Qui c'est? C'est le plombier! [Alexander]

Qui c'est ? C'est le plombier !

@Shaw Wallace & @Alexander W. Norton

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Je n'étais pas particulièrement en manque d'argent mais je trouvais l'appartement un peu grand pour moi tout seul et le loyer était tout de même assez élevé. Je ne voulais pas d'aide de mes parents, je n'en voulais plus. Malheureusement, avec mes études et mes passions, je n'avais pas beaucoup de temps pour travailler et mon salaire n'était pas suffisant pour vivre ici seul. Tout naturellement, j'avais donc mis quelques photos de l'appartement sur internet, une annonce détaillée de ma situation et de mes attentes puis j'avais attendu. Il y avait eu quelques visites mais rien de bien concret. Peut-être parce que l'appartement n'était pas dans un superbe quartier ? Peut-être était-il trop près de la fac et donc un peu bruyant ? Ou peut-être qu'Aristote avait fait mauvaise impression ? Lui et son air blasé, son regard plein de jugement... Ou c'était juste moi le problème ? L'intello un peu dans la lune, le timide un peu étrange... Aucune idée mais tant pis, ce n'était pas un drame en soi, je pouvais attendre.

C'est peut-être pour cette raison que je ne m'étais pas attendu à de la visite aujourd'hui. J'étais à la maison, tranquillement installé à mon bureau entrain de travailler quand la sonnette retentit. Peut-être ma sœur ou mon meilleur ami qui passait à l'improviste ? C'était bien leur genre mais j'en doutais quand même. Sans compter que Sam avait les clefs et qu'il y a bien longtemps qu'il ne s'embêtait plus à sonner... Habitude qu'il allait devoir reprendre maintenant que je sortais avec Arianell et qu'il lui arrivait de passer à la maison d'ailleurs... Mais il était fort probable qu'elle lui ait déjà fait la leçon puisqu'il ne s'y était plus risqué depuis quelques temps. Il était évident qu'il la craignait plus qu'il ne me craignait moi et je le comprenais largement ! Je n'étais qu'une grande asperge inoffensive ou Arianell pouvait être une vrai petit tigresse... J'étais convaincu qu'il valait mieux être dans ses petits papiers et j'étais on ne peut plus heureux d'être au sommet de sa liste, amoureux comme jamais, comblé. Enfin, c'était une autre histoire, il fallait que j'ouvre et je le fis assez vite malgré ma surprise.

« Bonjour. » Dis-je avec un sourire malgré un air un peu sceptique. Le jeune homme qui se tenait devant moi ne me disait rien et il semblait gêné. « Oh oui, bien sûr ! » M'exclamais-je avec enthousiasme alors qu'il m'avouait timidement la raison de sa venue. « Oui, oui c'est toujours d'actualité, entrez je vous en prie ! » L'invitais-je, me décalant de la porte pour le laisser entrer. « Enchanté Shaw, moi c'est Alexander. Installez-vous. Vous voulez boire quelque chose ? »

Proposais-je, lui indiquant le canapé d'un signe de la main. Il semblait propre sur lui, timide mais gentil, discret comme moi. Enfin, là je semblais plutôt enthousiaste... Je l'étais d'ailleurs, je n'attendais plus ! Aristote ne partageait pas réellement mon avis pour le moment, installé sur le fauteuil en face du canapé, droit comme un I avec un air hautain qu'il savait si bien faire, il observait le jeune homme avec circonspection. Quel fourbe celui là ! Lui qui était en vérité si gentil une fois en confiance ! Puis c'était une énorme patate aussi derrière ses airs altiers. Un vrai comédien ! Je souris en secouant doucement la tête face à cette attitude.

« Ne faites pas trop attention à Aristote, il aime faire croire qu'il est le roi de la maison mais il n'est pas méchant. » Expliquais-je, revenant vers lui avec les boissons. « Alors, dites m'en un peu plus sur vous. »

Commençais-je. Un petit entretien avant de passer à la visite, juste pour voir si le courant passait. Je n'étais pas difficile en fait, sociable en général, facile à vivre. Mon ancien locataire n'était pas resté longtemps mais n'était parti que parce qu'il avait été accepté pour un stage à l'étranger. Nous étions encore en bon terme et nous n'aurions pas changé quoi que ce soit sans ça.

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Le jeune homme semblait mal à l'aise et, tout naturellement, j'imaginais que c'était de ma faute. Il faut dire que j'étais peut-être un peu excessivement accueillant ? Je n'en avais pas la moindre idée, je n'avais jamais réellement fait ça avant car ma précédente colocation s'était passée dans l'autre sens. Enfin non, pas vraiment dans l'autre sens, nous nous connaissions déjà avant de prendre la colocation et avions visité les lieux ensemble en toute connaissance de cause. J'ignorais donc les règles qui s'appliquait dans notre cas et pour mon nouveau rôle. Aristote, de son côté, semblait plus qu'à l'aise avec notre invité, le jugeant comme il savait si bien le faire.

Comme le dénommé Shaw ne voulait rien, je m'installais en face de lui sur le fauteuil, ma tasse de thé à moitié froide en main, un sourire aux lèvres. J'imagine qu'il fallait lui poser quelques questions avant de l'accepter ? Apprendre un peu à le connaitre aussi bien pour lui que pour moi ? Mon annonce parlait surtout de l'appartement à vrai dire et je ne suis même plus sûr d'y avoir mentionné le chat ce qui, maintenant que j'y pense, était complètement stupide. Heureusement que lui ne s'oubliait jamais, accueillant toujours les nouveaux arrivants comme un monarque pourrait accueillir les représentants d'autres contrées lointaines... J'écoutais avec attention la réponse de mon invité, toujours avec un sourire rassurant et bienveillant.

« Ne vous inquiétez pas, c'est déjà très bien ! Pour le calme, vous avez frappé à la bonne porte, je suis grand mais beaucoup plus discret que je n'en ai l'air et je suis plutôt paisible moi aussi. Puis je connais bien la ville alors je pourrais vous faire visiter si vous voulez. » Le rassurais-je avec enthousiasme. « Vous travaillez dans quel domaine ? » Demandais-je, ne feintant nullement mon interêt pour sa réponse. Il continua ensuite à se présenter. « Le bail ne précise rien concernant la cigarette mais je ne fume pas et j'avoue ne pas être un grand fanatique du tabac froid. Mais si c'est à la fenêtre ou sur le petit balcon ça ne me dérange pas. » Répondis-je sans la moindre once de jugement. Puis il m'arrivait de fumer une fois tous les trente six du mois... Jamais ici remarque. « Je ne fais pas de fêtes non plus et je sors assez peu en réalité. » Ajoutais-je, pensant qu'il avait aussi le droit de savoir qui j'étais. « Je suis étudiant à la faculté et je donne des cours de self-défense le jeudi soir. En général, je suis plutôt sédentaire et souvent enfermé dans mon bureau. D'ailleurs, c'est la seule pièce de l'appartement qui est inaccessible et ça explique aussi le prix de votre loyer : comme je squatte deux chambres, je paye le plus gros, c'est légitime. Tout le reste de l'appartement est bien sûr libre d'accès. Tout est partagé, espaces et corvées. Il m'arrive de recevoir la visite de ma sœur, de mon meilleur ami ou de ma petite amie mais nous ne sommes pas bruyants. » Inutile de lui parler de mon travail d'écrivain, il ne connaissait sans doute pas mon livre de toute façon et je n'étais pas du genre à m'en vanter. « Avez vous des questions ? »

Concluais-je, pensant à peu près avoir fait le tour de ce qu'il devait savoir de moi. Les prix viendraient ensuite même s'ils étaient détaillés sur l'annonce en principe. Je ne savais pas trop quoi dire de plus pour le moment, ne souhaitant pas l'assumer avec des détails ennuyeux de ma vie. Pour le reste, je n'étais pas difficile et assez sociable pour m'entendre avec à peu près tout le monde. Sans compter que j'étais effectivement souvent dans mon bureau ou dehors alors il était probable qu'on ne se croise pas beaucoup si nous ne faisions pas l'effort de faire autrement. Effort que je ferai si les choses se passaient bien, une bonne colocation peut donner une belle amitié et j'étais partant !

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On m'avait souvent reproché mon côté asocial mais je travaillais dur sur ce défaut pour ne pas qu'il me fasse sombrer. Accepter une colocation alors que je n'en avais pas réellement besoin était un bon début et j'avais réellement apprécié mon locataire précédent, espérant qu'il en aille de même pour le suivant. Shaw semblait sympathique derrière sa timidité, un garçon discret pas forcément très confiant qui n'était pas sans me rappeler le moi d'une époque pas si lointaine.

« Ça doit être interessant de voir l'envers du décors des grands-magasins. »

Répondis-je, songeur mais souriant. Je n'étais pas du genre à juger les gens sur leur travail, on ne peut pas tous vivre de notre passion et il n'y a pas de sot métier. Puis il fallait bien gagner sa croute et c'était peut-être bien plus passionnant que ça n'en avait l'air ! J'étais d'un naturel curieux et ouvert d'esprit, j'attendais d'en savoir plus. Enfin, s'il acceptait de rester bien sûr et ce n'était pas garantit.

« Alors c'est parfait ! »

Souriais-je avec enthousiasme alors qu'il acceptait la règle du pas de cigarette dans l'appartement. Un bon point pour lui, un bon début pour nous. Il n'y avait pas beaucoup d'autres règles à vrai dire, j'étais plus bonne patte que mon chat de toute évidence. Ce dernier était toujours installé près de nous à juger notre invité la tête haute. Un vrai aristocrate... Il ne sembla pourtant pas plus choqué que moi par l'aveu du jeune homme. Chacun ses casseroles, j'avais aussi les miennes même si elles n'étaient pas aussi lourdes et bruyantes. Je le lassais finir sans perdre mon sourire.

« L'important est d'apprendre de ses erreurs. » Le rassurais-je avec franchise. « Je fais confiance à la justice, si tu es là c'est que tu le mérite et je me ferai un plaisir de t'aider. » Affirmais-je en me redressant pour lui proposer un tour du propriétaire. « Un petit tour ? »

Peut-être étais-je un peu trop optimiste ou inconscient mais c'était un autre défaut que je ne voulais pas revoir. Shaw était jeune, il avait la vie devant lui pour rattraper son erreur. Je ne pourrais sûrement pas faire grand chose pour l'aider mais lui offrir une seconde chance et un toit pouvait être un bon début. Espérons juste qu'il ne soit pas un dangereux tueur sanguinaire... Sans ça je signais tranquillement mon arrêt de mort.

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Je n'avais jamais rencontré un ancien prisonnier mais je savais que la réintégration était difficile pour eux. Les gens les jugeaient pour leurs actes passés, peinaient à leur faire confiance, ne cherchaient pas plus loin. Je ne dis pas qu'ils avaient toujours tort malheureusement. Parfois, certaine personne ne sont pas secourables. Mais Shaw est jeune et semble sincère, il travaille, il est honnête avec moi. Peut-être que je suis entrain de faire la plus grande erreur de ma vie mais tant pis. Peut-être aussi que je lui fais un superbe cadeau et que ça l'aidera à reprendre une nouvelle vie. Je mise sur ça. Son air proche de l'émerveillement me fit sourire tout en m'encourageant dans ma décision.

« Il n'y a pas de quoi allons. »

Souriais-je alors que nous quittions le salon pour nous diriger vers les chambres. La cuisine sera la fin de notre balade et il avait déjà pu l'apercevoir depuis le canapé. L'appartement n'était pas gigantesque mais bien agencé et aidé par les nombreuses marches qui pouvaient d'ailleurs être assez piégeuses. Aristote resta sur le bras du fauteuil, nous regardant partir toujours avec ce petit air hautain qu'il adoptait toujours face à des inconnus.

« Attention aux marches, elles sont un peu... Un peu casse pieds au départ. » Plaisantais-je alors que nous prenions la première à droite. Une petite chambre lumineuse qui menait sur l'extérieur. L'avantage d'avoir un balcon traversant. « Voici ta potentielle future chambre. Elle mène sur le balcon qui donne sur la cours. Si tu veux, on pourra fermer ta partie pour qu'elle ne soit pas accessible depuis le salon mais la porte fenêtre ferme bien donc pas de risque. »

Expliquais-je en ouvrant la dite fenêtre pour lui montrer l'extérieur où j'avais installé une petite table avec deux chaises et un barbecue. Le balcon allait en effet du bout de sa chambre au bout du salon, largement coupable en deux au besoin. La cours en bas était calme et le vis-à-vis peu gênant et facilement cassé par de gros rideaux. Pas de volets chez nous, pas plus qu'en Écosse en général remarque.

« Juste en face, ta salle de bain. Elle n'est pas très grande mais c'est ce qui a permis d'en faire deux. L'autre est juste à côté. »

Heureusement que nous en avions deux puisque les WC étaient dans les salles de bain. Au moins on ne pouvait pas se gêner. Pas trop du moins. Un peu plus loin à droite, le bureau, mon temple. Ce n'était pas un accès formellement interdit mais j'aimais y avoir mon intimité et c'était la seule pièce que je ne partageais pas. À part avec Aristote qui, de toute façon, savait se faire entendre. Comme tout bon chat qui se respecte, nous vivions chez lui...

« Voici mon bureau. C'est la seule pièce que je ne partage pas et c'est elle qui explique le prix de ton loyer. J'y passe beaucoup de temps. » Expliquais-je, refermant la porte sans réellement faire visiter la pièce. « Et ça c'est ma chambre. Elle ne donne sur la rue, tu as le côté le plus calme. »

Avec le double vitrage, je ne souffrais pas du bruit et préférais que mon bureau soit du côté calme, c'est là que je passais le plus de temps de toute façon. Puis ma chambre menait directement à ma salle de bain. Pratique. Le tour de cette dernière fut à peine plus long que le tour de mon bureau et nous redescendions bientôt les marches qui menaient au salon. Dans un coin, une petite porte qui menait à un troisième WC isolé. Celui des invités finalement.

« Troisième WC que je laisse en général aux invités puis la cuisine là haut. Beaucoup de marches mais ça fait les cuisses ! » Souriais-je, toujours aussi enthousiaste et bien veillant. « Le loyer est de £1000 par mois mais, comme dit sur l'annonce, ta part ne s'élève qu'à £300. » Expliquais-je finalement alors que nous regagnions le canapé. « Si ça t'intéresse toujours, il faudra qu'on passe à l'agence pour les papiers. »

Ajoutais-je. Comme je n'y connaissais rien, j'avais tout fait gérer par l'agence, c'était plus simple. Sans compter que le patron était un homme très agréable et gentil. Un ami d'Aria d'ailleurs, son voisin plutôt. Comme quoi, le monde est petit ! Dans tous les cas, Aristote n'avait pas encore bougé, attendant que notre peut-être futur colocataire s'installe pour venir le renifler de plus près. Aucune agressivité, juste de la curiosité. C'était un chat sociable malgré les apparences.

« Il ne mord pas. »

Le rassurais-je en regardant mon chat faire. Sacré numéro lui aussi... Pauvre Shaw, il ne savait pas dans quoi il mettait les pieds avec nous !

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J'aurais sûrement du lui demander ce qui l'avait emmené en prison mais je préférais me concentrer sur le fait qu'il en soit sorti. Quand on sort c'est que ce n'était pas si grave non ? Ou qu'on a fait ses preuves. J'avoue qu'au fond, l'idée que quelqu'un passe de temps en temps pour voir si tout allait bien me rassurait un peu. Au moins, si on me retrouvait mort dans l'appartement on pourrait agir vite. Voire même éviter que ça arrive ce qui, soyons honnête, m'arrange encore plus. Dans tous les cas, le jeune homme semble sympathique et son incrédulité le rend presque un peu enfantin. Sûrement une erreur de jeunesse, nous en avions tous fait. Les miennes m'avaient juste apporté quelques fessées mais j'avais toujours été plutôt sage comme gamin.

Pendant le tour, Shaw restait silencieux et admiratif. Les lieux semblaient lui plaire ce qui me faisait plaisir. L'appartement n'était pas richement décoré ni particulièrement luxueux mais il avait du charme et nous avions largement la place d'y vivre à deux ou même à trois en réalité. Bien sûr, Aristote ne serait pas du même avis même s'il tolérait la visite et qu'il avait bien apprécié notre précédent locataire. Une fois que nous fûmes de retour au salon, il se décida d'ailleurs enfin à venir faire une petite enquête poussée et le fait qu'il se laisse faire restait mon indicateur de confiance. Contrairement aux philosophes, j'étais persuadé que les animaux avaient une âme et aussi un don pour reconnaitre les bonnes personnes. Les chats surtout, les chiens aimaient beaucoup trop les hommes pour leur propre bien.

« Ma foi, de rien ! » Souriais-je alors qu'il me remerciait tout en acceptant de rester ici. « Il faudra que je demande confirmation à l'agent immobilier en charge du dossier. Si mes souvenirs sont bons, ce n'est rien d'extraordinaire : papiers d'identité, quelques fiches de salaire ou preuve de garant... Je crois qu'il faut aussi la quittance de ton logement précédent si tu vivais seul mais il nous confirmera tout ça plus précisément. » Expliquais-je sans grande inquiétude. La paperasse me passait au dessus de la tête. Tout comme le fait de lui demander son numéro... J'étais vraiment à l'ouest moi ! « Ah ben oui volontiers ! Comme ça je te textote tout ça dès que j'en sais plus et on se tient au courant pour fixer une date avec lui. Tu aimerais aménager quand dans l'idéal ? » Demandais-je, toujours avec un grand sourire enthousiaste pendant qu'Aristote se frottait royalement contre sa main pour en quémander davantage. « En vrai, la chambre est libre alors tu peux commencer à transférer quelques affaires dès aujourd'hui. C'est juste pour l'assurance que ça peut être un peu gênant j'imagine quoi qu'il m'arrive de loger des amis donc ça revient un peu au même en attendant les papiers ! »

Ma sœur squattait parfois le canapé, Sam aussi quelques fois et Aria depuis peu... Même si cette dernière ne dormait pas sur le canapé. J'imagine donc que si Shaw s'installe tout de suite ce n'est pas si grave et je peux lui offrir ce qu'il reste du mois de loyer. Après tout, j'y bien vécu sans pendant des mois alors je n'étais plus à ça près et ça pouvait lui donner un coup de pouce de plus donc c'était tout bénef ! En espérant que ma générosité ne me tue pas !

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Malgré la légère inquiétude somme toute fort légitime, je me sentais très enthousiaste d'avoir trouvé un nouveau colocataire. Non pas que je me sente particulièrement seul ici mais une présence extérieure me fera sans doute le plus grand bien pour me changer les idées si la terrible page blanche venait à repointer le bout de son nez. Ce n'était pas encore arrivé depuis que je sortais avec Aria remarque, à croire que la jeune femme offrait un carburant remarquable à mon imagination. Peut-être une envie de lui offrir cette suite qu'elle attendait tant ? Ou simplement la rendre fière ? Je l'ignorais mais c'était grisant et ça devait sûrement joué sur mon état d'esprit général.

« Ça l'est ! »

Souriais-je alors qu'il demandait s'il était possible de s'installer ici "le plus tôt possible". Vérité absolu : sa chambre était prête et j'avais juste un peu de ménage à faire dans l'appartement pour qu'il puisse aménager dans les meilleures conditions. Une question de quelques heures donc, rien de plus. Surtout qu'Aristote semblait déjà apprécier notre nouvel ami ce qui était très bon signe à mes yeux. Là aussi, je me fiais peut-être un peu trop au jugement de mon chat mais il ne m'avait jamais trompé. J'aurais dû comprendre quand il faisait pipi sur les affaires de mon ex, j'avais été idiot de ne pas réagir plus tôt... Lui qui était si propre et distingué d'habitude !

« Pas de problème je comprends ! Tu as mon numéro maintenant alors dès que c'est bon de ton côté tu me dis et j'appelle l'agence pour officialiser tout ça. »

Nos numéros échangés, je le raccompagne à la porte toujours avec un sourire avenant et mon enthousiasme sans doute un peu trop... Enthousiaste ? Ma foi, ça ne semblait pas le déranger et il semblait même assez rassuré de se sentir aussi bien accueilli. Une fois à la porte, il me remercia à nouveau, me faisant hausser les épaules avec un petit geste de la main pour amplifier le fait que ce n'était pas grand chose. J'imagine que ça l'était pour lui oui... Quoi que je ne pouvais qu'imaginer ce qu'il avait pu vivre avant d'arriver là.

« Ne t'en fais pas, c'est avec grand plaisir et j'espère que ça t'aidera à progresser. » Affirmais-je avec sincérité avec de lui serrer la main. « À très vite du coup ! »

Le saluais-je avec un clin d'œil amical. Quelques heures plus tard j'avais un appel de la dite assistante à qui je donnait le numéro de l'agence. Quelques appels plus tard une date de signature était fixée afin que Shaw puisse officiellement venir s'installer dans son nouveau chez lui. Entre temps, comme prévu, j'avais fait le ménage en profondeur et rangé les accessoires inutiles qui trainaient ça et là dans les parties communes. Aristote fut un peu chagriné de ne plus avoir accès à la chambre mais s'en habitua bien vite. Je préférais que Shaw décide s'il voulait de la compagnie féline ou pas.

« Salut ! Heureux de te revoir ! »

Souriais-je à mon futur colocataire alors qu'il me rejoignais à l'agence en compagnie de l'assistante. Je serrais poliment la main de cette dernière avec un bonjour plus sobre mais tout aussi joyeux. L'agent immobilier nous attendait déjà et nous invita à le rejoindre dans son bureau. Il était un ami de ma mère et un homme digne de confiance. Il salua tout le monde de façon professionnelle mais avenante puis récupéra les papiers donnés par l'assistante. Il avait déjà tous les miens depuis longtemps. Les sourcils légèrement froncés, il analysa le dossier en silence.

« Et bien il me semble que le dossier est complet ! Mais il me semble que vous aviez des choses à nous expliquer avant de passer à la signature n'est ce pas ? »

Demanda-t-il à la jeune femme sans perdre le sourire qui avait rapidement regagné ses lèvres. Je savais ce qu'elle allait nous dire, Shaw m'avait brièvement prévenu. J'étais prêt à en passer par là, procédure oblige. C'était mieux pour lui, comme ça nous étions dans les clous et ça nous protégeait sans doute tous les deux. Puis j'étais tout de même un peu impatient d'en savoir un peu plus que mon mystérieux colocataire. Après tout, je ne savais qu'une partie de son passé, juste le fait qu'il avait fait de la prison... Peut-être allais-je apprendre pire ? Qu'importe, je m'étais engagé et je comptais tenir ma promesse.

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