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 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]

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Ariel Campbell
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Je m'appelle Henri
DATE D'INSCRIPTION : 17/02/2020 MESSAGES : 71 POINTS : 358 AVATAR + CRÉDITS : Bryan Dechart + by ? LIEU D'HABITATION : Appart à New Town EMPLOI/ÉTUDES : Photographe
MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyDim 8 Mar - 12:37


2 p.m in front of the Dungeon.

“The relation between what we see and what we know is never settled. Each evening we see the sun set. We know that the earth is turning away from it. Yet the knowledge, the explanation, never quite fits the sight.”
― John Berger, Ways of Seeing


Tu le laisses donc payer le chocolat, avant de définitivement quitter l’endroit. Il fait bien plus frais, une fois dehors, et la brise vient s’abattre doucement contre vous. Tu fermes les yeux u instant, profitant de cette impression de froid contre ton visage. Le froid ne t’a jamais dérangé. Au contraire. Tu aimes le froid, tu aimes l’hiver, tu aimes la neige, et tu aimes la glace sur laquelle on peut pati… Non. Tu rouvres les yeux en soupirant, ta poigne qui sert nerveusement ta canne. Ce n’est vraiment pas le moment d’être nostalgique de ce genre de chose, gros crétin ! Tu tournes soudainement la tête vers Shaw quand il t’interpelle, sortant de tes rêveries ridicules.


« - Euhh… Pardon, quoi ? Ahhh, euh oui, oui. »


T’as un peu de mal, le temps de capter de quoi il te parle. Bien sûr qu’il peut. Il te l’a déjà dit, il fume pas mal. Et bien que selon toi ce n’est en rien bon, tu ne juges pas. L’addiction, premièrement, c’est difficile d’en sortir et puis, pour les fumeurs, la clope, ça aide pas mal, il parait. Tu l’accompagnes jusqu’au marchand de tabac, et l’attends à la sortie. Il n’y en a pas pour longtemps. Tu en profites pour te remettre les idées en place, te calmer. Pas le moment de penser à ton foutu accident, alors que tout roule. Sinon, tu le sais, tu vas te mettre à chialer. Et… T’as pas envie de gâcher la journée. C’est sûrement mieux si tu lui en parles un autre jour. Shaw ressort vite avec son paquet. Voilà, ce n’était pas bien long. Tu lui souris, alors que vous vous dirigez vers le banc. Tu viens saisir la tablette, en venant t’assoir aussi, calant ta canne contre le banc. Tu ouvres l’emballage, pour inaugurer la tablette, en découpant soigneusement un carré, venant le faire fondre sur ta langue, avant de rendre la tablette à Shaw.


« - On peut peut-être... B... Prendre le bus pour aller se poser au bord de la mer? Ou rester là et dire du mal des gens qui passent... »


Il te fait rire. Alors donc, il juge les passants ? Cela te rappelle alors le premier rendez-vous manqué. Il a dû te voir, sans apercevoir ton visage. Et il a dû te juger, à tenir ton foutu journal à dix centimètres de ton visage… Bordel… Tu ne peux plus garder ça pour toi. À chaque fois que tu y penses, ça te bouffe.


« - Va pour la plage. Mais… Je dois d’abord t’avouer un truc… Tu risques d’être un peu fâché… Ce qui est parfaitement compréhensible… »


Cette fois, tu esquives son regard. Tu te mets à nerveusement mordiller ta lèvre inférieure, cherchant tes mots. Il. Va. Te. Détester…


« - Je… Je t’ai menti… Et je m’en veux affreusement, je te jure que je m’en veux… Quand tu m’as proposé le premier rendez-vous… Avant celui-là… Je sais que tu n’étais pas en retard… T’y étais et tu m’attendais… Je le sais parce que j’étais là aussi… Le crétin qui se cachait derrière son putain de journal… Je voulais venir… Je te promets, je voulais… Mais j’étais totalement… Paralysé par la peur… J’avais peur… De te décevoir… Je savais que je ne supporterais pas de voir de la déception dans tes yeux… Je sais, c’est stupide, mais… J’ai paniqué… Et au lieu d’être honnête avec toi, et te dire que je n’étais pas prêt… Je t’ai menti… Je suis vraiment, vraiment désolé… Je te jure, je ne suis pas comme ça d’habitude, j’ai vrillé… Pitié, dis-moi que tu ne me détestes pas, Shaw… »


Tu remontes timidement le regard vers lui, la peur aux tripes, appréhension de nouveau, qu’il te rejette, car tu es un foutu menteur.


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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyDim 8 Mar - 13:28

2 p.m in front of the Dungeon

Ariel semble à l'ouest, mais je ne peux pas lui en vouloir, moi aussi, durant la visite, j'étais à l'ouest, au nord, au sud et à l'est, mais jamais vraiment présent. Je n'ai pas été un bon partenaire de visite en tout cas. Je le laisse donc à ses pensées pendant que je vais acheter mon paquet de Mort en batons. Quand je sors, il n'a pas vraiment l'air d'être revenu à Edimbourg. Remarquez, je ne suis pas resté longtemps à l'intérieur. Bref, on va s'assoir sur le banc de pierre et j'allume la cigarette qui m'ancre dans le présent et qui efface mes peurs subites. Finalement, il me tend la tablette après l'avoir ouverte et moi aussi, je croque dans un carré. Ca fait du bien. En prison, il y en avait quelques fois, à la cantine, mais jamais du bon chocolat. Celui-là, bon sang, il est tellement succulent. Et en plus, il a un gout... que j'associe à Ariel. C'est avec Ariel que je le partage, et il y aura toujours cette image désormais. Le toucher de sa main, cette chaleur tout contre lui, les plis de ses vêtements contre mon visage... Je sens que je rougis, mais j'arrive à dissimuler ma gêne avec ma cigarette, en recrachant loin la fumée.

« - Va pour la plage. Mais… Je dois d’abord t’avouer un truc… Tu risques d’être un peu fâché… Ce qui est parfaitement compréhensible… »

Ok, alors c'était part... Hein? comment ça faché? Si le "je dois t'avouer un truc" me fout une chocotte du diable, le "tu risques d'être faché" me fait froncer les sourcils. Je tire sur la taf nerveusement. Bah en tout cas, je ne peux que l'écouter, hein, je ne suis pas le genre qui vais s'enfuir en courant loin de là avant d'avoir entendu toute l'histoire? ou en tout cas, tout ce qu'il a à me raconter. Il hésite, peut-être qu'il cherche ses mots, mais mon regard reste planté sur son visage. Je ne bouge pas plus, ni ne dis quoi que ce soit. Finalement il se lance. Il m'a menti? Et il s'en veut. Il m'a menti sur quoi? Le premier rendez-vous? Lequel? Enfin, non, pas lequel, mais celui où on s'était donné rendez-vous sous la statue du général je-sais-pu-quoi? Ouai, celui-là. Je rougis brusquement quand il me dit que j'y étais. Nan, j'y étais pas... je... Comment ça, il y était aussi? Je ne comprends plus rien. Le crétin derrière son journal? Je cherche à revoir la scène dans mon esprit... Oh, la personne à côté du kiosque, y'avait même le pépé qui donnait des graines ou du pain à des pigeons trop gras. C'était Ariel? Non, pas possible...

Mais... Mais pourquoi il n'a rien dit? Pourquoi... il ne s'est pas manifesté? Pourquoi... Alors c'était quoi le truc avec son hamster? Je... Il avait peur? Peur de quoi? Mon regard quitte son visage et je coince la clope entre mes lèvres, laissant la fumée sortir par mon nez. Peur de me décevoir. Peur de lire la déception dans mes yeux. Il a menti. Je ne regarde personne ni rien en particulier. En fait, je dois m'être arrêté entre l'arrête de mon nez et l'autre bout de la rue, droit devant nous. Est-ce que je lui en veux pour ce mensonge? N'importe qui dirait oui, parce que ça ne se fait pas, parce qu'on a pas envie d'être pris pour de la merde, parce que ça fait mal à l'égo ça. Venir à un rendez-vous et juste observer l'autre personne sans qu'elle ne se doute de rien. Bizarrement la clope a un gout désagréable. Est-ce que c'est l'amertume de s'être pris un rateau, est-ce que ce sont ses paroles? Est-ce que c'est tout à la fois? Je ne saurais pas quoi dire, mais je mords, sans répondre dans un autre morceau de chocolat. « Pitié, dis-moi que tu ne me détestes pas, Shaw… »

Est-ce que je le déteste? Je tourne ma tête vers lui. Il a le regard brillant, suppliant. Nous ne sommes plus dans le donjon où on ne voyait pas grand chose avec les lumières tamisées et les pièces plongées dans le noir. Mais là, je le vois sous la lumière du soleil. Je ne sais pas comment lui dire ce que j'ai envie de dire. Les mots ne se forment pas. Je ne sais pas trop pourquoi. Probablement parce que je n'ai jamais eu cette situation là auparavant, parce que j'ai pas de pratique dans les "échanges" humains et civilisés. Alors je me dis que peut-être, un geste est mieux qu'une parole. Si je ne sais pas quoi dire, autant lui montrer ce que je pense. Oui, c'est mieux ainsi. Je me mords la lèvre inférieure. C'est peut-être trop fort comme geste, il pourrait mal le prendre, malgré tout ce que l'on s'est dit dans l'attraction. Ca passe, ou ça casse après tout... Tant pis, je ne sais de toute manière pas quoi dire. J'ai aucun mot qui me vient, alors ça sera un geste. Oui. C'est mieux. Je prends finalement ma décision et je me penche vers lui, déposant mes lèvres sur les siennes, un baiser chaste, nerveux, mais fiévreux aussi. Alea Jacta Est.

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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyDim 8 Mar - 14:37


2 p.m in front of the Dungeon.

“The relation between what we see and what we know is never settled. Each evening we see the sun set. We know that the earth is turning away from it. Yet the knowledge, the explanation, never quite fits the sight.”
― John Berger, Ways of Seeing


T’as à peine osé le regardé, durant toute ton explication, que t’as pas vraiment vu l’expression de son visage en déballant tout ça. Et même maintenant que tu le regardes, pour essayer de voir ce qu’il en pense, tu n’y arrives pas. Impossible de savoir ce qu’il pense, à ce moment-là. Et ça t’inquiète. Il s’installe un silence de mort. Il regarde ailleurs, mange un autre morceau de chocolat, sans dire un mot. Ohhh non, ce n’est pas bon signe, ça. Ça ne peut pas être bon signe… Tu veux savoir, t’as besoin de savoir si ça y est, il te hait, et que finalement il va se dire qu’il ne préfère plus te voir.


T’as les yeux humides. Tu te contiens de toutes tes forces pour ne pas lâcher une larme, parce qu’au fond t’as pas la moindre idée de ce qu’il en pense. Il finit par regarder de nouveau dans ta direction. Il te fixe, mais ne dit toujours pas un mot. La pression et la peur montent en toi. Tu n’arrives pas à lire dans ses yeux cette fois. Juste, il te regarde, et à mesure qu’il t’observe sans rien dire, tu te sens de plus en plus honteux. Mais qu’est-ce qu’il t’a pris de lui raconter ça, triple buse ?! Il ne savait pas, il ne se doutait de rien, il n’aurait jamais deviné ! Tu te serais contenté de garder ça pour toi, le secret aurait été mort et enterré avec toi, au lieu de donner une situation catastrophe à laquelle tu assistais, seul responsable. Mais pourquoi tu ne réfléchis pas, un peu ?! C’est blessant ! Voilà ce que c’est, c’est un mal inutile, de lui avoir dit ! Évidemment qu’il va te détester ! Et c’est tout ce que tu mérites.


Tu baisses les yeux, à deux doigts de fondre en larme, en t’insultant intérieurement de tous les noms. Et tu ne le vois pas tellement venir, Shaw, tellement tu t’attendais à tout, sauf à ça. Littéralement à tout, sauf ça. Sans même savoir comment il est arrivé là, tu te rends compte que ses lèvres sont sur les tiennes. Il est en train de… Tu lâches un son, à mi-chemin entre un petit bruit de surprise, et un soupir de fébrilité, contre ses lèvres, alors qu'une larme finit par glisser le long de ta joue. Tes mains, précédemment sur tes jambes, se lèvent un peu, comme si elles cherchaient à se poser quelque part sans savoir où. Non, tu ne sais pas quoi en faire de tes mains. Alors elles semblent juste s’agripper à un truc imaginaire dans l’air. Ton cœur s’accélère à vitesse grand V en réalisant pleinement ce qu’il est en train de se passer. Tu as une bouffée de chaleur fulgurante. Un peu trop peut-être. Pendant un instant, tu te sens étrange. Enfin plutôt, tu ne te sens plus. Plus du tout. Manquant de faire un malaise, tout simplement. Dans un dernier élan de lucidité, tes bras passent autour de la nuque de Shaw pour te rattraper, alors que tu partais vers l’arrière sans le vouloir.


« - Je… Pardon… »


Ta respiration est rapide, saccadée. T’es un peu pâle aussi, l’espace d’un instant. Tu as vraiment trop chaud. On voit dans ton regard que tu es ailleurs. Il te faut plusieurs secondes pour reprendre tes esprits. Et tu réalises que tu es littéralement pendu à son cou, que tu t’es rattrapé sur lui et que vos visages sont proches. Très proches. Comment t’es censé lui dire ça, que t’as manqué de faire un malaise parce que tu étais un peu trop surpris qu’il t’embrasse ? Non, ne dis plus rien Ariel, tu vas encore faire une bourde.


« - Euh… Pourquoi tu… ? T’es pas… Ça veut dire que tu n’es pas fâché… ? »


Tu ne sais plus trop ce que tu racontes, t’es confus. Ce baiser a mis ton esprit sans dessus-dessous. Tu n’arrives plus à interpréter quoi que ce soit. T’arrives même pas à vraiment savoir pourquoi il t’a embrassé. Comme d’habitude, t’arrives pas à trouver des mots pour exprimer ce qu’il se passe. Est-ce que ça t’a déplu ? Non, juste beaucoup surprit. Confus, tu es confus. Mais tu ne bouges pas, toujours à te retenir à lui, le regard perdu dans le sien, le rouge qui revient doucement sur tes joues.


« -Shaw… Tes yeux… Ils sont aussi uniques que les flocons d’hiver, profonds comme les mers des Caraïbes, intenses comme un ciel d’été, beaux comme un saphir… Je… Pardon, mais… Ils me fascinent depuis tout à l’heure… Ils me rendent fébrile, tes yeux… »


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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyDim 8 Mar - 15:25

2 p.m in front of the Dungeon

Alea Jacta Est, Alea Jacta Est, mais au moins, il ne me repousse pas. Il tombe d'ailleurs. En arrière et il se raccroche à moi. Entrainés par le poids et la gravité tout simplement, je dois m'appuyer sur le banc de pierre de mes deux bras pour ne pas nous faire tomber tous les deux. Heureusement que j'ai coincé ma clope entre les doigts parce qu'elle serait tombé dans une flaque d'eau au pied du banc, derrière nous. La tablette de chocolat, elle, elle a glissé sur mes genoux et je la tiens comme je peux. Vous remarquez à quel point c'est con, ce genre de réflexion. Il y a un homme à qui on tient terriblement, que ça fait 5 ans qu'on lui parle et c'est la première fois qu'on se voit, que je suis en train de l'embrasser et tout ce à quoi je pense c'est la cigarette et le chocolat? Je suis pathétique...

« - Je… Pardon… »

Je ne bouge pas pour autant, d'une part parce que lui ne cherche pas à se redresser et parce que ça me donne une excuse pour être si proche de lui. Son visage... Je... Je pourrais me pencher encore plus, l'embrasser encore une fois... Non, ça ne ferait vraiment basculer par terre et c'est tout trempé. Je ne vois pas son air embarassé, je ne vois pas la pâleur de son visage, je ne vois que cette larme qui a coulé. Alors je prends appui sur un seul bras et ma main se lève, contourne son bras toujours accroché à ma nuque et mon pouce essuie le chemin de la larme. Je ne juge pas, je ne cherche pas à savoir pourquoi. Je veux juste essuyer, je veux juste effacer ce chemin. Je ne sais pas trop bien pourquoi, mais c'est sur ça que je me concentre pendant quelques secondes.

« - Euh… Pourquoi tu… ? T’es pas… Ça veut dire que tu n’es pas fâché… ? »

C'est vrai ça, pourquoi je ne suis pas faché? Ca serait tout naturel d'être faché. Je m'en suis fait la réflexion juste avant. Pourtant... Pourtant, non, je ne suis pas faché, je ne suis même pas vexé... Je crois que... je comprends Ariel, j'aurai... probablement fait la même chose. J'étais mort de trouille ce jour-là. Et peut-être parce que je ne savais pas à quoi il ressemblait, je ne sais pas. Aujourd'hui, c'était peut-être différent, je ne sais pas, j'ai... je ne sais vraiment pas comment expliquer ça, alors je me contente de ce haussement d'épaules, plus difficile à effectuer à cause de ses bras, mais cela ne me gêne pas plus que cela. Il est si proche et on a beau jouer de nos abdos tous les deux à cet instant, je pourrais rester ainsi pendant des heures. Je suis si proche d'Ariel...

« -Shaw… Tes yeux… » Comment ça, mes yeux? « Ils sont aussi uniques que les flocons d’hiver, profonds comme les mers des Caraïbes, intenses comme un ciel d’été, beaux comme un saphir… Je… Pardon, mais… Ils me fascinent depuis tout à l’heure… Ils me rendent fébrile, tes yeux… » Un rouge violent me barbouille tout le visage. Si lui ça rosissait, je deviens rouge picon bière en une seconde et je me redresse vite, très vite. C'est à mon tour d'avoir chaud, très chaud, beaucoup trop chaud, j'ai l'impression d'être dans un sauna ou un hammam. J'ai tellement pas l'habitude des compliments. On a dû m'en faire, mais... j'ai préféré les oublier, je... je ne sais pas, c'est... c'est tellement bizarre, je ne sais plus où regarder et je me contente de tripoter la tablette de chocolat que j'ai récupéré.

- M-mer-c-ci... Qu'est-ce que je peux dire d'autre? J'en sais rien moi... Je tente un échappatoire pitoyable... Le... Le, euh... bus... est par là... s-si tu veux aller à la plage.

J'arrive pas à faire baisser la température de mes joues alors je plaque mes doigts glacés sur elles. Peut-être que ça aidera. J'en sais rien, j'ai plus l'impression que c'est mes joues qui réchauffent mes mains, plutôt que mes mains qui refroidissent mes joues... J'ai des radiateurs à la place du visage ou quoi? J'ai rien pu faire que de montrer d'un signe de tête l'arrêt de bus. Pour me redonner contenance, je tire sur la taf et après une bouffée salvatrice, j'ai l'impression que ça va un peu mieu, j'ai les idées vaguement plus claires... disons plutôt, moins floues. Il faut absolument que je repousse ce compliment et me concentre sur autre chose. Oui, le pourquoi je ne suis pas faché! Ca c'est bien, ça va m'occuper l'esprit. Euh... Alors... Pourquoi je ne suis pas faché?

- Je ne suis pas faché... et puis je t'ai menti aussi... J't'ai dit que j'y étais pas allé... Mais je ne suis pas faché... Je ne suis même pas déçu. Je suis simplement content... Parce qu'aujourd'hui, t'es là. T'es là... avec moi... C'est tout ce à quoi je veux m'accrocher. Tu es là. Tu es là et... J'arrive même à sourire, un peu espiègle. Et même si je savais pas à qui m'attendre, tu es... Tu es parfait comme tu es et ça me suffit. J'aime... Je me mords la lèvre inférieure. J'aime qui tu es. Ouai, c'est ça... C'est exactement ça... J'aime qui il est.

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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyDim 8 Mar - 17:17


2 p.m in front of the Dungeon.

“The relation between what we see and what we know is never settled. Each evening we see the sun set. We know that the earth is turning away from it. Yet the knowledge, the explanation, never quite fits the sight.”
― John Berger, Ways of Seeing


À ce moment-là, le temps s’est une nouvelle fois stoppé. Plus rien autour ne compte. Rien. Comme si vous étiez isolés du reste du monde, dans votre bulle à vous. Tu ne les vois même pas, les passants qui vous regardent étrangement, et pour cause. Votre position n’a rien de banal. Sa main s’approche de ton visage. Que fait-il ? Et puis, son pouce vient retirer la larme qui a précédemment coulé. Tu fermes les yeux, l’espace d’un instant. C’est comme une douce caresse sur ta joue. Puis tu les rouvres. Il ne te donne pas de réponse, à tes questions. Mais tant pis. Il a l’air d’être tout le contraire de fâcher, là, de toute façon. Et puis, s’il avait vraiment été furax, ça n’aurait pas été un baiser en guise de réponse, mais plutôt une gifle.


Mais alors que tu viens de lui faire ta tirade à propos de ses prunelles, il se redresse subitement, t’emportant avec lui au passage, puisque tu étais toujours accroché à lui. Une fis de nouveau assis sur le banc, et parfaitement stable, tu finis par le lâcher. Il était complètement rouge. Là, à la lumière naturelle, ça sautait aux yeux. Pourquoi ? Tes propos n’étaient pourtant pas indécents. Ou peut-être est-ce un surplus d’embarras ?


« - M-mer-c-ci... Le... Le, euh... bus... est par là... s-si tu veux aller à la plage. »


Quoi ? C’est tout… ? Tu te pinces les lèvres. Mince alors, c’était définitivement trop gênant pour lui. Mais vraiment beaucoup trop, au point qu’il préférait changer de sujet. Pour le coup, tu te sentais un peu con. Tu regardais un peu ailleurs, maintenant, toi aussi tu étais gêné. Il continue sa cigarette. D’ailleurs, ça te fait penser que sur le coup, t’avais été tellement pris au dépourvu par son baiser, que tu n’avais même pas fait attention au gout du tabac, qui pourtant en temps normal t’aurait incommodé. Tu acquiesces simplement, pour cette histoire d’arrêt de bus. Et puis, il finit par briser le silence, pour t’expliquer pourquoi il n’est pas en colère.


« - Je ne suis pas fâché... et puis je t'ai menti aussi... J't'ai dit que j'y étais pas allé... Mais je ne suis pas fâché... Je ne suis même pas déçu. Je suis simplement content... Parce qu'aujourd'hui, t'es là. T'es là... avec moi... C'est tout ce à quoi je veux m'accrocher. Tu es là. Tu es là et... Et même si je savais pas à qui m'attendre, tu es... Tu es parfait comme tu es et ça me suffit. J'aime... J'aime qui tu es. »


Ce sont surtout ses derniers mots, qui résonnent dans ta tête, et ont vraiment de sens. Ça te touche, sincèrement. « J'aime qui tu es. » Ça te fait un plaisir fou de l’entendre, il n’imagine même pas à quel point. Ce sont le genre de chose que tu ne réclames pas, que tu ne réclameras jamais, et que tu as pourtant tellement besoin d’entendre. Ça te rassure.


« - Merci, Shaw… Merci beaucoup… C’est une des plus belles et sincères choses qu’on m’a dite depuis… Longtemps. Merci. Et c’est réciproque. »


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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyMer 11 Mar - 7:20

2 p.m in front of the Dungeon

- Le... Le, euh... bus... est par là... s-si tu veux aller à la plage.

Franchement, tu ne trouves rien d'autre plus débile que ça? Je m'autoflagelle intérieurement. J'aimerais fuir d'ici, aussi rapide qu'un guépard ou une fusée supersonique. En tout cas, il n'insiste pas sur le compliment. Je crois que j'ai suffisamment eu d'émotion pour aujourd'hui. Ca va de mieux en mieux avec la distance, le fait que je regarde ailleurs, que je tire la cigarette et que je tripote de l'autre main la tablette de chocolat. Oh oui, tiens, manger un morceau, ça me fera du bien et je pourrais penser à autre chose. Alors je croque dedans avec avidité avant de donner une fois de plus la tablette à Ariel, pour s'il en veut. Ca me redonne tellement de "courage" ou plutôt de témérité que j'arrive à articuler de nouveau. Et c'est à mon tour de me lancer dans un monologue.

- J'aime qui tu es.

Et c'est en le prononçant que je me rends compte que c'est exactement ça. J'aime qui il est. C'est fou à quel point mon monde s'éclaire rien qu'en prononçant ces mots. J'aime qui il est. Ca me fait chaud dans la poitrine, mais juste dans ma cage thoracique, c'est une douce chaleur qui n'écrase pas, qui est là et qui semble me bercer. C'est beau et doux. Et puis voilà que c'est à son tour d'ouvrir la bouche. C'est à nouveau un compliment qui me fait rougir, mais moins. Tout à l'heure, c'était... trop... Là, c'est sur quelque chose que j'ai dit simplement. Du coup, ça me fait moins rougir, même si ça me met dans une situation... un peu inconfortable. Je tire sur la cigarette une dernière fois avant d'écraser le mégot et de le jeter dans une poubelle toute proche.

- On y va?

Je sais que c'est maladroit mais... fallait que je bouge, fallait que je fasse un truc avec mes dix doigts. Alors avant de ranger la tablette dans ma poche, je prends toute une barre et mords avidement dedans. Ca fait trop longtemps que j'ai mangé du chocolat. Je me lève donc et attends qu'il fasse de même. Mon regard est posé sur lui, non ce n'est pas de la pitié quand je le vois avec sa canne, bien au contraire, je ne vois que l'homme qu'il est et c'est plutôt une admiration sans borne que j'ai pour lui. Et puis... Tout à coup, je me rends compte que... Non, on ne peut pas aller à la plage. C'est pas possible. Je vais faire quelque chose que... que je vais peut-être regretter tout le reste de ma vie. Mais tant qu'on est dans les compliments et les... déclarations, autant se jeter à l'eau.

Je saute presque dans ses bras. Une fois de plus mes lèvres sont contre les siennes. Une fois de plus je l'embrasse. Mais cette fois, je cherche à en avoir plus. C'est un baiser dévorant et fiévreux. J'entrouvre les lèvres et je cherche sa langue de la mienne. Je veux tellement plus que cela. Mes mains ont attrapé son visage et je presse mon corps contre lui.

C'est plus fort que moi.

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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyMer 11 Mar - 15:52


2 p.m in front of the Dungeon.

“The relation between what we see and what we know is never settled. Each evening we see the sun set. We know that the earth is turning away from it. Yet the knowledge, the explanation, never quite fits the sight.”
― John Berger, Ways of Seeing


Ses mots résonnent à tue-tête dans ton esprit, comme le genre de refrains entrainant, des chansons qu’on aime bien trop écouter. « J’aime qui tu es » c’est beau. C’est vraiment très beau. Et ça te plait. Ça te plait, qu’il ne se contente pas de voir le défaut physique. Ça te plait, qu’il ne soit pas de ces gens qui sont intéressés par ton ancienne « notoriété » si on peut le dire ainsi. Ça te plait qu’il te voit comme un tout, et qu’il aime tout. Tes qualités, tes défauts, ta personnalité. Qui tu es. Et ça te fait sourire, bêtement sourire, alors que tu venais décrocher un autre carré de chocolat, presque machinalement, avant de le manger. Peut-être ne pourras-tu jamais assez le remercier pour ces mots-là. Tellement dans ton monde, que tu ne remarques même pas son embarras après ta réponse.


« - On y va? »


Il te tire de tes songes. Ce n’est que partie remise. Tu fais oui de la tête. C’était déroutant, tout de même. Il avait le chic pour créer… Des ascenseurs émotionnels. Il changeait si vite de sujet, passant de mots lourds de sens, et émouvants, à un sujet sans aucun rapport. Tu ne lui en voulais pas, pour ça. Mais c’était un constat déroutant. C’est définitivement le terme. Tu venais alors saisir ta canne, et t’y appuyais pour te relever plus aisément. Tu essayais d’y mettre autant de prestance que possible. C’est bête, mais tu n’aimes pas « t’affaler » sur ta canne. Tu essayais d’avoir autant d’allure que possible, un peu à la manière de ces aristocrates anglais de l’époque victorienne, sauf que tu avais le boitement en plus. Il fallait croire que ça te tenait à cœur.


Mais tandis que tu t’apprêtais à entamer la marche jusqu’à l’arrêt de bus, tu fus interrompu dans ton élan. Shaw, de nouveau contre toi, et ses lèvres qui venaient retrouver les tiennes. Et tu t’aperçois bien vite que le baiser à une dimension bien différente du précédent. Un bruit qui résonne, celui de ta canne tombée par terre. Tu l’as lâché, trop encombrante pour cela. Une main que tu glissais dans ses cheveux, et l’autre se posant le long de son cou. Au bout de quelques secondes, tu te fais moins timide, dans l’échange. À mort la retenue. Qu’elle aille se faire voir. Tu entre-ouvres tes lippes à ton tour. Tango des lèvres, valse des langues. Avec un autre, ça ne te serait jamais arrivé d’embrasser au premier rendez-vous. Ça ne te ressemble pas. Mais alors qu’est-ce ? Pourquoi ? Est-ce de l’amour ? Tu ne sais pas. Est-ce du désir ? Tu n’en sais plus rien. Est-ce les deux ? Tu n’en as pas la moindre idée. Cerveau en surchauffe, la partie de réflexion logique et d’analyse est en shut down. Tu ne réfléchis plus à rien, tu n’as pas besoin de réponse dans l’immédiat, tu y réfléchiras plus tard. Là, tout ce que tu sais, c’est que tu aimes ça. Finalement, il n’y a pas que ses yeux, qui te rendent fébrile. Pendant quelques instants, où tu viens reprendre un peu d’air, tu murmures contre ses lèvres.


« - Shaw... »


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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyMer 11 Mar - 18:36

2 p.m in front of the Dungeon

Bordel, je l'embrasse là... Je fais pas des crêpes ou je ne suis pas en train de brailler un slogan, je ne cours pas tout nu dans la neige ou j'attaque pas une mémé pour lui piquer sa retraite. Je suis en train de l'embrasser. C'est pas un acte anodin, c'est pas quelque chose qu'on peut réparer, qu'on peut oublier, qu'on peut mettre de côté et on se dit basta. Non, c'est quelque chose qui me marquera à vie, qui va s'incruster dans tous les pores de ma peau, qui va me tatouer le coeur. Je le sais. Je le sens.

Mon corps se presse contre le sien, je veux tellement plus qu'un simple baiser, je veux sentir non pas sa chaleur que sur mes lèvres, je la veux partout, je veux qu'il irradie, je veux sentir bien plus que ses mains sur ma veste ou son souffle contre mon visage. Je veux bien plus et pour une fois dans cette foutue vie de merde, je veux prendre ce qui m'est dû. C'est peut-être égoïste, c'est surement pas bien de penser ça, mais je veux... Je veux tellement qu'il soit mien... et que surtout... je sois sien.

Alors ouai, je l'embrasse comme si ma vie en dépendait et franchement... je crois qu'elle dépend de ce baiser. Je suis accroché à ses lèvres comme le marin en pleine mer qui s'accroche à une bouée. Je suis cet enfant qui s'accroche au jupon de sa mère parce qu'il est tombé et qu'il a besoin d'un calin, je suis cette personne qui s'accroche à un pompier parce que ce dernier vient de le sortir de sa maison en feu. Je m'accroche comme jamais auparavant à Ariel parce que je ne veux pas me noyer, je ne veux pas partir.

Avant... Avant ce n'était pas comme ça, avant... Avant c'était un éternel recommencement. Une nuit plus tard et cela ne m'intéressait plus. Un baiser plus tard et aucun sentiment ne naissait. Et puis, il y eut cette longue période où aucun sentiment n'est né. Rien. Parce que je ne le méritais pas. Parce que j'avais fait du mal et j'étais certain que plus jamais ça ne pourrait me toucher. Mais ça, c'était avant. Parce qu'après, il y a eu Ariel. Et Ariel, bon sang, je ne peux plus m'en défaire.

Je m'accroche encore à ses lèvres brulantes, à cette langue joueuse. Je sens cette fois qu'une, puis deux, puis même trois larmes coulent sur mes joues à moi. Je suis pendu à ses lèvres, je me presse contre lui parce je ne peux rien faire d'autre, parce qu'il m'a manqué horriblement pendant ces cinq longues années. Parce qu'il a toujours été présent pour moi, en moi et que me séparer de lui, même quelques secondes, c'est comme le perdre à tout jamais. Je me sens si seul, j'ai tellement besoin de le sentir.

« - Shaw... »

Non, pitié, non pas ça... Je ne peux pas, je veux... Je suis en apnée totale, mon esprit ne répond plus de rien et mon corps ne m'obéit plus. Je tremble tout contre ses lèvres, je tremble, je cherche des mots qui ne viennent pas, je cherche des pensées qui ne s'articulent pas. Et ce coeur complètement erratique et hérétique qui semble gigoter mais ne pompe plus. Mes doigts se resserrent autour de sa nuque et contre sa veste que je serre de toutes mes forces. Je ne sais pas comment mais je parviens à murmurer moi aussi.

- S'il te plait... Ne dis rien... Embrasse-moi, c'est tout...

* * *

Oh bon sang... Je souffle, j'ai l'impression d'avoir couru le 100 mètres avec l'envie de rattraper Hussain Bolt. Et mon coeur qui n'arrive pas à reprendre son rythme de croisière normal. Waoh... J'ai chaud. Mes doigts quittent à regret sa veste et se posent sur mes joues, pour tenter de leur faire reprendre une couleur normale. Je dois cligner un peu des yeux, comme pour redescendre sur terre. J'en profite pour me pencher et ramasser sa canne, après tout, c'est un peu ma faute si elle est tombée...

- Cette fois, je... je crois qu'on peut y aller...

J'arrive à sourire. Incroyable! Je peux sourire! Je suis sur un petit nuage, faut bien l'avouer. Ca fait tout drôle. Bon sang, il y a moins d'une heure, je le rencontrais vraiment pour la première fois en vrai... Mais en réalité, on se connait depuis 5 ans. C'est étrange comme sensation. Ca se mélange complètement, mais ça n'est pas confus. C'est étonnant comme sensation. C'est le brouillard et en même temps je vois clair. Je ne sais pas si je peux prendre sa main, mais je me dirige vers l'arrêt de bus.

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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyJeu 12 Mar - 16:18


2 p.m in front of the Dungeon.

“The relation between what we see and what we know is never settled. Each evening we see the sun set. We know that the earth is turning away from it. Yet the knowledge, the explanation, never quite fits the sight.”
― John Berger, Ways of Seeing


Ton corps est parcouru de mille frissons. Tu ne contrôles plus rien. Enfin plutôt, tu ne cherches plus à rien contrôler. Tu te laisses aller, simplement. Au gré des envies. Doucement, tes doigts caressent sa peau, ses cheveux. C’est tendre, c’est doux. Mais le baiser, lui, est ardent. La tête t’en tournerait presque, tant c’est vertigineux. D’ailleurs tu ne peux t’empêcher une petite réflexion dans ta tête. Bordel, ce qu’il embrasse bien…

Depuis quand n’as-tu embrassé personne, toi d’ailleurs ? Tu ne sais plus trop, mais ça remonte pas mal, tout de même. Mais là, ça n’a rien de comparable. Ce n’est pas le baiser en lui-même, c’est surtout l’émotion qui s’en dégage. C’est fort, et surtout c’est unique. Parce que la relation que tu entretiens avec Shaw l’est, unique. Tu aimes les choses originales, qui sortent du lot. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que vous deux, c’est assez singulier.

Puis tu les vois, les petites larmes qui se perdent sur son visage. Tu viens les arrêter dans leur course, et les balayer d’un geste doux, du bout des doigts. Regard brillant de ta part, alors que tu reprends ton souffle. Tu prononces son nom, il semble s’accrocher plus à toi encore. Il te prie de te taire.

« - S'il te plait... Ne dis rien... Embrasse-moi, c'est tout... »

Et alors, tu avais écouté.
* * *
Ta main finit par enfin relâcher sa prise sur ses cheveux. Mais l’autre reste encore logée dans le bas de son dos. Tu tentes de reprendre ton souffle, alors que tu as un petit sourire au coin des lèvres. Vous vous lâchez, à regret. Il vient récupérer ta canne, et te la rend. C’est gentil. Ça t’évitera de te baisser, en plus de ça.

« - Merci, Shaw.
- Cette fois, je... je crois qu'on peut y aller...
- Oui, on peut. Tu sais… T’es beau, quand tu souris ! »

Lâches-tu fièrement en observant son visage. Toi aussi, tu souris, de malice, parce que tu sais qu’il risque de virer pivoine encore une fois à cause de ce compliment. Tu viens passer ton bras autour du sien, et marcher tout près de lui avant d’attendre le bus, une fois à l’arrêt. En attendant, tu décidais de lancer une nouvelle conversation.

« - Si tu devais choisir la chose que tu aimes le plus chez toi, ça serait quoi ? »


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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyJeu 12 Mar - 17:01

2 p.m in front of the Dungeon

Et il m'embrasse, c'est tout ce que je demandais. Un baiser, ses lèvres, sa langue, ses doigts, son corps, ses mains, sa chaleur, sa présence. Tout ça, oui... Tout ça pour moi. Je le veux tellement fort. Je m'accroche à ses vêtements comme si lui seul me tenait alors que je risque de tomber dans un gouffre duquel on ne revient jamais. Je ne saurais décrire ce baiser. Intense oui, mais encore plus que ça. Sauvage? Non, il est... il est vital. Nécessaire. C'est ce baiser qui me donne la vie, sans lui, je... je ne suis plus rien. Oui, c'est ainsi que je le décris, je n'ai pas d'autre mots. J'ai senti ses doigts tout à l'heure sur mes joues, ils ont calmé les gouttes crystallines qui ont fuit de mes yeux pourtant clos. C'est si... important, pour moi, ce baiser que je n'ai pu que céder à la larme, aux larmes. Ma vie est sur le bord de mes lèvres, j'étouffe sans lui. Cette... cette sensation fulgurante m'a écrasé, depuis tout à l'heure, mais je me suis relevé. Tant pis si ça va trop vite, j'ai trop besoin de ses lèvres, de son souffle, de ses mains.

Et puis... et puis... il a fallu tout de même se séparer. On ne peut pas rester tout une vie pendu au cou de quelqu'un. Même si j'aimerais sincèrement, je ne suis pas à ce point fleur bleue et bête pour rester là et laisser le monde tourner. Non, nous devons avancer ensemble. Hein? Hein oui que nous allons avancer ensemble? Il me l'a promis tout à l'heure et je suis étrangement égoïste tout à coup. Je veux y croire, je veux me dire qu'il sera là pour moi. Parce que j'en ai tant besoin. Pour réussir à ne pas quémander un baiser, encore un autre, je me penche pour récupérer sa canne, elle est tombée tout à l'heure. Et je la lui rends, ainsi, il n'aura pas à se pencher et souffrir de... de sa jambe, je suppose. On devrait y aller, on ne devrait pas rester là comme ça, c'est... c'est toxique, on prendrait racine et on oublierait que le monde tourne. Et puis à nouveau, sa voix. La coloration d'un rouge écarlate jaillit brusquement et mon coeur rate un battement. Je baisse les yeux. Encore un compliment que je ne sais pas comment gérer. Je ressemble à un poisson hors de l'eau.

Il prend mon bras et il ne me reste plus qu'une main pour tenter de calmer les rougeurs sur mes joues. Bon sang, jamais auparavant je n'aurai rougi aussi intensément et autant de fois dans la même journée. Dans la même heure, oui! Heureusement que je dois penser à mettre un pied devant l'autre pour avancer jusqu'à l'arrêt de bus. Parce que sinon je serais encore à buller hors de l'eau, tout rouge comme un poisson... rouge. C'est étrange, mais je me concentre sur sa présence, sur son pas, sur le frottement de nos vêtements. Ce n'est qu'un détail, mais ce détail me fait sourire, oh oui. J'aime ce doux frottement, c'est un peu comme le ressac de la mer qui vient lécher les galets ou le sable. C'est apaisant, j'aime beaucoup ça. Et voilà qu'il lance une question, une fois arrivé à l'abri. Une question qui se trouve être une colle pour moi. Qu'est-ce que j'aime chez moi? Bah je ne sais pas. Fort heureusement, j'arrive à gagner du temps, oh, pas grace à moi, mais avec le bus qui déboule à point nommé. On monte, on paie et on s'assoit. Mince, trop rapide pour trouver une réponse.

- Tu serais déçu si je te disais... rien? Je regarde mes mains, sur mes genoux. Physiquement, je... je suis pas... Je hausse les épaules et lache le sujet du physique. J'ai pas de diplome... J'ai pas de travail intéressant... Je me sous-estime tellement que j'en oublie les bonnes notes à l'école, les excellences et les classes sautées. Je sais dessiner. Je dis ça comme quelque chose d'inutile. Je ne sais pas si ça compte...

Et encore une fois, je hausse les épaules, perdu dans mes propres réflexions. Le bus s'arrête et repart, emportant ou laissant des nouvelles personnes. Je ne sais pas vraiment si j'ai mis un froid ou pas, mais sa question me fait réfléchir. Ce que j'aime chez moi? Et bien c'est vrai, rien. J'ai la carrure d'un gringalet neurasthénique, je ne suis pas attractif. Ok, ce n'est pas la première personne à me parler de mes yeux, mais tout de même, ils ne sont que bleus... Je préfère les siens, cette couleur chocolat, mordorée, c'est bien plus magnifique que le bleu, qui ressemble trop au ciel. Et puis, oui, j'ai rien qui prouve que je suis intelligent, j'ai pas vraiment de... passion, si ce n'est pour le dessin. Je ressors une barre de chocolat de la tablette, la coupe en deux et en donne la moitié à Ariel.

- Ah si... Il y a quelque chose que j'aime bien chez moi, c'est que je peux manger n'importe quoi, je grossis pas.

Et je souris. Bon sang, je souris! Mais... parce que je ne sais pas, je ne rougis pas alors que pourtant, je me souviens bien de son compliment et que je suis en train de le regarder droit dans les yeux. Ce sont ses yeux qui m'obsèdent...

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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptySam 14 Mar - 21:53


2 p.m in front of the Dungeon.

“The relation between what we see and what we know is never settled. Each evening we see the sun set. We know that the earth is turning away from it. Yet the knowledge, the explanation, never quite fits the sight.”
― John Berger, Ways of Seeing


C’est fou, cette envie de constamment vouloir garder un contact physique avec lui depuis tout à l’heure. Tu n’avais pas envie de lâcher sa main, tu ne voulais pas briser votre étreinte, tu aurais voulu l’embrasser encore. Et là, tu étais accroché à son bras, et même ça, tu n’auras pas envie d’arrêter, même s’il faudra bien. Mais tu aimes votre proximité, c’est plus fort que toi. Peut-être que c’est normal, de ressentir ce besoin de contact, lorsque l’on côtoie si longtemps quelqu’un sans jamais le voir, le toucher. Peut-être est-ce inconsciemment que tu souhaites rattraper le temps perdu, en restant collé à lui. Tu abandonnes bien vite l’affaire de trouver des réponses à toutes ces questions. Pas maintenant. Ce soir, tu auras tout le loisir de te les poser et d’en faire une potentielle insomnie, d’ailleurs. Mais ce n’est rien.


Là, sous l’abri-bus, tu poses une question, pour relancer la conversation. T’as envie d’en savoir plus sur lui. C’est la première qui est venue, ça aurait pu en être une tout autre. Tu le regardes, il semble réfléchir à sa réponse. Tu lui laisses le temps, tu n’es pas pressé. Le bus arrive à ce moment-là. Ainsi vous montez, tu masques une grimace. Ça fait particulièrement mal, aujourd’hui. Ça tombe vraiment mal, comme toujours… Tu payes ta place, et vous vous installez. Toujours en quête de proximité, tu viens coller ton épaule à la sienne.


« - Tu serais déçu si je te disais... rien? Physiquement, je... je suis pas... J'ai pas de diplome... J'ai pas de travail intéressant... »


Ohhh mince… En vérité, tu n’avais pas tellement anticipé ce genre de réponse. Tu te pinces les lèvres. Peut-être aurais-tu dû choisir une autre question ? Tu ne pensais pas que… Il embraye sur autre chose, malgré le manque d’enthousiasme sur le sujet, tu tentes de rattraper le coup.


« - Je sais dessiner. Je ne sais pas si ça compte...

- Bien entendu que ça compte ! C’est génial ça ! J’aime le dessin. Enfin le regarder, car je ne sais vraiment pas y faire. J’admire les gens qui ont ce talent. Tu me laisseras voir, un de ces jours ? Tes dessins ? »


Tu aimerais beaucoup voir. Voir ce qu’il aime dessiner, voir son style, son identité, à travers ses œuvres. Oui, ça te plairait beaucoup. Tu récupères le chocolat qu’il te tend, pour le manger. Aujourd’hui est la journée de tous les excès. Et ça lui donne une autre idée.


« - Ah si... Il y a quelque chose que j'aime bien chez moi, c'est que je peux manger n'importe quoi, je grossis pas.

- Mon Dieu ! Imagine tous les jaloux que tu fais ! J’en fais partie. »


Dis-tu en plaisantant un peu. T’avais envie de le voir sourire encore, ça le rendait craquant. Vraiment. Il se dévalorisait bien trop. Visiblement, il avait du mal avec son physique, mais toi tu lui trouvais un charme fou pourtant. Et ça te rendait un peu triste, son opinion de lui-même.


« - Tu sais Shaw, je te trouve très bien physiquement. Vraiment très bien. T’es beau. T’as beaucoup de charme, ça me plait. »


Et tu venais anticiper. Venant poser tes mains fraiches sur ses joues, en prévention de l’incendie qui allait s’y déclarer. Tu lui souriais tendrement, avant de venir frotter le bout de ton nez au sien.


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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyDim 15 Mar - 5:31

2 p.m in front of the Dungeon

Cette question-là me dérange. Je ne sais plus me juger objectivement. Plus depuis... l'accident... J'ai tué quelqu'un bon sang, je ne peux pas être une bonne personne. J'ai radié ça de mon esprit. Ces années de prison m'ont fait perdre les formes... enfantines de ma jeunesse, j'ai les muscles saillants maintenant et... et je n'aime pas trop ça. En plus, depuis que je suis au CHED, d'autres anciens détenus sont totalement surpris quand je leur dis que j'ai effectué douze longues années, ils ne me donnaient pas plus de 20 ans et du coup... j'ai l'impression d'avoir grandi beaucoup trop vite dans le corps d'un adolescent. Non, définitivement, je n'aime pas mon corps. Et quand je vois ce que je suis devenu, j'aime encore moins mon esprit. J'ai picolé comme un trou et j'ait tué quelqu'un bon sang... Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je tente de repousser le sujet, de ce fait, en niant tout, sans entrer dans les détails. Ariel surenchérit sur le dessin, ça me permet d'oublier ce que j'ai fait. J'arrive à retrouver un sourire, même s'il reste un peu sans vie.

- C'est juste des gribouillis... Je hausse un peu les épaules, sous-estimant largement mes capacités. Mais si tu veux, oui.

C'est vrai que d'ordinaire, j'ai toujours un carnet sur moi avec un crayon ou un fusain, mais là pour ma première rencontre avec Ariel, je n'y ai pas vraiment pensé, j'étais bien trop préoccupé parce qu'il dirait déjà de moi, alors... lui dire que je "dessinais", ça aurait fait... tache... J'en sais rien en fait. Mais c'est une idée préconçue qui s'est imposée à moi il y a quelques temps déjà. Je regarde quelques personnes monter et descendre avant d'avoir l'idée pour le chocolat. C'est réconfortant de manger du chocolat, ça redonne de l'énergie et ça fait changer les idées. C'est pour ça que j'arrive à penser à autre chose que... que tout le reste. Je souris, plus franchement quand il dit qu'il est jaloux. Mais c'est vrai que la bouffe en prison n'est pas géniale et depuis que je suis sorti j'ai beau manger comme 4... J'ai pas pris un kilo. Pourtant, je ne fais pas de sport ou d'exercice, même si le boulot est un peu contraignant. Mais ça me fait sourire, je ne sais pas trop pourquoi, mais ça me fait du bien.

- C'est vrai?

Et puis voilà qu'il se tourne vers moi, toujours assis sur son siège. Au vu du visage qu'il me montrait, je pense à un sujet sincère, mais sérieux. Bon sang, qu'est-ce qu'il allait me dire maintenant? Que non, il n'irait pas à la plage avec moi? Que non, il préférait partir d'ici et me laisser tout seul? Je psychote en moins d'une seconde et ça me coupe le souffle. Je reste en apnée tout le long de ses dires. Mais ce n'est rien de tout cela. Je suis bien physiquement? Je veux baisser le regard, comme pour... vérifier, mais ses mains sur mes joues m'en empèche. Très bien? Beau? Le rouge apparait immédiatement, pourtant, il est adoucit avec ses doigts. Ca me fait un bien fou. J'ai du charme, moi? Je ne retiens qu'une parole. "T'es beau"... Bon sang, ça me fait... tellement de bien... C'est tellement étrange comme sensation que je reste coi, sans savoir quoi faire, si ce n'est fermer les yeux quand nos nez se touchent. Ma main se lève pour attraper son vêtement... Je veux tellement le garder contre moi... près de moi...

Le bus finit par s'arrêter sur la promenade. Et je respire de nouveau. Mince il faut qu'on descende. J'appuie vivement sur le bouton pour signaler notre volonté et je m'écarte de la présence dévorante d'Ariel. On descend du bus et je ne peux résister à l'appel silencieux de glisser ma main dans la sienne. On ne marche pas longtemps, juste suffisamment pour s'éloigner un peu du bruit de la ville et avancer un peu dans les galets pour poser nos derrières à mis chemin entre l'eau et la route. Si besoin et sans demander, je l'aide à marcher parce qu'il ne pourra pas utiliser sa canne dans les galets. On finit par se poser et tout comme dans le bus, mon épaule se frotte à la sienne. Je regarde le bras de mer devant nous, on a pas besoin de parler, j'aime cette simple présence réconfortante. Je ne suis plus seul au monde, c'est ça qui fait battre mon coeur. Mais tout de même, je finis par me laisser glisser contre lui, la tête sur ses cuisses, toujours fixant la mer. L'air frais marin ravive tous les pores de ma peau. J'aime cet endroit et j'aime encore plus être avec lui.

- Ariel... raconte-moi quelque chose sur toi.

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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyDim 15 Mar - 13:46


2 p.m in front of the Dungeon.

“The relation between what we see and what we know is never settled. Each evening we see the sun set. We know that the earth is turning away from it. Yet the knowledge, the explanation, never quite fits the sight.”
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T’as envie de l’aider à retrouver confiance. Tu comptes faire autant que possible pour y parvenir. L’aider à se reconstruire. Tu sais pertinemment que ces choses-là ne se feront pas en un jour. Bien au contraire. Et certains sujets seront plus difficiles que d’autres à aborder. Tu sais aussi que tu ne seras pas un super héros. Parce que tu n’es pas psychologue, que tu n’es pas qualifié. Et que tu ne pourras surement pas faire de miracles sur certains points. Mais tu veux au moins l’aider à moins se dévaloriser. Qu’il puisse un peu plus se voir comme toi tu le vois, et non comme il se voit aujourd’hui. Tu veux qu’il soit heureux, tu veux l’entendre rire, le voir sourire. Tu veux qu’il réapprenne à aimer la vie, à la savourer, chaque instant, à mieux vivre chaque moment, et réfléchir un peu moins. Tu veux faire tout ça, avec lui.


« - C'est juste des gribouillis... Mais si tu veux, oui.

- Objection ! C’est mon niveau à moi, les gribouillis. Je suis sûr que tu sais faire des merveilles et que tu vas m’épater. J’ai hâte de les voir. »


De manière générale, tu aimes toutes les formes d’art. Ces choses-là te fascinent. Tu baignes dedans depuis toujours, en somme. Tu aimes visiter des musées, tu aimes assister à des ballets, tu aimes te rendre à des pièces de théâtre, tu aimes voir des films, tu aimes les concerts, ce genre de choses. Tu aimes t’intéresser à tout plein de trucs, en fait. Et tu aimes aussi avoir l’occasion de parler à des artistes. Et puis, manger et ne jamais grossir, ça aussi, ça devrait être de l’art. C’est carrément un talent, à ce stade.


« - C'est vrai?

- Oui, définitivement. Moi je dois faire attention à ce que je mange et faire de l’exercice, si non… Les fêtes de fin d’années me font prendre systématiquement des kilos que je galère à perdre ensuite. Ça ne devrait pas être légal de faire autant à manger dans une si petite période… »


Sans même parler de tous les gens qui offrent du chocolat à foison… Tu faisais la guerre aux calories. Mais tu avais vite changé de sujet, pour lui dire comme tu le trouvais attractif. Tu ne pouvais quand même pas le laisser croire qu’il n’était pas bien, quand toi-même tu n’étais absolument pas d’accord avec lui. Retrouver confiance en lui. En lui disant sincèrement ce que tu pensais de lui. Sachant qu’il allait devenir pivoine et qu’il voudrait refroidir ses joues avec ses mains, tu décidais de le faire pour lui. Eh oui, tu faisais attention à ces petits détails. Tu la vois, la lueur dans ses yeux. D’abord la surprise, il ne devait pas s’y attendre. Mais ensuite, il a juste l’air content. Et ça te fait plaisir. Il est adorable, à fermer les yeux quand vos nez se rencontrent. Tu ne sais pas trop d’où te vient ce geste d’ailleurs. T’as jamais fait ça avec personne, et là c’était juste… Si spontané. Tu décidais alors que ce serait votre petit truc à vous, s’il aimait bien ça.


Mais vous êtes déjà à destination. Tu lâches un soupir, de nouveau déçu de devoir briser ce moment. Mais tu le suis docilement à l’extérieur du bus. Il te prend la main, ça te fait sourire. Vous partez donc en quête d’un endroit où vous installer. Tu abandonnes vite l’idée d’utiliser ta canne, elle est inutile ici. Mais sans même n’avoir rien à demander, c’est naturellement que Shaw te file un coup de main pour continuer à avancer. En temps normal, t’as la fâcheuse manie de ne pas aimer qu’on t’aide. Mais là, c’est juste craquant… On s’installe, l’un contre l’autre, sans rien dire. C’est beau, la mer. Et il y a cette odeur si particulière. Tu le laisses faire, quand il vient s’installer sur toi, comme ça. Tu l’observes, longumenent.


« - Ariel... raconte-moi quelque chose sur toi.

- Euh… »


Quelque chose. Quelque chose… C’est vaste, quelque chose… Ça englobe tellement de choses. Tu réfléchis à quoi lui dire qu’il ne saurait pas déjà. Et tu te rends compte que tu lui as raconté grand nombre d’anecdotes bien inutiles sur toi, mais que tu t’étais toujours bien gardé de lui parler des gros chapitres de ta vie. Et si quelque chose est bien vaste, là, c’est comme si ton cerveau avait tout effacé, pour ne garder que l’accident. T’as pourtant vraiment pas envie de parler de ça aujourd’hui. Trouve autre chose… Trouve autre chose…


« - Quand j’étais petit, on se moquait souvent de moi à cause de mon prénom. J’aimais pas qu’on m’appelle Ariel, je demandais à mes professeurs de m’appeler Ari. Mais ça n’empêchait pas mes camarades d’en faire qu’à leur tête. Les enfants sont les premiers des ingrats… Faut dire, quand t’as le même prénom que la petite sirène… Et un jour on a eu des cours de natation. Je savais pas nager, et j’avais peur de l’eau. Je voulais pas y aller, mais on m’a forcé. Je restais assis sur le bord de la piscine. Mais un crétin m’a poussé dans l’eau, pour voir si je nageais aussi bien qu’une sirène. J’ai manqué de me noyer, le maitre-nageur m’a repêché. Et après j’ai cassé le nez à ce gosse parce que je voulais pas me laisser faire. Et mon père m’a changé d’école… »


Ok. C’était nul. Archi nul. Mais mieux que de parler du sujet sensible. Ahhh, mais quel boulet… Cette histoire aussi elle est déprimante… Pourtant c’est pas comme si toute ta vie était une catastrophe… Pourquoi tu ne pensais qu’au pire, là ? Stupide cerveau…


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MessageSujet: Re: 2 p.m in front of the Dungeon [Ariel]   2 p.m in front of the Dungeon [Ariel] - Page 2 EmptyLun 16 Mar - 14:03

2 p.m in front of the Dungeon

Visiblement, avant même qu'il sache, il décrète que je ne fais pas du gribouilli. Je suis un éternel insatisfait. Je sais que je dessine plutôt bien, c'est ce que je voulais faire avant... avant tout ça, mais je n'ai pas pu. Alors pour moi, c'est du gribouilli, pour d'autres, ce sont des oeuvres d'art. Bah de toutes manières, je ne dessine que pour moi. Mais cela me fait plaisir, très plaisir, tellement qu'un sourire se dessine sur mes lèvres. D'accord, je les lui montrerais et il pourra décider. Je hoche du chef. Ca marche, promis, je ramènerais la prochaine fois mon carnet. Bon sang, rien que de me dire qu'il y aura une prochaine fois, ça me fait tellement chaud au coeur, ça apaise tellement mon esprit. Je soupire, chassant les pensées sombres.

Et puis on parle de chocolat, que lui il doit faire attention alors que je m'en fous royalement... de manger, hein, parce que je ne grossis pas. Mais en même temps, il est plus caréné, il est plus grand que moi, il est... plus beau. Oui, j'aime son corps, du moins ce que je vois, ce que j'ai pu ressentir quand j'ai fondu dans ses bras tout à l'heure. Bon sang, j'ai l'impression que ça fait des jours alors que ça doit faire une heure... Et puis je rougis, je rougis à cause de ce qu'il dit, mais également parce que j'ai eu une pensée salace. Je me suis imaginé lui dire que pour faire de l'exercice, j'allais l'aidre, que le sport de chambre ça me connait. Roooh, heureusement que je sais me taire, sinon il aurait déjà pris la poudre d'escampette.

Et puis ce bout du nez contre le mien, ça me fait fondre, comment on peut ne pas aimer ça? J'en sais rien, mais bizarrement, je ne rougis pas, parce que ce geste, je l'adore, c'est reposant, relaxant, je ne sais pas vraiment le décrire, mais cela me fait le plus grand bien, j'aimerai rester là, comme ça, pendant des heures, mais il faut qu'on se redresse et on sorte, parce que le bus est arrivé à destination et que si on ne sort pas, il va nous emmener trop loin sur la côte. Je l'aide dans les galets parce qu'il ne peut pas s'appuyer sur sa canne. Et puis on s'assoit, sans mot dire. Ca me suffit. Je suis en paix avec mon esprit à cet instant et je ne demande rien d'autre que de rester tout contre Ariel, parce que c'est suffisant. Il me suffit.

Finalement, je pose ma tête sur ses cuisses, je ne sais pas ce qui m'a poussé à faire ça. Peut-être que pendant toutes ces longues années, je n'ai pas pu recevoir cette douceur, ce contact délicat d'une main dans mes cheveux ou... ou je ne sais pas quoi, mais je me contente de fixer la mer. Et puis, je pose une question parce que pendant nos échanges de mails, je n'ai jamais posé de question. Parce que je veux savoir qui il est, parce que je veux apprendre à le connaitre. Ce qu'il décide de me dire, ce n'est pas important. Je lui laisse le choix. Mais juste qu'il parle, qu'il me berce avec le son de sa voix et que je puisse décrire un peu mieux qui est Ariel. Car au final, je n'ai qu'un prénom. Tout en l'écoutant, mon regard reste planté sur l'océan.

Ariel, c'est l'histoire de son prénom. Ariel comme dans la Petite Sirène, le dessin animé de chez Disney. Ari, Ariel... Ari, ça faisait... je ne sais pas, j'aime moins. Peut-être parce que tout à l'heure quand il s'est présenté, ça a sonné tellement... divinement bien dans mes oreilles que j'ai adoré ce prénom. Dans les mails, il s'était toujours présenté comme Ariel, mais je ne savais pas si c'était une fille ou un garçon. Maintenant je sais. J'esquisse un sourire. Il parle alors des cours de natation. Il n'aime pas l'eau. C'est bien dommage, il n'y a rien de plus fantastique et libérateur que le grand plongeon et cette grande étendue d'eau salée. J'aime la mer, j'ai beaucoup la mer. C'est un endroit de liberté.

- Et maintenant? Je tourne la tête pour le regarder. Est-ce que tu sais nager? Ou tu ne vas toujours plus dans l'eau?

Il n'y a aucune moquerie dans ma voix, c'est un simple questionnement. Et visiblement la réponse est négative. Je me redresse, prenant appui avec un bras de l'autre côté de ses hanches, mon torse face au sien. De ce fait, j'ai le dos à la mer, mais son visage est si près du mien. Je me retiens de l'embrasser, pourtant j'en rêve, mais je ne vais pas monopoliser ses lèvres tout de même. Si? J'ai le droit? J'en sais rien. Mes doigts de ma main de libre se posent, presque tremblotant sur sa veste, caressant le pan de celle-ci dans un geste totalement rêveur. Je sais que je n'ai pas le droit de forcer qui que ce soit, et ce n'est pas mes intentions, mais si je peux aider Ariel avec ce mauvais souvenir, je le ferais.

- Si tu veux, je... je peux t'apprendre. J'aimerais bien lui montrer, je crois... non, j'en suis certain. Sinon, c'est pas grave, on restera sur la plage... C'est bien aussi, la plage.

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