An evening alone in the alleys~ Enéa

Aujourd'hui je bossais en tant que maraudeur. On avait chacun un secteur, en équipe ou seul et on sillonnait la ville à la recherche de sans abris, déjà connu ou même des nouveau dans ce groupe de pauvre personne laisser pour compte à la rue. J'avais décider de partir à la recherche de Hector. C'était un sdf malade mais qui n'avait aucune couverture sociale pour être soigner et encore moins être interné comme ça devait être le cas. Il me faisait de la peine, car ce pauvre homme s'était battu toute sa vie et en retour, elle ne l'avait gâter... C'était un brave type, qui avait bosser toute sa vie, et durement, mais un drame familiale lui à tout faire perdre. C'était comme cela qu'il s'était retrouvé seul, sur les trottoirs de la ville. Cependant, il avait été porté absent toute la semaine au centre pour personne sans abris et cela inquiétait tout le monde là-bas. Un schizophrène sans traitement pouvait devenir dangereux, autant pour lui que pour les autres et c'est pour cela qu'on se devait de le retrouver avant qu'il aggrave involontairement son cas.

Je savais où il créchait quand il n'était pas au centre, et c'est là-bas, d'un pas décidé que je me rendais, demandant aux passants mais surtout aux autres sans abris que je croisais s'il l'avait vu. Mais personne n'avait de réponse qui pouvait m'aider à mettre la main sur cet Hector. Mon petit protégé pour dire vrai. Je n'étais plus qu'à une petite minute de son coin de repli quand, dans une ruelle, je vis un homme au sol. Etait-ce Hector ? Je me précipitais vers l'homme étendu par terre mais, plus j'avançais vers l'inconnu, moins je reconnaissais mon protégé. Mais alors, qui était-il ? Un nouveau dans le secteur ? Non, ses vêtements semblaient en trop bon état et surtout il ne semblait n'avoir rien avec lui. Et c'est bien connu, un sdf a toujours des affaires de sa vie antérieur avec lui. Ne serait-ce qu'un sac de vêtements, photos ou autre. Et lui, cet homme n'avait rien.

Arrivée à sa hauteur, je m'accroupi doucement pour ne pas l'effrayer. " Monsieur ..? Vous m'entendez ? Je suis là pour vous aider. Monsieur ..? " Je ne le touchais pas, j'attendais un signe de vie de sa part. Un mouvement, un son, ou encore mieux, une réponse. Mais je n'eus rien de toute cela. J'étais inquiète. Respirait-il encore ? Je saisi mon portable pour appelé les collègues, leur demandant s'ils avaient déjà vu cet homme après leur avoir fait une description rapide puis, je fis deux pas en avant pour me placé à ses côtés pour venir prendre doucement et tendrement sa main. " Monsieur, si vous m'entendez, serrez-moi la main. Monsieur ? " Je connaissais les gestes de premiers secours, mais je savais aussi que c'était différent avec eux, qu'ils pouvaient être imprévisible voire violent quand ils nous connaissaient pas.

Je l'observais attentivement en gardant sa main dans la mienne. J'alla doucement poser la seconde sur son épaule. Il ne ressemblait pas à toutes les autres personnes qui vivait à la rue, ce qui me rassurait d'un côté. Il serait sûrement moins imprévisible que ceux que j'avais l'habitude d'aider ...

Accroupi près de l'homme qui semblait inconscient, sa main dans la  mienne, après plusieurs tentative sans réponse, j'avais décidé de le secouer un peu en espérant avoir une réponse ne serait-ce que gestuelle avant de prendre la décision d'appeler les secours. Heureusement, je sentis une légère pression ainsi qu'un mouvement de son épaule sur laquelle j'avais posé ma seconde main. Je n'eus pas plus de réactions pendant quelques longues secondes mais l'inconnu me tenait à son tour la main, sans que je n'avais besoin de lui rappeler ni que je la lui presse de mon côté. J'étais rassuré mais son manque de réaction verbale m'inquiétait tout de même surtout qu'il n'ouvrait pas les yeux.

Quand il ouvrit les yeux, je soupire. Entièrement rassuré et l'aida à se redressé doucement pour qu'il s’appuie contre le mur. Je ne voulais pas le frustrer alors j'allais dans son sens, sans un mot. C'était silencieux, autant entre nous que dans la rue avoisinante. C'est vrai que c'était assez calme comme quartier.
Nos regards se croisent et enfin, il me parle. Il a de l'humour en plus dis-donc ! " Monsieur, qu'est-ce que vous faites ici ? Vous n'avez pas de domicile ? Vous avez besoin d'aide ? " Bon, déjà, il était en vie et ne semblait pas blessé selon ses dires. Il ne faisait que dormir. Mais était-ce un endroit pour dormir ? Aucunement. A moins qu'il n'était un sans abris mais là encore, si on pouvait lui trouver une place en foyer ça serait bien mieux.

Je m'étais un peu écarté de l'homme quand il s'était enfin adressé à moi. Lui laissant de la place pour respirer et surtout parce qu'il n'y avait pas besoin que je reste si proche de lui. Je n'étais pas aller bien loin, deux pas en arrière seulement, restant à sa hauteur tout de même pour continuer de lui parler. Mais le brun décide de se lever et je tente de le résonner. " Monsieur, vous n'avez rien ? Enfin je veux dire, vous êtes sûr que vous ne faisiez que dormir ? Vous n'avez pas fait de malaise ? Vous vous sentiez bien avant ? " Les questions pouvaient paraître idiotes d'une certaine manière, mais c'était également la procédure surtout qu'il avait mit pas mal de temps avant de réagir. Il fit quelques pas allant à mon opposé. Je me redresse, restant sur mes gardes au cas où il vacillerait. Il ne semblait pas l'alcool mais cette histoire de s'être endormi ici, en pleine rue, m'inquiétait tout de même.

Je le regardais faire puis, de lui même, il revenu vers moi pour reprendre sa place, là où je l'avais trouvé. Il ne semblait pas être 'normal' et je me demandais ce que je devais faire. Devais-je appelé les secours ? Les collègues ? " Vous avez un domicile ? " Oui, cela me perturbait de ne pas réussir à savoir s'il vivait à la rue ou pas. Certains signes me faisaient dire que oui, mais d'autre, tout l'inverse alors, je m'étais senti obligé de le lui demandé finalement. Il retira sa veste. Mais pourquoi ? J'eu un frisson rien que de le voir ainsi, j'avais froid pour lui. Il fini par reprendre la parole et sa réponse fut plus qu'étonnante, en plus de son envie soudaine de se découvrir. " Dans la forêt ? Votre maison est dans la forêt ? " Les réponses que j'avais me semblait vague, pas forcément crédible. Était-ce un homme malade ? Schizophrénie peut-être ? J'en connaissais et ils avaient, eux aussi, des propos peu cohérents, comme l'individu que j'avais retrouvé quelques minutes plus tôt.

Il fallait croire que le froid le gagnait, car je le vis frémir à son tour. Dans d'autre circonstances, je me serais moquer gentiment de lui mais, on ne se connait pas encore. Mais il poussa un cri qui me fit sursauter. " Qu'est-ce qu'il vous arriver ? Remettez votre veste... Vous voulez que j'appelle les secours ? " Mais au lieu de m'écouter, il enleva son t-shirt. Je fronce les sourcils, prête à appeler malgré la réponse qu'il pourrait me donner. Je baisse les yeux sur mon écran pour composer le numéro mais à cet instant, je l'entend gémir. Je découvre alors plusieurs cicatrices sur son abdomen. Je grimace et m'approche à nouveau de lui tout en rangeant mon portable dans ma poche arrière de mon jeans. " Qu'est-ce que vous faites ? " Intrigué, j'approche ma main délicatement et timidement de ses vieilles blessures. La main tremblante, je la pose avec douceur près d'une de ses nombreuses entailles en voie de guérison. " Qu'est-ce qu'il vous ai arrivé ..? " Je murmurais presque, comme si je voulais être discrète.

J'étais partie en vadrouille à la recherche d'un SDF que je suivais régulièrement, pour prendre de ses nouvelles, lui trouver une place en foyer et de temps en temps des habits propres et quelques repas. Mais à la place de le retrouver, j'ai rencontré un homme, dormant à même le sol. Il a eu du mal à être tiré de ses songes. Il est étrange. Je lui pose alors une ribambelle de question, cherchant à apprendre un peu plus sur lui, savoir s'il est sans domicile, s'il est malade, s'il a besoin d'une quelconque aide. Et l'inconnu me confirme qu'il va bien et qu'il ne faisait que dormir. Qu'il a un domicile. Et qu'il est acteur. Je trouve tout cela étrange tout de même.

" Vous ... Vous êtes acteur ..? Je... Je suis navrée mais... Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà vu sur les écrans..." Je sais que cela est risqué, mais tout ça est intriguant. La prudence, je la met de côté, sans même m'en rendre compte, et la curiosité prend le dessus. Comme si c'était une rencontre banale plus qu'une rencontre potentiellement à risque.

Prête à appeler les secours suite à ses réponses plutôt vague, je fûs interrompu par des grognements de sa part. Il se dévêtit petit à petit, retirant son manteau puis son T-shirt. Ce que je vois, m'arrête net dans mes gestes. Que fait-il ?Je range alors mon portable et l'observe un peu plus. C'est à ce moment-là que je vois ses cicatrices. Il en a plusieurs. De différentes tailles. J'approche alors doucement, sans gestes brusque ma main pour frôler ses blessures. Il frissonne, frémit et gémit. Je le questionne sur leur origines et, sa réponse me donne des frissons. Sa soeur et son frère ? Son père avec un couteau ? Je n'aurais pas vu les preuves, je l'aurais clairement prit pour un fou mais là, malgré l'horreur de ses dires, je ne peux que le croire.

" Pourquoi est-ce votre faute ? Qu'avez fait ..? " La voix tremblante, je tente d'en apprendre encore un peu plus. Je vois que l'homme à besoin de déchargé ce qu'il a sur le coeur, la conscience. " Un... Couteau..? Je ... Euh... " Oui, j'étais sans voix. " Il a tuer votre petit ami..? Il n'a pas accepté votre orientation donc ..? " Je le regarde en retirant ma main de son abdomen, et il la remplace pour la sienne en hurlant à nouveau. Il me fait beaucoup de peine. Que puis-je faire pour l'aider ? Une larme coule le long de sa joue, j'approche ma main vers cette dernière pour la lui essayer mais, il se rhabille et se tourne.

Je devais sûrement aller trop vite pour lui. Mais je me devais de l'aider. Je ne pouvais pas le laisser ainsi, sans aide, seul. Et il me le confirme. " Comment puis-je vous aider ? Quel est votre nom..? " Ce n'était pas trop tôt d'enfin prendre son identité ! Je n'y avais pas pensé plus tôt mais cet homme me touchait, je voulais l'aider.

Non loin de lui, je l'observe et l'écoute. Son histoire me touche, sa peine également me touche. Je me sens démuni, je ne sais que faire de toutes ces informations. Et cela, ça m'arrive rarement, pour ne pas dire jamais. Tellement, que je suis incapable de l'identifié alors qu'il me dit qu'il est acteur. Est-ce vrai ? Un acteur si torturé devrait être connu, même si, malheureusement, c'est pour son passif désastreux. Je m'en excuse alors de ne pas savoir qui il est. Mais je change rapidement de sujet. Cependant, les sujets avec cet inconnu sont plutôt intrusif ... Mais je ne pouvais pas faire autre chose que de le faire parler. Je n'allais ni le regarder dans les blancs des yeux sans rien faire ni faire, mais j'allais pas non plus le laisser là, tout seul, dans son malaise aussi profond soit-il. Ça ne me ressemblait pas de laisser les gens dans le besoin. Que ce soit un besoin d'écoute et de parler, ou d'une aide médicale ou encore pour trouvé un toit;

Il a beau rougir à mes questions sur son passé, il me répond tout de même et cela le secoue pas mal, laissant échapper une larme sur sa joue.  Je ne veux pas le voir pleurer alors, comme si tout était normal, qu'on se connaissait, je viens lui essuyer timidement sa larme. Il semble perdu, autant dans sa vie que dans ses pensées actuellement. Il sursaute à mon contact. Je m'excuse alors qu'il me regarde. Enfin. Une certaine confiance commençait-elle à se créer entre nous ? Aucune idée, mais il me sourit avant de reprendre ses habitudes et recule légèrement.

Je le questionne encore, pensant enfin à lui demander son prénom. Ewan. " C'est un très beau prénom, j'aime beaucoup... Moi, c'est Enéa. Enchantée de faire votre connaissance. Malgré les circonstances..... " J'étais moins sûre de moi sur ma dernière phrase, mais j'étais sincère. J'appuya cette sincérité en affichant un doux sourire sur mon visage. " Je peux vous accompagné à l'hôpital si vous voulez, pour faire soigner ces cicatrices. Et... Je peux également resté plus longtemps avec vous si c'est ce que vous souhaiter. Je n'ai pas grand chose à faire de plus que ma mission : vous tenir compagnie. " Je lui souris à nouveau et vient m'asseoir près de lui, comme pour certifié que je ne bougerais pas, que je ne le laisserai pas tout seul.

Assise là, au sol avec lui, il replie les jambes afin de se cacher le visage. " Ça ne va pas ? Je sais qu'on ne se connaît pas encore, mais vous pouvez me parler, je ne vais pas vous juger. Loin de moi de vouloir le faire. " Je sais que je vais avoir du boulot avec lui. Mais il est attendrissant au fond, ça sera fait avec plaisir et je tiens à m'occuper de lui autant que possible. Je ne veux pas le perdre de vue, je veux qu'il s'en sorte. Je ne dirais pas plus que les sans abris, mais, mis à part le faite qu'il ne soit pas SDF, je le sens assez différent, touchant, brisé...