Candice était occupée à son atelier, réfléchissant à de nouvelles compositions sur le thème de l'hiver et de Noël. Elle se remettait enfin de son petit état grippal, aidé par le manque de clients en cette période de l'année, et elle en profitait pour se reposer dans le calme de l'arrière-boutique. S'occuper des fleurs et les arranger avait quelque chose d'étrangement réconfortant, et elle aimait prendre le temps de le faire. Elle en sortirait certainement apaisée. Si la sonnette de la porte d'entrée arrêtait de sonner, bien sûr.
Elle retourna dans le magasin, souriant en voyant Mr Allaway, le vieux propriétaire de la boutique voisine - une mercerie de brics et de brocs, qu'elle aimait bien visiter avec Rosalie, puisqu'elles trouvaient toujours un joli ruban pour leurs coiffures ou un joli petit objet pour décorer l'appartement. Le vieil homme l'invita au dîner de Noël des commerçants de la rue, et Candice nota soigneusement la date dans son agenda. Elle aimait ces petits moments où ils se retrouvaient tous et apprenaient un peu à se connaître. Même si avec Rose, elle pouvait rarement rester longtemps.
Ils discutèrent encore quelques minutes, avant qu'il ne prenne congé, prétextant qu'il n'avait pas fini sa tournée de la rue. Elle le laissa repartir en souriant, et allait retourner dans l'arrière-boutique, quand une silhouette connue passa sous ses yeux. Un homme plutôt jeune, et qui venait régulièrement acheter des fleurs dans sa boutique. De beaux bouquets, aux prix parfois assez élevés, et quand il était accompagné, ce n'était jamais par la même femme.
Deux éléments qui l'avait poussée à retenir son visage, même si elle n'avait jamais réussi à lui parler - ces derniers temps, il n'était pas venu seul, et elle n'osait pas poser ses questions devant les femmes qui l'accompagnaient. Elle ne savait pas trop à quoi il jouait, et elle en était un peu inquiète. Elle le laissa entrer dans la boutique, avant de le rejoindre doucement, alors qu'il regardait les bouquets déjà prêts.
« Bonjour » le salua-t-elle avec enthousiasme. « Que puis-je pour vous ? »
Commencer par une discussion professionnelle, avant d'essayer d'avoir des informations plus personnelles. Elle tenait à garder un bon contact avec lui, surtout qu'il était un client très fidèle, ce qui était plutôt intéressant pour elle !
Depuis quelques temps tu commençais à te dire qu'il allait falloir que tu songes à changer de fleuriste ou du moins à alterner entre plusieurs boutiques comme tu le faisais déjà avec les restaurants. Ton petit business se portait bien, de mieux en mieux même à mesure que la culture du like comme on l'appelait se développait et poussait les gens à vouloir refléter une vie parfaite sur les réseaux sociaux -ou pire encore parfois même dans leur vie réelle- mais tu en étais arrivé à te présenter plusieurs fois dans la même semaine jamais accompagné par la même femme ou le même homme et tu sentais bien que tu attirais l'attention sur toi plus que de raison. Pourtant ce jour là, alors qu'un rendez-vous un peu particulier venait de se booker au dernier moment du midi pour le soir-même, tu n'avais pas vraiment pu faire autrement que te précipiter au même endroit que d'habitude, glissant sur ton éternelle planche de skate, un peu anxieux tu devais bien l'admettre puisque, de toute ta carrière, tu n'avais jamais eu à relever un tel challenge.
Tu avais poussé la porte de la boutique avec ta dégaine d'éternel adolescent, les cheveux en bataille, le jean troué et tu t'étais dirigé vers les bouquets déjà prêts, les observant avec une moue peu convaincue mais surtout complètement perdue qui n'avait pas dû échapper à la gérante puisqu'elle vint rapidement à ta rescousse. « Bonjour »
Tu hésitas un instant sur ce que tu allais lui dire, il était clair que tu n'étais pas capable de te débrouiller seul, répondre par la négative était donc complètement hors de question mais répondre par la positive était un terrain glissant, tu aurais probablement pu mentir, dire que c'était pour un ami, un proche, que tu faisais simplement une commission ce qui aurait probablement été bien plus normal au vu de ton jeune âge et surtout du nombre de personnes qu'elle avait déjà vu défiler avec toi mais mentir n'était pas dans ta nature, tu ne mentais absolument jamais même lorsque tu aurais dû le faire, c'est ainsi que tu t'entendis répondre de but en blanc :
« On offre quel genre de bouquet pour une demande en mariage s'il vous plaît ? »
Une demande en mariage. Tu ne réalisais pas que tu avais vraiment accepté de faire ça, c'était complètement fou et le chèque à plusieurs zéro que ta cliente te proposait n'effaçait pas ça. D'ici quelques heures à peine, tu devrais être bien habillé, bien coiffé, avoir un bouquet, une bague, une place dans un restaurant luxueux, tu devrais attendre le dessert et te mettre à genoux devant une parfaite inconnue sous les yeux de toute une salle. Tu n'étais pas bien sûr de ce que penserait ta réelle petite amie si elle savait ce que tu venais d'accepter, c'était bien plus qu'une petite photo sur instagram, un concert ou un repas.
Candice regardait son client en souriant, son habituel masque de politesse sur le visage. Elle avait certes envie d'en savoir plus sur lui, mais elle voulait surtout qu'il reste fidèle à sa boutique. Et pour cela, elle devait réussir à lui faire le bouquet qu'il voulait, quelle qu'en soit l'occasion.
Elle s'approcha donc de lui pour proposer son aide en voyant qu'il n'était pas spécialement emballé par les bouquets - assez classiques - qu'elle exposait en ce moment. Elle savait qu'il préférait les choses un peu plus extravagantes, et elle attendait maintenant de savoir ce qu'il voulait pour se mettre au travail.
Elle commençait déjà à regarder ses fleurs, les préselectionnant selon ce qui lui avait déjà été demandé, quand elle se retourna vers son client, bouche bée. Elle s'attendait à des tas de demandes, mais clairement pas à celle-ci. Elle l'avait vu avec tellement de personnes différentes - hommes ou femmes - ces dernières semaines qu'une demande en mariage lui paraissait un peu prématurée.
« Vraiment ? » demanda-t-elle, surprise, avant de se reprendre. « Classiquement, je vous proposerai un joli bouquet de roses rouges, avec quelques feuilles de lierre pour décorer. Peut-être même quelques brins de verveine pour l'odeur. »
Professionnelle mais curieuse, se répétait-elle, cherchant à le conseiller au mieux malgré tout. Elle faisait payer les gens pour ça, après tout, et n'avait pas du tout envie de faillir à sa tâche ou d'entacher sa réputation de fleuriste dans le voisinage.
« Pour quelque chose de plus original... Peut-être vous tourner plus vers des fleurs blanches. Des matricaires ou des alstrœmères. Ds fleurettes ou de l'eucalyptus pour égayer un peu. »
Elle lui montrait les différentes feuillages pendant qu'elle parlait, pour qu'il puisse se faire une idée - elle savait que pour le commun du mortel, à part quelques fleurs comme les roses, le reste n'était que des noms étranges ne correspondant à rien. Elle passait beaucoup de temps à essayer de savoir de quelles "clochettes blanches" parlaient certains de ses clients.
« Je peux vous poser une question un peu... Trop intime ? » demanda-t-elle. « Vous avez le droit de dire non ! »
Elle ne voulait pas qu'il se sente gêné mais ne tenait plus... Pour quelle raison avait-il décidé de demander quelqu'un en mariage ? Avec toutes les aventures qu'il semblait avoir...
En voyant la réaction de la fleuriste aux mots « demande en mariage », tu ne pus empêcher un sourire amusé de se dessiner sur tes lèvres. Tu la connaissais plutôt imperturbable pourtant, elle n'avait même jamais rien laissé paraître alors que tu paradais presque chaque jour avec une personne différente au bras mais visiblement le mariage était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase de son impassibilité. Toutefois en voyant qu'elle faisait de son mieux pour se reprendre, tu ne fis aucun commentaire continuant de regarder les fleurs qu'elle te présentait comme si de rien n'était, secrètement soulagé par ailleurs qu'elle illustre ses propos en te montrant directement de quoi elle parlait, tes connaissances en la matière avoisinant le zéro absolu, tu n'aurais pas été capable de les reconnaître les une des autres, à vrai dire tu n'étais même pas bien sûr de savoir comment prononcer tous ces mots compliqués.
« Hm. »
Tu hésitais, mordillant nerveusement l'ongle de ton pouce en réfléchissant, une bien vilaine manie, de son vivant ta mère passait son temps à te taper la main pour que tu cesses de le faire, sans grand succès.
« Les roses rouges avec un peu de lierre ce sera très bien. Je crois que c'est une personne qui aime les choses classiques, un peu raffinées»
En tout cas si tu te fiais à ce qu'elle avait demandé concernant le reste, le restaurant gastronomique français, toi en costume élégant d'une grande marque italienne, la bague en or blanc acheté chez un célèbre joaillier, elle aimait ce qui était raffiné, classique et cliché surtout. Très cliché.
Il te fallut quelques secondes de plus pour réaliser que tu avais encore une fois parlé bien trop vite, à tout juste vingt ans tu ne t'y connaissais que très peu quand on en venait aux choses de la vie mais tu étais à peu près persuadé que pour un couple normal lorsque la décision était prise de se marier, on ne « croyait » pas que sa partenaire aimait telle ou telle chose, on en était sûr, alors lorsque la jeune femme se tourna à nouveau vers toi pour te demander si elle pouvait te poser une question un peu trop intime, tu ne pus que deviner de quoi il allait être question. Tu ne pouvais pas lui en vouloir une seule seconde d'être si curieuse, ni même te permettre de lui refuser la vérité au risque qu'elle ne commence à se poser des questions inquiétantes sur ton activité puisque tu t'étais mis tout seul dans cette situation par ton extrême imprudence, innocence ou stupidité, que les gens appellent ça comme ils le désirent.
Te passant une main dans les cheveux, un peu gêné, un petit sourire déconfit sur le visage, tu levas les yeux vers les siens
« Vous vous demandez qui je vais demander en mariage parmi toutes les personnes avec qui vous m'avez vu ces dernières semaines ? Et pourquoi prendre une telle décision ? »
Enzo fit son choix parmi les propositions que Candice lui avait faites. Il avait pris son temps, mais il finit par opter pour un choix très classique, et elle s'empressa d'attraper les différentes fleurs en question, avant de faire quelques pas. Elle posa le tout sur son comptoir et commença à les arranger en un joli bouquet, harmonisant les différentes plantes entre elles.
Elle ne put s'empêcher de penser qu'Enzo n'avait pas l'air de bien connaître la femme qu'il était sensé demander en mariage. Même si la plupart des hommes qui venaient acheter un bouquet étaient assez peu spécialistes en fleurs, ils avaient quand même un avis très arrêté - et un brin classique, même si parfois, elle essayait de les amener vers autre chose. Enzo, lui, semblait vouloir bien faire, sans bien connaître la femme. Enfin, il était seulement question de fleurs... Rien de vital ou de grave.
Alors qu'elle manipulait les roses pour les mettre en place, elle osa lui demander si elle pouvait poser une question intime. Enzo sembla mal à l'aise, mais il comprit assez rapidement où elle voulait en venir. Les joues rouges, elle hocha la tête, le regardant avec curiosité.
« C'est assez curieux de vous voir venir avec tant de personnes différentes » avoua-t-elle doucement.
Il n'était certainement pas le seul de ses clients à avoir plusieurs partenaires - elle avait repérer plusieurs infidèles et avait des soupçons sur des personnes polyamoureuses, même si le sujet était assez tabou. Edimbourg n'était pas réputée pour son modernisme à ce niveau-là.
Par contre, Enzo avait énormément de partenaires, et venait avec beaucoup d'entre eux, ce qui était plutôt étrange aux yeux de Candice. C'était rare que ses clients viennent à plusieurs...
« Mais oui, vous me semblez bien jeune pour le mariage » ajouta-t-elle avec un petit sourire contrit. « Pas que je juge ! Ça doit être merveilleux de savoir si tôt qu'on est avec la bonne personne. »
A l'âge d'Enzo, Candice était strip-teaseuse et était presque sûre de finir seule. Qui voudrait d'une femme s'effeuillant devant tous les hommes de la ville ? Et encore, elle s'était toujours refusé à prendre part à la partie prostitution du club dans lequel elle travaillait, malgré les promesses de meilleurs salaires... Alors qu'un jeune homme sache déjà avec qui il allait passer une grande partie de sa vie, ça la rendait un poil jalouse.
Tu avais vu juste, pas que ce soit très compliqué à faire au vu de tes nombreuses imprudences, la jeune femme se posait effectivement des questions sur ta situation et tu ne pouvais pas la blâmer. Si elle avait déjà dû voir des personnes ayant plusieurs partenaires dans l'exercice de son métier, infidèles ou tout simplement polyamoureux, voir quelqu'un comme toi qui venait parfois avec plusieurs personnes différentes dans la même journée devait être quelque chose d'un peu plus étonnant et malgré tout elle s'efforçait de rester professionnelle, de ne pas dépasser les limites qu'elle semblait s'être fixées, admettant que même si elle se posait des questions, même si tu semblais jeune pour te marier -impression que ta tête d'éternel adolescent devait renforcer- elle ne jugeait en rien, que ce devait être merveilleux de savoir si tôt qu'on avait déjà rencontré la bonne personne, celle avec qui on se voyait passer le restant de ses jours, vieillir puis mourir, pour le meilleur et pour le pire. Malgré toi un petit sourire amusé se dessina sur tes lèvres avant que tu ne te mettes à rire plus franchement, si tu étais effectivement sûr d'être avec la bonne personne, aussi sûr qu'on puisse l'être au bout de quelques mois à peine, aussi sûr qu'on puisse l'être à vingt ans, tu étais à des années lumières de penser au mariage, la simple image mentale de toi en costume et Maggie en robe de mariée te paraissait absurde, décalée, ce genre de choses appartenaient à un futur lointain, si lointain qu'il te semblait même être une autre vie à laquelle tu n'avais même jamais vraiment pensé.
« Peut-être mais c'est pas elle que je dois demander en mariage »
Je dois.
Si tu avais pu te gifler tu l'aurais fait, tu étais définitivement incapable d'adopter un langage qui ne soulevait pas à chaque fois de nouvelles interrogations chez la pauvre fleuriste qui à défaut de comprendre devait déjà s'imaginer les pires scénario, parce qu'on ne doit pas demander quelqu'un en mariage dans une relation normale et saine, encore moins une personne avec qui on ne partage pas de relation justement. Tu n'imaginais que trop bien ce qui devait lui passer par la tête, peut-être imaginait-elle que tu étais un jeune homme issu d'une famille très traditionnelle où les mariages d'intérêt étaient encore une réalité, peut-être justifiait-elle alors ta tendance à aller de bras en bras comme une rébellion menée contre le milieu qui t'avait vu naître et chaque seconde que tu passais à te taire était une nouvelle possibilité qui voyait le jour alors rapidement tu te fis violence pour prendre la parole et rétablir la vérité, une vérité que tu savais tout autant délicate même si tu n'avais jamais réellement compris pourquoi.
« Ça fait partie de mon métier, certains disent que je suis escort mais j'aime pas ce mot, pour moi je rends service aux gens c'est tout »
Parfois comme la jeune fille de ce soir ils voulaient simplement vivre une expérience, quelque chose qui serait à la hauteur de leurs rêves, d'autres fois ils voulaient se protéger et dans de rares cas leurs motifs étaient moins avouables mais tu ne t'en préoccupais jamais vraiment, tant qu'ils avaient l'argent.
Candice avait l'impression d'avoir basculé dans un univers parallèle. Seule explication possible au fait qu'elle ne comprenait rien de ce que lui disait son jeune client. Ses phrases n'avaient ni queue, ni tête, comme s'il ne savait pas lui-même ce qu'il devait dire.
Elle fronça le nez quand il lui dit devoir se marier. Elle n'avait jamais été une romantique éperdue - difficile de l'être quand on se déshabillait chaque soir devant des hommes différents, se battant pour glisser des billets dans ses sous-vêtements. Mais le mariage impliquait, à son sens, de l'amour et une envie profonde de la part des deux partenaires.
« Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée » murmura-t-elle entre ses dents.
Elle n'était pas sûre qu'il l'ait entendu, mais elle n'avait pu s'empêcher de le dire. Elle savait, pourtant, que ce n'était pas son rôle. Elle était là pour vendre des fleurs, pas pour se poser comme conseillère conjugale - vu ses déboires amoureux, elle était plus que mal placée dans ce rôle-là.
Le jeune homme finit par reprendre la parole, avouant qu'il était en fait escort. Elle sentit un grand soulagement en entendant ça. Ce qui était sans doute étrange, et pas une réaction habituelle. Mais qu'il soit plutôt dans ce genre de commerce, qu'à draguer et briser des cœurs, ça lui allait plutôt bien, finalement.
« C'est une curieuse façon de rendre service, mais ça a l'air de bien fonctionner pour vous » répondit-elle.
Elle se serait bien montrée curieuse envers ce métier inhabituel. Mais elle avait aussi le sentiment d'avoir déjà outrepassé les limites qu'elle devait garder avec ses clients. Elle n'avait pas à s'imposer dans sa vie privée...
« Je juge pas, promis » lui dit-elle ensuite, pour qu'il ne soit pas honteux ou elle ne savait quoi. « J'étais strip-teaseuse avant, alors je comprends ce choix. »
Elle lui sourit gentiment. Il lui avait confié un gros secret - ce n'était pas le genre de métier pour lequel on se vantait en général -, et elle se serait sentie mal si elle ne lui avait pas confié quelque chose à son tour. Juste par égalité, en quelque sorte.
« En tout cas, je comprends un peu mieux pourquoi vous venez si souvent ici » glissa-t-elle en souriant.
Au moins, Candice ne contribuait pas à briser le cœur de quelqu'un. Ça n'aurait pas été de sa faute, mais elle n'était pas très à l'aise avec l'idée. S'i se faisait embaucher en tant qu'escort, les gens devaient savoir qu'ils payaient pour un peu de rêve, sans que ça n'aille plus loin. Même si elle savait que dans ce genre de métiers, il y en avait toujours pour oublier la superficialité des relations...
« Du coup, j'imagine que le mariage est une mise en scène ? » reprit-elle, se concentrant sur le bouquet qu'elle venait de finir. « Vous pensez que la personne aimera ? »
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Sujet: Countin' flowers on the wall | Ft. Enzo Morales 
Candice était occupée à son atelier, réfléchissant à de nouvelles compositions sur le thème de l'hiver et de Noël. Elle se remettait enfin de son petit état grippal, aidé par le manque de clients en cette période de l'année, et elle en profitait pour se reposer dans le calme de l'arrière-boutique. S'occuper des fleurs et les arranger avait quelque chose d'étrangement réconfortant, et elle aimait prendre le temps de le faire. Elle en sortirait certainement apaisée. Si la sonnette de la porte d'entrée arrêtait de sonner, bien sûr.
