Même pas vrai d'abord ! ◊ With E. Gabrielle Norton

Même pas vrai d'abord !

@E. Gabrielle Norton & @Alexander W. Norton

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C'était décidé. Un deuxième rendez-vous étalé sur trois jours. Juste elle et moi perdus au milieu de la cambrousse Écossaise... J'avais visiblement laissé mes bonnes manières de côté pour lui proposer cette folie qu'elle avait accepté un peu trop facilement. Trois jours alors que nous ne nous connaissions que depuis quelques heures. Loin du reste du monde, sans possibilité de fuir ou de changer le sujet. C'était de la folie non ? Je n'aurais jamais dû lui proposer ou elle n'aurait jamais dû accepter ! Du grand n'importe quoi que je n'arrivais même pas vraiment à regretter. Comme regretter une chose pareille d'ailleurs ? Trois jours en tête à tête avec une jeune femme charmante et intelligente qui semblait m'apprécier, c'était le rêve de tout homme sain d'esprit non ? J'aurais aimé la connaître un peu plus peut-être, être un peu plus confiant aussi car je savais que j'allais bafouillais et être maladroit. Au moins autant que je l'avais été ce soir lors de ce premier rendez-vous improvisé et sans doute largement imposé par notre cher ami Sam... Un rendez-vous merveilleux qui me donna envie de traîner un peu dans les rues de la ville avant de regagner mon appartement. Une balade le nez en l'air, l'esprit dans les nuages et un sourire niais sur les lèvres.

L'air frais me fit du bien et me permit de dormir un peu même si mes yeux s'ouvrirent bien avant l'aurore. Comme souvent, c'est une tempête d'inspiration qui m'avait poussé hors du lit et je fus particulièrement efficace ce matin là. L'idée de faire la lecture à Arianell m'avait grandement enthousiasmé à vrai dire, assez pour que j'en oubli mon petit déjeuner et me contente de mes nombreuses tasses de thé. C'était rare, j'étais un bon mangeur en général, un peu trop parfois mais pour le moment mon anatomie ne me le rendait pas trop mal. Quoi que je faisais pas mal de sport pour compenser mine de rien... Mais ce n'était pas la question, loin de là même. Perdu dans ma tourmente, je n'entendis qu'à peine les coups donnés à la porte et il fallut au moins deux récidives pour que je lève enfin la tête. Comme à son habitude, Aristote me suivit du regard pour s'assurer que je n'aille pas vers la cuisine -au cas où- puis, déçu par mon intention d'aller à la porte, il retourna à sa deuxième activité préférée : la sieste. Mon colocataire avait passé son weekend hors de l'appartement et me laissait donc seul en ce beau dimanche matin.

Matin ? Je n'avais en fait pas la moindre idée de l'heure et je n'avais donc pas envoyé mon rapport à ma chère sœur qui m'avait demandé de lui écrire au saut du lit pour lui raconter la soirée. Savait-elle quelque chose que j'ignorait ? Non, elle voulait sûrement s'assurer que je n'étais pas retombé dans les bras du dragon... Si elle savait ! Il allait d'ailleurs falloir que je lui dise non ? Elle allait immédiatement me griller de toute façon, elle me connaissait trop bien... Et ce sourire béat qui ne me lâchait pas ! Sans compter que j'allais devoir lui demander son duvet et qu'elle savait que Sam n'en avait nullement besoin... Surtout qu'il était trop grand pour rentrer dedans alors je ne pourrais pas être crédible... À moins de demander à notre mère ? Non, elle serait tout aussi curieuse et elle me connaissait tout aussi bien... Non, j'étais fait comme un rat et il allait falloir que je passe à table. De toute façon elles allaient me cuisiner jusqu'à avoir un nom et un numéro de sécurité sociale... Je ne voulais pourtant pas en parler, pas si tôt, pas déjà ! Je ne voulais pas me porter la poisse ou même qu'elles s'emballent trop vite... Et si elles ne l'aimaient pas non plus ? Impossible, Aria était nettement mieux que le dragon, elle était parfaite... Trop pour moi sans doute mais ma mère ne me le dira pas. Ma sœur oui en revanche, elle ne se gênera pas... Étrangement stressé par toutes ces idées, mon cœur manqua un bond en voyant le visage de ma sœur apparaître derrière la porte. Mince, j'étais vraiment cuit !

« Hey ! Tu es tombée du lit ? » La taquinais-je en déposant un baiser sur sa joue avant de la laisser entrer « J'allais t'écrire justement. J'imagine que tu viens pour un rapport détaillé ? Un thé avant que tu me fasses passer à la question ? »

Exagérais-je vraiment en parlant de torture ? Sans doute oui, ma sœur était un ange en réalité. Juste un peu têtue et avec la langue bien pendue. Sans compter sa curiosité de chat qui était sans doute héréditaire...

(c) oxymort