Nia M. Huston | Grace Gummer

1. On peut dire que t’es née dans le show business. Ton père est un célèbre producteur, réputé pour son intransigeance et son intelligence pour les bonnes affaires, ta mère une célèbre actrice, pas une superstar hollywoodienne, mais connue quand même. T’es arrivée relativement tard dans leur vie, car s’ils se sont mariés relativement jeunes, ils ont préféré d’abord se consacrer un peu à leur carrière avant de fonder une famille. T’es fille unique, d’ailleurs. T’aurais aimé ça, avoir des frères et soeurs, mais ça ne s’est pas fait. Entre ça et le fait que tes parents bougeaient beaucoup pour leur travail, t’as été relativement seule pendant ta petite enfance, même si ta mère t’emmenait souvent avec elle.

2. T’as pas du tout la même relation avec ta mère et ton père. T’as toujours été très proche de ta mère, pour qui t’as toujours été une priorité. Avec son travail, ce n’était pas toujours simple, mais elle faisait de son mieux. Elle t’as toujours soutenu dans tes choix, et a même récemment déménagé pour se rapprocher de toi et t’aider avec ta fille. Bien sûre, elle n’est pas parfaite, elle a aussi fait des erreurs, mais qui n’en fait pas ? Ton père, en revanche, c’est une autre histoire. Vos personnalités sont totalement opposées, et tu t’es souvent pris la tête avec lui. Il n’était pas souvent présent, et t’as vite compris que ce n’était pas que pour des raisons professionnelles.

3. Ta scolarité, de la maternelle au lycée, à été un enfer. Tes parents t’ont inscrite dans une école privée très réputée, où tu t’es retrouvée entourée d’autre enfants de riches. Sauf que si eux se complaisaient dans leur situation privilégiée, toi, tu te sentais tout sauf à ta place. Tu portais pas les derniers vêtements à la mode, parce que ça t’intéressait pas, tu rentrais de l’école à pieds, pas avec un chauffeur, tu préférais lire ou écouter de la musique que de parader avec un groupe de dindes … Autant dire que t’as pas eu beaucoup d’amis et que t’as été parfois même harcelée par tes camarades parce que tu rentrais pas dans leur moule. Mais toi au moins t’as la satisfaction d’avoir réussi ta vie, ce qui n’est pas le cas de plusieurs d’entre eux.

4. Vers tes dix-huit ans, tes parents ont fini par divorcer. Ca faisait longtemps que tu sentais que ça allait arriver. T’as jamais eu l’impression que tes parents étaient très très proches, et tu savais depuis des années que ton père était volage. T’es même à peu près certaine que tu dois avoir des demi-frères et soeurs quelque pars. Plus les années passaient, et plus tes parents s’éloignaient. Ils ne se parlaient plus que pour s’engueuler. Toi, t’allais mal. Tu voyais que ta mère en souffrait, et que ton père n’en avait pas grand chose à faire. Alors l’annonce du divorce, tu l’as vécu presque comme une libération, comme un soulagement. Ton père n’a pas arrêté ses manigances pour autant, et a tout fait pour ne pas avoir à donner d’argent à ta mère. Il a même préféré te mettre sur ton compte des sommes astronomiques plutôt que de les lui donner à elle. Toi, tu ne l’as pas très bien pris et tu t’es disputé avec lui plus d’une fois.

5. Quand est venu le choix de s’orienter pour les études, t’as hésité longtemps. D’un côté le droit, qui était ce que ton père voulait te voir faire, et la sociologie, qui t’intéressait bien plus. Au final, t’as pas choisi et tu t’es lancée dans un double cursus. Et t’as pas vraiment regretté, les deux domaines étaient très intéressant, même s’il faut bien le dire, le rythme était intense. Mais t’en avais profité pour quitter le Pays de Galles pour t’installer en Ecosse. T’avais besoin de t’éloigner un peu, Et ça t’as fait un bien fou. T’as pu un peu penser à toi, à tes besoins, à tes envies, sans chercher à plaire à ton père, ou à qui que ce soit d’autre. T’as pu être juste toi même, et trouver ta voie.

6. A la fin de tes études, t’as tout plaqué. Ton père voulait que tu devienne une grande avocate, ou quelque chose dans ce style là. Toi, ce monde de faux-cul, ça te tentait pas du tout. En vérité, il n’y avait pas vraiment de job “rangé” qui aurait pu attirer ton attention. Toi, ce que tu voulais, c’était être utile, faire une différence, avoir un impact sur ce monde, et surtout, surtout, ne pas être célèbre. Un de tes potes de fac est parti en voyage humanitaire, il t’as proposé de venir. T’y es allée, et t’as compris que c’était ça, ta vocation. T’as rejoint une ONG, et tu donnes ton temps pour aider les plus démunis à travers le monde. Ca te fait voyager, rencontrer des gens, découvrir des culture, et surtout tu te sens à ta place.

7. T’as vu beaucoup de pays comme ça, et t’as déjà mis les pieds sur plusieurs continents. T’as été en Europe de l’Est, en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient … Partout où ton ONG agit. T’as vu les bidonvilles au Brésil, des pays ravagés par la guerre, la famine, la maladie. T’as eu du mal, parfois, à t’en remettre. Mais t’as jamais regretté ton choix. Même si cette décision à signé la fin de ta relation avec ton père. La dispute qui a éclaté lorsque tu lui a expliqué ton choix a été la dernière. Tu ne lui as plus parlé depuis.

8. Ces voyages, ça permet des rencontres. Les locaux, mais aussi les bénévoles d’autres pays. Et ça t’es arrivé d’avoir une aventure avec l’un ou l’autre d’entre eux. Quand on y pense, c’est l’idéal : la garantie d’une histoire sans attaches, avec au bout la certitude que chacun repartira dans son pays et que vous ne vous verrez plus jamais. Alors t’en profite. Mais il fallait bien, évidemment, qu’un jour quelque chose ne se passe pas comme prévu. Il y a environ deux ans, a ton retour du Tchad, t’as réalisé que t’avais ramené un petit souvenir de ton expédition. Souvenir qui quelques mois plus tard à pris la forme d’une petite fille prénommée Katie. Tu ne l’avais pas prévue, mais tu l’aimes plus que tout au monde. Ta mère t’a rejoint en Ecosse pour t’aider à l’élever. Elle a fêté ses un ans au mois de mai, elle marche, elle commence à parler, et surtout, elle explore. La digne fille de sa mère.

9. En apprenant qu’elle allait devenir grand-mère, ta mère s’est décidé à révéler un secret qui lui pesait sur la conscience depuis très longtemps. Un peu plus de trente ans auparavant, bien consciente des tromperies de son mari, elle s’était laissée séduire par un autre homme. Ca n’avait pas duré très longtemps, juste assez pour que tu sois conçue. T’avais beau ne plus avoir de contact avec ton père depuis des années, apprendre qu’en réalité, tu n’étais pas sa fille, ça a été un sacré choc. T’en a voulu à ta mère de ne pas de l’avoir dit, mais ça n’a pas duré longtemps. T’as jamais pu rester en colère contre elle plus que quelques jours. Elle t’as donné son identité, aussi. Un noble écossais, un certain duc d’Hamilton. Ca fait presque deux ans que t’as cette information, et tu sais toujours pas quoi en faire. Enterrer ça dans un coin de ton esprit ? Essayer de le rencontrer ? T’arrives pas à te décider.

10. En vrac : Tu parles couramment trois langues : anglais, français, espagnol. Au fil de tes voyages, t’as appris quelques rudiments de nombreux autres langages. | Tu sais jouer du piano, et tu chantes ma foi pas trop mal. | Tes deux prénoms signifient respectivement “beauté” et “rebelle”. Plutôt approprié. | Le deuxième prénom de ta fille est Miranda. | T’es définitivement Poufsouffle. | T’as encore ta peluche de quand t’étais enfant, une loutre prénommée Liz.