57 > Always here | Oziver

Oliver n’allait pas très bien ces temps-ci et ce, pour plusieurs raisons. Il était sans doute plus vulnérable que jamais, même s’il essayait de s’en sortir, de ne pas se laisser sombrer. Mais ce n’était pas facile. Surtout depuis qu’il avait revu un fantôme du passé en la personne de son ex, Roméo. Il n’aurait pas cru que le revoir ferait ressurgir tout un tas de choses. Il s’en serait bien passé. Et puis, il y avait eu Halloween et cette maudite fête où il avait bien cru y rester. En plus d’avoir eu peur pour sa propre vie, il avait aussi eu peur pour celle de ses amis qui étaient présents, ce soir-là. Comme Oz. Il s’en voulait un peu de ne pas l’avoir contacté plus tôt, mais il n’avait pas voulu l’inquiéter inutilement. Il avait toutefois finalement franchi le pas et lui avait dit qu’il voulait le voir, qu’il avait besoin d’un câlin. Une demande peut-être ridicule, voire futile, mais Oliver n’avait vraiment pas envie de rester seul, ce soir. Et il n’avait surtout pas envie d’aller dans un bar quelconque pour se bourrer la gueule et finir la nuit avec un inconnu. Pas ce soir. Il devait arrêter ses conneries ou ses études en pâtiraient. Il ne voulait pas tout faire foirer maintenant, alors qu’il était déjà arrivé si loin. Même s’il lui restait quelques années encore. La voie qu’il avait choisie n’était pas la plus simple et l’une des plus longues, mais il ne lâcherait pas. C’était probablement ce qui l’aidait à tenir et à garder un pied dans la réalité. Au fond de lui, il savait que Roméo avait commencé à s’immiscer dans sa tête, lentement, mais sûrement. Pourtant, lorsqu’il était avec lui, il choisissait d’ignorer cette petite voix qui lui disait de fuir.

Mais ce soir, il n’était pas question de Roméo. Il était question d’Ozcar. Et même si le jeune homme était son ex, au même titre que Roméo, les deux n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. Absolument rien. Oz était gentil et ne pensait qu’au bien de ses proches. Roméo, lui, était… fourbe et manipulateur. Et Oz était fiable. La preuve, il avait accouru dès qu’Oliver le lui avait demandé. Il s’empressa donc d’ouvrir la porte lorsqu’il entendit frapper et fut quelque peu surpris de voir le brun se jeter dans ses bras avant même qu’il n’ait pu refermer la porte. « Tu m’as manqué aussi. » Il serra doucement son ami contre lui, un léger sourire aux lèvres. Sa présence était apaisante et il se sentait déjà un peu mieux. C’était sans doute l’effet Oz. Un effet inimitable ! Sauf peut-être par sa sœur. Mais c’était encore différent.

Une fois l’étreinte rompue, Oliver ferma enfin la porte, puis observa son ami alors qu’il sortait quelque chose de son sac…pour le lui tendre, un adorable sourire aux lèvres. Une boîte de chocolats ? Le jeune homme se mit à sourire comme un con et reprit Ozcar dans ses bras. « Merci ! C’est exactement ce dont j’ai besoin ! Tu me connais trop bien ! » Parfois, il se disait que c’était dommage que les choses n’aient pas marché entre eux. Qu’il n’ait pas pu développer des sentiments plus forts pour l’autre brun. Il était parfait en tous points. Et quand ils étaient ensemble, tout avait semblé si simple…Hélas, Oliver s’était vite rendu compte qu’Ozcar se trouvait dans sa friendzone. Il avait eu vraiment peur de le perdre pour de bon, mais heureusement, ils avaient réussi à passer outre et à rester bons amis. « T’es le meilleur ! Je t’échangerais pour rien au monde ! » Il lui sourit, puis déposa la boîte de chocolat sur le bar de la cuisine. « Tu veux boire quelque chose avant qu’on commence à se goinfrer de chocolat ? » Il n’allait pas se leurrer. Il comptait bien dévorer tout le contenu de cette boîte en un temps record !

Voir Ozcar lui faisait toujours un bien fou, surtout quand ça n’allait pas fort, comme ces derniers temps. Le jeune homme avait un effet apaisant et le pire, c’était qu’il ne s’en rendait probablement même pas compte. Dans tous les cas, Oliver s’estimait vraiment heureux de l’avoir dans sa vie et de ne pas l’avoir perdu suite à leur rupture. Il comptait bien profiter des câlins de son ami toute la soirée, quitte à se montrer un peu trop collant. Mais il ne faisait pas ça tout le temps, non plus. Il traversait juste une période difficile et le traumatise de l’incendie était toujours ancré en lui. « Quelques années d’expérience, hein ? Je parie qu’il y a encore des trucs que tu sais pas sur moi ! » Il lui adressa un petit sourire qui se voulait mystérieux. « Il faut bien que je garde quelques secrets et que j’entretienne un certain mystère. Paraît que ça attire. » Il haussa les épaules avant de lâcher un petit rire. Avant l’arrivée d’Ozcar, il n’avait même pas eu le cœur à rire, à présent, ça venait naturellement. En fait, l’autre brun était un antidépresseur. Ouais, voilà. Il était son antidépresseur. C’était-il pas meugnon ? Et il se remit à rire lorsqu’Ozcar se compara à une carte Pokémon. « Ozmon, c’est toi ? » Il sourit bêtement, puis fit une petite tape amicale dans le dos du jeune homme avant de lui proposer à boire. « Une bière ? Je devrais avoir ça. » Tu parles. Il était sûr d’en avoir. Il avait toujours quelques bières au frigo. Il allait donc en chercher deux, puis rejoignit Ozcar sur le canapé et lui tendit une bouteille de bière.

« A la tienne, mon petit Pokémon ! » Eh ouais, il n’allait pas le lâcher de si tôt avec ça, maintenant. Il trinqua donc avec son ami et but une longue gorgée de bière avant de pousser un soupir. Il n’avait pas demandé à Oz de venir juste pour boire ensemble. Il avait besoin de sa présence et il avait aussi besoin de se confier, de juste lui parler. « C’était vraiment difficile, ces dernières semaines…Tu sais, j’ai vraiment cru que j’allais y rester. Et bordel ! Qui aurait cru que se prendre des bouts de verre dans le dos pouvait faire aussi mal ? Rappelle-moi de plus jamais aller une fête d’Halloween ! L’horreur était bien trop réelle. » Il essayait de plaisanter, mais au fond, l’expérience avait réellement était traumatisante pour lui et il se réveillait parfois la nuit, en sueur et en panique. Il se cala plus confortablement dans le canapé, puis posa sa tête contre l’épaule d’Ozcar en soupirant. « Et puis, côté cœur, c’est la merde aussi. Pourquoi je m’attache toujours aux mauvaises personnes ? Sauf toi, bien sûr ! » Mieux valait le rectifier tout de suite. Ozcar était l’exception. Et quelle exception ! Il attrapa la boîte de chocolats et l’ouvrit, puis la tendit à Oz avant de prendre une petite douceur qu’il fourra aussitôt dans sa bouche. « Trop bon ! » Il garda le silence un moment, terminant son chocolat, puis prenant une nouvelle gorgée de bière. Il avait l’impression qu’il ne faisait que se plaindre dernièrement et il n’aimait pas ça. Il avait toujours été quelqu’un de positif, de souriant…et ça le faisait chier que ces temps-ci, ce ne soit plus vraiment le cas. « Et toi alors ? Comment tu vas ? Quoi de neuf dans ta petite vie ? » Il fit une petite moue. « Je suis désolé, j’ai été un piètre ami ces derniers temps… »