On the right side of the moon ❦ Jalya

Depuis ma visite chez Maelya, je n'étais pas descendu de mon petit nuage. Le fait que nos sentiments soient plus clairs et notre relation plus officielle faisait de moi l'homme le plus heureux du monde et rien n'avait pu me faire revenir sur terre. Même les rendez-vous difficiles, la paperasse, les multiples questions d'Ellie... Rien à faire, j'étais aux anges et ne pensais qu'à ma douce, impatient de la retrouver. Nous avions d'ailleurs eu deux petits rendez-vous avant celui de ce soir. Deux bulles de paradis trop brèves à mon goût mais qui promettaient de belle chose pour cette soirée.

Et dire que j'avais passé des années à maudire la Saint Valentin ! Voilà que j'étais au fourneau, attendant nerveusement son arrivée. Ma petite table était joliment dressée : bouquet de fleur, nappe blanche, bougie. Mon costard prêt à être enfilé alors que je peaufiné mon plat en caleçon / t-shirt pour éviter le désastre. J'avais nettoyé l'appartement de fonte en comble, changé les draps, remplacé le plaid sur le canapé et j'aurais même rangé Hector et Fluffy si ça avait été possible. Le petit chien semblait d'ailleurs sentir mon état de nerf, tournant dans l'appartement tout excité.

Depuis quand étais-je nerveux à ce point pour un rencard ? Depuis quand une femme pouvait me mettre dans cet état ? Je n'avais jamais connu ça, ce trac inexplicable, cette passion du détail. Tout devait être parfait pour lui arriver à la cheville, je ne voulais pas la décevoir... Elle ne pourrait pas me décevoir, c'était une certitude qui ne nécessitait pas de procès. Une femme aussi belle, aussi gentille, aussi intelligente ! J'étais vraiment le plus chanceux des hommes et aussi le plus nerveux finalement. Vérifier, re-vérifier encore. Les nerfs m'avaient presque fait oublier de m'habiller une fois le repas terminé. J'aurais eu l'air malin à lui ouvrir en calbut !

« Ne me regarde pas comme ça toi ! »

Lançais-je à Hector qui me regardait de haut, installé sur le dossier du canapé. Il m'avait rarement vu en costard et semblait me juger. Ce chat était fourbe... Fourbe mais gentil et extrêmement intelligent. J'attachais le dernier bouton quand on sonna à la porte. Même s'il était au dessus du cabinet médical, mon appartement avait une entrée indépendante que j'empruntais en fait rarement. Il y avait aussi un garage transformé en salle de musculation puisque je n'avais plus de voiture, la camionnette du cabinet restant dehors, facile d'accès. Ce n'était pas très grand ici, un salon- salle à mangé assez spacieux donnant sur une cuisine ouverte, des WC, une salle de bain et une seule chambre. Largement suffisant pour moi tout seul bien qu'assez spartiate niveau décoration. Peut-être pas l'endroit le plus romantique du monde mais, au moins, nous serions tranquilles et à l'abri des regards.

« C'est ouvert ! » Lançais-je dans l'interphone après avoir débloqué la porte. Un dernier passage devant le seul miroir de l'appartement pour vérifier ma coupe de cheveux et j'allais ouvrir la porte, le cœur serré de joie et de stress. Un beau bordel intérieur en somme, mais le sourire. « Bonsoir. » Soufflais-je une fois le choc de sa splendeur passé. « Tu es ravissante. » Ajoutais-je comme pour me justifier avant d'oser l'embrasser tendrement. « Entres, je t'en prie. » Je l'invitais d'un signe de la main à prendre place sur le canapé. « Tu veux boire quelque chose ? J'ai mis du champagne au frais si ça te tente. Ou alors on le garde pour le dessert ? Sinon j'ai du jus d'abricot comme tu l'aimes ou de l'eau pétillante. »

Proposais-je, peut-être un peu trop vite. Si je continuais comme ça elle allait voir que j'étais nerveux et ce n'était pas le but. Respire mon grand respire, ne va pas nous taper une crise de panique maintenant. Mae avait eu de la chance jusqu'à maintenant, nous avions fait attention remarque... Je voulais que ça dure, ne souhaitant vraiment pas lui imposer ce spectacle. Heureusement pour moi, Fluffy m'avait remplacé sur le devant de la scène, gigotant comme un fou devant elle pour quémander des caresses. Pour sa part, Hector avait migré en haut du meuble télé, observatoire idéal pour l'espion aux pattes de velours qu'il était.

« Fluffy, il me semble que c'était clair pourtant ! » Soupirais-je en direction de l'animal qui s'arrêta net même si j'avais à peine fait ma voix plus grave. « Excuse-le, il n'a pas l'habitude de voir du monde ici... »

Avouais-je. Il passait pourtant ses journées en bas comme Hector d'ailleurs. C'étaient les mascottes du cabinet et ils aimaient leur notoriété. Ici, en revanche, c'était leur havre de paix tout comme c'était le mien. La zone où peu de personnes s'aventuraient. La seule à franchir souvent la porte était Ellie et la dernière inconnue à avoir osé était Aria qui avait eu de la chance de ne pas les croiser car nous étions rentrés tard et qu'ils étaient en bas. Avec la trappe, ils pouvaient allé et venir à leur guise... Quoi qu'il en soit, je tendais son verre à Mae avant de m'assoir à ses côtés, toujours ce sourire béat sur les lèvres. Elle était vraiment à couper le souffle et j'étais réellement heureux...

« Et bien... À notre première Saint Valentin ? »

Osais-je avec une légère hésitation. J'en voulais des tonnes d'autres et plus encore. Mais serais-je à la hauteur ? En tous cas, l'appartement sentait bon la bonne nourriture et la bougie. J'avais préparé son plat préféré et un superbe gâteau. C'était l'avantage d'avoir grandit avec des femmes et d'avoir rapidement eu à se gérer tout seul... J'étais presque l'homme idéal sur le papier. Si on oubli le côté psy bien sûr. Et quelques autres détails en fait. Mais elle le savait. Elle connaissait le plus gros de mes défauts qui ne l'avaient pas empêché d'être là. J'avais vraiment de la chance. C'était trop beau pour être vrai.

La Saint-Valentin. Une fête que Maelya n'avait pas fêté depuis deux ans maintenant, et qu'honnêtement jusqu'à il y a quelques mois, elle ne pensait plus vraiment fêter. Mais tout avait changé avec l'entrée de Jamie dans sa vie, et ce n'est pas la brune qui allait s'en plaindre. Le brun, malgré son passé et son histoire compliquée, était une vraie bulle d'air frais pour la jeune femme. Une bulle qu'elle respirait avec grand plaisir à chaque qu'il se voyait, et qu'elle attendait toujours de voir avec impatience, appréciant chacun de leurs échanges par SMS ou autre moyen de conversation. Des petits moments qu'elle gardait pour elle et qu'elle savourait toujours avec bonheur, même si elle soupçonnait sa mère de se douter de quelque chose vu les quelques questions qu'elle lui avait récemment posé. Mais grâce à ses cours de théâtre et sa carrière d'actrice, Mae avait réussi à les éluder de la meilleure des manières. Alors jusqu'ici tout allait bien.

Depuis qu'ils avaient éclairci les choses entre eux, Jamie et Maelya s'étaient revu à deux reprises de manière discrète avant de se planifier une soirée à deux, rien qu'à deux en amoureux pour la Saint Valentin. Et sans hésiter une seconde, la brune avait dit oui, un énorme sourire sur les lèvres.
C'est ainsi qu'en ce soir du 14 février, elle était en train de se préparait dans sa chambre, tandis qu'Aelys jouait dans sa chambre, déjà en pyjama, prête à être couchée. Elle attendait juste sa babysitter, sa grand-mère étant repartie chez elle, pour passer quelques minutes en sa compagnie. Et tandis qu'elle s'occupait dans sa chambre, Mae dans sa chambre à elle était debout en sous-vêtement devant son énorme penderie, cherchant quelle robe choisir pour ce repas si particulier à ses yeux. Elle voulait quelque chose de simple, quelque chose qui ne soit pas trop clinquant, si bien qu'elle mit d'office de côté toutes ses robes de gala qu'elle avait dans son placard. Une infime partie de celle qu'elle pouvait avoir, toutes les autres étant restées à Los Angeles. Elle écarta aussi la plupart de ses robes noires, les trouvant trop ternes pour cette petite soirée, et elle ne voulait pas paraître terne ou même triste, car elle ne l'était pas, pas avec Jamie. Finalement, après plusieurs minutes à parcourir les robes, à en sortir plusieurs, elle jeta son dévolu sur une simple robe rouge, avec des petites manches, cintrée au niveau de la taille et à la jupe évasée qui lui arrivait juste au-dessus des genoux. Une robe simple et jolie comme elle aimait. Et elle y ajouta une paire de talons et une veste cintrée, toutes deux de couleur noire, ainsi que quelques bijoux et un petit sac à main. Rien de bien extravagant tout en étant élégant et jolie.

Une fois prête, Mae lâcha ses cheveux avant de passer embrasser Aelys dans sa chambre et de descendre attendre la babysitter, tout en préparant son sac à main. Elle en profita pour donner à manger à Ferg qui attendait sagement. Et c'est une fois tout cela achevé que sa babysitter habituelle arriva, permettant à la McGregor de lui donner le relais et de partir pour rejoindre Jamie chez lui, où elle arriva une dizaine de minute plus tard, se garant en bas de son domicile.
Au moment de sonner à l'interphone, la brune sentit son coeur battre la chamade, tandis que sa main trembla durant quelques secondes, jusqu'à ce qu'elle entende la voix réconfortante de Jamie lui dire que c'était ouvert. Un sourire niais et amoureux naquit alors doucement sur ses lèvres avant qu'elle ne rejoigne vite la porte de l'appartement du brun qui s'ouvrait sur l'homme qui faisait battre son coeur, tandis qu'elle retirait son manteau pour laisser apparaître sa robe et sa veste noire. Quant à Jamie, il portait un costard des plus élégant, ce qui fit sourire un peu plus Mae.

- Bonsoir toi ! Tu es pas mal non plus !

Lâcha-t-elle à son tour, tout en rougissant du compliment de Jamie. Puis elle pénétra doucement le jeune homme dans son appartement, non sans observer celui-ci du regard avec curiosité, elle qui n'y avait jamais mis les pieds. Un appartement tout simple, et spartiate. A l'image du O'Connell qu'elle suivait jusqu'au canapé. Et alors qu'elle s'asseyait sur celui-ci, elle ne put s'empêcher de lâcher un doux rire en entendant qu'il avait du jus d'abricot dans son frigo. Pour elle. Car c'était pour elle qui l'avait acheté, et cela la touchait grandement.

- Tu as vraiment du jus d'abricot ?

Demanda-t-elle idiotement, un regard pétillant et empli d'amour posé que le jeune homme.

- Je vais donc en prendre un verre.

Ajouta-t-elle face à la confirmation de Jamie. S'il n'était pas debout et elle assise sur le canapé, elle l'aurait certainement embrassé dans la folie de l'instant tant elle était touchée par ce petit geste. Et tandis qu'il s'occupait de remplir leurs verres dans la cuisine adjacente, Maelya put faire connaissance avec le chien de la maison, qui vint quémander des caresses, tout en la reniflant, sentant certainement l'odeur de Ferg sur la nouvelle venue.

- Ne t'en fais pas, il est mignon. Et il doit sentir l'odeur de Ferg sur moi.

Dit-elle quand Jamie revint, grondant en douceur le petit chien qui s'était arrêté et était parti un peu plus loin se coucher, observant du regard les deux jeunes gens, tout comme le chat au niveau du meuble télé, que Mae avait très vite repéré. Elle lui jeta d'ailleurs un rapide coup d'oeil tout en se saisissant de son verre que l'homme qui lui faisait battre son coeur lui tendait. D'un grand sourire, elle le remercia, tout en le regardant s'installer à ses côtés sur le divan.

- A cette première Saint Valentin avec toi, Jamie.

Murmura-t-elle doucement tout en laissant son verre trinquer contre celui du brun. Puis, elle en but une petite gorgée avant de laisser son regard vagabonder sur la pièce à nouveau pour s'attarder sur la table dressée de la manière des plus romantique. Adorable et touchant. Faisant même battre un peu plus le coeur de la brune. Elle ne sait pas à quoi elle s'attendait exactement en s'imaginant cette soirée, mais pas à ça. Ou alors elle en était juste incapable. En tout cas, tout ce qu'elle pouvait voir lui plaisait, et la confortait dans l'idée de son choix pour Jamie. Sans compter son petit coeur qui chavirait à chacun de ses sourires, à ses grands yeux magnifiques et à ses bras si musclés et réconfortant.

- Tu as mis les petits plats dans les grands à ce que je vois. Je dois avouer que j'adore, Jamie.

Finit-elle par dire au bout de quelques secondes, un grand sourire sur les lèvres, alors que son regard vint se noyer dans les yeux du vétérinaire.

- Je suis plus qu'heureuse d'être ici avec toi, ce soir.

J'avais l'impression que la température dans mon petit appartement était montée de quelques degrés quand Mae fut installée sur le canapé. J'avais accroché sa veste sur le porte manteau en passant, m'empressant ensuite de lui proposer de quoi boire dans l'espoir que mon état de stress étrange ne se voit pas trop. Je ne m'étais jamais senti ainsi face à une femme. Jamais sans avoir fait une crise en tous cas. Là, c'était un peu la même sensation de faiblesse, la même inquiétude d'être jugé. C'était idiot pourtant, je savait à présent qu'elle ne me jugeait pas, qu'il y avait vraiment quelque chose entre nous mais... C'était plus fort que moi, j'étais hors de ma zone de confort et ce qui était aussi agréable que déstabilisant puisque c'était elle. Elle et son pouvoir de me faire me sentir bien et nerveux à la fois. Une place et un sentiment que je n'aurais jamais échangé pour rien au monde.

« Je fais de mon mieux. »

Avais-je souris à son compliment, heureux d'avoir un semblant de barbe pour cacher le rouge que je sentais monter à mes joues. Un adolescent idiot face à la plus jolie fille de l'école... Et encore, je n'avais jamais été comme ça à l'époque ! Et pourtant j'en avait eu des jolies filles... Seulement c'était plus simple quand ce n'était que pour une nuit, quand il n'y avait pas de risque d'attachement ou de déception. Là, c'était très différent, je tenais déjà à Mae et il ne s'était encore rien passé de dénudé entre nous. Petit détail qui ajoutait sans doute à mon état de nerf d'ailleurs. Pas juste l'envie, la peur de mal faire aussi... Moi, avoir peur de ne pas être doué au lit, c'était bien une nouveauté... Même si je manquais un peu de pratique malgré mes récents entrainements, ça restait une grande première ! Et c'était toujours la même chose : aussi enthousiasmant qu'inquiétant. Doux supplice.

« Bien sûr ! Tu m'as converti. »

Souriais-je alors qu'elle semblait surprise que j'ai pensé à son jus. Je n'étais pas un grand amateur de boissons sucrées en général, me contentant d'eau voire de boissons protéinés mais il faut bien avouer que son jus n'était pas mauvais et pas trop sucré. Je n'en avais acheté que pour elle en fait, pour lui faire plaisir et ce même si je prenais un verre bien volontiers pour l'accompagner. Ce que je fis, me rendant sur le champ dans la cuisine pour nous servir deux verres avant de la rejoindre sur le canapé. À mon retour, Fluffy avait déjà fait les présentations mais il obéit bien vite sans que j'ai à hausser le ton de trop. Une brave bête lui aussi même s'il était un peu collant.

« Aussi oui. Mais il est vite insupportable quand il trouve de bonnes gratouilles. »

L'avertis-je, toujours avec le sourire. Hector, lui, gardait ses distances, toujours observateur. Je le soupçonnais même d'envoyer Fluffy au casse pipe, préférant voir comment les gens réagissait avec lui avant de s'avancer à son tour. Un vrai fourbe, vraiment. Il avait dû estimer que l'essai n'était pas assez probant puisqu'il restait sur son meuble, analysant la situation avant de descendre à hauteur d'homme. Un fourbe acrobate. Mais il n'avait plus vraiment d'important à cet instant précis, alors que nos verres se touchaient et que mes yeux se perdaient dans les siens. Notre première Saint Valentin... Qui eu cru que je pourrais célébrer une sottise pareille ! Et le pire et que j'en étais plus que comblé.

« En toute franchise, je suis novice dans le domaine alors je n'ai pas lésiné sur les moyens pour ne pas te décevoir. Ce n'est pas une fête que j'ai l'habitude de célébrer. » Avouais-je sans honte ni regret. J'avais parfois eu des "compagnes" à cette période mais jamais d'assez sérieuse pour réellement vouloir marquer le coup. Puis j'avais passé les dernières années en célibataire endurci ce qui n'aidait pas à corriger le tir... « Et moi je suis heureux de changer mes habitudes avec toi. »

Répondis-je, le cœur battant à la chamade. Une fois encore, je voulais bien m'y habituer si c'était avec elle. La saint Valentin et tous les saints qu'elle voudrait. J'allais l'embrasser quand le four se mit à biper, me rappelant que les petits fours étaient prêts. Je déposais donc un baiser un peu plus rapide que prévu sur ses lèvres avant de m'excuser et de rejoindre la cuisine pour récupérer notre apéritif que je déposais sur la table basse avant de retourner mettre le plat dans le four. Il ne restait qu'à le réchauffer et j'espérais qu'il sera bon... C'était une première là aussi, risqué mais pas insurmontable pour un habitué. Au pire, nous commanderons des pizza. Je revenais à ses côtés et piquais un petit four au passage. Ça c'était une valeur sûre de mon fait maison.

« Je t'ai préparé ton plat préféré. C'est la première fois que je le tente alors n'hésite pas à me dire si ce n'est pas bon, on pourra toujours se rabattre sur des pizzas ou sur notre petit Cambodgien, ils font aussi à emporter. »

Expliquais-je même si nous n'y étions pas encore. Mieux valait prévenir que guérir comme on dit... Mais j'espérais sincèrement ne pas avoir foiré. Les petits fours étaient bons déjà et j'avais aussi misé sur du fiable en dessert... Advienne que pourra !

En venant chez Jamie, pour la Saint Valentin, Maelya était clairement sortie de sa zone de confort, celle dans laquelle elle vivait depuis le décès Aiden et dans laquelle elle s'était confinée. Et contrairement à ce qu'elle aurait pu croire, cela ne lui était pas aussi difficile qu'elle ne l'aurait pensé. C'était même en quelque sorte facile pour elle depuis que les deux jeunes gens avaient mis les choses à plat entre eux, suite à la diffusion de l'information de Radio Thunder, qui depuis avait disparu des ondes mystérieusement, de leur relation. Une mise à plat, qui malgré les aveux que Jamie lui avait fait sur son passé, sur ses troubles, n'avait fait que la conforter dans son choix de relation avec le brun. Preuve en était son coeur qui battait un peu plus vite depuis qu'elle avait quitté sa voiture pour le rejoindre, et ce léger rouge qui lui était monté aux joues, invisible sous son léger maquillage pour le moment.
Le coup du jus d'abricot fit d'ailleurs rosir un peu plus la brune, touchée par ce petit geste de Jamie, qui disait être d'ailleurs converti à cette boisson. Que cela soit vrai ou faux, le fait qu'il en ai dans son frigo, touchait énormément Maelya. Un grand sourire sur ses lèvres trahissait ce sentiment. Un sourire qu'elle rendait à celui que le jeune homme face à elle lui adressait, avant qu'il ne s'en aille dans sa cuisine leur chercher à boire. Mae en profita alors pour faire connaissance avec le chien de l'appartement, venu vers elle pour réclamer caresses et douceur visiblement. Et comme elle aimait les animaux et en particulier les chiens, la brave bête ne fut pas déçu un seul instant. Néanmoins il obéit rapidement à son maître et laissa la brune rapidement tranquille pour retourner se coucher dans un coin, son regard posé sur les deux jeunes gens.

- Ah ça les gratouilles, c'est bien leur point faible à tous je crois.

Commente en souriant la brune, pensant à Ferg qui était dans le même cas. Ce chien était prêt à tout pour avoir de l'attention et des caresses, et quand il les obtenait, il lui fallait une dose qu'il jugeait correct avant de laisser tranquille celui qui s'occupait de lui.
Un sourire radieux aux lèvres, un bonheur qui se lisait sur son visage, Mae se saisit du verre que lui tendait Jamie avant de trinquer avec lui, laissant son coeur se mettre à battre un peu plus vite face au regard magnifique et tendre qu'il lui lança. Elle pouvait se perdre sans problème dans son regard clair et ses yeux qu'elle trouvait magnifiques, mais ce n'était pas le moment. Plus tard peut-être. Pour le moment, il fêtait leur première Saint-Valentin ensemble, dans un petit cocon agréable où personne d'autre ne pouvait les importuner. Et Jamie avait mis les petits plats dans les grands pour cette soirée, ce que la jeune femme lui fit doucement remarquer, touchée, un sourire sur ses lèvres. Elle adorait cela en plus. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti un tel bonheur, et elle ne se languissait absolument pas.

- Et bien je peux t'assurer que même si tu es novice, tu as fait quelque chose d'incroyable.

Murmura-t-elle entre deux gorgées de boisson, ses yeux parcourant encore la table dressée pour l'occasion et les bougies allumées. Une petite ambiance agréable, douce et surtout des plus romantiques ressortait de tout cela. Et pour Mae qui n'avait pas fêté la Saint-Valentin depuis un moment, qui avait même toujours appréhendé cette fête au cours des deux dernières années, cela était des plus agréable, pour ne pas dire rassurant. Elle était plus qu'heureuse d'être là ce soir, avec le O'Connell. En fait, à ses yeux, aucun mot ne pouvait retranscrire ce qu'elle ressentait exactement tant elle était heureuse. Un bonheur qui semblait d'ailleurs sans fin. Des sentiments plus forts qu'elle ne saurait le dire faisait tambouriner son coeur. Jamie avait su s'emparer de celui-ci et elle le lui avait laissé avec grand plaisir, et ce, malgré les aveux qu'il avait pu lui faire. A vrai dire, elle l'aimait déjà si profondément qu'elle était prête à l'aider quel que soit ses difficultés, prête à prendre tout le temps dont il aurait besoin.
Ils furent interrompus par le four qui bipa, ramenant Mae, perdu dans ses pensées et sa bulle de bonheur à la réalité. Et sans un mot, rendant son baiser à Jamie, elle suivit celui-ci du regard jusqu'à sa cuisine, dont il ressortit peu de temps après, les mains chargées de l'apéritif. Elle picora un petit four en l'attendant, avant de le regarder souriante revenir s'asseoir à ses côtés, avant qu'il ne lui annonce avoir cuisiner son plat préféré. De quoi la toucher un peu plus.

- Tu as fait des lasagnes ?

Demanda-t-elle doucement, surprise et heureuse en même temps par cette annonce, qui emballa un peu plus son cœur.

- Mais ne t’en fais pas, je suis sûre que ce sera bon.

Ajouta-t-elle rapidement, toujours en souriant. Et si ça ne l’était pas, elle s’en contenterait. La brune préférait rester chez Jamie ce soir-là plutôt que de sortir au restaurant, certainement plein à craquer vu la date, où elle serait reconnue et sûrement importunée. Alors que chez Jamie personne n’allait les importuner, ce qui lui allait parfaitement. Et elle pouvait profiter du brun loin des regards indiscret aussi, autant qu’il pouvait profiter d’elle. Brun à qui elle donna d’ailleurs un doux baiser, se penchant doucement vers lui, tandis que sa main la plus proche allait s’accrocher à l’une de Jamie.

- Merci pour ce soir.

Murmura-t-elle après un baiser langoureux et rempli d’amour. Ce n’était que le début de la soirée, mais elle savait déjà qu’elle passerait une excellente soirée, et Mae se sentait déjà reconnaissante pour cela. Elle lui adressa au passage un grand sourire dont elle avait le secret, tentant d’apaiser les battements de son cœur forts et rapide, à tel point qu’elle avait l’impression que Jamie pouvait les entendre. Pour se redonner une certaine constance, elle prit un nouveau petit four sur la table basse, déposant par la même occasion son verre pour se libérer sa dernière main, l’autre étant toujours dans celle du brun.

« C'est le moins qu'on puisse dire ! »

Riais-je, me retenant de dire que les hommes et les chiens n'étaient pas si différents à ce niveau là. L'ancien Jamie n'aurait pas hésité alors que le nouveau frôlait déjà la crise cardiaque, un beau bordel intérieur que j'appréciais pourtant beaucoup trop pour mon propre bien. Elle était si belle, si tendre... Bien trop parfaite pour moi finalement mais j'avais vraiment décidé d'être égoïste et de me laisser une chance. Après tout, je pouvais toujours essayer d'être à la hauteur non ? En tous cas, j'avais tout fait pour l'être au moins ce soir : jus d'abricot et lasagnes, costume et belle table. J'avais tout donné. Un peu trop peut-être mais tant pis, elle méritait qu'on en donne trop.

« Je n'irais pas jusque là... »

Murmurais-je humblement à son compliment, sentant déjà le rouge me monter aux joues. C'en était idiot tant elle pouvait le déclencher facilement. Je me sentais réellement comme un adolescent en pleine puberté qui découvre l'amour et c'était grisant. Finalement, c'était une renaissance des plus douces que je n'avais plus osé espérer. Le four me tira de mes réflexion et de mon admiration, me rappelant que j'avais des obligations ce soir et qu'il fallait que j'assure. L'appartement embaumait déjà et l'odeur était agréable, pourvu que le goût le soit aussi !

« Bingo ! » Lançais-je alors qu'elle avait deviné sans mal le plat que j'avais préparé. J'étais soulagé de ne pas avoir tapé à côté d'ailleurs ! Elle ne me l'avait dit qu'une fois je ne sais même plus vraiment pour quelle raison... « J'espère. Ce n'est pas très compliqué à faire mais je n'avais jamais osé avant. »

Avouais-je avec un petit sourire presque gêné. Ce n'était pas de la vraie gêne en fait... Quoi que j'avais réellement peur de me planter avec elle. Je voulais que tout soit absolument parfait, qu'elle soit heureuse et c'était une pression énorme pour l'handicapé social que j'étais devenu depuis l'incident. Heureusement que j'avais eu quelques années pour progresser mais il me restait une belle marge de manoeuvre et c'est justement ce qui m'effrayait le plus... Je ne voulais pas la perdre bêtement. Je ne voulais pas la perdre du tout, je tenais déjà trop à elle.

« Merci à toi de m'accepter dans ta vie. »

Souriais-je avec sincérité, mon regard plongé dans le sien, nos lèvres encore proches après le délicieux baiser qu'elle m'avait offert. J'en tremblais encore de plaisir, un sourire idiot installé sur mon visage. Mon cœur avait perdu le contrôle depuis un moment de toute façon... Ma main caressait tendrement la sienne à présent, l'autre tenant toujours mon verre et m'empêchant de m'aventurer trop loin. Non pas que j'en ai l'intention même si son baiser m'avait retourné un peu.

« Tu... Tu veux un autre verre ? Les petits fours sont maison aussi mais ça, c'est ma spécialité. » Bafouillais-je, un peu troublé par mon cœur qui battait n'importe comment dans ma poitrine. Ça pouvait être pire finalement, moi qui pensais être déjà un cas désespéré ! « Au fait, à quelle heure est ton couvre feu jolie Cendrillon ? »

La taquinais-je, conscient qu'elle allait devoir rentrer chez elle aux côtés de sa fille avant l'aube. Une bien belle princesse pour qui je n'étais qu'un piètre prince charmant. Quel chance qu'elle veille de moi malgré tout et qu'elle puisse quand même passer ces quelques heures en ma compagnie. J'étais vraiment heureux, peut-être un peu trop mais je n'y pouvais rien et je ne comptais pas m'en plaindre.

Tout ce qu'elle pouvait voir depuis son entrée dans l'appartement de Jamie, impressionnait Maelya. Il avait vraiment mis les petits dans les grands et vu les choses de la plus belle des manières à ses yeux, allant jusqu'à porter un costume. En tout cas, elle aimait ce qu'elle voyait. Vraiment beaucoup. Tout ce qu'il avait fait était à ses yeux incroyable, même si Jamie ne semblait pas entièrement d'accord à ce sujet, ce qui la fit sourire doucement. Un sourire qui s'agrandit quand elle vit le rouge monter doucement aux joues du jeune homme. Mais elle s'abstint de tout commentaire, bien que ça lui démangeait la langue. Tout comme elle retint son envie soudaine et folle de l'embrasser, ou plutôt de se jeter dans les bras du brun. Il la faisait littéralement craquer, et si avant elle aurait certainement eu peur de ses sentiments, aujourd'hui ce n'était plus le cas, et elle les abordait avec sérénité. Encore plus depuis leur conversation d'il y a plusieurs semaines, qui les avait bien plus aidé que Jamie ne l'avait certainement pensé quand il lui avait parlé à coeur ouvert.
Son coeur qui battait déjà bien vite, se mit à battre un peu plus vite quand Maelya comprit que le jeune homme avait cuisiné des lasagnes pour ce soir-là. Son plat préféré. Elle trouvait cela des plus adorable. En tout cas, savoir le plat lui permit de reconnaître la bonne odeur qui se répandait dans le petit appartement de son beau vétérinaire. En tout cas, elle avait déjà l'eau à la bouche et hâte de goûter aux lasagnes de celui qui faisait battre son coeur.

- Je suis sûre que ça sera parfait Jamie. Et merci d'avoir pensé à moi et fais ce plat, ça me touche vraiment beaucoup.  

Elle sourit en disant cela, sincère et vraiment touchée. Et elle était certaine d'aimer le plat, aussi mauvais qu'il puisse être, tout simplement parce que c'était le brun qui l'avait fait pour elle. Un geste qui la touchait vraiment. Et elle montra cela en déposant un doux et tendre baiser sur les lèvres de Jamie, ce dont elle avait envie depuis un petit moment, mais elle se retenait. Un baiser plein de passion et d'amour qui mit son coeur en ébullition, ce qu'elle réussit néanmoins à dissimuller. Mais pour combien de temps encore ? Ca elle n'en savait rien. Sans compter que le remerciement de Jamie n'aida pas son coeur battant à la chamade à se calmer. Elle serra d'ailleurs doucement un peu plus la main du brun qui était toujours attachée à la sienne.

- Et merci à toi d'être entrer dans ma vie.

Ajouta-t-elle au bout de quelques secondes. Depuis qu'ils avaient commencé à converser ensemble sur cette appli de rencontre, la vie de Mae avait changé, et dans le bon sens. Elle se sentait des plus heureuse aujourd'hui avec lui, et elle n'en demandait pas autant en s'inscrivant sur ce site de rencontre. Il y avait quelque chose chez Jamie qui l'apaisait, lui donnant envie d'avancer dans la vie, avec lui et pas uniquement. L'idée de reprendre la musique s'imposait doucement en elle d'ailleurs, et c'était une grande nouveauté, qu'elle savait devoir au bonheur que la vie avec Jamie lui apportait. Jamie avec qui elle avait aussi envie d'avancer.

- Je veux bien pour le verre, et tes petits fours sont délicieux !

Et joignant les gestes à la parole, elle en prit un tout en tendant son verre à Jamie pour qu'il lui resserve un peu de jus d'abricot, tandis qu'il lui demandait l'heure de son couvre-feu. La question et surtout la comparaison à Cendrillon la firent doucement rire, durant quelques courtes secondes, avant qu'elle n'arrive à lui répondre, de la manière la plus spontanée qui soit.

- Disons, juste avant l'aube !

Répondit-elle avec un grand sourire. Il était prévu, comme à chaque fois qu'elle sortait notamment avec ses cousins dans les bars, que la babysitter dorme dans la chambre d'amis. Alors peu importe l'heure à laquelle elle rentrait. Et puis elle avait envie de profiter de cette soirée à deux avec Jamie, elle qui n'avait pas d'impératif, ni même de chaperon chez elle, à savoir sa mère ou tout autre membre de sa famille, prêt à rapporter tout ce qu'elle faisait aux autres membres du clan McGregor et à lui poser de nombreuses, trop nombreuses questions.

- Ou même après à vrai dire.

Ajouta-t-elle toujours en souriant, avant de s'emparer d'un petit four. Elle savait qu'avec ses quelques mots elle ouvrait une nouvelle porte pour tous les deux.
La discussion continua encore un peu avant que le moment de passer à table n'arrive. Et c'est donc en toute galanterie que Jamie la conduisit à table avant d'aller chercher le plat de lasagne, qu'il ramena fumant et traînant avec lui une odeur des plus magique pour la jeune femme.

- Mon dieu, ça sent vraiment bon ! J'ai hâte d'y goûter !

Derrière mon sourire et mon air confiant, j'avais la boule au ventre. Je m'étais lancé dans beaucoup de choses nouvelles ce soir et j'avais réellement peur de foirer. Mae était trop importante pour que je me permette la moindre bévue et ce même si je savais qu'elle ne m'en tiendrait pas rigueur. C'était terrible quand même de ne pas pouvoir se raisonner, de ne pas être capable de prendre un peu de recul ! Fichu nouveau Jamie ! L'ancien ne se prenait jamais la tête... En même temps ce n'était jamais vraiment nécessaire pour une nuit de passion torride et il n'avait jamais voulu plus.

« C'est la moindre des choses. »

Souriais-je avec franchise, touché qu'elle le soit. Ce n'était pas grand-chose mais j'y avais mis tout mon cœur et j'étais soulagé qu'elle apprécie le geste. C'était toujours ça de gagné en cas d'échec cuisant... Quoi que l'odeur annonçait plutôt une réussite mais je préférais ne pas crier victoire trop vite. Je ne voulais rien affirmer avec elle, rien espérer de peur de tomber de trop haut. C'était si nouveau, si merveilleux... Peut-être trop beau pour être vrai, elle n'avait pas encore subit de crise, elle n'avait pas encore vécu les terreurs nocturnes ou vu le Dark Jamie qui rôdait en moi... Pourvu qu'elle arrive à le dresser voire même le tuer pour de bon.

Ce qui semblait bien parti à en juger par les battement assourdissants de mon cœur quand elle me remercia d'être entré dans sa vie. J'avais l'étrange impression qu'il n'avait plus vraiment battu depuis des lustres... Voire même qu'il n'avait jamais battu de la sorte. Fort sous l'effort ou l'excitation oui mais là... Là c'était un autre fort que je ne connaissais pas et qui me donnait l'impression d'être enfin vivant. Il ne battait plus uniquement pour faire circuler mon sang mais pour faire vivre mon âme et ça aussi c'était nouveau. Nouveau et grisant. Effrayant aussi mais ça je peinais encore à l'admettre. Trop de pression.

Et quoi de mieux qu'un nouveau baiser pour la faire redescendre un peu ? Je ne pouvais rien répondre de toute façon, j'étais à court de mots. Ma réponse fut donc un autre baiser tendre et tout aussi sincère que mes paroles. Je serrais un peu sa main dans la mienne, presque plus par réflexe que de façon consciente. J'étais trop bien avec elle, à sentir sa peau contre la mienne, ses lèvres sur les miennes. Un petit paradis que j'avais cru ne jamais pouvoir atteindre. Il me fallut d'ailleurs un moment pour revenir sur terre, lui proposant maladroitement un autre verre avant de commencer l'apéritif.

« Heureux qu'ils te plaisent. J'en ai fait en quantité suffisante pour qu'on puisse éventuellement se rabattre dessus si les lasagnes sont ratées. »

Souriais-je en me levant pour aller récupérer la bouteille directement, son verre à la main pour la servir plus rapidement. À mon retour, je lui demandais l'heure de son couvre-feu, pas impatient du tout d'y arriver. Je me doutais néanmoins que sa fille écourterait sans doute notre soirée et j'y étais préparé. C'était déjà mieux que rien après tout, je n'allais pas me plaindre. Même quelques minutes en sa compagnie me suffisaient, même juste la voir, juste un baiser. Frustrant un peu mais satisfaisant quand on aime. Je m'installais de nouveau près d'elle, lui rendant son verre en souriant face à l'efficacité de ma comparaison.

« Avant l'aube ? Je suis un prince drôlement chanceux à défaut d'être particulièrement charmant. » M'amusais-je, un sourcil levé. « Ne me tente pas, je vais te garder toute la journée de demain sinon ! »

L'avertis-je avec un sourire en coin. Vrai en fait... Si j'avais pu je l'aurais gardé des jours entiers. Juste elle et moi, juste amoureux et heureux. La discussion reprit néanmoins, toujours sur un ton léger et joyeux, faisant battre mon cœur. Après de longues minutes paradisiaques, je guidais ma belle invitée à table et apportait le plat qui avait fière allure. Je nous servis copieusement, ajoutant quelques feuilles de salade pour la décoration et la conscience. Son enthousiasme me fit plaisir autant qu'il m'inquiéta : j'avais peur qu'elle s'attende à une merveille et qu'elle soit déçue.

« Ne t'emballes pas trop, on ne sait jamais. » Souriais-je en m'installant enfin. « Et vraiment n'hésite pas si ça ne te plait pas. » Ajoutais-je, attendant qu'elle prenne sa première bouchée pour l'imiter. Ça manquait un peu de sel mais c'était bon. Et il y avait du sel sur la table. « Bon... C'est mangeable ! »

Affirmais-je en haussant les épaules. Pas aussi délicieux qu'en Italie sans doute mais largement comestible, surtout pour une première. J'étais atrocement soulagé même si je restais un peu déçu que ce ne soit pas absolument parfait. Au moins, je ne pourrais que faire mieux remarque !

Maelya souriait bêtement, enfin c'est l'impression qu'elle avait, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir ces petits sourire sur le visage. Jamie avait vraiment vu les choses en grands et avait tout fait pour que cela soit parfait. Et aux yeux de la jeune femme, ça l'était. Un petit apéritif bien copieux, et un dîner fait maison du plat préféré de l'écossaise, un plat qui plus est italien. Comment ne pas fondre pour le brun face à cela ? Et comment ne pas être comblé ? Des questions que la brune se posait intérieurement tandis qu'elle coulait à Jamie des regards et des sourires remplis de bonheur et d'amour. Cette soirée s'annonçait plus que super à ses yeux.
« C'est la moindre des choses. » Cette phrase ne fit qu'agrandir le sourire de la McGregor, qui serra doucement un peu plus la main du brun, toujours accrochée à la sienne. Elle n'avait plus l'habitude de ce genre d'attention, à part celle venant de ses proches souvent à son petit soin depuis la mort d'Aiden. Pas du tout ce qu'elle aimait à vrai dire, surtout que venant des siens, ce genre d'attention se révélait parfois invasive. Sûrement pour ça qu'elle n'avait parlé encore à personne de Jamie, préférant savourer cette belle histoire tranquillement avant que les nombreuses questions des siens ne viennent tout supplanter, sans compter les demandes de rencontre. Autant Mae adorait les siens, autant par moment ils pouvaient être envahissants.

En tout cas leur soirée semblait bien parti, et Maelya n'était pas du tout pressée d'en voir la fin. Seule, avec Jamie, elle était heureuse, le coeur battant à la chamade, se sentant bien et en sécurité. Et ce n'est pas leur baiser qui ralentit les battements de son coeur bien au contraire, mais ce n'était pas pour lui déplaire. D'ailleurs le rouge devait lui être monter légèrement aux joues, mais le focus de la conversation sur les petits fours maison du brun lui permit de se reprendre rapidement. Petits fours qu'elle trouvait délicieusement bon d'ailleurs.

- Mais ne dis pas ça, je suis sûre que tes lasagnes seront bonnes !

Râla-t-elle avec douceur et gentillesse; sourire sur les lèvres toujours, tout en récupérant son verre de jus d'abricot à nouveau rempli par Jamie et un nouveau petit four au passage qu'elle dégusta avec plaisir. Elle en prit même un autre avant de répondre à sa question sur son couvre-feu. Elle était large ce soir niveau timing, s'étant arrangée exprès afin de ne pas avoir une heure butoir qui pourrait mettre fin à cette romantique soirée qu'elle avait patiemment attendu. Alors elle était disponible jusqu'à l'aube. Voire même après à vrai dire, sa babysitter n'étant pas pressée demain matin, celle-ci lui ayant souligné au téléphone quand Mae l'avait appelé, et rappelé tout à l'heure juste avant son départ.

- Oui avant l'aube !

Reconfirma-t-elle en hochant la tête, avant de secouer la tête délicatement et de poser sa main la plus prochhe de celle de Jamie.

- Tu es aussi chanceux que charmant Jamie, même si tu penses le contaire.

Ajouta-t-elle doucement, ne relevant pas sa remarque concernant sa tentation de la garder toute la journée du lendemain. Elle ne dirait pas non à passer la journée entière avec lui, tout comme les suivantes. Mais il y avait Aelys, que pour l'instant Jamie ne voulait pas rencontrer, ce que la brune respectait totalement, sans le moindre soucis. Peut-être quand celle-ci partirait en vacances chez ses grands-parents, les deux amoureux pourraient passer quelques jours ensembles, loin de la réalité.
Au moment de passer à table, quelques minutes plus tard, Mae déposa un rapide baiser sur les lèvres de Jamie qui la conduisit jusqu'à sa chaise, ne pouvant s'en empêcher, avant de le laisser aller chercher leur plat. Plat qui sentait vraiment bon, et donnait envie à la jeune femme. Elle s'émerveillait d'ailleurs déjà, pressée d'y goûter et de se régaler. Alors quand Jamie tenta de calmer son ardeur, elle ne put s'empêcher de rire un court instant, avant d'hocher la tête.

- Promis, si ce n'est pas bon je te le dirai.

Et sans attendre une seconde de plus, la McGregor planta sa fourchette dans sa part de lasagne avant de la déguster. Et elle devait se dire que c'était bon. Certes, ça manquait un peu de sel, mais comme elle n'avait pas l'habitude de saler, ce n'était pas pour la déranger.

- C'est mangeable oui, et bon.

Confirma-t-elle entre deux bouchées, un sourire sur les lèvres. Elle ne savait pas pourquoi mais elle aimait cette petit part de Jamie qui manquait de confiance en lui. Ou alors c'était juste parce qu'il voulait faire quelque chose d'incroyable pour elle et qu'il pensait avoir raté qu'il pensait ainsi ? En tout cas, elle aimait beaucoup cette partie du brun.

- Franchement pour une première fois, tu peux être fier de toi Jamie. Je me régale et nous passons une excellente soirée, c'est bien le plus important non ?

Elle eut un nouveau sourire ravageur à l'adresse du brun, avant de reprendre une fourchette de son plat, déjà pressée de voir ce que la suite de la soirée allait être, notamment le dessert que Jamie avait dû préparer.

Même si j'étais sincèrement un peu inquiet pour les lasagne et discrètement terrorisé à l'idée que la soirée tourne au vinaigre, je souriais. Je ne pouvais que sourire en sa présence et face à son visage radieux. Avec un regard, elle faisait battre mon cœur un peu plus fort et le son de sa voix me donnait des ailes. Je passais un merveilleux moment, un instant simple et sans faux-semblants. Son optimisme me donnait même envie d'y croire mais je ne pus qu'hausser les épaules avec un petit sourire en coin.

« Les dés sont jetés de toute façon ! »

Affirmais-je avant que mon sourire ne redevienne plus franc. Mon cœur avait d'ailleurs manqué un battement quand elle m'avait annoncé pouvoir rester jusqu'à l'aube. L'idée de pouvoir passer la nuit dans ses bras était bien trop douce... Stressante aussi... Jamie qui avait peur de dormir avec une femme, ça aurait fait mourir de rire mon ancien moi ça tient ! Lui qui était prompt à dormir avec n'importe qui pour ne pas être seul... J'avais partagé mon lit avec seulement deux femmes depuis l'incident et clairement pas avec les mêmes intentions que maintenant... Terrorisant.

« Pauvre Hector, deux humains dans sa demeure jusqu'à l'aube, il va me faire une de ces crises ! »

Plaisantais-je, cherchant une fois de plus refuge derrière une blague idiote. Je ne voulais pas avoir l'air nerveux ou inquiet. Nous nous étions promis une relation saine et sans prise de tête, guidée par nos sentiments mutuel, je comptais tenir ma promesse. Rester calme donc, relaxé et insouciant. C'était aussi le meilleur moyen d'éviter une potentielle crise... Mais pourrais-je réellement éviter les cauchemars et les terreurs nocturnes ? J'aimerai y croire. Advienne que pourra de toute façon, pour ça aussi les dés étaient jetés.

« Tant que toi tu le penses, je suis le plus heureux des hommes. »

Souris-je avec sincérité. Je me fichais bien de ce que les autres penser, de ce que je pensais. Elle seule était importante aujourd'hui. Mais je doutais un peu de sa parole concernant mon repas ou même ma personne. Elle n'était plus très objective non plus finalement... Mais tant pis, je l'aimais et j'étais heureux qu'elle semble l'être. Que pouvais-je demander de plus ? Sans compter que la soirée se déroulée à merveille pour le moment, le passage à table n'étant qu'une brève pause à ce délice.

« Y'a interêt sinon je serai cruel ! »

La menaçais-je avec un sourire qui me rendait parfaitement impossible à croire. Remarque, j'avais été légèrement cruel avec Aria, le genre de cruauté que je n'oserais pas montrer à Mae... Peut-être pas jamais mais pas si tôt en tous cas. J'étais trop amoureux d'elle pour envisager une relation physique comme un jeu. C'était même au point où ça me rendait nerveux alors j'étais loin de pouvoir agir avec elle comme je l'avais fait avec la jeune femme ou même avec Elisabeth. C'était un autre monde là, d'autres enjeux et d'autres sentiments surtout.

« Heureux que ça te plaise. Et c'est effectivement le plus important mais si on peut passer une bonne soirée tout en se remplissant la panse c'est encore mieux ! »

Souriais-je, n'ayant put que légèrement rougir à son compliment précédent même s'il était fait sous forme de plaisanterie. C'était effectivement plutôt bon. Pas délicieux mais c'était une première fois et je n'avais pas de quoi avoir honte. Son sourire ravageur fit de nouveau frémir mon cœur et m'obligea à lui répondre par un sourire presque impressionné. Je me sentais vraiment comme un ado un peu idiot face à son crush... C'était presque triste non ? À mon âge ? À ma décharge je n'avais jamais connu ça, c'était tout nouveau pour moi.

« Tu en veux encore un peu ou on passe au dessert ? J'ai aussi pris du fromage. Même si celui d'ici ne vaut pas le fromage Français j'ai pensé que ça pourrait te faire plaisir. » J'aimais quand même nos fromages, certains valaient vraiment le détour mais les gens n'avaient souvent d'yeux que pour les fromage d'outre-manche. « Encore désolé pour le vin d'ailleurs... »

La bouteille s'était trouvée être de la piquette malgré sa prestigieuse étiquette... Je ne buvais pas de vin en général, préférant les alcools plus fort ou simplement la bière. On m'avait dit que du vin rouge irait à merveille avec les lasagnes et c'était sûrement vrai... Juste pas ce vin là. Heureusement, le champagne était une valeur sûre et Mae ne semblait pas apprécier l'alcool plus que ça. Puis il fallait que je me désintoxique un peu alors c'était vraiment un mal pour un bien pour le coup. Autant que je sois parfaitement sobre pour la suite de la soirée, déjà que j'étais totalement retourné !

Passer la nuit dans les bras de Jamie. Une idée qui faisait battre un peu plus rapidement le doux coeur de Maelya, tout en la faisant paniquer par moment, quand elle pensait au fait que la nuit, elle n'était pas la meilleure des voisines dans un lit: elle dormait mal, voire peu, et bougeait beaucoup. Dans un lit seule, ou avec une enfant, ce n'était pas vraiment un problème, mais avec un adulte, c'était autre chose. Pourtant l'idée de se retrouver entre ses bras musclés et réconfortant, passer la niut avec lui, lui plaisait. Elle qui avait réussi à se dégager du temps pour passer une belle soirée, ce qui n'était pas toujours évident avec une fillette de cinq ans.
A la remarque sur Hector, la jeune femme sourit doucement, timidement alors que le rose lui monte légèrement aux joues comme chez les adolescentes, son regard cherchant par instinct le fameux Hector, toujours perché en hauteur, observant les autres. Finalement, elle posa délicatement sa main sur celle de Jamie qui lui était la plus proche, avant de lui dire doucement qu'il était charmant, des plus charmant même, bien qu'il pensait le contraire. Et sa réponse fit un peu plus sourire mais aussi rougir la jeune femme, qui serra un peu plus la main du brun en guise de réponse, elle qui n'était pas la plus douée avec les mots, avant de la lâcher avec lenteur et douceur, un peu à regret pour se focaliser sur les lasagnes. Plat qui sentait drôlement bon.

- Cruel ? C'est-à-dire ?

Demanda-t-elle malicieusement, ayant bien vu le grand sourire du brun quand il avait pris la parole. Elle n'arrivait pas à le voir cruel, bien qu'elle se doutait, vu ce qu'il avait pu lui raconter, que dans certaines circonstances, il pouvait l'être. Et pourtant ça ne la dérangeait pas. Elle estimait que tout le monde avait une part d'ombre, et elle aussi, bien qu'elle serait incapable de dire laquelle.
Laissant ses pensées dériver dans son cerveau, elle planta sa fourchette dans son plat, qu'elle trouva bon dès la première bouchée. Bon, elle reconnaissait que ce n'était pas les lasagnes de sa mère, ou même les siennes, mais celle de l'homme qu'elle aimait était aussi bonne, à leur manière. En tout cas elle se régalait, sans compter qu'elle passait un excellent moment. Une soirée parfaite même.

- Oui, c'est une belle soirée, et je crois qu'on va bien se remplir la panse, rassure-toi !

S'exclama-t-elle en lui adressant un clin d'oeil complice, prenant une nouvelle bouchée de son assiette, toujours souriante. Maelya était vraiment heureuse, et elle aimait ce sentiment de bonheur qu'elle n'avait pas ressenti pendant longtemps. Trop longtemps. Retrouver le bonheur avec Jamie était agréable et doux. Passionnant aussi, car elle devait avouer qu'il y a quelques mois, elle ne s'attendait pas à retomber amoureuse un jour. Pas du tout même. Et pourtant aujourd'hui, son coeur battait à tout rompre pour le vétérinaire. Incroyable n'est-ce pas ?
Doucement, les assiettes se vidèrent, la conversation continua, et le moment de passer à la suite arriva. Et à la proposition de fromage, Mae ne put dire non. Elle adorait le fromage.

- Huuuuuum le fromage français...

Dit-elle d'un ton rêveur, ses pensées se perdant dans ses souvenirs en France et le fait qu'elle avait hâte d'y retourner cet été, dans sa demeure du Sud de la France. D'ailleurs Jamie pourrait peut-être se joindre à elle et Aëlys. Enfin, ils en parleraient plus tard, si le brun arrivait à rencontrer sa fille et à surmonter sa peur. Et ce n'est pas la McGregor qui allait lui mettre la pression pour ça, bien au contraire. Elle avancerait à son rythme à ce sujet.

- Mais oui, je suis partante pour du fromage, si tu en veux aussi ! J'ai de la place pour ça plus le dessert !

Et pour la suite aussi. Mais elle pensa, elle ne le dit pas, tandis que le sujet dérivait sur le vin, qui avait eu la mauvaise surprise d'être de la véritable piquette. Elle n'avait pu retenir une grimace de mauvaise surprise et même dégoût quand elle en avait bu sa première gorgée. Vraiment mauvais. Sauf que ça, personne n'aurait pu le prévoir, avant de le goûter. C'était la surprise du chef comme on dit. En tout cas, ça n'avait pas empêcher Mae de se régaler, elle qui pouvait se passer de vin sans soucis, même s'il est vrai qu'elle adorait en boire, souvent en guise d'apéro ou pendant son repas.

- Ne t'en fais pas pour le vin, Jamie, ce n'est pas grave. On ne sait jamais vraiment sur quoi on peut tomber !

Un grand sourire ravageur dansait sur ses lèvres tandis qu'elle parlait. Même dans les crues, notamment français, ceux que l'écossaise avait l'habitude de boire depuis quelques années, il y avait des bouteilles imbuvables. Enfin elle était déjà tombée sur quelques bouteilles mauvaises au fil des années, qui avaient fini dans son vinaigrier dans sa cuisine.

- Le champagne ne pourra qu'en être meilleur du coup !

Dit-elle doucement sur le ton de l'humour, en souriant, sachant qu'il en avait prévu puisqu'il lui en avait proposé pour l'apéritif, avant de le garder pour le dessert qui arrivait.

Je me sentis soudain idiot d'avoir proféré cette menace. Je n'oserai pas faire ça à Mae, pas si tôt dans notre relation et pas avec les sentiments que j'avais pour elle. Ce n'est pas que j'avais manqué de respect envers Aria ou Élisabeth mais notre relation été différente. Enfin, c'est ce que je voulais du plus profond de mon être en tous cas... Alors les jeux coquins et ce genre de punition ? Ce n'était pas pour tout de suite voire même pour jamais et je pouvais parfaitement m'en passer si c'était pour les remplacer par un amour sincère et tendre. J'haussais donc les épaules, cachant au mieux le rouge que je sentais me monter aux joues. Quel idiot...

« Je pourrais... Je pourrais ne plus t'embrasser pendant... Ouais non... Non je ne pourrais pas en fait, laisse tomber. »

Plaisantais-je, haussant de nouveau les épaules avec un petit geste de la main comme pour balayer cette idée stupide. Comme si je pouvais lui résister ! Je ne m'étais pas trop mal rattrapé même si ça restait plutôt pathétique il faut bien l'avouer... Par chance, la conversation reprit son cours sans trop en pâtir. J'étais si heureux de ce moment, je me sentais comme dans une bulle de bonheur increvable et loin de tout. Mae avait vraiment un effet merveilleux sur moi et sur mon subconscient. Elle ne pouvait même pas l'imaginer.

« M'en voilà rassuré. »

Affirmais-je avec sincérité. Une bonne soirée et un bon repas, je ne pouvais qu'être comblé, surtout que c'était en charmante compagnie. Ce genre de sentiment ne m'était plus arrivé depuis... Depuis jamais en fait ! Je n'avais jamais ressenti ça pour personne. Et le fait que la soirée se déroule sans accrocs ne me faisait me sentir qu'encore mieux. Les conversations s'enchaînaient, les rires, tout dans la simplicité et la douceur. Un vrai rêve éveillé dont je ne voulais pas sortir de si tôt. Malheureusement le repas arrivait déjà à sa fin... Une chance que j'ai prévu du fromage et un dessert pour la retenir encore un peu au cas où elle soit ensuite dans l'obligation de partir. Ce qui ne semblait pas être le cas, source non négligeable de joie supplémentaire.

« Je sais, ça me fait le même effet à chaque fois que j'y pense. »

Soupirais-je, faussement désespéré même si le goût me manquait effectivement un peu parfois. Nous n'avions quand même pas à nous plaindre dans l'ensemble, les Britanniques s'amélioraient pas mal niveau fromage et j'avais choisis de bonnes marques en lesquelles j'avais confiance.

« Il y a toujours de la place pour du fromage ! Je vais le chercher. »

Souriais-je ensuite avec un semblant de fierté. S'il m'arrivait de ne pas trouver l'appétit, je pouvais aussi être un réel gouffre sans fond quand je m'y mettais. C'était le cas ce soir, je me sentais gourmand et assez heureux pour manger des tonnes. Enfin, il fallait quand même que je me contrôle un peu, je ne voulais pas exploser en cours de soirée ou paraître trop monstrueux. Je revins bien vite avec un beau plateau de fromage, m'excusant au passage pour le vin qui avait mal fait son œuvre.

« C'est bien pour ça que j'aurais dû prendre deux bouteilles. Je le fais en général mais là, j'avais la tête ailleurs. » Avouais-je avec un sourire coupable. Je pensais à elle et ça m'avait fait oublié la logique. Son enthousiasme me rassurait grandement une fois de plus. Elle était merveilleuse. « J'espère ! » M'exclamais-je avec un petit soupir qui se voulait plein d'espoir. Je la servais en fromage à sa convenance puis lui tendait le pain que j'avais également fait maison. « Je ne comprends pas pourquoi il est si compliqué de trouver du bon pain ici alors qu'il y a tout ce qu'il faut pour en faire... » Ajoutais-je en reposant le panier à pain avant de m'en servir un morceau. « Après, il n'est sûrement pas aussi bon qu'en France mais je trouve qu'il se défend mieux que ceux des magasins. »

Souriais-je, ne cherchant pas les compliments. C'était un simple constat même s'il faut avouer que je n'étais pas peu fier de mes créations jusqu'à maintenant. Il me restait à espérer que le dessert soit aussi bon que le reste et qu'il ne suive pas le mauvais exemple du vin. Enfin, Mae était trop gentille pour me dire le contraire de toute façon et elle était trop enthousiaste pour s'en offusquer. Elle était vraiment parfaite, j'étais réellement le plus chanceux des hommes.

Maelya n'arrivait pas à imaginer Jamie cruel, mais elle savait, elle se doutait qu'elle pouvait l'être. Mais elle narrivait pas à l'imaginer ainsi, ou alors elle s'y refusait tout simplement, c'était aussi possible. Les sentiments qu'elle éprouvait pour lui jouaient certainement. Alors quand elle l'entendit bafouiller sa plainsanterie, elle ne sut que sourire, et même doucement rire en l'entendant, tout en secouant la tête, amusée. Il était si mignon avec ce petit air sur le visage, et ces épaules haussaient. Ok, Mae était totalement sous le charme du brun, et elle devait avouer qu'elle aimait cela plus qu'elle ne saurait le dire.

- J'aimerai bien voir ça !

Dit-elle sur un ton taquin un léger sourire sur les lèvres avant de boire une gorgée d'eau, histoire de se donner une certaine contenance, évitant de laisser ce rouge qu'elle sentait poindre lui monter un peu trop aux joues. Et la conversation reprit doucement son cours, comme le repas délicieux que Jamie avait préparé. Ces lasagnes, certes ne valait pas celles de la mère de Mae, étaient bonnes, bien qu'il ne semblait pas satisfait. En tout cas, la brune se régalait. Et elle passait une très belle soirée, alors que pouvait-elle demander de plus ? Pas grand chose. Si ce n'est continuer dans cette voie leur soirée en amoureux. Maelya se sentait comblée et heureuse, et elle n'avait aucune envie que ces deux sentiments ne s'en aillent pour le moment. Cela faisait bien trop longtemps à son goût qu'elle ne les avait pas ressenti ensembles.
Les lasagnes furent bien vite finies, po ur laisser place à la suite: du fromage. Un met auquel la McGregor ne dirait jamais non. Elle adorait ça, surtout le fromage français, qu'elle avait la chance de très bien connaître grâce à sa moitié française, et surtout à ses grands-parents qui en mangent à tous les repas. Même le matin. Le fromage c'est sacré dans sa famille du côté français, elle l'avait très bien compris. Certainement pour ça que sa mère avait toujours du bon fromage chez elle, qui régalait toujours les papilles de sa fille et de sa petite-fille. Bon fromage que la brune avait toujours eu du mal à trouver quand elle vivait aux USA.

- C'est tellement bon...

Lâcha la jeune femme sur le ton de la rêverie, en parlant toujours de fromage, comme d'un met sacré. Mais elle fut tirée de sa rêverie par Jamie lançant qu'il y avait toujours de la place pour du fromage, avant qu'il ne parte le chercher dans la cuisine. Et le regard de Mae l'attendit jusqu'à ce qu'il réapparaisse avec un superbe plateau bien garni.

- Ca c'est du plateau !

S'exclama doucement la brune en regardant le dit plateau être posé sur les tables. Puis d'un geste de la main, qui voulait dire "c'est pas grave", elle commenta les propos de Jamie au sujet du vin. Une vraie piquette, mais elle n'allait pas en mourir. De toute façon, quand on ouvrait une bouteille de vin, il fallait s'attendre à tomber sur stout. C'est ce que lui avait appris son grand-père vigneron, qui l'avait mis au vin alors qu'elle devait avoir dix ou onze ans, guère plus.

- Et si ça se trouve, ta seconde bouteille aurait été aussi mauvaise, ou pire, et tu aurais acheté deux bouteille pour rien !

Répliqua-t-elle aux propos de Jamie concernant le fait qu'il aurait dû prendre deux bouteilles. Une technique que plusieurs de ses proches avaient aussi, mais qu'elle ne comprenait pas toujours. Bon, pas Mae qui avait la chance d'avoir une cave à vin richement garni d'excellents crus, si bien qu'elle évitait ce soucis. Et piochait dans sa réserve si la bouteille n'était pas bonne. En tout cas, ce mauvais vin ne pouvait signifier que le champagne serait meilleur. Ils l'auront attendu, certainement pour ça.

- Si tu veux, la prochaine fois, j'aménerai un Romanée-Conti ou un Saint Emilion !

Ajouta-t-elle après une courte seconde de silence, en souriant, comme pour clore cette histoire de vin. Et tout en prononçant ces quelques mots, elle saisit le pain que Jamie lui tendait. Un pain qui vu sa tête avait été fait maison, par le brun lui-même. La maison ne reculait devant aucun sacrifice visiblement.

- Parce que les français ont gardé le secret de la recette du bon pain ?

Elle plaisantait bien sûr en disant cela, mais il est vrai que le meilleur pain qu'elle avait mangé, c'était en France, et non dans un autre pays.

- En tout cas c'est toi qui a fait ce pain ?

Bon, elle demandait ça juste pour confirmer ce qu'elle pensait, et elle ne s'tait pas trompée, ce qui la fit doucement sourire alors qu'elle en croquait un petit bout, hochant rapidement la tête.

- Il est même délicieux !

Confirma-t-elle toujours en souriant, avant de se servir un morceau de fromage sur le plateau, fromage qu'elle engloutit en quelques minutes, et qui était des plus convenables. En tout cas, jusqu'ici elle n'avait pas été déçue par le repas, et elle était persuadée qu'il en serait de même pour la suite.

- Au fait, tu as fait quoi en dessert déjà ?

Osa-t-elle demander entre deux bouchées de son fromage qui déjà était fini.