[Liam] On ce retrouve...

On ce retrouve...

Mon histoire avec Liam avait pris fin il y a maintenant quelque semaines. Je n’étais jamais retournée à l’appartement qu’il m’avait prêté, je sais qu’il a dit que je pouvais mais je n’y arrivais pas. J’avais encore autant d’amour pour lui et le revoir aurait été beaucoup trop difficile je n’aurais pas supporté et je ne serais pas arrivée à ne pas lui parler de comment je me sens avec lui et essayer de le ravoir. Mais ce ne serait pas bon pour moi. Liam est une personne en or mais il avait des choses à régler et notre histoire ne devait pas arrivée...Mais je me rendais bien compte que depuis que tout c'est arrêter, j'en suis plus heureuse. Je me balade de nouveau dans les rues, je suis aller quelquefois chez Malone, quelque fois des refuges, quelques fois chez Arianell. Mais je ne savais même plus quoi faire de moi-même. J’étais épuisé, j’avais le coeur qui me serrait chaque fois que je voyais un homme qui ressemblait vaguement à Liam. Je ne me reconnaissait plus. Le temps passait et je commençais à penser que la meilleure solution pour moi serait de quitter cette ville. J’aime Arianell et Malone, beaucoup mais je ne supporte pas de rester ici. Je ne voyais pas comment je pourrait faire une belle vie ici alors qu'en ce moment la seule chose que j’ai réellement envie soit de disparaître. Je me sentais quand même très mal de ce qui c’étais passer, parce que si j’aurais eu la force de laisser mon mur de protection habituel lever...Rien de tout ça ne serait arrivée en fait., Mais la je me retrouve déprimer comme jamais dans cette ville sans l’homme qui avait semblé tout changer…

Ce soir je me baladais dans les rues, cherchant quoi faire réellement de moi même. Je cherchais à trouver la logique de ma vie en ce moment. trouvé une nouvelle raison de me relevé les manches, de continuer à avancer…..De bouger un peu! Le problèmes de ces fichus pas qui allait dans n’importe quel direction est que je me suis retrouvé face à face à mon ancien patron. Celui qui rêvait de me revendre a plein degens. Qui voulait faire de moi sa pute comme toute les autres femmes qui travaillaient pour lui. Et le deuxième problème était que j’étais faible ce soir. Je n’avais pas envie de lutter contre l’alcool qu’il m’offrait. J’avais simplement envie de tout oublié et j’avais vue si souvent des gens se noyer dans l’alcool. Pourquoi pas moi? Je pris la bouteille qu’il me tendais, je m’installais sur le banc ou il étais , sur le trottoir….Ma petite voix me hurlait à quel point j’étais stupide, mais la je m’en moquais. J’avais mal et j’en avais besoin. Je buvais a même cette fichu bouteille qui allait courir à ma perte….

Ma tête commençait par contre a tourné à un certain point, j’en avais trop bu, mais je me sentais enfin engourdit, comme si peut-être je pourrais simplement rentrer chez Arianell ou Malone et simplement me coucher et enfin dormir réellement. Fermer les yeux et me réveiller réellement plus tard et enfin aller mieux….Je tentais de me lever mais faillit perdre pied, mon ancien proprio essaya finalement de me rattraper, je senti son bras sous moi, mais je ne pouvais même pas réellement réagir tant….Je me retrouvais dans une rue sombre avec lui , il tentait de m’embrasser mais je tentais quand même d’éviter..Sauf que j’étais beaucoup trop soule...

Depuis que j'avais quitté l'appartement, je n'étais plus qu'une âme errante. Non, depuis mes retrouvailles avec Jane en fait. Je n'étais qu'un corps dont l'âme et le cœur n'étaient plus que deux entités distinctes qui avaient déserté. Seule la présence de Jimmy m'aidait à joindre les deux bouts, à m'encourager dans la décision que j'avais prise. Si on pouvait réellement parler de décision bien sûr... Gaïa m'avait imposé la sienne -à raison- et Jane n'avait absolument pas montré la moindre résistance. J'étais donc voué à être seul pour le bien de Jimmy. Seul mais en constante gravitation autour de l'ancienne femme de ma vie, hanté par la nouvelle que je n'avais plus revu depuis et qui ne me donnais pas le moindre signe de vie. Un fantôme qui avait au moins l'excuse de pouvoir un peu s'enfermer dans le travail ces derniers temps. J'avais aussi de la chance que ma mère me connaisse si bien et qu'elle accepte de prendre le relais sans me poser de question. Elle voyait que je n'étais pas en état, que je ne tenais plus. Jimmy était donc très souvent chez sa grand mère et il en était ravi. J'avais au moins un semblant de conscience tranquille. Ce soir là, j'avais encore traîné au travail pour terminer de la paperasse mais aussi pour... Pour rester à me morfondre dans mon coin ? Non, pour réfléchir en étant seul. Les papiers d'adoptions étaient à présent devant moi et je ne pouvais pas les lâcher des yeux sans pour autant être capable de faire quoi que ce soit de constructif. Ce n'était qu'un brouillon, une idée. Adaline m'avait confirmé que c'était aussi simple que ça mais il restait une autre question bien plus délicate à résoudre : le nouvel enfant que Jane portait et qui n'avait pas de père. En vue de sa réaction concernant Jimmy, je ne me risquerais pas à lui parler de ça tout de suite... Puis ce n'était sûrement pas une bonne idée de toute façon... Les yeux brûlant d'épuisement, je finis par les ranger dans le tiroir de mon bureau qu'ils ne quittaient plus. Hors de question que Jane tombe à nouveau là dessus, je ne ferais pas deux fois la même erreur. Quoi que... N'avais-je pas plus ou moins reproduit mes erreurs du passé avec Gaïa ? J'avais l'impression d'être un chat noir, incapable de faire bien, incapable de me sortir de tout ça. J'étais en chute libre, une chute vertigineuse et sans fin qui ne semblait mener que plus profondément en enfer. Une chance que Jimmy dorme chez ma mère. Pensais-je en enfilant mon manteau et en constatant qu'il était déjà presque onze heure. Encore une nuit trop courte, j'aurais tout aussi bien pu dormir au bureau finalement... Et qu'est ce qui m'en empêchait à part une vague sensation de faim qu'une Guinness comblerait sûrement à merveille ? Un large soupir m'échappa alors que j'éteignais la lumière. Je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais pas prendre ce chemin car je savais où il menait et je ne pouvais pas l'imposer à mon fils. Quand Jane me lâchait à l'époque, c'était un compte, je n'étais plus le même homme aujourd'hui. Non, il fallait que je mange et que je tente de dormir. Plus facile à dire qu'à faire mais je n'avais pas le choix. Penser à Jimmy, revoir son sourire, entendre son rire, viser son avenir. Il méritait d'être heureux, il méritait un père fort, une mère présente et autant de bonheur que nous pourrions lui en donner sans nous remettre ensemble. Là aussi, plus facile à dire qu'à faire. Trois tours de clef plus tard et j'étais dans la rue, errant à nouveau comme une âme en peine pour traîner ma carcasse jusqu'au Tesco du coin, ouvert jusqu'à minuit. Je ne comptais pas prendre grand chose. Un meal deal sûrement, des bricoles que je ne mangerais qu'à moitié avant de sombrer dans un pseudo sommeil sur mon bureau... Je n'allais pas rentrer, je n'en avais pas la force. Les mains dans les poches, le regard perdu dans le vague, c'est un étrange bruit de lutte qui me ramena soudain à la réalité. La ville était labyrinthique, parsemée de petites ruelles à peine assez large pour faire passer un cercueil. En vue de l'heure, elles étaient sombres, illustrant volontiers le pourquoi de toutes les croyances fantomatiques de mes compatriotes. Mon cœur s'accéléra subitement et je sentis l'adrénaline s'engouffrer dans mes veines avec violence. Je n'étais pourtant pas un bagarreur ou un courageux mais mon désespoir devait m'insuffler un léger penchant suicidaire. Je ne réfléchis pas deux fois, me précipitant vers la source du bruit comme on se précipite dans la gueule du loup. Ce n'était pas de moi, vraiment. J'aurais sûrement dû appeler la police, aller chercher de l'aide dans le pub le plus proche seulement mon cerveau m'avait fait défaut et ce n'était pas une première ces temps ci. Tout me faisait défaut, mon cerveau comme mon cœur et même le reste de mes organes vitaux... L'ombre de moi-même, une ombre parmi les ombres à ce moment précis. Avec la pénombre, et l'homme massif qui gênait ma vue, je ne pus qu'apercevoir une chevelure rouge qui fit s'arrêter mon cœur tout net. Comme à chaque fois que je voyais quelque chose qui me faisait penser à elle d'ailleurs... Un sourire, un regard, des cheveux roux qui voletaient dans le vent, Gaïa me hantait et son souvenir dû me faire passer pour un crétin : j'avais accouru dans la rue puis me retrouvait à l'arrêt, l'air hagard, le souffle court. Une arrivée fracassante vite gâchée. Le rire gras de l'homme me fit bien vite revenir à la réalité, relançant mon cœur à toute allure et laissant la peur gentiment s'immiscer dans mes veines... J'étais grand, certes, mais lui était aussi large que haut et je n'avais pas la moindre chance, je ne faisais pas le poids. Instinctivement, je reculais de quelques pas mais il était trop tard, il m'avait vu et s'était tourné vers moi, ne lâchant pas sa proie qu'il gardait pourtant encore cachée derrière lui. Il avait un sourire diabolique et un regard lubrique qui brillait aussi d'une étrange joie. Sur le coup, je ne fus pas capable de mettre une identité sur son visage mais il m'avait visiblement reconnu et semblait plus que satisfait de me revoir... Je n'avais pas d'ennemis pourtant, pas à ma connaissance en tous cas... « Tiens tiens tiens, mais c'est notre héros du dimanche ! J'aurais mieux fait de te régler ton compte, ça m'aurait éviter de perdre mon temps alors que j'étais si proche du but. » Un frisson me parcouru alors que le souvenir remontait enfin à ma mémoire. Le patron de Gaïa, l'homme à qui je l'avais plus ou moins acheté le soir où je l'avais retrouvé au bar. Cet homme immonde qui prostituait ses filles et qui avait tenté d'obtenir les faveurs de la jeune femme en plus d'avoir tenté de la pousser à vendre son corps pour améliorer son fond de commerce... Une ordure. La colère prit étrangement le pas sur la peur et me fit cesser de reculer. Je n'avais peut-être pas la moindre chance de m'en tirer mais j'offrirais au moins à la jeune femme un peu de temps pour fuir. J'avais toujours fait ça : prendre les coups pour épargner les autres, m'opposer juste pour leur faire gagner du temps. Je me fichais d'être le bouc émissaire tant que ça évitait aux autres de l'être. Un mâle Omega fier de l'être, fier de se faire malmener par les Alpha pour sauver les autres. C'était ça ma place dans ce genre de rapport, je l'avais accepté depuis longtemps. J'avais appris à encaisser, je n'en étais pas à mon coup d'essai même si la dernière fois ne remontait pas à hier. L'homme éclata de rire face à mon air soudain bien plus sombre. Un air que je n'avais plus eu depuis bien longtemps. « Tu as vu ma jolie ? Ton prince charmant est encore là pour te sauver ! Si c'est pas adorable. » Dit-il, tirant brutalement sur le bras qu'il tenait fermement dans sa main pour faire passer sa victime devant lui. Nouvel ascenseur émotionnel, mon cœur tomba inanimé dans mon estomac. « Gaïa ? » avais-je murmuré sans même m'en rendre compte. Je m'étais aussi avancé de nouveau, instinctivement, une main tendue pour l'empêcher de tomber mais l'homme la tira en arrière pour la remettre hors d'atteinte. Il n'était plus hilare, il était en colère. Une colère noire qui me glaça le sang. Il allait la violer, il était proche de son but et j'arrivais encore comme un cheveux sur la soupe... « Cette fois tu es cuit mon grand. » Grogna-t-il, se débarrassant brutalement de la jeune femme avant de se remonter les manches. Je n'eu pas le temps de voir si elle ne s'était pas fait mal qu'il m'avait saisit par le col et qu'il me soulevait avec une facilité déconcertante. Je faisais pourtant quelques bons centimètres de plus que lui mais ma masse musculaires s'était amoindrie depuis mon retour au pays... Comme je regrettais de ne pas être retourné à la salle comme j'avais promis à mon meilleur ami de le faire ! Tant pis, ça allait faire mal mais au moins elle pourrait fuir. Pourvu qu'elle puisse fuir, pourvu qu'il ne l'ait pas mise KO en la jetant ainsi sur le sol froid ! La peur avait reprit le dessus et avait remis mon cœur à sa place, le faisant battre à cent à l'heure. Encaisser oui, mais pas sans me débattre un peu, pas sans essayer. Puis je devais lui offrir une belle fenêtre de fuite, je ne pouvais pas tomber trop vite. Je venais de poser mes mains sur les siennes quand je sentis mon dos entrer brutalement en contact avec le mur. Le choc m'arracha un grognement de douleur que je ne sentis pourtant pas réellement. Les joies de l'adrénaline. Mes mains agrippèrent les siennes avec force alors que mes pieds ne touchaient plus terre et que son souffle fétide me donnait la nausée. « Mais tu sais quoi ? Je vais d'abord te casser les jambes puis je vais m'occuper d'elle histoire que tu ne rates rien. Après, pour fêter ça, je vais me débarrasser de toi une bonne fois pour toutes. » Murmura-t-il, ses yeux scrutant mon visage comme s'il y cherchait des réponses. Je tentais de jeter un bref coup d'œil à la jeune femme pour m'assurer de son état mais l'angle ne me permettait pas de la voir et la peur redoubla donc de vivacité. Il ne fallait plus que j'encaisse, il fallait que je me défende pour ne pas lui imposer la suite. Malheureusement je commençais en manquer d'air tout comme je manquais cruellement de temps. Il ne voulait pas un combat à la régulière alors je ne comptais pas lui en offrir un. Tant pis pour les règles, tant pis pour la décence. Il n'en méritait pas de toute façon. Avec une force que je n'aurais pas pu soupçonner, je parvins à remonter mon genoux tout droit dans ses parties génitales. Son érection dû rendre le coup plus douloureux encore et ça m'arrangeait. Dans un râle de douleur, il me laissa tomber pour porter sa main où j'avais frappé, son corps basculant légèrement en avant sous le choc. Titubant légèrement, j'eu néanmoins la force de le pousser un peu plus en avant pour lui donner un autre coup de genoux mais, cette fois, directement dans la tête. Le craquement de son nez sembla résonner dans la ruelle et je sentis l'os se briser sur le haut de mon articulation... C'était écœurant mais nécessaire. Il faut dire que je n'y étais pas allé de main morte, ma main posée à l'arrière de son crâne pour donner plus de force à mon geste, un truc de film de combat que je n'aurais jamais pensé faire en vrai... Efficace. L'homme perdit légèrement l'équilibre, recroquevillé sur lui même et grognant de douleur. Il fallait faire vite. Ne prêtant pas attention au sang qui tâchait à présent la jambe de mon pantalon, j'attrapais la jeune femme au vol puis regagnais rapidement la grande rue. Il n'y avait personne dehors mais je comptais sur les CCTV pour le dissuader de nous suivre... C'était sûrement peine perdue mais nous n'avions pas le choix. Pour la soutenir plus efficacement, j'avais passé son bras autour de mes épaules, le mien entourant fermement sa hanche, elle ne marchait presque pas en vue de notre différence de taille mais ce n'était pas plus mal, elle semblait dans un état second... Choc ? Un mauvais coup ? Alcool ? Peut-être même l'avait-il drogué ? L'idée me fit de nouveau frissonner mais l'adrénaline me contrôlait toujours et j'avançais d'un pas vif en direction de l'agence, regardant souvent derrière nous pour m'assurer que notre bourreau ne nous suive pas. Une fois un peu plus loin, après avoir tourné quelques fois pour ne pas risqué d'être retrouvés, je pris le chemin de l'agence, allant cette fois au plus court. L'appartement aurait été plus proche mais j'ignorais si elle avait les clefs sur elle et ne voulait pas lui imposer ça. Le souffle court, le cœur battant encore trop fort, j'ouvris la porte que je re-verrouillais immédiatement. « Tout va bien, nous sommes en sécurité maintenant. » Murmurais-je enfin, premiers mots que j'avais prononcé depuis notre fuite. Une fois que je l'eu installée sur un des fauteuil de la salle d'attente, la douleur me frappa : Je n'avais pas marché jusqu'ici, j'avais boité. Le genoux qui m'avait servit les deux fois avait souffert des chocs mais l'adrénaline avait tue la douleur. Contraint, je me laissais donc lourdement tomber sur le fauteuil à côté d'elle dans un nouveau grognement de douleur, réalisant enfin la sang sur mon pantalon et sur la main qui ne tenait pas la tête de ma victime... Hors je craignais le sang, assez pour en être malade... À court d'adrénaline, frappé par l'atroce contrecoup, je me sentis pâlir et dû m'avachir un peu plus sur le fauteuil, la tête en arrière pour ne pas faillir. Je respirais fort, cherchant à calmer la nausée que je sentais monter tout en essayant de dissiper les étoiles que je voyais devant mes yeux. Gaïa, je devais penser à elle, ce n'était pas le moment de flancher, elle avait besoin de moi. Incapable de faire mieux pour l'instant, je saisis sa main, le regard toujours vers le plafond. Le contact avec sa peau fraîche me fit un étrange effet, mélange de douleur insupportable et de soulagement profond... Je l'aimais, il n'y avait pas à douter là dessus. Assez pour reprendre le contrôle, pour trouver la force de relever la tête et de la regarder, évitant volontairement de mettre le sang dans la périphérie de ma vision. « Je suis tellement désolé... Ça va aller ? Il ne t'as pas fait mal ? » Désolé pour tellement plus... Et c'est moi qui lui avait fait le plus mal, je n'en doutais pas une seule seconde. Comment avais-je pu accepter de perdre une femme comme elle ? Comment avais-je pu espérer une seule seconde la mériter ? Je n'étais qu'un sombre crétin, le pire de tous...

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On ce retrouve...

Cette soirée était probablement la plus bizarre...Je ne pensais pas que je tomberais sur cet homme qui m’as si longtemps fait peur en fait.. Il était venu rapidement me rejoindre et je savais que jamais je ne devrais lui faire confiance, parce que je sais que cet homme ne feras jamais quoi que ce soit qui ne lui serait pas nécessaire! Mais je ne pouvais pas m’empêcher de le faire quand même , de me saisir de cette bouteille qu’il me tendait en guise de réconfort par rapport à l’humeur triste que je semblais avoir. Ce n'était absolument pas une bonne idée je le savais mais je n’avais pas pu m’en empêcher!

Je n’aime pas particulièrement l’alcool en temps normal, mais ce soir elle était….Réconfortante justement, j’avais besoin d'oublier tout cette fichu histoire qui n'allait plus bien. J’avais besoin de penser totalement à autre chose, d’être engourdis un peu et arrêter de penser àBon tout ça...Heureusement l’alcool faisait son effet, je ne savais pas si c’étais a un rythmes normal ou pas vue le nombre de fois ou j’en est bu mais bon….Je m’en fichais un peu et je continuais à boire...

Je me relevais au bout d’un certain moment mais je n’arrivait même pas a marcher droit, ce que je sentis rapidement par contre c'est le bras de cette hommes qui se glissait sous moi pour me soutenir et m’aider à marcher...Mais ou on allais je ne pouvais pas parfaitement dire...Ce que je sais, c'est que rapidement je sentais le murs coller a mon dos, et lui qui tentais de m’embrasser...Je tentais quand même pas mal d'éviter ces lèvres qui cherchais les miennes mais c'était difficile! Soudainement, il se décollait de moi un peu pour parler, mais je n’entendais pas tellement ce qu’il disait, je me sentais comme dans un gros brouillard en fait….Quand il se tournait vers moi, ce fut plus facile de comprendre...Mon prince charmant? Je relevais le regard vers le dit prince charmant au même moment ou il parlait...Liam? Est- ce qu’il était réellement la? Cette voix me fit frissonner….Je tentais de me libérer pour aller vers liam, mais je me fit tirer par en arrière ce qui me bloquais la…

laisse moi partir..

Je ne sais pas à quel point ma voix avait sorti, je ne sais même pas si il ma entendu...Mais rapidement, je me retrouvais par terre...Mon épaule cognais le plancher ce qui me fit assez mal, et malgré mon envie de me relever, je n’avais même pas a bouger...Ma tête finit par se poser sur le sol...Ce qui ce passais ensuite fut un peu le noir total, j’avais entendu les bruits mais bouger ou bien faire quoi que ce soit était difficile et je ne comprenais pas pourquoi. Je fini par sentir encore des mains qui se saisissait de moi, sur le coup je voulais tenter de me débattre mais lorsque je sentis l’odeur de Liam, je restais calme...C'était lui, je ne risquais rien. Il n'allais pas me faire du mal lui….Puis on se retrouve dans une pièce , mais je ne pouvais pas dire ou nous étions...Lorsqu’il me dit qu’on étais en sécurité maintenant , j’hochais simplement la tête… Liam m’installais sur un canapé qui me semblait pas mal confortable...Je remontais mes jambes, posant ma tête confortablement sur le bord du canapé, je me tournais légèrement pour être vers Liam….Je me rapprochais du mieux que je le pouvais pour être proche de lui et le voir mieux….Il pris finalement ma main dans la sienne et après peu de temps, il tournais la tête à son tour pour me regarder…

Je….je me sens ...bizarre…

Même si je n’est pas bu très souvent, jamais je n’avais eu ce genre de ressenti. Je ne pourrais même pas dire exactement comment je me sentais en ce moment, mais c'était étrange...Je me sentais étourdis et fatiguer la...Je rapprochais ma tête pour la poser contre l’épaule de Liam, j’avais besoin de contact physique avec lui, de le sentir présent..

Me laisse plus toute seule s’il te plait…..

Je ne sais même pas où j'avais trouvé le courage de m'interposer. Je l'avais fait plus d'une fois étant jeune mais je n'avais plus osé depuis, surtout maintenant que Jimmy faisait partie de ma vie. Même si j'avais quelques muscles, même si j'étais grand, il ne m'était plus arrivé de faire une chose pareille depuis des lustres. Pas par peur de la douleur non. Ça n'aurait pas été mon premier coup de poing de toute façon. Non, c'était une peur bien plus justifiée à présent. Une peur qui ne devrait pas avoir lieu d'être mais qui était malheureusement légitime dans le monde de fou dans lequel nous vivions : la peur de la mort. Avec les armes illégales, les armes blanches ou la simple folle humaine, nous n'étions à l'abri de rien. Cet homme aurait put avoir un couteau ou un revolver, il aurait pu mettre fin à mes jours et faire de Jimmy un orphelin. C'est ça que je fuyais à présent. C'est pour ça que je faisais égoïstement passer ma vie avant celle des autres. Légitime oui mais je n'en étais pas fier pour autant. Seulement, cette fois, je n'avais pas écouté la petite voix de la raison. Je l'avais faite taire et j'avais foncé, me retrouvant dos au mur, aussi bien au sens propre que figuré. Un élan de courage que j'aurais bien vite regretté si ça n'avait pas été pour Gaïa. Elle m'avait tellement manqué, j'étais tellement perturbé par toute cette histoire ! Mon cœur c'était empli de courage quand mes yeux s'étaient posés sur elle. Mon sang n'avait fait qu'un tour et le surplus de pression avait guidé mes gestes sans que je puisse les contrôler. La vérité est que je ne me souvenais pas réellement de ce qui s'était passé dans la ruelle une fois que nous fûmes installés sur le canapé de l'agence. Mon cœur battait encore fort à mes tempes et l'adrénaline n'était pas encore tout à fait descendue. Je sentais tout mon corps trembler alors qu'il se calmait doucement. Mon cerveau lui aussi revenait à la réalité, me faisant enfin voir le sang qui tâchait mes vêtements et qui pouvait maintenant tranquillement me retourner les tripes. J'étais de retour à moi et ce n'était sûrement pas une bonne chose en vue de la situation... C'est la voix de la jeune femme qui me fit me ressaisir pour de bon. Elle se sentait mal, peut-être à cause de ma main qui reposait à présent dans la sienne. Geste auquel je n'avais pas le droit, je le savais très bien... Comment pouvais-je la toucher après tout ça ? Lui imposer un nouveau contact physique ? Et de ma part en plus ! J'étais réellement un monstre... À croire que je devais réellement blesser toutes les femmes que j'aimais... Le désastre avec Petra, celui avec Gaïa... Il fallait que j'arrête de tomber amoureux visiblement car je n'étais pas le seul à en souffrir. Peut-être fallait-il que je retourne à New York finalement. Que j'aille me terrer dans un coin sans plus jamais poser mes yeux sur une femme... Jimmy ne s'y opposerait pas, il avait aimé New York, il pouvait y être heureux. Je sentais mon cerveau entrer en fusion, me rendant parfaitement incapable de répondre quoi que ce soit à sa phrase. Que dire de toute façon ? Je m'étais juste un peu retourné vers elle, sentant sa main serrée dans la mienne comme pour la garder en otage. Que faire ? Puis soudain sa tête se posa doucement sur son épaule et sa nouvelle phrase fit exploser mon cœur. Une explosion douloureuse pour bien des raisons... La culpabilité bien sûr. Évidente. C'était de ma faute après tout. Si je n'avais pas embrassé Jane elle n'aurait pas fuit l'appartement, elle n'aurait pas été assez malheureuse pour se laisser embobiner par ce monstre... La colère aussi. Contre moi évidement. Résultat direct de la culpabilité. Si je n'avais pas été là ce soir qui sait ce qu'il lui aurait fait ? Qui sait ce qui aurait pu lui arriver depuis notre rupture et même après aujourd'hui ! Quel monstre ! Quel con ! Pourquoi fallait-il toujours que je foire tout ? Mais il y avait aussi autre chose dans la bombe : de l'amour. Ce sentiment que je n'avais jamais réellement su expliquer mais que j'avais toujours ressenti pour elle. Cette douceur qui enveloppait mon âme quand elle était là, ce frisson délicieux qui me parcourait à chaque contact. Cette envie de l'embrasser et de ne plus jamais la quitter. Alors, en toute logique, la tristesse était présente elle aussi puisque je n'avais plus le droit de l'aimer. Pas plus que je n'avais le droit de la laisser seule. « Ne t'en fais pas je suis là. » Murmurais-je simplement. Oui, je suis là pour l'instant et je ne te laisserai plus seule. Seulement je ne peux pas rester non plus car je ne peux pas abandonner Jane, je ne peux pas la sortir de ma vie. Elle reste la mère de Jimmy, la femme que j'ai aimé pendant près de dix sept ans... Et je ne peux pas l'abandonner avec un enfant. Je sais que nous ne pouvons pas être ensemble et je pense que ce n'est plus ce que je souhaite aujourd'hui. Je me suis fait à l'idée que nous n'existions plus, que nous ne pouvions plus prendre ce risque pour ne plus nous détruire. Mais elle sera toujours là, près de moi, pour Jimmy et pour l'enfant à naître. C'est dans ma nature, c'est plus fort que moi et je ne peux pas imposer ça à Gaïa, je le sais très bien. Pourtant je l'aime elle aussi, pourtant mon bras autour de ses épaules semble parfaitement à sa place et la chaleur de son corps soulage le mien de façon bien trop efficace. Un monstre prit dans son propre piège... « Je vais te chercher de l'eau. » Annonçais-je, toujours avec douceur en retirant délicatement le bras que je venais de poser sur ses épaules. Une erreur. Trop de contact me faisait perdre le peu de raison qu'il me restait en sa présence. Il ne fallait pas que je sois égoïste. Je l'avais déjà bien trop été... Avec douceur, comme assit à côté d'un objet précieux et fragile, je m'étais levé du canapé pour aller au distributeur d'eau fraiche. Marcher un peu, tenter de m'aérer l'esprit. Je ne pouvais pas lui parler des papiers d'adoption, je ne pouvais pas lui parler de Jane. Je ne pouvais pas lui faire ça, ni maintenant ni jamais. J'avais déjà fait beaucoup trop de dégâts. Une main sur la bonbonne, l'autre autour du verre plein, je fermais un instant les yeux, prenant quelques grandes inspirations pour me calmer et pour tenter de me remettre la tête à l'endroit. Ce n'est pas de l'eau qu'il me fallait mais je n'avais pas d'alcool à portée de main et je ne savais que trop bien qu'il ne m'était pas bénéfique. Qu'est ce que ça pourrait m'apporter de plus à part une migraine ? Non, je n'avais pas de solution, je me sentais au fond du trou et triste comme une pierre. Incapable de faire le bien, quelle que soit la direction que je choisisse. « Tiens. » Dis-je dans un murmure en lui tendant le verre. J'ôtais ensuite mon manteau que je posais délicatement sur ses jambes pour la couvrir un peu. Il faisait bon mais elle devait tout de même être transie. Je l'étais encore. « Tu peux t'allonger si tu veux. Il faut que tu te repose. » Ajoutais-je, à présent accroupi devant elle. J'ignore pourquoi mais je sentais que m'assoir près d'elle était une très mauvaise idée. Peut-être la peur d'un autre contact, la peur de céder à l'envie. Elle semblait dans un état second, qui sait ce qu'elle pourrait faire... Je n'étais pas en position de force. Je ne pourrais pas résister et je ne le savais que trop bien. Elle m'avait tellement manqué, j'avais eu si peur de ne jamais la revoir... Mieux valait que je garde mes distances sans pour autant être trop loin. J'avais promis de ne plus la laisser seule, une promesse que je pouvais tenir ce soir mais qu'il faudrait que je rompe au plus vite. Je n'en avais pas envie mais je devais le faire. Je ne pouvais pas continuer à lui faire mal de la sorte. C'était une évidence. Je l'aimais mais j'étais pris au piège. Incapable de quitter Jane sans être capable d'être avec elle non plus. Voué à la solitude, le cœur dans un étau. Si seulement les choses étaient plus simple, si Gaïa pouvait voir à quel point je l'aimais, si elle pouvait me faire confiance... Mais j'aimais Jane aussi même si les choses étaient plus claires entre nous à présent. Et elle resterait dans ma vie, menace permanente à ses yeux. Quel merdier ! « Je suis tellement désolé... » Soupirais-je finalement, mes mains posées sur le canapé de part et d'autre de ses jambes. J'avais baissé la tête, les yeux clos, désespéré. De loin, on aurait pu croire que j'étais un fidèle entrain de prier sa déesse et c'était un peu le cas au fond. La prier de me pardonner pour tout, la prier de voir mon amour, de me comprendre, d'accepter les difficultés à mes côtés. Un fidèle égoïste et monstrueux. Un fidèle qui cachait une queue de diable mal camouflée... Je me sentais tellement mal que je ne savais plus quoi faire ou quoi dire de plus. Je voulais disparaître, purement et simplement. Laisser Jimmy à Jane et partir pour toujours. C'était mieux ainsi non ? J'étais si horrible... Même pour lui, j'allais lui faire mal un jour, c'était plus fort que moi visiblement... Maudit sois-je !

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On ce retrouve...

Cette soirée étrange avais tellement bougé si rapidement, je ne savais même pas tout à fait ce qui c’étais passer...C'était flou et ma tête n’étais pas dans son état normal...La seule chose que je savais c'est que ma tête avait envie de se poser sur son épaule...Son épaule qui me semblais si haute vue la façon donc j’étais installer mais je m’en moquais. Tout ce que je voulais c'était de le toucher. De le sentir près de moi comme pour m'assurer qu’il était réellement là et qu’il n'allait pas repartir. Sa présence auprès de moi m'avait tellement manquée...Je me demandais presque en ce moment si je ne rêvais pas...Notre dernier moment ensemble n’avais quand même pas terminé de façon des plus joyeuse, alors est-ce que c’étais mon cerveau qui était en train d’imaginer qu’il étais la pour rendre un moment désagréable moin pire? Mais non, puisque je le touchais. Il était réellement là, malgré l’état dans lequel je me sens, c'est impossible que j’imagine son odeur et mon sentiment que j’ai quand j’ai ma main sur la.

Pas juste ce soir. Toujours.

Il était là c'est vrai. Mais je ne savais quand même pas pour combien de temps. Est-ce que j’allais m’endormir et me réveiller pour qu’il ne soit plus la? Est-ce qu’il allait partir pendant que je dormais pour que ce soit plus simple pour lui? Il ne voudrait probablement pas me voir dans tout mes états parce qu’il allait partir. Je ne supporterais même pas de lui dire au revoir une deuxième fois. Ce fut assez pénible la première fois , la ce serait simplement impossible pour moi. Son bras autour de moi me semblait la chose la plus douce que je n’avais jamais eu, son contact physique avec moi me détends automatiquement, comme si sans lui ce n'était pas possible..Alors qu’il m'annonçait qu’il allait me chercher de l’eau, je n’eu même pas le temps de refusé qu’il me coupe de ce moment de bien être qu’il partait déjà...Je me recroquevillait presque automatiquement, l’impression d'me prendre un vent de froid. De me sentir seule, abandonnée par sa chaleur si réconfortante….J’attendais qu’il revienne. Je voulais qu’il revienne. Beaucoup trop de temps après selon moi, Liam revenait finalement avec un verre d’eau qu’il me tendais, je le saisit pour en prendre une gorgé, je n’avais pas tant soif mais bon….Il me proposais de m’allonger et je lui fit un signe de la tête que je refusais. Rapidement. Je ne voulais pas m’endormir.

Non..Pas sans toi.

Il s'accroupit alors devant moi et automatiquement je fronçais les sourcils. Pourquoi est-ce qu’il ne revenais pas auprès de moi? Pourquoi est-ce qu’il agissait comme si il ne voulais pas être proche? Est-ce que j’avais fait quelque chose de mal? Est-ce que finalement il était de retour avec elle? J’avais finalement eu raison de prendre mes distances...Juste a cette idée, sans même que je ne le veule ,mon regard se trouble à cause des larmes qui y étais monté.

Tu est avec elle c'est sa?

Vive l’alcool...Mes questions étais direct. Mais je sentais que  j’étais sur le point de m'effondrer à nouveau. Sauf que le problème cette fois c'est que je serais bien incapable de me retenir jusqu’à être seule...Si il m'annonçait la toute suite qu’il était avec elle, je serais capable de me mettre a pleurer ici la maintenant. De ne même pas être capable d’arrêter avant je ne sais combien de temps….

Tu aurais dû me laisser la bas...je pense que ça aurait fait moin mal que de te savoir avec elle officiellement…

Je reprends de l’eau,sans revenir totalement sur terre, au moins mes idées s'éclaircissent un peu. J’arrivais à parler et à avoir conscience de ce que je faisais….Ces main posé de part et d’autre de mes jambes, tête baissé il n'avait même pas l’air d'oser me regarder...Est-ce qu’il avait si honte de m’avoir sauver? De m’avoir apporter ici….Lorsqu’il s’excusa, ce fut plus fort que moi je m'avançais pour prendre son visage dans mes mains et l’embrasser. Bonjour la confiance qui passa bien rapidement. Si c’étais la dernière fois que je le voyais j’allais profité de l’embrasser moi aussi pendant qu’il était avec elle.

Tu me manque tellement…..S’il te plait laisse moi être avec toi au moins une fois de plus avant de la retrouver.

Bon je lui demandais littéralement de la trompé avec moi...Mais au fond, il l'avait embrassé quand nous étions….’’ensemble’’ et j’avais besoin de lui. J’avais besoin de sentir une nouvelle fois ces bras me retenir…..Je me mis par terre a la même hauteur que lui, me glissant dans ces bras , enroulant les miens autour de son cou me pressant le plus que je le pouvais contre lui…

Laisse moi croire une dernière fois que tu peu m’aimer et que je pourrais être bonne pour toi.. Si tu veux je ne te touche plus mais reste avec moi…...

J’allais me détruire un peu plus je le savais, il allait me rejeter et tout ça , mais je devais prendre le risque...j’en avais besoin..

Plusieurs choses se bousculaient dans ma tête et la proximité de Gaïa ne m’aidait pas à garder les idées claires. Le sang m’avait retourné l’estomac et l’adrénaline peinait à redescendre, ajoutant à l’état nauséeux dans lequel je me trouvais. Une brume désagréablement épaisse qui me donnait l’impression de m’enfoncer dangereusement dans des profondeurs inquiétantes. Il fallait pourtant que je lutte, que je garde les pieds sur terre. Plus facile à dire qu’à faire surtout maintenant que je sentais mon cœur battre agressivement dans ma poitrine alors que mon bras entourait tendrement la jeune femme. Dangereux. J’avais l’impression profiter d’elle, de son état second, de l’alcool qui coulait dans ses veines. Car c’était l’alcool qui parlait, pas de doute : elle ne pouvait pas vouloir de moi, pas après tout ça, elle méritait mieux. Je ne fut néanmoins pas capable de lui répondre, fuyant comme un lâche prétextant aller lui chercher de l’eau. Que dire de toute façon ? Le sujet était clos, nous l’avions clos la dernière fois. J’avais promis. « Je n’ai pas l’intention de te laisser seule dans cet état. Repose toi, tu ne risques rien. » Répondis-je avant de m’accroupir près d’elle comme pour illustrer mes paroles. Ne pas la quitter pour l’instant. M’assurer qu’elle aille bien. La protéger. Bien sûr il fallait aussi que je la protège de moi mais ça attendrait demain matin. Elle n’était pas en état d’être seule, je ne pouvais pas l’abandonner ainsi. Et sa réaction ne fut qu’une preuve de plus. Une question abrupte qui aurait put me faire perdre l’équilibre tant elle sortait de nulle part. Si j’étais avec elle ? Jane bien sûr… Enfin Petra maintenant. Non, il y avait encore des tensions entre nous mais il n’avait plus été question de baisers ou de gestes déplacés. La situation restait difficile et il était toujours hors de question que je la sorte de ma vie mais… Mais je ne pouvais être avec personne, j’étais un monstre. Il fallait que je reste seul, c’était mieux pour tout le monde même si c’était douloureux pour moi. Être le seul a souffrir, les protéger toutes les deux, protéger Jimmy. C’était mieux ainsi, la seule chose à faire, la seule chose raisonnable à faire. Je n’eu pas le temps de lui répondre qu’elle reprenait déjà, s’emballant toujours dans la mauvaise direction. « Gaïa ce n’est pas… » Mais une fois de plus elle m’empêcha de continuer, ses mains se posant sur mes joues juste avant que ses lèvres ne capturent les miennes. Un baiser tendre bien que désespéré. Mon cœur reparti au quart de tour et il me fut atrocement difficile de me retenir : J’avais envie de l’attirer vers moi, de prolonger ce baiser, de ne jamais la lâcher… Seulement je n’avais pas le droit et c’est l’alcool qui parlait pour elle. Je me laissais faire quand même, parfaitement incapable de la rejeter. Ses lèvres m’avaient manqué, elle m’avait manqué. C’était encore plus flagrant maintenant qu’elle était là. Les sentiments me revinrent en pleine figure avec une violence inouïe, humidifiant mes yeux et déchirant mes entrailles. J’étais muet, incapable de parler, n’entendant qu’à peine ses paroles, cherchant à revenir sur terre et à trouver le courage de ne pas l’embrasser à nouveau, de ne pas répondre à sa demande. Ce n’était pas l’envie qui manquait pourtant. « Mais je t’aime Gaïa, ça n’a pas changé et ça ne changera jamais. Je t’aime et tu m’as manqué aussi, atrocement même. Seulement c’est moi qui ne suis pas bon pour toi, moi qui ne te mérite pas. Ça non plus ça ne changera pas. Je ne suis pas avec Jane, on ne sera plus ensemble mais elle sera toujours dans ma vie. Je ne peux pas la sortir de nos vies ainsi. Je ne veux pas la sortir de nos vies, pas maintenant, pour Jimmy. Alors je ne peux pas t'imposer ça, je ne veux pas te faire souffrir plus que ça, j’ai déjà fait assez de mal. » Dis-je, mon visage enfoui dans ses cheveux, mes mains caressant tendrement son dos. Sa chaleur me rendait fou, sa présence me détruisait autant qu’elle me faisait du bien. Je voulais plus. Je voulais tout ce que nous n’avions pas eu. Je la voulais  elle, je voulais un nous égoïste et monstrueux. Mais je ne pouvais pas lui faire ça, encore moins maintenant, encore moins quand elle était dans cet état second. Cette fois c’est moi qui repris sans lui laisser le temps de répondre, l’écartant doucement -et douloureusement- de moi, mes mains sur ses épaules. « Tu as besoin de repos. C’est l’alcool qui parle. » Ajoutais-je en l’aidant à se remettre sur le canapé. Mon cœur saignait, mon âme s’effritait douloureusement mais je n’avais pas le choix, il le fallait. Délicatement, je replaçais une mèche derrière son oreille puis embrassait son front. Un soupir m’échappa alors que j’étais encore près de son front, les yeux clos et les mains toujours sur ses épaules, légèrement serrées comme si elles réagissaient à une douleur tranchante. « Je suis désolé Gaïa. » Murmurais-je à nouveau, comme a bout de souffle, à court de mot. Que dire ? Que faire ? Elle n’était pas dans son état normal, elle ne pensait sûrement rien de ce qu’elle disait et tout serait oublié demain. Il lui fallait du temps, du repos. À moi aussi. Quoi que je n’aurais jamais assez de temps pour l’oublier. Comme Jane elle allait sûrement me hanter toute ma vie mais c’était mieux ainsi. Les protéger de moi, du monstre que j’étais devenu malgré moi. Tant pis pour ma souffrance, j’allais finir par m’y réhabituer. Après tout, j’avais été détruit plusieurs fois avant l’arrivée de Jimmy et après aussi. Après tout j’avais passé cinq ans à ne vivre que pour lui en étant l’ombre de moi-même. Ça allait revenir, mon cœur allait se geler à nouveau et tout allait bien se finir… Gaïa méritait mieux, tout comme Jane d’ailleurs. Je n’étais qu’un père et c’est tout ce que je devais être. Alors pourquoi était-il aussi dur de bouger ? Pourquoi n’arrivais-je pas à la lâcher ou à ouvrir les yeux ?

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Les mots avaient franchit mes lèvres avec une facilité déconcertante. Peut-être parce que j'espérais que l'alcool lui fasse oublier ? Ou plutôt parce qu'ils étaient évidents. Ils avaient toujours été là, dans un coin de mon esprit. Depuis le jour où je l'avais réellement vu pour la première fois, depuis qu'elle m'avait offert ce premier sourire... Le fait de la perdre m'avait simplement prouvé à quel point je tenais à elle, à quel point ces mots semblaient faible par rapport à mes sentiments. Car si j'avais aimé Jane comme un fou à l'époque, même si j'avais toujours un amour profond pour elle, ce n'était rien comparé à ce que je ressentais pour Gaïa. Un sentiment nouveau et ravageur qui avait fait de moi une loque depuis ce fameux soir ou tout s'était arrêté entre nous. Un arrêt brutal avant même que les choses ne commencent. Une explosion pure et simple de mon âme et de mon cœur que je pensais enfin avoir retrouvé pour finalement mieux le perdre. Je l'aimais. C'était la vérité mais ça ne rendait pas les choses plus faciles, au contraire même. Le fait de l'entendre me dire qu'elle m'aimait aussi fut d'ailleurs comme un coup de couteau planté droit dans mon âme. J'aurais dû être le plus heureux des hommes et pourtant... Pourtant je me sentais comme le plus monstrueux d'entre tous, le plus manipulateur... Je ne méritais pas son amour, elle ne méritait pas de souffrir à cause de moi. C'était une situation venimeuse et sans solution, nous étions aussi voué à nous faire mal en permanence, je ne pouvais que faire le mal autour de moi, je n'avais pas le droit de lui faire ça... Je soupirais donc, la serrant malgré moi un peu plus contre moi. Mon corps la voulait, mon âme ne désirait qu'elle, c'était inconscient, physique... Il fallait pourtant que j'écoute mon cerveau, que je cesser d'être un vulgaire égoïste. Une larme coula de mes yeux clos, brûlant ma joue et m'interdisant de parler. Que dire ? Que pouvais-je ajouter ? J'optais pour la vérité la plus simple, le fait que ce soit l'alcool qui parle, qu'elle avait besoin de repos. J'esquivais le problème, incapable de lui faire face pour le moment, trop faible, comme toujours. Et j'étais aussi trop faible pour bouger, pour la quitter alors que c'est ce que j'aurais dû faire. La laisser se reposer, la laisser réaliser qu'elle se tromper sur toute la ligne. Elle ne me laissa pas le temps de répondre. « Gaïa je... Je n'ai pas le droit de te faire ça, alcool ou non. » Soupirais-je enfin alors qu'elle me suppliait de ne pas la laisser. Je ne voulais pas la laisser, je ne voulais plus jamais la perdre mais je n'avait pas le droit... Sans que je puisse lutter, elle se libéra de mon étreinte pour se remettre à ma hauteur, me poussant à baisser les yeux sur nos mains jointes. Le frisson déclenché me retourna l'estomac, trop pour que j'ose la regarder, conscient que je ne pourrais pas lui résister. Elle était trop belle, trop vulnérable. Le monstre en moi semblait plus volubile que jamais et je sentais qu'il pouvait reprendre le contrôle à tout instant. J'étais à deux doigts de céder, de capturer à nouveau ses lèvres, d'oublier mes bonnes intentions au profit de ce monstrueux égoïsme... Un égoïsme qu'elle titilla davantage en me demandant de passer la nuit avec elle. Combien de fois avais-je rêvé de cela ? De m'endormir dans ses bras et de m'éveiller en voyant son doux visage ? Combien de fois avais-je imaginer avoir le droit de sentir sa chaleur contre moi dans les nuits fraiches ? Trop de fois, plus encore depuis notre rupture. La frustration sans doute, la douleur de ne pas avoir connu ce bonheur pourtant si simple qu'elle m'offrait à présent sur un plateau d'argent. Je ne pensais pas à mal, juste une nuit dans ses bras, pas forcément avec l'aspect bestial de la chose. Juste la tendresse, le bonheur... Mais je n'avais pas le droit. « Je vais venir avec toi et je resterai la nuit, promis. Je n'ai pas l'intention de t'abandonner mais... Gaïa je t'aime trop pour t'imposer tout ça. Je dormirai sur le canapé, le temps que tes idées redeviennent claires. » Proposais-je non sans difficultés. Je sentais la boule s'agrandit dans mon estomac, je sentais ma gorge se nouer un peu plus à chaque mots. C'était horrible de souffrir à ce point, d'avoir envie de l'interdit à ce point. De la folie pure et simple, la pire des sensation qui soit. « Viens, rentrons, tu as besoin de repos. » Ajoutais-je, me levant sans lâcher ses mains et l'aidant à se relever au passage. L'appartement n'était pas loin et je pourrais toujours la porter au besoin. Elle devait être épuisée en plus d'être alcoolisée... Si seulement c'était vrai, si seulement tout cela se passait dans d'autres circonstances ! Je voulais l'aimer, je voulais avoir une relation normale avec elle malgré la présence de Jane dans ma vie. Seulement ce n'était pas possible, elle me l'avait dit elle-même au moment de notre rupture. Elle avait eu raison, je ne pouvais pas lui faire ça, ce n'était pas bien...

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La soirée ne s’était clairement pas passée comme prévu. Quoi que je n’étais plus capable de prévoir quoi que ce soit dans mon état et ça ne datait pas d’hier… Depuis le retour de Jane dans ma vie, j’avais vécu au radar, vécu pour Jimmy afin de ne pas trop me concentrer sur mon cœur malmené alors qu’il venait à peine de recommencer à battre sous l’impulsion de Gaïa. L’ombre de moi-même, assez perturbé pour risquer ma peau face à un alcoolique violent. Moi. C’est dire à quel point je devais être mal… J’ignorais toujours d’ailleurs si le destin m’avait récompensé pour mon courage ou si au contraire il s’agissait d’une abominable punition. Car quelles étaient les chances pour que la demoiselle en détresse ne soit autre que Gaïa ? Avec tous les habitants de la ville, toutes les ruelles mal éclairées… Il y avait forcément un sens à tout ça, rien n’arrivait par hasard j’en étais persuadé. Alors que devais-je comprendre à ma présence ici ? Comment devais-je me sentir en revenant dans l’appartement où tout s’était passé, le meilleur comme le pire ? Je l’ignorais toujours quand je m’étais enfin couché dans le canapé après avoir nettoyé grossièrement le sang de mon pantalon -manquant de vomir au passage-. J’avais vraiment un problème avec ça, il fallait que je me soigne… Chaque chose en son temps. Une fois à peu près remis, un peu d’eau passée sur mon visage, je retournais donc au salon et m’allongeais sur mon lit de fortune. Trop petit pour être réellement confortable mais l’épuisement eu bien vite raison de moi et je m’endormis bien plus facilement que je ne l’avais craints. Mon sommeil fut néanmoins aussi agité qu’il ne l’était ces derniers temps… Je me réveillais au milieu de la nuit dans un sursaut incontrôlé. Un cauchemar ? Impossible à dire mais j’étais mal, presque en sueur. Un nouveau tour à la salle de bain, de l’eau, un regard désespéré vers mon triste reflet. Mes traits s’étaient creusés sous l’effet de la fatigue et de mon manque cruel d’appétit. J’avais beaucoup travaillé, espérant trouver refuge dans l’agence, en vain. Comment oublier tout ça avec la grossesse de Jane qui arrivait à son terme ? Comment ne plus y penser alors que je n’avais plus la moindre nouvelle de Gaïa et que Jimmy demandait quand il allait revoir sa mère ? Un beau bordel… Avant de regagner ma couche, je passais discrètement dans la chambre de la jeune femme pour m’assurer qu’elle allait bien. Contrairement à moi, elle dormait à poings fermés, encore habillée, visiblement aussi vite assailli par le sommeil que je ne l’avais été. Je souris malgré moi, posant ma main là où elle avait posé ses lèvres pour me souhaiter la bonne nuit. J'avais répondu dans un murmure bien triste, le cœur saignant encore de notre conversation. Elle m’aimait oui… Mais je n’avais pas le droit de lui faire aussi mal. Parce que je l’aimais aussi je devais m’effacer, m’écarter de son chemin. Elle méritait mieux. Délicatement je relevais la couverture sur elle puis je retournais me coucher, cette fois bien moins docile à me laisser attraper par ce fourbe de Morphée. Si bien que le soleil qui brillait par la fenêtre ne me fit qu’à peine grimacer et que les légers bruits produits par Gaïa ne me firent pas réagir davantage. J’étais épuisé, étalé sur le canapé comme j’avais pu, une jambe pendant de l’accoudoir et l’autre touchant le sol, plus ou moins sur le dos les bras croisés. J’allais sûrement regretter cette position dans la journée mais au moins j’avais tenu ma promesse et j’étais resté. Resté pour souffrir, par pur masochisme. C’était une mauvaise idée, elle allait regretter. « Ne t’en fais pas. » Répondis-je avec un sourire maladroit, passant un main dans mes cheveux pour tenter d'y mettre un semblant d’ordre. Elle était toujours aussi magnifique et je mourrais d’envie de la rejoindre, de m’approcher pour l'attraper tendrement par la taille, de l’embrasser. Je n’avais pas oublié à quel point me réveiller à cette image m’avait fait rêver, à quel point j’avais eu envie de ce nous avant de tout balancer par la fenêtre comme le sombre crétin que j’étais. Tout ça pour un baiser qui ne pouvait mener à rien. Tout ça pour un souvenir douloureux sans avenir. Car je n’avais pas d’avenir avec Jane, je ne pouvais pas prendre le risque. Et j’avais trop donné, je me devais d’épargner mon cœur, au moins un peu, au moins vis-à-vis d’elle. Rester seul était mieux pour tout le monde. « J’ai connu pire, pas d'inquiétude. Tu veux que j’aille nous prendre quelque chose à manger au Starbucks du coin ? » Proposais-je, pas vraiment impatient de l’entendre me dire à quel point elle regrettait ses dires de la veille. Peut-être avait-elle oublié remarque… Ce serait tellement plus simple ainsi. Juste ce souvenir de mon pseudo acte héroïque mais pas du reste. Pas de regrets comme ça, pas besoin de me détruire une fois de plus. Être seul oui, ne plus faire mal à personne même si j’en souffrais. Penser aux autres. Faire avec. Je l’aimais tant pourtant… J’avais tellement envie de nous laisse une chance malgré tout. Mais Jane ne pouvait pas quitter nos vies. Je ne pouvais pas tout effacer. Je devais l’assumer. Tant pis pour mon cœur, tant pis pour mon âme. J’étais un monstre de toute façon.

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Je n'avais pas passé la meilleure des nuits mais ce n'était qu'une suite logique à la soirée. Retrouver Gaïa dans de pareilles circonstances, après les aveux échangés, ne pouvait pas me faire dormir comme un bébé. Canapé ou non, j'aurais été voué à une nuit cruelle qui m'aurait peut-être juste laissé un peu moins de courbatures. Quoi qu'il en soit ce sont de légers bruits qui m'éveillèrent enfin, me sortant d'un sommeil étrangement agité bien que dépourvu de réels rêves. Une nuit comme les autres finalement. Comme toutes celles que j'avais vécu depuis le retour de Jane dans ma vie. Les choses s'étaient empirée au départ de Gaïa, je commençais à avoir l'habitude de vivre constamment épuisé. Mon cœur fut néanmoins désagréablement heureux de s'éveiller sur le doux visage de la jeune femme. Un rêve qui ne datait pas d'hier et qui se réalisait enfin mais pour ne représenter qu'une douce torture : Une seule et ultime fois... Car je savais très bien que c'était la dernière. J'étais même surpris qu'elle se souvienne de ma présence et qu'elle ne me lance pas une tasse à la figure en me prenant pour un étranger... Ou même simplement par colère de me voir encore dans les parages malgré tout. Elle n'en fit rien, s'excusant simplement de m'avoir réveillé et pour la nuit qu'elle m'avait fait passer. Aucune importance, tout ce qui comptait à mes yeux était qu'elle aille bien. Je n'osai pas le dire. Je préférais d'ailleurs fuir, proposant d'aller nous chercher de quoi manger au coin de la rue. C'était une excuse pathétique pour prendre un peu l'air, pour faire revenir mon reste de cerveau à la vie, pour aérer mon pauvre cœur trop comprimé entre mes poumons. Je me sentais mal, presque nauséeux à l'envie de la prendre dans mes bras en sachant que le geste m'était interdit. Il y avait aussi cette peur d'entendre la vérité. La peur qu'elle me dise qu'elle regrettait ses paroles de la veille, que ce n'était qu'une erreur. Je le savais pourtant. Que pouvait-elle dire d'autre ? C'est l'alcool qui avait parlé hier, l'alcool et le contre-coup du traumatisme, rien de plus. Je n'étais rien de plus et je ne méritais rien de mieux. Sa réponse fit s'arrêter mon cœur et mon souffle. « Je... Heu... Si tu veux oui c'est... » Bafouillais-je péniblement, me rapprochant timidement du comptoir comme pour mieux l'entendre. D'arrêt complet mon cœur était passé à des battement erratique presque douloureux et mon cerveau s'était mis en ébullition. Elle aurait aussi bien pu me tuer sur place, ça aurait été moins pénible. « Je n'ai pas oublié non plus. » Murmurais-je presque, le regard fuyant. Je n'avais pas oublié lui avoir avoué mon amour. Je n'avais pas oublié notre baiser. Je n'avais pas oublié ses paroles même si je refusais toujours d'y croire. Elle avait été claire la dernière fois que nous nous étions vu. Claire et dans son droit. Comment pourrais-je lui imposer une telle vie elle qui méritait tant ? Non, je ne pouvais pas être un monstre, j'avais déjà assez fait de mal comme ça et je ne pouvais pas sortir Jane de ma vie. Pour Jimmy bien sûr mais aussi parce qu'elle avait besoin de moi et que je ne voulais pas qu'elle vive ce que j'avais vécu... Pas une relation amoureuse mais une proximité qui représenterait une torture pour Gaïa, une torture que je ne pouvais pas lui imposer. Jamais. Même si ce n'était pas l'envie qui manquait. « Et bien... Nous sommes chez toi alors c'est comme tu préfère. » Répondis-je, tentant un léger sourire dans l'espoir de détendre un peu l'atmosphère. C'était plus pour moi que pour elle en réalité puisque j'avais l'horrible impression d'être à deux doigts d'imploser. Dans ma vie je ne m'étais jamais senti aussi mal. Même aux départs de Jane mes sentiments n'avaient pas été les mêmes. Aussi violents certes, mais très différents. Là je voulais juste disparaître, me mettre en boule dans un coin et qu'on me laisse tranquille. J'avais l'impression d'avoir été battu, aussi bien physiquement que moralement, et d'être à bout. Mon cœur avait été fauché alors qu'il recommençait à peine à battre et mon âme ne savait plus où était ma place. Disparaître donc. Ce serait tellement plus simple. Mon cœur frémit quand je la vit se rapprocher du coin de l'œil, n'osant toujours pas affronter son regard. Il explosa à ses mots. Et la détonation fut si puissante que je ne pu parler tout de suite. La déflagration tétanisa mes muscles, m'empêchant même de bouger pendant quelques secondes. Il fallait que je reste raisonnable. Que je lui dise toute la vérité pour ne pas la blesser. Cette vérité qui m'avait fait la perdre mais que je lui devais. Cette vérité qu'elle ne voulait pas entendre et qui allait enclenché une vérité que je ne voulais pas entendre non plus. Aussi dévastatrice que la bombe qu'elle venait de larguer dans mon âme. Plus dangereuse cette fois car elle nous blessait tous les deux. Une ultime blessure dont je ne me remettrais peut-être pas. Quoi que, je n'étais plus à un éclat d'obus près... « Tu m'as manqué aussi Gaïa et je ne regrette aucun de mes mots d'hier. » Parvins-je à articuler, mes yeux remontant timidement vers elle mais mon visage restant légèrement orienté vers le sol. « Mes sentiments pour toi n'ont pas changé, ils n'ont jamais changé et ne changeront sûrement jamais mais je ne peux pas t'imposer cette vie. Tu mérites mieux. Tu mérites une vie que je ne peux pas t'offrir même si j'en rêve. » Avouais-je avant de me pincer les lèvres, les sourcils légèrement froncés. Douloureux. Douloureux mais nécessaire. Il fallait qu'elle sache, qu'elle entende. Et il fallait que je parvienne à m'en convaincre aussi. Car j'étais très honnêtement près à abandonner toute logique pour la prendre dans mes bras... Elle était proche. Il me suffisait de tendre la main... Seulement je ne pouvais pas être aussi égoïste, je ne pouvais pas laisser mon instinct parler à la place de ma conscience. Il fallait que j'écoute mon cerveau. J'aurais dû l'écouter depuis le début, nous ne serions pas dans cette situation si je n'avais pas naïvement laissé parler mon cœur. Un sombre crétin. Une fois, pas deux. Je ne pouvais pas lui faire ça. J'avais déjà assez fait de mal comme ça... Je n'étais qu'un monstre...

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Comment aurais-je pu oublier notre étrange soirée ? Ce baiser désespéré, cet espoir douloureux... Sans compter le traumatisme de ce qui avait précédé bien sûr. Mais ce n'était égoïstement pas ce qui m'avait marqué le plus. Non, ce que je retenais surtout était le goût de ses lèvres sur les miennes, la chaleur de son corps contre le mien alors que je la portais loin du monstre qui avait tenté de lui faire du mal... Pourquoi était-il si difficile de choisir, pourquoi la vie ne pouvait pas m'épargner au moins une fois ? Je m'étais levé barbouillé par tous ces tourments, à moitié réveillé après une nuit agitée et peu reposante. Le fait qu'elle soit la première chose qui s'offrit à mon regard fit bondir mon cœur d'une étrange manière. Elle était merveilleuse, sa chevelure de feu entourant son visage couleur porcelaine et ses yeux d'un bleu océanique dans lequel je voulais me noyer. C'était une scène sublime que j'aurais aimé avoir tous les jours. Tous les soirs aussi, toute ma vie. Seulement je n'avais pas le droit. Il m'était impossible de lui imposer une vie pareille, elle méritait mieux. « Oui... » Murmurais-je simplement alors qu'elle insistait pour que nous parlions tout de suite. C'était le mieux oui, mettre carte sur table une bonne fois pour toute, ne plus se poser de questions. J'avais peur de cette conversation, peur qu'elle me dise regretter, qu'elle préfère tout oublier et disparaître à nouveau. Pourtant c'était le mieux, je ne voulais pas lui faire plus de mal, j'avais assez fait... C'était mieux ainsi, vraiment. Alors pourquoi n'arrivais-je pas à m'en convaincre ? Elle se rapprocha de moi, me faisant frissonner. J'avais envie de tendre la main, d'attraper tendrement sa hanche pour la tirer vers moi, envie de l'embrasser. Envie de tout oublier. Sa main se posa délicatement sur ma joue, enclenchant un autre frisson et me faisant soupirer malgré moi, les yeux clos. Avec la même douceur, presque par réflexe, je posais ma main sur la sienne comme pour lui faire comprendre que je voulais qu'elle n'en bouge plus jamais. Pour ma part, je ne pouvais plus bouger ou parler, mon cœur était trop gonflé et il bloquait mon souffle. « Tu n'es pas banale Gaïa, je ne penserai jamais une chose pareille. Seulement je ne mérite pas ta confiance, je... Je ne mérite rien du tout. Ma vie est compliquée, je ne pourrais jamais te rendre aussi heureuse que tu le mérite. J'ai peur de te faire mal malgré moi, je ne veux pas que tu souffre. » Répondis-je, mon cœur se brisant un peu plus à chaque mots. C'était infâme, j'étais infâme. Je ne pouvais pas être égoïste, accepter de nous laisser une chance en sachant qu'elle allait forcément en souffrir. Même si ma relation était un peu moins tendue avec Petra, elle allait faire partie de ma vie. J'allais même proposer de l'aider avec son nouvel enfant... Notre histoire était trop longue et trop complexe pour que je l'abandonne et je ne pouvais pas faire ça à notre fils. Jimmy méritait une mère bien plus que je ne méritais le bonheur. Je passais après, c'était normal. « Je... Je n'ai jamais ressenti ça non plus... » Avouais-je enfin, dans un nouveau soupir. J'avais aimait Jane bien sûr mais c'était différent. Aussi fort sans doute mais différent. « Et j'ai envie de nous laisser une chance, de tout faire pour que tu sois heureuse mais... Je ne me pardonnerai jamais de te faire souffrir. » Repris-je, pressant un peu sa main contre ma joue avant de l'attraper délicatement pour la porter à ma bouche. J'y déposais un baiser, les yeux de nouveau clos, sourcils légèrement froncés. « Je tiens trop à toi pour te faire du mal... » Murmurais-je, gardant sa main dans la mienne mais la laissant retomber entre nous. Les geste nous rapprocha un peu et résister fut difficile. Je voulais tant l'embrasser, tant être égoïste et monstrueux... « Je ne peux que te faire du mal Gaïa... Tu as le droit au bonheur, tu es bien trop merveilleuse pour moi. » Dure vérité. Mon cœur saignait. J'avais envie de mourir, de disparaître, de tout oublier. Je devais rester seul, les protéger toutes les deux de mes indécisions et de mes problèmes. C'était le mieux à faire et j'en étais certain. Malheureusement je n'arrivais pas à m'y résoudre. Je ne pouvais pas les abandonner, les oublier, les laisser de côté. Mon cœur était lié à elles, je les aimais trop pour notre propre bien. C'était horrible, je me sentais idiot et parfaitement inutile. Pourquoi ne pouvais-je pas être plus courageux ? Pourquoi devais-je être aussi amoureux ?

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Je n'avais jamais été un bon menteur et ce malgré mon travail. C'était au delà de mes forces, je n'arrivais pas à cacher la vérité et c'était encore pire quand ça ne concernait pas une maison ou un appartement. Je ne me forçais à le faire que pour protéger mes proches, que pour leur épargner des vérités trop difficiles à entendre et encore... Souvent, ceux qui me connaissaient bien me trahissaient tout de suite. Ma maladresse n'aidait pas, je finissais pas me contre-dire ou par donner un indice. Mais ce n'était pas la seule raison qui m'avait poussé à parler de ce baiser à Gaïa. J'avais eu besoin de lui dire parce que je voulais lui prouver que je n'étais pas digne d'elle. Je voulais lui montrer qu'elle méritait mieux que moi, que je n'étais qu'un monstre. En vérité, ce n'était pas le besoin de vérité qui m'avait poussé mais la culpabilité et les remords qui faisaient de moi un monstre encore plus infâme... Je n'étais pas défendable, j'étais un cas désespéré. Et pourtant sa main sur ma joue me redonnait espoir au moins autant qu'elle me brûlait. La lumière dans l'obscurité, celle qui pourrait peut-être me guider vers une vie meilleure, vers le pardon. « Si tu avais réellement pu me faire confiance, je n'aurais pas cédé... » Murmurais-je tristement, les yeux baissés, ma main toujours sur la sienne. Je l'aimais, je n'en doutais pas une seule seconde. Seulement je n'avais pas résisté à mon passé, à l'appel de ses lèvres à elle... Une erreur que je ne renouvellerai pas pour ne pas tout gâcher avec Petra aussi. Je pense d'ailleurs que je n'en avais plus envie. Je l'aimais bien sûr. Je l'aimerai toujours. Seulement j'avais sûrement finit par me faire une raison... Me faire à l'idée que je devais être seul pour le bien de tous, pour ne pas tout mettre par terre, pour offrir une mère à Jimmy... Une vie saine à mon fils, un cœur détruit pour moi, si c'était le prix j'étais prêt à le payer. J'étais prêt à tout pour lui. Mais j'étais aussi prêt à tout pour Gaïa qui semblait avoir envie de me laisser une chance. Elle ne voulait plus que je la repousse, elle était toute proche de moi, nos mains séparées mais nos souffles mêles. Un pas suffisait à rompre la distance ce qui eu pour effet de faire accélérer mon cœur à tout rompre. Prête à l'accepter, à vivre avec, prête à tout ça pour moi, parce qu'elle ne voulait que moi. Pourrais-je être assez monstrueux pour la laisser se brûler les ailes ? Avais-je la force de lui résister ? Je n'eu pas le temp de répondre que sa main se retrouvait sur mon torse. « Gaïa je... » Commençais-je alors qu'elle rompait finalement la distance, m'intimant de lui dire que je ne voulait pas d'elle dans ma vie. Ce serait un mensonge. Le pire que je puisse prononcer. Et comment mentir alors que nos lèvres étaient si proches ? Comment mentir alors que mon regard se perdait dans le sien ? Mon corps brûlait sous ses doigts frêles, mon âme aussi. Si elle était prête à prendre ces risques, qui étais-je pour l'en empêcher ? J'avais promis de tout faire pour son bonheur et si j'étais son bonheur alors je ne pouvais pas m'y soustraire. L'aimer. N'était-ce pas tout ce que j'avais toujours voulu ? Mon père m'avait maintes fois reproché d'être trop hésitant. De perdre des opportunités parce que je réfléchissais trop. Il faut savoir ce que l'on veut dans la vie, être sûr, foncer. Il était le genre d'homme à préférer se prendre un mur plutôt que d'avoir perdu du temps à réfléchir au pourquoi il aurait dû éviter le dit mur. Ça avait fait de lui un brillant homme d'affaire malgré tout... Peut-être devrais-je vraiment prendre exemple sur lui, foncer un peu pour une fois... Mais je n'étais pas le seul à risquer un mur et je ne voulais pas la blesser... Quoi que ça ne tenait qu'à moi en fait. J'étais le seul à pouvoir lui épargner la blessure en étant responsable et en lui offrant tout l'amour que j'avais pour elle. Car j'en avais. Bien plus que je ne pouvais le dire. Et ses gestes me rendait plus muet encore... Subtilement, ses lèvres frôlaient presque les miennes et elle avait tendrement posé ma main sur sa hanche. Toujours avec la même tendresse, sa main était remontée dans ma nuque avant de se perdre dans mes cheveux, m'arrachant un abominable frisson de désir. Nous étions trop proches, j'avais trop envie d'elle, de tout lâcher, de ne plus penser... Il était plus qu'évident que je ne regrettais rien, mon regard noyé dans le sien, mon autre main gagnant son autre hanche où mes doigts se serrèrent un peu malgré moi... C'était une torture aussi douloureuse qu'agréable qui faisait fondre mon cerveau tout en embrasant mon corps tout entier. Des jours. Des semaines à penser à elle. De longues heures à rêver de sa présence, de ce contact. Des rêves coupables. Imperceptiblement, je répondis par un non de la tête, incapable de la lâcher des yeux ou de formuler le moindre mot. J'avais peur de tout gâcher, de rompre le charme. Doucement, mes mains remontèrent dans le bas de son dos, la rapprochant un peu plus de moi. Mentir m'était impossible, au moins autant qu'il m'était impossible de résister. À quoi bon ? Il était évident que je ne pouvais pas me passer d'elle... J'allais devoir faire de mon mieux pour qu'elle ne regrette rien. Tout lui donner. « Je ne regrette rien à part de t'avoir laissé partir... » Murmurais-je finalement juste avant que nos lèvres ne se rejoignent enfin dans un nouveau frisson. Foncer. Ne plus faire demi-tour. Lui épargner le mur quitte à me le prendre en pleine face. J'étais prêt à tout. Je l'aimais trop. Une fois de plus, mes doigts se crispèrent un peu dans son dos avant de glisser passionnément sur son vêtement pour l'enlacer pleinement. Au même moment, notre baiser se faisait plus passionné. Désespéré dans mon cas. Je voulais qu'elle y ressente tout mon amour, toute ma dévotion et toutes mes excuses aussi. Je l'avais trahi, je l'avais abandonné... Même si j'étais décidé à ne plus renoncer à elle il me faudrait du temps pour ne plus me considérer comme un monstre. Un monstre tendu par l'envie à présent. La passion retenue et contrariée. Je n'avais pourtant pas le droit d'exiger autant de sa part si tôt. Les yeux clos, le souffle court, j'avais perdu la notion du temps. Seule elle comptait à présent. La douceur de ses lèvres, la chaleur de son corps contre le mien... Mon cœur était proche de l'implosion et mon cerveau venait définitivement de rendre l'âme. Je n'étais plus qu'un pantin entre ses mains. Un être tenu seulement par la passion et le désir. Elle avait allumé un feu que je n'avais plus senti brûler depuis longtemps, que je pensais à jamais éteint... « Je t'aime Gaïa... » Murmurais-je, reculant à peine mes lèvres pour reprendre un peu mon souffle. « Et je suis tellement désolé... » Repris-je, passant tendrement une main sur sa joue puis dans ses cheveux avant de capturer ses lèvres à nouveau. Nous avions été sages jusqu'à présent. Nous avions pris le parti d'apprendre à nous connaître, trop vite interrompu par cet incident. Nous avions échangé plus d'un baiser mais toujours avec une forme de chasteté délicate qui semblait avoir totalement disparut... J'aurais sûrement un peu honte de ma fougue si j'avais encore deux neurones pour y penser... Mais ce n'était plus le cas. Je ne pensais plus, je vivais. Je me laissais enfin porter par cet amour pour elle, par cette envie d'elle. Je n'en restais pas moins respectueux, mes mains docilement placées sur sa hanche et dans son cou. Juste la passion de notre baiser, juste mon corps pressé contre le sien. Je ne voulais plus m'arrêter quitte à mourir étouffé. J'avais perdu trop d'occasion de l'embrasser. Trop d'opportunités de lui avouer tout l'amour que j'avais pour elle. Ces sentiments qu'elle me faisait ressentir n'étaient pas nouveau mais ils étaient différents. Une véritable tempête que je ne voulais pas calmer. Comment le pourrais-je à présent ? Trop tard. J'étais condamné. Un heureux condamné...

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Plus de dix ans. J’avais aimé Jane pendant plus de dix ans. Nous avions eu une histoire chaotique mais belle au fond. Beaucoup de disputes mais beaucoup d’amour aussi, peut-être plus de mon côté que du sien mais plus de dix ans. Mon premier grand amour, celui que j’avais mis près de cinq ans à mettre de côté pour m’ouvrir à une autre. Elle avait raison, on ne peut pas oublier une telle histoire en un rien de temps, il est impossible d’y rester indifférent. Seulement ça n’excusait rien, que Gaïa soit nouvelle dans ma vie ou non ça n’excusait rien du tout. Je n’aurais pas dû céder à la tentation, je ne devrais plus me sentir aussi étrange en face de celle qui ne devais plus qu’être mon ex. La mère de mon fils aussi, surtout même, mais mon ex. Une relation du passé, une relation qui ne pouvait pas mener à quelque chose de bien, qui pouvait blesser Jimmy surtout. Nous ne pouvions pas prendre le risque, hors de question. Une belle galère. « Oui… » Soupirais-je sans grande conviction. Me pardonner, facile à dire. Je l’avais blessée, j’avais été monstrueux et je m’en voulais atrocement. Surtout que cette erreur avait failli lui coûter cher, elle aurait pu avoir de grave problème hier soir… Tout ça par ma faute. Tout était de ma faute au fond, même le départ de Jane. Si j’avais été plus courageux, plus insistant, si j’avais fait les choses différemment… Mais non, je n’étais qu’un minable et j’avais agit comme un minable toute ma vie. La seule chose que j’avais fait de bien était de devenir père. J’avais fait de mon mieux pour Jimmy et devais le faire encore. Penser à lui, vivre pour lui… Seulement je ne pouvais pas résister à Gaïa, à mes sentiments à son égard, à cet amour, à ses lèvres. Ses lèvres qui m’avaient tellement manqué, qui m’avait tant rendu fou, ses lèvres que je n’avais pourtant que frôlé et dont j’avais rêvé depuis notre brutale séparation… Une brève pause, des excuses, son pardon, un échange de regard plein d’amour, un sourire tendre. J’étais au paradis et ne voulais plus jamais en sortir même si je n’ignorais pas que ce serait éphémère. Je n’étais pas stupide, avec Jimmy, avec Jane, avec nos vies… Mais nous pouvions essayer, nous pouvions nous battre pour notre amour. Car nous étions amoureux. Un amour presque brutal qui m’avait sauté droit dans le cœur au moment où j’avais posé mon regard sobre sur elle. Ses yeux d’un bleu profond, ses cheveux couleur de feu… Elle était magnifique, mon cœur s’embrasait face à elle et ce nouveau baiser n’arrangea rien. Un baiser passionné qui rattrapait tous ceux que nous avions loupé, qui transmettait tout notre amour, la frustration, le désir. Nous avions voulu prendre notre temps avant tout ça, en serait-il de même à présent ? Je suivrais le rythme, son rythme, j’étais prêt à tout. Après quelques longs et délicieux instants, elle quitta mes lèvres pour laisser les siennes promener sur ma mâchoire avant de revenir à leur place initiale. Leur place oui. Ses lèvres contre le miennes, son corps contre le mien, c’était sa place, notre place. Je ne m’étais jamais senti aussi bien, aussi parfaitement là où je devais être. Au paradis. Mes bras glissèrent tendrement de ses hanches à son dos, remontant doucement pour la presser un peu plus contre moi alors que notre baiser se faisait plus passionné encore. Mon cœur avait explosé dans ma poitrine, mon souffle se faisait plus court, mon âme était dans une sorte de transe que je n’avais plus ressenti depuis longtemps. Devions nous rester raisonnables ? Ne devions nous pas célébrer dignement ses retrouvailles ? Ce n’était pas mon genre, je préférais la douceur, les choses bien faites, presque un peu calculées à l’avance. C’était idiot bien sûr mais c’était dans ma nature. Surtout qu’elle méritait que tout soit parfait. Malheureusement pour moi, la passion me brulait les entrailles et guidait mes gestes. Le baiser s’était discrètement fait plus langoureux, trop pour que je résiste à l’envie de plus. Dangereux. Pour faire descendre un peu la pression, je lâchais finalement ses lèvres pour embrasser sa joue puis son cou. Je tremblais presque, mon souffle était un peu moins régulier que de raison… J’avais presque honte de me sentir aussi attiré par elle, aussi impatient soudain. Peut-être les cinq années de solitude, peut-être ces longues semaines à rêver d’elle ? En plus du bonheur de la retrouver maintenant, de la joie de savoir qu’elle me pardonnait. C’était tellement merveilleux, tellement parfait ! Mes mains étaient toujours dans son dos, son corps contre le mien, ma bouche dans son cou que je dévorais tendrement. Je n’étais plus vraiment moi-même, je ne me reconnaissais plus. « Pardon tu… Tu m’avais tant manqué… » Soupirais-je, toujours dans son cou, m’enivrant délicieusement de son odeur. Elle m’avait manqué oui, c’était le moins que l’on puisse dire. Mais pardon d’être aussi impatient, d’être aussi impudent. La retrouver ne voulait pas dire que nous devions précipiter les choses. Le fait qu’elle m’ait manqué ne justifie pas cette passion soudaine et légèrement déplacée. Nous étions encore un jeune couple finalement, même avant notre rupture. Nous n’avions échangé que quelques baisers, quelques caresses chastes. Passer maintenant à plus serait sans doute griller quelques étapes mais était-ce bien grave ? Y avait-il vraiment un ordre à tout cela ? N’était-il pas merveilleux de pouvoir suivre son propre rythme, se laisser guider par ses passions ? Je me fierais au sienne. Je voulais que tout soit parfait pour elle, j’étais prêt à tout. Je l’aimais.

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Sans réellement nous être mis d’accord avec des mots, nous avions décidé de prendre notre temps. Un accord tacite brisé dans l’œuf par notre rupture soudaine et dont il ne semblait plus être question à présent. Là, dans la chaleur de nos retrouvailles inespérées, attendre semblait surfait. Nous avions déjà attendu. Nous avions attendu pendant les quelques semaines chastes de notre début de relation puis les semaines douloureuses de notre séparation. Trop longtemps. J’avais d’ailleurs l’impression de l’avoir attendu près de cinq ans. Cinq longues années le cœur à la dérive et le corps enfermé. Je n’avais vécu que pour Jimmy et dans l’espoir que Jane revienne, presque mort. Mais là j’étais bien vivant. Mon corps et mon âme embrasés par ses lèvres chaudes et ses mains fraîches. Je me sentais de nouveau en vie, de nouveau plein d’envie que j’avais cru éteintes. Bien sûr j’aimais toujours Jane. Il ne pourrait jamais en être autrement. Elle avait habité mon cœur pendant près de dix-sept ans, elle était la mère de mon fils… Seulement les choses avaient changées. Jane n’était plus et Petra… Petra aurait sa place dans ma vie mais mon cœur ne pouvait plus vraiment lui faire confiance même si mon corps et mon âme réagissaient toujours étrangement en sa présence. Je m’y ferai. Je me ferai à tout pour Jimmy et pour Gaïa. Je devais m’y faire, je ne referai pas deux fois la même erreur. Hors il n’était ni question de Jane ni de Jimmy à ce moment précis. Pour une fois. Pour la première fois depuis longtemps, il n’y avait que moi. Moi et la belle Gaïa dont j’avais tant rêvé, qui m’avait tant manqué. J’avais presque honte de mon ardeur soudaine mais sa réponse ne put que l’encourager davantage. J’avais le droit. Le privilège même. Elle m’autorisait à l’aimer, elle m’en réclamait un peu plus avec ce nouveau baiser, son corps dangereusement proche du mien, nos cœur à l’unisson. En un rien de temps, mon souffle se fit plus court alors que mes mains remontaient sagement dans son dos. Il n’y avait bien qu’elles de sage d’ailleurs, mon esprit en ébullition et mon corps en transe. Le baiser que nous échangions à présent n’avait rien de ceux que nous avions partagé avant. Il était passionné, fougueux, sans-gêne et sans retenue. Elle dévorait mes lèvres et moi les siennes, nos langues dansaient ensemble guidées par le rythme endiablé de nos cœur trop heureux de se retrouver enfin. Je n’avais plus embrassé une femme de la sorte depuis des lustres, assez pour avoir presque oublié l’effet que ça faisait. Cette douce chaleur qui se rependait dans tout le corps. Les décharges électriques au bout de nos doigts. Je l’aimais tellement, j’étais tellement heureux dans ses bras. L’espace d’un instant il n’y avait plus que nous et cette passion dévorante. Pas de questions, pas de doute, juste nous. La décence ne revint que par miracle s’immiscer entre les deux neurones qu’il me restait. Le reste était en fusion, focalisé sur mon abominable envie de simplement ôter tous nos vêtements pour laisser enfin libre cours à nos pulsions trop longtemps retenues. Ma peur qu’elle pense que je ne l’aidait que pour la mettre dans mon lit, notre peur d’aller trop vite. Je voulais que tout soit parfait mais là… Là j’avais trop pensé, j’étais à bout. Mr Hyde reprenait le dessus sur le docteur Jekyll… Par chance, il eu un dernier réflexe, un élan désespéré pour me sauver. Je ne voulais pas qu’elle me prenne pour un monstre, je ne voulais pas que nous nous précipitons car nous nous étions manqués. Et j’ignorais si nous avions de quoi nous protéger ici en plus. « Attend… Peut-être… Je… Je ne veux pas que tu penses que… Je ne veux pas que tu te sentes obligée… On peut simplement reprendre où nous en étions tu sais. Prendre le temps. Je t’aime, je ferai ce que tu veux. » Murmurais-je, le souffle court et les yeux toujours clos. Je l’avais doucement reposée au sol, mes mains revenues sur ses hanches, mon cœur battant dans mes lèvres. Je voulais plus bien sûr, elle avait dû le sentir dans la fougue de notre baiser et dans une partie de mon anatomie qui mentait aussi mal que moi… J’avais d’ailleurs rougi en m’en rendant compte, heureux que l’émotion excuse ce détail. Peu crédible remarque. Mais était-ce si grave de la désirer ? Surtout que ce n’était pas que physique, loin de là. Je l’aimais de toute mon âme… Assez pour attendre aussi longtemps qu’elle le voudrait, je lui devais bien ça. Et si elle me voulait tout de suite elle aussi alors je courais acheter ce qu’il faut. J’étais prêt à déplacer des montagnes pour elle, pour toujours. Mais pour l’instant je devais avoir l’air un peu idiot… Autant qu’elle s’y fasse !

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Nier mon envie était absolument impossible. Mon baiser avait parlé pour moi et tout mon corps lui indiquait clairement ce que je voulais. Je la voulais elle, sans attendre. Elle avec amour. Elle avec passion. Elle sans me poser de question. Ce n'était pas la première fois bien sûr mais je m'étais toujours retenu de lui montrer. J'avais gardé mon désir dans un coin, tapis dans l'ombre. Je voulais tant que tout soit parfait, que notre première fois soit merveilleuse. En grand romantique, je l'aurais volontiers imaginé après un bon restaurant dans un lit recouvert de pétales de roses avec quelques bougies. Un moment intime et chaleureux, prévu mais instinctif quand même. Ce moment où le désir vous fait perdre le contrôle, ce moment où l'attente rend les choses encore plus merveilleuses. Comme elle. Je voulais que tout soit aussi merveilleux qu'elle, la rendre heureuse. Et je doutais de pouvoir y arriver ainsi, sur un coup de tête, au milieu de mes piètres excuses. Puis elle allait sûrement croire que je faisais ça pour me faire pardonner, pour lui faire plaisir... Ce n'était pas le cas. Pas que en tous cas. Je le voulais vraiment. Trop même. Ses paroles me rassurèrent, m'arrachant même un petit rictus. Comment pourrais-je ne pas avoir envie ? Doucement, ma main vint se poser sur sa joue, mon pouce la caressant avec tendresse alors que mes yeux se perdaient dans l'azur des siens. Je pourrais me noyer dans son regard, ne jamais en sortir. Mon cœur battait à tout rompre, presque assez fort pour que je le sente vibrer au bout de mes doigts. Sa peau était si douce, si chaude... Comment ne pas en vouloir plus ? Je souriais toujours, un peu bêtement, un peu comme un enfant face à un cadeau de Noël. J'étais émerveillais par elle, heureux qu'elle veuille de moi, qu'elle ait envie de moi. J'avais attendu ce moment, j'en avais rêvé sans oser me l'avouer. Comment pouvait-elle encore croire qu'elle n'était pas désirable ? Comment pouvait-elle encore douter de mon attirance pour elle. J'étais hypnotisé, sous le charme, attiré comme un aimant. Assez pour envoyer balader mes belles promesses et mes envies de perfection. La seule chose qui comptait c'était elle, nous, ce moment. « Comment pourrais-je ne pas vouloir ? Tu es merveilleuse et je t'aime, j'en ai aussi envie c'est... C'est juste que je voulais que tout soit parfait mais finalement... Finalement ce sera forcément parfait parce que c'est toi. » Je murmurais, mes lèvres proches des siennes, comme si un bruit trop fort pouvait rompre le sort. J'avais peur de ne pas être à la hauteur bien sûr. Manque de pratique, maladresse chronique... Mais c'était elle, c'était nous, nous nous aimions. Avec douceur, je capturais à nouveau ses lèvres, ma main toujours sur sa joue alors que l'autre reprenait place dans le bas de son dos pour la rapprocher à nouveau de moi. Une proximité qui relança immédiatement les flammes de cette passion que la brève distance n'avait qu'à peine atténué. Mon corps s'embrasa de plus belle alors que le baiser redevenais plus langoureux et passionné. Mon souffle se perdit bien vite alors que ma main remontait délicatement dans ses longs cheveux. Si elle savait à quel point je l'aimais et à quel point je la désirais à cet instant ! J'espérais que mes lèvres transmettent le message, que cette fougue soit bien interprétée. J'avais tellement peur de la décevoir, qu'elle ne me voit pas tel que j'étais... Je n'étais rien remarque. Juste un homme un peu perdu mais éperdument amoureux... Amoureux transit et plein de désir, trop pour pouvoir le cacher maintenant. Mon corps entier me vendait et j'avais de la chance qu'elle n'y voit pas une insulte, qu'elle le veuille aussi. Malheureusement nous ne pouvions répondre à cette envie sans méfiance. Maudit vingt-et-unième siècle ! « Tu... Tu as ce qu'il faut... » Murmurais-je entre deux souffles alors que mes lèvres partaient à l'attaque de son cou. La passion m'était déjà bien montée à la tête, je me sentais en feu... Mes deux mains reposaient à présent dans le bas de son dos pour la tenir contre moi, ma bouche se décollait à peine de sa peau si délicieuse. Si j'avais mis la prudence de côté, nous serions sûrement déjà ailleurs que dans la cuisine et sans doute bien moins vêtu. L'animal était libre, il avait prit le pas sur l'homme. Une chance qu'il me reste un semblant de neurone et de discernement. Un miracle. Et j'espérais aussi un autre miracle : qu'elle ait de quoi nous protéger chez elle. Étrangement, un oui me ferait un peu mal. Une preuve qu'il y avait eu d'autres hommes dans sa vie... Quoi qu'elle aurait pu en avoir pour nous puisque nous avions légèrement avancé notre relation avant le drame. Mais je n'étais déjà plus assez conscient pour m'en inquiéter et ne verrai leur présence comme une bénédiction. Sans cela il faudrait que je me calme un peu pour sortir en acheter... Dans une ville où je connaissais beaucoup de monde en plus... Et où j'étais surtout le père de Jimmy ou l'agent immobilier du coin... Mais pour elle tant pis. Puis je restais un homme après tout.

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Il y a bien longtemps que je ne m'étais plus retrouvé dans cet état second. Ce stade proche de la transe où votre corps entier est si chaud à l'intérieur qu'il vous donne l'impression que la température de la pièce est devenue intenable. Cette envie plus forte que tout de sentir la peau de l'autre contre la votre, de parcourir son corps de baiser, de caresser chaque parcelle de chair disponible. Cette envie d'envoyer valser les vêtements, les convenances, les doutes. Juste laisser l'animal sortir de sa cage, se laisser guider par ce cœur qui bat trop fort et ce désir devenu trop intense pour être retenu. « Moi aussi. » Souriais-je, rassuré par ses paroles. Bref intermède de conscience, quelques secondes où mon cerveau un peu trop pudique s'était réveillé. Quoi que ce n'était même pas de la pudeur à ce niveau là. Je n'avais pas particulièrement confiance en moi mais mon corps ne me posait pas réellement de problème. J'étais juste un peu trop perfectionniste et avait surtout un peu douté qu'elle puisse vouloir de moi tout court. Elle qui était si belle et si jeune. Elle qui pouvait avoir bien mieux que moi... Quelle chance j'avais ! Je l'aimais tant ! Si bien que la passion revint bien vite, à peine affaiblie par sa main sur mon torse quand je lui demandais si elle avait de quoi aller plus loin. En vérité j'en étais au point où j'aurais pu faire sans. Ce moment étrange où votre cerveau est tellement en ébullition qu'il vous pousse à faire une confiance aveugle à l'autre en faisant fi du danger. Mais je ne pouvais pas me le permettre, pas avec Jimmy à charge même si Jane était revenue. Il m'était impossible de prendre le moindre risque inconsidéré... C'est sûrement pour cette raison que j'avais eu la présence d'esprit de lui demander et même d'y penser. Un instinct de survie devenu automatique. Et dire que les gens pensent que l'instinct maternel est plus fort que tout ! Je suis la preuve vivante qu'il existe aussi un instinct paternel et le mien est plus fort que mon envie de faire l'amour avec la femme que j'aime. Balèze ! Le cœur battant toujours à la chamade, mon souffle encore court, je me laisse guider jusqu'à la chambre où deux sentiments se mélangent directement : l'impatience d'aller plus loin et la peur de devoir reporter ce moment. Dans tous les cas mon excitation n'était pas amoindrie et ne risquait pas de l'être avant un petit moment... Elle était trop belle, trop désirable, nous avions trop attendu et je l'aimais trop. Et il faut croire que le destin approuvait notre envie d'enfin nous offrir l'un à l'autre puisqu'elle avait effectivement ce qu'il nous fallait. Mon sourire revint donc instantanément sur mes lèvres alors qu'un léger soupir de soulagement s'en échappait. Je n'aurais pas à courir dans la rue en espérant que mon excitation soit moins visible... Quel bonheur ! « Tu es donc encore bien plus merveilleuse que je ne pouvais l'imaginer. » Souriais-je alors qu'elle revenais vers moi, déclenchant un nouveau frisson bien plus intense que tous les précédents. Nous étions enfin libre, nous allions enfin pouvoir nous aimer pleinement et sans limite. J'espérais ne pas la décevoir même si mon cerveau ne pensait plus grand chose. J'étais en mode automatique, mon corps tremblant de désir alors que je sentais enfin ses doigts sur ma peau. Ses doigts frais et agiles qui couraient sur mon torse, poussant mes lèvres à regagner les siennes pour reprendre ce baiser passionné que nous avions cessé quelques instants plus tôt. Il n'y avait plus rien autour de nous, plus rien d'autre que cette envie violente et cet amour trop longtemps contrarié.

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