capté la retenue caractéristique d’une jeune femme qui n’était pas intéressée, comment pouvait-il ne pas le voir. Ignorait-il délibérément ces signaux ? C’était encore pire alors parce que ça signifiait qu’il se fichait de ce que pouvait vouloir ou non la jolie blonde.

Rachel vint doucement prendre le bras de son mari pour l’inciter à laisser aller, précisant qu’en cas de problème Jared serait là pour intervenir. Jared acquiesça à la fois pour rassurer Alan sur le fait qu’il surveillait et pour remercier Rachel pour la confiance qu’elle lui accordait. Alan lança un dernier regard au policier, le laissant gérer la situation puis Rachel l’entraîna vers le buffet en faisant une remarque sur la difficulté d’être une jolie femme de nos jours avant de s’éloigner avec son mari vers le buffet. Jared resta seul, faisant semblant de regarder une photographie mais gardant en réalité l’œil sur Emily, la jeune femme s’était rapprochée de lui, comme si elle recherchait sa protection en le mettant en capacité d’intervenir. Elle se sentait mal à l’aise, elle qui était toujours parfaitement à l’aise avec les autre, elle devait sentir qu’elle risquait d’avoir besoin de lui pour mettre un terme définitif au projet du client arrogant.

Evan ne faisait même pas attention au fait qu’il était surveillé, trop occupé à essayer de séduire la jolie blonde aux formes délicieuses qu’il avait en face de lui. Emily faisait l’effarouchée, précisant qu’elle était disponible pour lui faire faire le tour de l’exposition mais qu’elle n’était là uniquement pour ça. Il n’allait pas baisser les bras aussi facilement. « Il y a bien un sujet oui mais même si vos photos sont très belles, il ne s’agit pas de l’une d’entre-elles. », lança t-il avec un petit sourire charmeur en posant sa main sur le bras de la jeune femme. Conscient que sa phrase était pleine de sous-entendu, il tentait le tout pour le tout.

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Emily avait l'habitude d'être abordée et l'être lors d'un de ses vernissages ne l'étonnait pas spécialement. Cependant, elle avait clairement indiqué à Evan qu'elle n'était pas intéressée et Evan refusait de lâcher prise. Brisant la distance qu'elle avait remis entre eux, il mit Emily particulièrement mal à l'aise en la détaillant de haut en bas et en lui proposant d'aller boire un verre à la fin de la soirée. Elle garda contenance comme elle put, mais sa nervosité pouvait clairement se voir. Cherchant consciemment la présence de Jared, elle se rapprocha de ce dernier en se décalant sur une des photographies qui se trouvait pas trop loin de lui. Instinctivement, elle comprit qu'elle allait devoir faire appel à lui, même si elle aurait préféré s'en passer, tant pour elle-même, qui avait d'autres choses à gérer ce soir, que pour Jared, à qui elle ne voulait pas faire subir un affront avec un parfait inconnu un peu trop entreprenant envers sa copine. En précisant de nouveau à Evan qu'elle n'était là que pour le travail, elle avait espéré que ça couperait définitivement son envie de lui tourner autour. Malheureusement, ce ne fut pas le cas.

Alors qu'Alan jetait un dernier coup d'œil à Jared, qui lui confirma silencieusement qu'il veillait sur Emily et qu'il suivait sa femme jusqu'au buffet, s'éloignant ainsi du policier ainsi que de la petite blonde, Evan eut un geste qui déplut fortement à cette dernière. En effet, lorsqu'elle lui demanda s'il s'intéressait à un sujet en particulier, il lui répondit qu'il y en avait bien un, mais qu'il ne s'agissait pas d'un sujet photographique. Fatiguée par ses avances, Emily s'apprêta à se tourner vers lui pour lui répliquer qu'elle avait quelqu'un dans sa vie et qu'il était présent dans la pièce, mais elle fut arrêtée par la main d'Evan qui se posa sur son bras. L'espace de quelques secondes, la petite blonde se tétanisa. Emily était sociable, elle allait facilement vers les gens et elle était très tactile avec Jared. Mais elle détestait le contact physique non désiré. Onze ans en arrière, elle avait été traumatisée par son premier entretien professionnel, le photographe la recevant ayant posé les mains un peu partout sur le corps de la jeune femme qu'elle était, prétextant vérifier comment elle pouvait rendre sur les clichés. Elle était sortie du rendez-vous en larmes et terrorisée, mais n'en avait jamais parlé à personne. Elle avait serré les dents et gardé ça pour elle, se promettant de ne plus jamais autoriser personne à avoir de pareils gestes avec elle. La main d'Evan contre sa peau fit remonter ce souvenir à la surface et, si elle ne bougea pas durant un court laps de temps, pétrifiée par l'angoisse, elle se déroba rapidement au contact en se tournant du côté où se trouvait Jared. A cet instant, elle n'avait qu'une envie: retrouver les bras protecteurs de l'homme qu'elle aimait. Peu importait l'endroit où elle se trouvait, elle avait besoin de la sécurité que lui apportait son petit copain. Elle lui lança un regard complètement perdu et fut soulagée de voir qu'il avait bien remarqué le manège d'Evan et qu'il avait compris au moment même où elle s'était retournée qu'elle avait besoin de lui. En effet, il s'était déjà redressé, prêt à intervenir et il comprit immédiatement le message alors que les yeux d'Emily ne le quittaient plus.