Opération renseignement !

Les saisons passent et mon ancrage en ville avec elles défilait au rythme du temps qui effritait mon empire animalier. Ça faisait plusieurs années déjà que j’étais arrivé en ville, que j’avais monté mon association, mon commerce nocturne et que chaque année j’agrandissais peu à peu le nombre de mes enclos.

Aujourd’hui j’étais fier de ce à quoi ressemblait mon univers, j’avais trouvé une charmante voisine, la belle Lilas qui venait me rendre visite régulièrement enfin, je crois qu’elle venait voir les animaux, mais j’étais plus content qu’eux de la voir. Et puis ma sœur qui m’avait fait la surprise de revenir près de moi … j’avais tout pour être heureux, non ?

Pourtant chaque année il fallait que je me batte un peu plus, pour les animaux, pour que mes nouveaux pensionnaires puissent profiter d’un hébergement adéquate. Je prenais goût à défendre la place de tous, et même si au début j’avais du mal à trouver ma place au milieux de ces compétitions nocturnes, les paris sur les animaux m’amusaient aujourd’hui.

Je restais persuadé que c’était la meilleure solution, même s’il fallait que je continue de demander des mécènes pour garder la crédibilité des lieux. La vérité c’est que j’avais de moins en moins de partenaires pour m’aider, et que mes installations continuaient leurs expansions. Un jour quelqu’un viendrait mettre le nez dans mes affaires, et ce jour-là je sais que je perdrai absolument tout.

Décidé à trouver quelqu’un qui se laisserait attendrir par la cause, je me mis en route pour le seul endroit où les langues se délies, le bar. Je n’avais pas vraiment l’habitude de sortir, encore moins dans un bar, j’avais ce qu’il me fallait pour me dévergonder sur place chaque soir, mais aujourd’hui c’était différent.

J’avais enfilé une tenue décontractée, et en même temps habillée, un jean et une chemise de ville, une petite veste de saison et je fermais le centre derrière moi pour laisser Santana veiller sur ses compagnons. Quand j’arrivais dans ce bar, un des seuls de la ville dont j’avais noté la proximité, je m’asseyais sur un tabouret pour prendre place directement au comptoir en commandant comme si j’étais chez moi.

- Une téquila !

Accoudé, je perdais mon regard sur cette jolie brune qui faisait le service. Elle semblait à elle seule plus raffinée que l’ensemble de l’endroit, c’était à la fois étrange et agréable. Elle pourrait certainement m’être utile dans mes cherches, et je lui renvoyais un sourire en comprenant la frustration dans ses yeux.

- Bonjour, je suis désolé, j’aurais dû commencé par là. Une téquila, s’il vous plait.