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 Long time no see, bro. (ft. Kjaran)

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Jónas S. Valduson
Jónas S. Valduson
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MessageSujet: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyMar 18 Juin - 21:49


Long time no see, bro.

Un peu plus de deux semaines que Jónas était installé à Edimbourg. Deux semaines durant lesquelles il n'avait quasiment pas dormi, passant les trois quarts du temps au bureau pour finaliser la mise en place de sa nouvelle filiale, le quart restant partagé entre quelques heures de sommeil et des insomnies. Changer d'environnement avait toujours eu le don de le perturber un temps, d'autant plus que ce nouveau déménagement n'était pas aussi anodin que les précédents : il avait choisi cette ville parce-que son frère cadet y vivait, du moins était-ce l'information que ses parents avaient eu du détective qu'ils avaient embauché. Le quarantenaire avait affirmé qu'il se chargerait de reprendre contact, qu'il valait mieux que leurs aînés restent loin pour l'instant. Il avait promis de leur donner des nouvelles régulières mais pour cela encore fallait-il que le plus jeune accepte un échange. En réalité, l'idée qu'il puisse refuser n'avait même pas effleuré l'esprit de l'homme d'affaires, il savait se montrer suffisamment persuasif pour avoir son attention et s'imposer dans cette vie qu'il menait.

Cet après-midi, l'Islandais avait décidé de laisser la boîte tourner sans lui, ses employés connaissant suffisamment la réputation de l'homme pour savoir que le moindre faux pas pourrait leur coûter cher, très cher. Son objectif : forcer une rencontre avec son frère. La dernière fois qu'ils s'étaient vus ce dernier était à peine majeur. Près de vingt années s'étaient écoulées, au final ils étaient sans doute devenus des inconnus, ayant chacun évolué de leur côté. Pouvait-il seulement le considérer encore comme son frère ? Sans doute, parce-que les liens du sang étaient immuables et que, de toute façon, Kjaran n'avait jamais su se débrouiller seul, sans mentor. Il était un suiveur, et il le suivrait, comme quand ils étaient jeunes.

Ayant garé sa voiture sur le parking de la clinique, le quarantenaire toisait un instant son reflet dans le rétroviseur. Avec le temps il avait fini par ne plus porter attention aux cernes qui cerclaient quasi constamment son regard, ils faisaient partie de lui et, autant le dire, ça n'ôtait rien à ce charisme qu'il dégageait. Avisant sa montre, il soupira, déjà lassé d'attendre. D'après les informations de la secrétaire qu'il avait eu en ligne le matin, Kjaran terminait d'ici cinq minutes. Et mieux valait que ce soit bien le cas parce-qu'il s'agaçait bien trop à devoir attendre plus. Quinze minutes. C'était tout ce qu'il tolérerait avant d'aller le chercher directement dans l'enceinte de l'hôpital.

Après un soupir las, ses prunelles accrochèrent enfin à cette silhouette qu'il avait vue sur les photos transmises par ses parents. Il faisait plus vieux que lui bien qu'il soit plus jeune. S'extirpant de son véhicule, Jónas rompit la distance le séparant de son frère pour l'instant dos à lui. Passant machinalement une main dans ses cheveux afin de les remettre en ordre, il ne prit pas la peine de vérifier l'état de sa tenue. Chemise noire parfaitement repassée, pantalon de la même couleur, toujours trop clean à se demander si lui-même parfois, à l'instar de son appartement, ne sortait pas d'une foutue vitrine.

« Kjaran » l'interpella-t-il pour avoir son attention lorsqu'il fut suffisamment proche. « Halló, bróðir. » Un fin sourire étirant ses lèvres alors que ses prunelles restaient relativement indescriptible, cette habituelle touche hautaine perceptible dans son ton. Sûr qu'il aurait pu le saluer en anglais, mais s'adresser à lui dans leur langue natale n'était pas un choix anodin. Faire remonter les souvenirs, bien lui faire prendre conscience que le passé l'avait rattrapé, qu'il était venu jusqu'à lui. Prenant le temps de le détailler sans gêne de haut en bas, le quarantenaire remarqua que si son frère était plus jeune que lui, il était légèrement plus grand, quelques centimètres à peine mais ça n'avait pas la moindre importance au fond, il n'avait rien à lui envier.

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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyJeu 27 Juin - 23:13


Long time no see, bro
Jónas et Kjaran

«  Dieu demande à Caïn de changer. Mais celui-ci ne veut rien savoir. Il est dans une grande colère parce que Dieu préfère Abel. Alors Caïn dit à son frère: ‘Allons aux champs !’ Lorsqu’ils sont seuls dans la campagne, Caïn frappe son frère si violemment qu’il le tue. Quel crime horrible ! »
Le docteur Valduson n'avait aucune idée de ce qui l'attendait sur le parking, ce soir-là. La secrétaire n'avait pas pris la peine de l'avertir qu'un homme avait appelé pour connaître ses horaires. Sûrement était-elle plus débordée que lui. Il faut dire que pour une rare fois, la salle d'attente des urgences était relativement vide. La saison des allergies arrivait à terme et tout le monde était trop occupé a profiter de leur début de vacances pour venir faire la queue aux urgences. Ne restaient que les cas sérieux, les accidents domestiques, les maladies arrivant sans crier gare et les traumatismes en tous genres. Pour la première fois depuis des semaines, Kjaran termina son service à l'heure prévue. Il se réjouissait déjà à l'idée d'avoir le reste de la journée pour lui, Adaline étant retenu en dehors de la ville par une affaire. Il comptait en profiter pour sortir Baldr, profiter du parc, et peut-être dîner dans son restaurant favoris. Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas pris un peu de temps pour lui. Il avait terriblement besoin de décompresser. Les préparatifs du mariage semblaient interminables. Il y avait toujours un détail à régler, un choix à faire (menthe à l'eau ou vert d'eau ? Comme si ce n'était pas la même fichue couleur), un changement à faire ou une réservation a confirmer. S'il avait hâte de se marier, il commençait à surtout vouloir arrêter de se prendre la tête avec des nuanciers bidons et des plans de table foireux.

Un passage dans les vestiaires lui permit de retrouver sa tenue civile : une simple chemise bleu foncé et un pantalon chino beige lui permettant de survivre malgré le début de l'été qui s'annonçait. Il faisait décidément plus chaud en Écosse que sur l'île qui l'avait vu naître. Il allait devoir s'y habituer. Une fois habillé, le médecin sorti par le parking, comme à son habitude. Il ne conduisait encore que très peu - son permis ne datait que d'il y a quelques mois - et était attachés à son habitude de venir à l'hôpital à pieds. Le trajet lui laissait ainsi le temps d'oublier ses patients et les salles morbides des urgences.

À peine était-il sorti du bâtiment que Kjaran leva la tête, observant le ciel. En vivant en ville, la nature et le sauvage lui manquaient. Il avait même abandonné son appartement donnant sur le parc pour aménager dans une maison de ville avec Adaline, plus spacieuse, mais entouré de béton. Il avança, se remémorant de vieux souvenirs d'Islande, jusqu'à ce qu'une voix le stoppa net. Il se retourna d'un coup, et s'immobilisa en apercevant l'homme se tenant derrière lui.

« Jonas ? C'est bien toi ?* » Sa langue maternelle, qu'il avait pourtant abandonnée depuis son déménagement, lui revint en automatisme. Il n'avait pas le souvenir d'avoir déjà utilisé l'anglais avec son propre frère. Plus de vingt années s'étaient écoulé depuis leur dernière rencontre, et pourtant, il n'eut pas besoin de réfléchir pour s'exprimer l'Islandais. Il se rendit compte que sa bouche était restée ouverte sous l'effet de la surprise. Il recula d'un pas, fixant le visage à la fois familier et étranger. Ses traits n'avaient pas tellement changé, mais l'âge avait laissé quelques traces. Trop légère aux yeux de Kjaran qui se sentait étonnements plus vieux que son frère aîné. Le médecin resta planté là, laissant plus d'un mètre entre son visiteur et lui. Comme si cet homme représentait un danger qu'il convenait de garder à distance raisonnable. Contrairement à lui, Kjaran ne souriait pas. Il n'avait pas encore décidé s'il était heureux ou non de le voir. Cela faisait des semaines qu'il se torturait l'esprit à savoir si oui ou non, il devait inviter - ou au moins informer - sa famille de son mariage prochain. Et voilà que Jonas se pointait à Edimbourg. Cette coïncidence le mettait particulièrement mal à l'aise. Comme s'il était responsable, comme s'il l'avait invoqué à force de penser à lui.

La première pensée traversant l'esprit de Kjaran était que Jonas était là pour le ramener à Vík í Mýrdal auprès de leurs parents. Après tout, c'est ce qu'il avait déjà tenté de faire lorsque le cadet avait rejoint une secte. Jonas avait la fâcheuse tendance de toujours vouloir tout arranger, comme si faire tourner le monde relevait de sa responsabilité. Peut-être qu'il était là pour lui annoncer une mauvaise nouvelle. Le médecin y avait déjà songé. Qu'un jour, ses parents allaient mourir et que sa famille restante prendrait tellement de temps à le retrouver qu'il aurait loupé les funérailles. Mais cela ne suffisait jamais pour pousser Kjaran à les contacter ; les Valduson n'étaient pas si vieux. « Les parents vont biens ? » Demanda-t-il tout de même, tant parce qu'il fallait bien dire quelque chose que par véritable inquiétude. Ses yeux ne purent pas s'empêcher de toiser son frère. Il serra les dents en le voyant si bien habillé. Même les cernes lui allaient bien, complétant subtilement la parrure du parfait quarantenaire accroc au boulot, mais plein aux as.
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@Jónas S. Valduson

(sauf mention contraire, je pense que Kjaran va parler en Islandais pendant tout le RP Long time no see, bro. (ft. Kjaran) 3424476180 )
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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyJeu 18 Juil - 19:46


Long time no see, bro.

À quoi s'était-il réellement attendu quant à ces retrouvailles forcées ? Il n'en savait rien à dire vrai, tout et rien à la fois. Impossible d'anticiper une quelconque réaction après tant d'années de silence, Kjaran avait bien pu changer du tout au tout comme rester le même qu'autrefois, il faudrait bien plus qu'un simple regard pour le savoir. Malgré tout, l'homme d'affaires ne s'était pas attendu à ce que son frère lui réponde dans leur langue natale, presque étonné de voir qu'il s'en souvenait encore si bien. Lui-même ne parlait l'islandais qu'avec ses parents, l'anglais étant devenu bien plus automatique. Pour autant, il répondit à son cadet dans cette langue qui était la leur, rétorquant un simple « en effet » d'un ton bien plus maîtrisé que celui du plus jeune. Il le voyait bien reculer, garder ses distances comme s'il se trouvait face à un fantôme venu du passé, et peut-être était-ce précisément l'impression que lui donnait la présence de Jónas en cet instant. Sûr qu'il aurait pu appeler ou envoyer un courrier pour reprendre contact, ç'aurait sans doute été plus correct, mais le quarantenaire ne faisait pas dans le correct. Mette les gens devant le fait accompli avait toujours été bien plus gratifiant et efficace, son frère ne dérogeait pas à la règle.

« Ça fait un bail » ajouta-t-il toujours dans sa langue natale, énonçant une évidence qui ne faisait qu'appuyer les années qui s'étaient écoulées. Ces années durant lesquelles il avait dû apprendre à laisser de côté son inquiétude pour ce frère disparu, où il avait dû écouter les remords de sa mère de n'avoir pu faire plus, l'amertume de son père dans une réelle incompréhension. À force d'apprendre à composer avec tous ces facteurs, l'aîné de la fratrie Valduson avait simplement appris à vivre avec. Un jour il avait eu à ses côtés ce petit frère qui l'agaçait autant qu'il voulait le protéger, le lendemain leurs routes s'étaient séparées. Aussi simple que cela. Et pourtant la donne avait changé à l'instant même où ses parents lui avaient fait part des informations trouvées sur Kjaran. Il n'était alors plus question de chemins distincts, mais bien de forcer le destin pour prendre place -de gré ou de force- dans la vie de ce frère disparu.

Tiré de ses pensées par la question de son cadet, le sourire de l'homme d'affaires devint plus fade, se fanant doucement. Leurs parents allaient-ils bien ? Si ç'avait été le cas peut-être ne serait-il pas seul ici, peut-être leur mère se serait déjà précipitée dans le premier avion pour venir à la rencontre de son dernier enfant. Ou peut-être pas. Peut-être que la situation serait exactement la même, parce-que Jónas était de ceux qui appréciaient d'avoir un contrôle sur tout et que ces retrouvailles avec son frère se devaient d'être faites comme il le souhaitait. « Ils prennent de l'âge » répondit-il simplement. Sans doute trop évasif comme réponse, mais conclure d'un ''non'' franc n'était sans doute pas le meilleur plan pour l'instant. Après tout, la situation n'était pas la plus dramatique, ils n'étaient pas à l'article de la mort, mais les ravages du temps avaient laissé leurs marques, c'était un fait.

Un sourire presque attendri venant fleurir sur ses lèvres, le quarantenaire avait inspiré, brisant la distance qui le séparait de son frère. Sans en demander l'autorisation il lui accorda une étreinte, brève mais porteuse de ce soulagement qu'il éprouvait à retrouver son cadet. « Je suis conscient que ma présence ici doit te dérouter mais je suis heureux de te voir » affirma-t-il en serrant légèrement son épaule, ses prunelles replantées dans celles de son vis-à-vis. Se reculant finalement d'un pas, Jónas avisa les quelques personnes qui sortaient de la clinique un peu plus loin. « On pourrait peut-être prendre un café quelque part ? Tu as bien un peu de temps à m'accorder après toutes ces années pas vrai ? » Malgré cette pointe de condescendance qui flottait constamment dans sa voix, le quarantenaire n'était en rien de le jugement ni l'agressivité, étant plutôt compréhensif, presque implorant. Il était heureux, réellement, de retrouver ce frère disparu mais Jónas étant ce qu'il était, il jouait parfaitement des ressentis qu'il renvoyait pour obtenir ce qu'il souhaitait.

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(tout pareil il rep en islandais donc  Long time no see, bro. (ft. Kjaran) 2266388069 )
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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyDim 28 Juil - 20:49


Long time no see, bro
Jónas et Kjaran

«  Dieu demande à Caïn de changer. Mais celui-ci ne veut rien savoir. Il est dans une grande colère parce que Dieu préfère Abel. Alors Caïn dit à son frère: ‘Allons aux champs !’ Lorsqu’ils sont seuls dans la campagne, Caïn frappe son frère si violemment qu’il le tue. Quel crime horrible ! »
Le médecin serra les dents, observant son frère si confiant. Il n'avait pas changé. Il pensait toujours pouvoir apparaître dans la vie des gens comme bon lui semblait, sans s'annoncer. Comme si tout le monde attendait sa venue comme celle du messie. Parce que môsieur Jonas était forcément plus important que ce qu'ils étaient en train de faire. L'âge et l'expérience n'avaient donc pas changé ce trait-là de sa personnalité. Kjaran ne pouvait pas envisager son frère autrement que comme l'adolescent parfait et aimé qu'il avait été. Durant des années, il avait ruminé sur ces souvenirs jusqu'à les cristalliser et faire de son frère un cliché détestable. Le médecin le regardait avec méfiance, ne comprenant pas ce qui avait pu l'attirer en Écosse si ce n'était pas pour lui annoncer une mauvaise nouvelle.

Ce dernier répondit à sa question et Kjaran ne put s'empêcher de prendre un air soulagé. Il n'aurait pas besoin de repousser son mariage pour enterrer un de ses parents et faire son deuil. Il s'en serait voulu de ne pas avoir repris contact plus tôt. Mais tout allait finir bien ; il n'était plus en cavale. Il fut pris par un étrange sentiment de libération. Il était allégé d'un poids qu'il n'avait plus conscience de porter.  « Tant mieux » se contenta-t-il de répondre, toujours aussi distant et mal à l'aise. La scène restait surréaliste et le médecin pensait être sur le point de se réveiller. Ce ne serait pas le première cauchemar contenant son frère qu'il faisait, cette semaine-là.

Le petit frère se laissa se faire prendre dans les bras de son frère, bien que restant un brin raide. Il ne s'y attendait pas. Le temps qu'il se détende et lève les bras pour faire mine de serrer son aîné, l'étreinte était déjà terminée et les deux hommes étaient de nouveau face à face. Presque aussi grand l'un que l'autre. Kjaran eut un petit sourire en constatant que le frère qui lui semblait si grand à l'époque faisait maintenant quelques centimètres de moins. Le regard fuyant celui de Jonas, le médecin se demanda de quand datait leur dernier câlin. Il fallait dire que leur dernière rencontre n'avait pas été très amicale. La faute à Kjaran, il pouvait le reconnaître avec le recul. Lui aussi était content de le revoir, quelque part. Et soulagé de ne pas avoir eu à faire le premier pas. Mais il était bien incapable de le lui dire en réponse, comme s'il s'agissait d'un aveu de faiblesse. C'était lui qui était parti, il n'aurait jamais pu revenir sans perdre la face.


Son frère l'invita à boire un coup et le médecin pensa surtout qu'il avait envie d'un bon whisky plutôt que d'un café. Ou une tequila frappée, pour redémarrer son cerveau confus. Sa main gauche passa sur son visage, comme s'il venait de se réveiller. Il regretta presque de ne pas avoir de bague de fiançailles. Il s'imaginait déjà la réaction qu'aurait eue son frère en l'apercevant. Ca aurait été un message fort, du type "j'ai su me construire une vie sans vous". Parce que Kjaran s'imaginait qu'ils en doutaient.  « Je ne bois pas de café. »  Répondit-il sans réfléchir, avant de se rendre compte qu'il venait de refuser l'invitation.  « Mais un thé sera parfait. Il y a un bar par là-bas. »  Il désigna une rue de l'index, avant de commencer à marcher dans sa direction. Son corps restait rigide, trahissant son incapacité à digérer l'apparition de son frère. Il resta muet quelques secondes. De nombreuses questions brûlaient ses lèvres, mais il tentait de calmer ses ardeurs. Mieux valait en discuter autour d'une boisson chaude et de quoi calmer sa faim. Le cadet réfléchit tout de même à leur formulation, à comment les lancer sans paraître froid. Il se tortura tellement l'esprit qu'une d'entre elles sortit sans prévenir.  « Comment m'avez-vous retrouvé ? »  Kjaran ne doutait pas que son frère venait de la part de leurs parents, d'où l'utilisation du pluriel. Après tout, c'était l'aîné l'enfant préféré, celui qui allait s'occuper d'eux quand ils seront croulants et dépendants. Il devait déjà leur avoir dit où leur dernier fils vivait et travaillait.  « Parce que j'ai du mal à croire que tu te trouvais sur ce parking par hasard. »  Ajouta-t-il avec un léger rire gêné. Il fallait qu'il arrête de parler, mais il se sentait obligé de combler chaque silence un brin trop long.
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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyLun 26 Aoû - 18:45


Long time no see, bro.

Le plus âgé remarqua bien le petit sourire de son frère, tout comme ce regard fuyant qu'il eut tout à coup, comme s'il n'osait pas totalement affronter ses prunelles sombres. Et sans doute était-ce légitime. Après tout, c'était lui qui était parti, lui qui avait laissé sa famille sans la moindre nouvelle, leurs parents. Ils s'étaient inquiétés, surtout leur mère, et ce malgré les remarques au départ désobligeantes de leur père qui ne savait simplement pas comment gérer ce sentiment d'avoir perdu un enfant, de n'avoir pu le remettre sur le droit chemin. Alors oui, il était compréhensible que Kjaran ne sache pas comment affronter cette situation. Encore une différence considérable entre eux : Jónas assumait ses actes, jusqu'au bout, même les plus atroces. Si dans le monde normal, celui où n'était que cet homme d'affaires intransigeant et respectable, dans l'autre monde, celui du sang et des règlements de comptes, il était jugé suffisamment inhumain pour que ses pairs ne se risquent pas à broncher, bien conscients qu'il n'aurait pas le moindre scrupule à leur ôter la vie. Restait à se faire un petit nom ici, parce-qu'on ne pouvait magouiller sans risque sans avoir du sang sur les mains. Inutile cependant que quiconque de son entourage soit au courant, l'image était plus importante que le monstre avide de pouvoir qu'il pouvait être tout au fond.

Pour l'instant, ces idées sombres étaient bien loin de l'esprit de l'homme d'affaires qui n'attendait qu'une seule chose : que son frère accepte d'aller prendre un café avec lui. Parce-qu'il ne pouvait pas lui refuser, pas vrai ? Pas après tant d'années de silence où il avait fini par se faire une raison. Mort ? Peut-être, il n'avait jamais été le plus débrouillard des deux après tout. Lorsque le concerné affirma ne pas boire de café, l'aîné se contenta d'arquer un sourcil d'un air de dire et alors ? comme si l'information n'avait aucune place dans l'équation. Kjaran ajouta qu'il prendrait un thé, désignant un endroit du doigt alors que le quarantenaire retrouva ce sourire satisfait et confiant en rétorquant un simple « parfait » toujours teinté de cette touche de condescendance qui lui était propre. Se mettant en route à l'instar de son frère, Jónas lui adressa un regard en coin. Pas vraiment confiant de ce qu'il voyait, comme si la présence du plus âgé était semblable à un fantôme du passé. Et sans doute était-ce le cas aux yeux de l'urgentiste. Probablement même à ceux de l'homme d'affaires bien qu'il n'avouerait pas que revoir son cadet là, en chair et en os, faisait naître en lui quelque chose de vraiment étrange.

Après quelques pas dans le silence, Kjaran pris la parole, posant une question des plus légitimes. Un nouveau sourire étira les lèvres de l'Islandais, s'agrandissant quand il poursuivit. « Ce n'est pas un hasard. Nos parents ont engagé plusieurs personnes pour te retrouver. Ils m'ont contacté lorsqu'ils ont eu les informations. » A quoi bon lui mentir après tout ? Il ne mouillait personne en disant cela, surtout pas sa propre personne. « Mais ce n'est pas uniquement pour cette raison que je suis ici. » Une manière de lui laisser entendre qu'en un sens, il y avait plus important que le fait qu'il vive ici, ou du moins tout aussi important. « Les affaires » ajouta-t-il, une lueur de fierté flottant dans ses prunelles alors qu'ils arrivaient devant l'enseigne du café. Difficile de savoir comment se dérouleraient ces retrouvailles, ni même si Kjaran l'accepterait à nouveau dans sa vie, mais l'aîné ne se faisait pas trop de soucis : il parvenait toujours à ses fins, d'une manière ou d'une autre.

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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyVen 27 Sep - 19:18


Long time no see, bro
Jónas et Kjaran

«  Dieu demande à Caïn de changer. Mais celui-ci ne veut rien savoir. Il est dans une grande colère parce que Dieu préfère Abel. Alors Caïn dit à son frère: ‘Allons aux champs !’ Lorsqu’ils sont seuls dans la campagne, Caïn frappe son frère si violemment qu’il le tue. Quel crime horrible ! »
Jónas était bien trop calme. Le contraste entre lui et le cadet, retenant comme il le pouvait la tornade le dévorant de l'intérieur, était saisissant. L'un des deux avait pu anticiper les retrouvailles, les préparer, alors que l'autre les subissait de plein fouet. Une intrusion dans sa vie. Voilà ce que ce qui se passait. Mais l'urgentiste était conscient de ne pas leur avoir laissé le choix : s'ils avaient téléphoné, il n'aurait sûrement pas osé répondre. Le +354 précédents le numéro aurait suffit à le figer sur place et il aurait laissé la sonnerie mourir.

La route jusqu'au café s'allongeait au fur et à mesure qu'il marchait dans sa direction. Le temps ralentissait et renforçait le sentiment que son cerveau était en pleine surchauffe. Tellement de choses à raconter. Tellement de questions à poser. Tellement d'explications à formuler.

Savoir que leurs parents avaient engagés des personnes pour le retrouver toucha Kjaran. En partant, il espérait être retenu et regretté. Le médecin était parti à la Capitale et n'avait jamais cherché à couvrir ses traces. Quand la sonnette de son petit studio retentissait, il lui arrivait d'ouvrir la porte et de s'attendre à découvrir la mère en larme sur le seuil. Ce moment n'était jamais arrivé et, peu à peu, le jeune homme qu'il était s'était fait une raison. Entendre son frère lui dire qu'ils l'avaient cherché, même vingt années plus tard, ravi l'enfant enfoui en lui.

Puis il y eut la deuxième réponse, celle qui ravit beaucoup moins le brun. Deux mots, qui semblaient couler de source. Les affaires. Comme s'il était censé savoir de quoi son frère aîné parlait. Aucun des deux n'avait de diplôme, lors de leur dernière discussion. Jónas avait-il terminé son cursus dans la finance ou avait-il changé de voie pour une discipline plus humaine ? Kjaran ne doutait pas que ce ton et ce détachement était voulu, afin de souligner tout ce qu'il avait loupé en décidant de partir. Les hommes s'immobilisèrent devant la porte que le médecin finit par ouvrir et tenir afin de laisser l'autre homme entrer. Il le suivit de près et désigna une petite table collé aux immenses vitres. Ce "café" n'était rien d'autre que le pub du quartier, fréquenté par les ouvriers. Les alentours de l'hôpital étaient aussi vivants que le service palliatif. La pièce était presque vide, seul deux hommes présentant déjà les symptômes de l'ivresse étaient assis au comptoir. La télé diffusait de l'Aviron dans l'indifférence générale. Kjaran s'installa en silence, intimidé par la dernière réponse de son frère. Les affaires. Devait-il demander à en savoir plus ou se taire et agir comme si c'était une évidence ? Il leva les yeux sur le visage de Jonas, observant ses traits sans gêne. Bien sûr qu'il l'avait reconnu. Ses joues légèrement creuses, ses yeux en amandes et ses cheveux légèrement plus clairs que les siens. Il devinait aisément les traits de l'étudiant en finance qu'il avait quitté des années plus tôt. Des années si longues qu'il aurait juré qu'elles s'étaient transformées en siècle. « Donc les parents vont bien. Les affaires vont bien. Je vais bien. »  Se contenta-t-il de résumer, nerveux à l'idée de se jeter à l'eau. Jónas était venu lui parler. C'était à lui d'ouvrir le bal et de demander à son petit frère ce qu'il avait en tête, pas l'inverse.

Une vibration dans sa poche attira son attention. Il sorti le petit appareil avec précaution et sourit en voyant le nom de sa fiancée s'afficher dans la notification. Le message était d'une banalité réconfortante. Lui aussi avait des choses qui le rendait fier dans sa vie. Il ne pouvait pas prendre un petit air condescendant pour dire "les affaires", mais il tapa une réponse rapide avant de cacher le téléphone dans sa poche et de reporter son attention sur son frère. « Pardon. C'était ma fiancée. »  Dit-il avec un sourire en coin qu'il avait échoué à retenir. Et si tu veux en savoir plus, t'as qu'à me poser des questions. Songea-t-il en appréciant le sentiment de victoire qui le gagnait. Il guettait la réaction de son frère, espérant lire dans ses yeux de la surprise ou de l'admiration. Kjaran savait que sa famille s'attendait à le retrouver dans un caniveau, les suppliant de le reprendre. Mais il en était rien. Le torse gonflé, il osait regarder son aîné dans les yeux avec un brin de défiance et beaucoup de fierté.
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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyMer 9 Oct - 14:57


Long time no see, bro.

Peut-être Jónas aurait-il dû réfléchir à deux fois avant de proposer à son frère d'aller boire un café. Peut-être aurait-il simplement dû lui proposer d'en prendre un chez lui, ou n'importe où ailleurs qu'ici, parce-qu'autant le dire : l'ambiance et l'environnement de ce pub était franchement déplorables. Bien trop pour lui qui était habitué aux lieux bien plus huppés et chics, des lieux où les clients n'avaient pas l'air de se trimballer un cancer du foie et Dieu savait quoi d'autre de semblable à la lèpre. Soit, il exagérait totalement, mais l'envie de se tirer de cet endroit s'était faite présente à l'instant même où il y avait mis un pied, et ce sentiment désagréable qui lui retournait le bide ne semblait pas prêt à le quitter. Pour autant, il n'avait d'autre choix que de prendre sur lui s'il voulait avoir cette discussion avec son cadet, et lui dire qu'il avait besoin d'un coin moins craignos n'était pas la priorité pour l'instant, d'autant plus que dire cela remettrait en cause son attitude de type détendu par la situation. Quoi que, son ton teinté d'une pointe de condescendance naturelle remettait déjà en doute cette attitude ouverte.

Allant s'installer à cette table près de la baie vitrée, comme si cela suffirait à lui donner le sentiment de ne pas être complètement dans ce lieu, l'homme d'affaires avait gardé sa veste, croisant simplement ses mains sur la table en avisant un instant le lieu. Même le type qui s'occupait du service avait l'air deux de tens. Parfait. La voix de son vis-à-vis le tirant de ses pensées, il reporta ses prunelles sombres sur lui, arquant un sourcil en le toisant de cet air supérieur qui était sien. Tant d'années de silence résumées aussi brièvement, s'en était franchement décevant. Ou peut-être était-ce la nervosité qui poussait le plus jeune à résumer de la sorte, comme si cela suffirait à couper la conversation qui l'attendait. Raté Kjaran, ton frère n'est pas de ceux qui laissent passer et font l'autruche. Mais pour l'instant, le quarantenaire restait silencieux, avisant simplement son frère qui tirait son cellulaire de sa poche avant d'afficher un sourire franchement niaiseux. Les mots qui suivirent et ce petit air fier auraient presque pu le faire rire, presque. Fiancé hein ? C'était en effet ce qu'il se passait dans un déroulé de vie normal, la routine. Lui aussi avait connu cela, s'était marié, mais il s'était lassé, comme toujours. « J'ose espérer que tu me la présenteras avant le mariage » rétorqua-t-il de ce même ton un brin détaché, adressant tout de même à son cadet un sourire qui voulait surtout dire qu'il ne pourrait plus l'évincer désormais, il l'avait retrouvé et l'autre devrait dealer avec, aussi simple que ça.

L'employé arrivant jusqu'à eux pour prendre leur commande, Jónas pris un simple café, priant intérieurement que la gueule du lieu n'était pas annonciatrice d'un café franchement médiocre. Inspirant profondément en reportant son attention sur son frère, le détaillant quelques secondes, il reprit. « Je ne demande qu'à savoir ce qui compose ta vie, Kjaran, à connaître celui que tu es devenu » commença-t-il sur un ton sérieux, ses prunelles ne se détachant pas de son vis-à-vis comme s'il essayait de lire en lui. Une part de lui avait le sentiment que son cadet n'avait pas tant changé, qu'il était toujours le même, il lui laissait cependant le bénéfice du doute. « Mais avant cela il va falloir reprendre du début : pourquoi es-tu parti ? » Inutile d'y aller par quatre chemin, d'essayer d'enjoliver ce qui était arrivé et de prendre des pincettes.

Son expression se faisant d'un seul coup plus peinée, pleine d'incompréhension, il secoua la tête. « A quel moment as-tu pu être égoïste au point de partir comme ça ? T'es-tu seulement demandé une seule seconde comment l'ont vécu nos parents ? » Pas agressif pour un sou, l'homme d'affaires jouait parfaitement à ce type perdu, celui qui avait dû rester pour prendre soin de leurs parents, qui avait dû se battre pour combler le manque d'un fils. Tout était dans l'apparence, dans le jeu, et faire naître la culpabilité chez son vis-à-vis était la première étape pour accéder à nouveau à cette place de frère à la fois manipulateur et indispensable. Bien sûr, une part de lui voulait entendre de la bouche du concerné ce qui l'avait poussé à disparaître de la sorte, mais l'autre savait pertinemment que ça ne changerait rien à ce qui était arrivé et que, de toute façon, ç'avait été inéluctable.

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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyMar 15 Oct - 22:05


Long time no see, bro
Jónas et Kjaran

«  Dieu demande à Caïn de changer. Mais celui-ci ne veut rien savoir. Il est dans une grande colère parce que Dieu préfère Abel. Alors Caïn dit à son frère: ‘Allons aux champs !’ Lorsqu’ils sont seuls dans la campagne, Caïn frappe son frère si violemment qu’il le tue. Quel crime horrible ! »
Les deux hommes dénotaient dans ce lieu. Leur jolie chemise, leurs mains qui trahissaient une vie confortable, leur silhouette transpirant la bonne santé. Certains clients, méfiants, les observaient du coin de l'œil. Malgré la proximité de l'hôpital, rare étaient les médecins à s'installer à ces tables. Les torchons ne se mélangent pas avec les serviettes et cette règle pouvait parfois paraître immuable. Pour Kjaran, qui durant des années s'étaient fantasmé comme héros du bas peuple en accord avec ses valeurs et revendications politiques, réaliser qu'il n'était qu'un bourgeois comme les autres lui avait fait du mal. Mais cette réalisation tardive n'avait pas laissé de séquelles. À quarante ans, il embrassait son niveau de vie et était même devenu un prétentieux, basant sa confiance sur son sentiment de supériorité. En somme, il n'était pas si différent du Jonas qu'il avait toujours connu, naviguant dans les cercles de la classe supérieure avec une aisance naturelle. Enfant, le plus jeune des frères Valduson se sentait comme un paria, un pouilleux qui préférait se salir dans les champs quand son frère était le garçon modèle. Pas étonnant qu'il ait commencé à imiter son aîné au point de devenir son ombre. Il l'avait tellement imité qu'il était devenu une contrefaçon odieuse et qu'il s'était dépêché de reprendre ce rôle — temporairement abandonné — dès qu'il sortit du culte. Kjaran avait observé Jonas pendant si longtemps qu'il avait pu continuer d'être lui, même en son absence.

Le médecin chassa ses pensées de son crâne. Ils n'étaient sûrement pas si semblables. Il voulait se rassurer en se disant qu'il était incontestablement le plus doux des deux, à défaut d'être le plus intelligent. Même le sourire, lorsque Jonas dit qu'il aimerait rencontrer Adaline avant le mariage, ne transpirait aucune bienveillance. L'aîné n'avait jamais été le plus démonstratif, mais le petit frère continuait de lui trouver des excuse, se persuadant que l'amour qu'il lui portait était réciproque. Kjaran continua de sourire en retour, un brin plus crispé qu'auparavant. Jonas n'était pas jaloux, il n'était pas non plus surpris. Il avait réagi comme n'importe quel frère ou cousin que l'on ne voit qu'une fois par an à l'occasion des fêtes de Noël.

L'arrivée du serveur tomba à point nommé, empêchant une gêne de s'installer après cet échange. Le médecin commanda un thé vert, impatient d'avoir une tasse entre les mains afin de lui donner de la consistance. Il se sentait un brin stupide, assis sur cette chaise grinçante, à ne rien trouver à dire à son frère retrouvé. Fort heureusement, l'aîné pris les devant et relança la conversation sans attendre. Il menait presque une charge inquisitrice, revenant sur un sujet que Kjaran avait enterré depuis longtemps : son départ subit de chez ses parents, à peine sa majorité fêtée. De son point de vu à lui, elle n'avait rien de subite. « C'est difficile à expliquer, Jonas. La situation de maintenant n'est plus la même qu'alors. Mes rancœurs ont évolué, j'ai évolué. Déjà à l'époque, tu ne comprenais pas. J'ai peur qu'il soit encore plus dur de la comprendre maintenant. » Ses yeux s'étaient abaissés sur ses mains, grattant nerveusement l'extrémité de ses ongles. Il aurait eu besoin d'une cigarette et d'un bon whisky pour se lancer dans ses explications sur la haine qu'il ressentait alors, sur sa rencontre avec les premiers adeptes du culte, puis avec Eldar en personne quand tout le monde traitait ce dernier comme un dangereux dégénéré. « Je n'étais pas parti si loin, nos parents auraient pu venir me dire comment ils l'ont vécu, comme tu le dis. » Dans le Kjaran adulte transparaissait soudainement l'adolescent boudeur et renfermé, persuadé que le monde était contre lui. Son regard dévia vers le trottoir sur lequel plusieurs clients consommaient leur dose de nicotine. Il aurait aimé les rejoindre. « Je n'ai quitté l'Islande que depuis trois ans. Avant ça, mon numéro était dans l'annuaire, comme tout le monde. » Il ne parvenait toujours pas à regarder son frère en disant cela, comme s'il anticipait les sermons qui allaient suivre.

Finalement, leur commande arriva, et Kjaran fit glisser sa tasse jusqu'à lui. Précautionneusement, comme si accorder toute son attention à une théière pouvait lui permettre de s'extraire de ce dialogue, il souleva le couvercle pour y glisser le sachet de thé. Il le fit bouger d'un côté vers l'autre et profita de l'odeur qui se dégageait déjà. Il replaça le couvercle, tourna le petit sablier apporté avec sa boisson et osa lever un regard à la fois timide et suppliant vers Jonas. Il espérait que ce dernier n'insiste pas de trop pour connaître immédiatement toute l'histoire de son départ pour la secte, au risque de devenir à fleur de peau. La rencontre était déjà assez compliquée à gérer, sentimentalement parlant.

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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyMar 5 Nov - 9:59


Long time no see, bro.

Pourquoi Kjaran était-il parti ? La réponse était plutôt évidente en un sens, disons surtout que tous ces questionnements n'avaient pas empêché l'aîné de dormir pour autant, du moins pas à proprement parler. Il s'était évidemment inquiété, avait été en colère, déçu, triste aussi, ce dernier sentiment cependant avait rapidement laissé place exclusivement aux deux autres, et après toutes ces années il était franchement partagé entre cette amertume et une certaine indifférence. L'indifférence éprouvée alors que l'on retrouve un fantôme du passé qui avait été définitivement relégué au rang des souvenirs. Sans doute qu'une part de lui était aussi empreinte d'une once de bonheur, mais il restait relativement minime pour l'instant comparé à tout le reste. Un fossé s'était indéniablement creusé entre les deux frères et, si Jónas avait bien l'intention de ne pas laisser son cadet filer une nouvelle fois, il ne serait clairement pas celui des deux qui franchirait ce précipice.

Lorsque le plus jeune répondit enfin à sa question, affirmant que la situation actuelle n'était pas la même que celle de l'époque, il arqua un sourcil emplit de jugement, d'un air de dire heureusement, et donc ? L'urgentiste avançait que son aîné n'était pas capable de le comprendre, déjà à l'époque, propos qui piquèrent le concerné à vif dans sa propre estime. Mais Jónas étant ce qu'il était, la colère qui aurait pu faire luire ses prunelles d'une lueur mauvaise fut masquée sous une couche de peine. Son frère s'y laisserait prendre, comme toujours, et autant dire qu'après toutes ces années, l'homme d'affaires avait réellement su parfaire ces émotions feintes, suffisamment pour que ses pairs n'y voient que du feu si c'était ce qu'il avait décidé. Ne dérogeant pas son regard de lui durant quelques secondes, un soupir finit par filer entre ses lèvres. « Il est peut-être difficile de la comprendre mais ça ne veut pas dire que je suis pas capable de t'entendre, Kjaran » répondit-il de ce ton un brin blessé, celui d'un frère qui ne comprenait pas ce qu'il avait bien pu faire pour que leur lien se brise de la sorte, qu'un monde se dresse entre eux. Un petit jeu de manipulation qui n'en n'était qu'à ses débuts, tout pour que le plus jeune n'ait d'autre option que de lui laisser une place de choix dans sa nouvelle vie.

A peine le sujet de leurs parents fut-il remis sur la table que le quarantenaire fronça à nouveau les sourcils. Kjaran se rendait-il seulement compte d'à quel point ses propos lui donnaient simplement l'air d'un gamin capricieux ? À l'entendre, il donnait presque l'impression d'être partit à l'époque dans le simple but d'attirer l'attention. Peut-être qu'en effet ne pourrait pas comprendre ses fameuses raisons, parce-que jamais il ne s'était amusé à être aussi ridicule pour s'attirer un peu d'intérêt. « Je rêve... tu es entrain de leur reprocher de ne pas être venus plus tôt ? » questionna-t-il alors que leurs commandes arrivaient, ses prunelles sombres dardées sur son vis-à-vis. « Peux-tu seulement te dire que, peut-être, le fait qu'ils ne viennent pas avant était une manière de respecter ta décision ? D'accepter ton besoin d'éloignement en priant pour qu'un jour leur fils leur revienne ? Ils ont respecté ton choix, Kjaran, respect que tu n'as visiblement pas pour eux. » Des paroles dures qu'il n'aurait assurément pas apprécié de se prendre lui-même en pleine figure, le tout sonnant comme un réel sermon, comme s'il était un enfant qui n'avait en effet pas évolué, comme il le disait pourtant.

Prenant une gorgée de son café en laissant planer un silence, juste le temps de laisser l'occasion à son cadet de réellement prendre conscience de tout ce qu'impliquaient ses mots, il inspira, reprenant d'un ton plus compréhensif. « Écoute... tu avais tes raisons, et il n'y a rien qui pourra rattraper tout ce temps, mais ils se font vieux, tu comprends ? Ne les prive pas de ce fils qu'ils ont tant espéré voir revenir un jour. » Son regard sombre planté sur lui, l'urgentiste pourrait sans doute y lire ce que Jónas ne disait pas. Qu'outre le fait que leurs parents avaient besoin de leur second fils, lui aussi aspirait à retrouver son frère. « Si tu ne te sens pas prêt à fournir des explications ils sauront être patients tant qu'ils savent que tu vas bien, mais ne nous prive pas de ça » appuya-t-il en soutenant encore un instant son regard avant de s'adosser contre le dossier de sa chaise, reprenant un peu de sa boisson chaude dans l'attente d'une réaction de son vis-à-vis. À dire vrai, l'homme d'affaires faisait surtout cela pour leurs parents, et en cela il était parfaitement franc. Mais il ne pouvait nier que, même s'il était content de revoir enfin son frère, cette joie n'allait pas sans son besoin maladif de contrôle, d'emprise sur les personnes qui gravitaient autour de lui, et Kjaran n'échapperait pas à cette règle.

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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptySam 23 Nov - 17:08


Long time no see, bro
Jónas et Kjaran

«  Dieu demande à Caïn de changer. Mais celui-ci ne veut rien savoir. Il est dans une grande colère parce que Dieu préfère Abel. Alors Caïn dit à son frère: ‘Allons aux champs !’ Lorsqu’ils sont seuls dans la campagne, Caïn frappe son frère si violemment qu’il le tue. Quel crime horrible ! »
Kjaran avait le sentiment que cette entrevue ne faisait que ramener à la surface des problèmes qui étaient bien mieux lorsqu'ils étaient enfouis. La joie de revoir son frère laissait place à tout ce qu'il avait redouté : l'interrogatoire et les explications. Il n'avait rien de concret à dire pour sa défense. Il était parti parce qu'il en avait ressenti le besoin, et que personne ne l'avait compris ni avant ni après son départ. « Le fait est que je ne te dois rien, Jonas. Je peux comprendre que mon départ t'ait affecté, et tu m'en vois désolé, mais si nous devions aborder tout ce que l'autre à fait et qui nous a affecté, nous en avons pour le reste de l'année. » Dit-il avec un regard lourd de sous-entendus. Le cadet était trop fier pour ramper et s'excuser mille fois comme son aîné semblait vouloir le forcer à faire. Kjaran voulait être traité comme son égal par Jonas, et non comme une serpillière. Il pensait qu'il n'y avait qu'une façon de gagner son respect : montrer qu'il avait grandit, qu'il assumait ses décisions et qu'il ne porterait pas le chapeau pour tous les problèmes de cette famille qu'il jugeait dysfonctionnelle.

Le sujet des parents était à prendre avec des pincettes. Les frères ne se rendaient peut-être pas compte à quel point leur perception sur le couple leur ayant donné naissance différaient. Kjaran s'était toujours vu comme un enfant à qui on refusait d'accorder de l'attention, dans une famille où les yeux étaient toujours rivés sur l'aîné. Vieillir n'avait pas adoucit le constat, au contraire. Plus il prenait du recul, plus le médecin baignait dans ses fantasmes et sa victimisation. « Je ne leur reproche pas de ne pas être venus, puisque je ne m'attendais pas à mieux de leur part. Et j'étais un gosse, Jonas. Ça me paraît un peu extrême de respecter une décision aussi difficile, provenant d'une personne aussi jeune. Ils auraient du me connaître mieux que ça. » Souffla-t-il, baissant la tête, honteux de constater que sa colère était encore bien présente. Il ne répondit pas à la tirade de son aîné parce qu'il savait qu'il n'avait pas tort. Il avait fait ça pour punir ses parents de ne pas avoir été à la hauteur de leur rôle. Savoir qu'ils l'avaient attendu toutes ses années lui fit — étonnamment — du mal : il s'était construit sur l'idée que sa propre famille l'avait rejeté et que personne ne l'avait attendu. C'était cette idée qui lui avait permis d'être si détaché et de quitter le pays quand le temps était venu. Un peu comme il avait décidé de croire qu'Adaline ne voulait pas de lui et que continuer d'être l'amant d'une femme marié ne servait à rien. Il fit tournoyer la tasse entre ses doigts, à défaut de la porter à ses lèvres.

C'est la douceur subite de l'aîné qui lui fit relever la tête et sortir de son humeur boudeuse. La première pensée qu'il eut fut que Jonas lui avait menti et que les parents n'allaient pas bien, puis il se ravisa. Il vieillissait. Aller bien était loin d'être un état immuable chez des personnes de leur âge, on ne savait jamais vraiment quand on allait découvrir une merde. Kjaran ne dit rien, se laissant le temps de trouver les mots à la hauteur des paroles de son frère. Parce que, entre les lignes, le médecin s'imaginait un futur où ils pourraient redevenir une sorte de famille. Oublier le passé. Entièrement. Ne pas avoir à s'expliquer. « Ok. » Finit-il par lâcher avant d'avaler une gorgée du thé. Sans vraiment savoir pourquoi, et malgré les perspectives réjouissantes, il pouvait sentir ses entrailles se tordre. Sûrement, parce que cela faisait trop longtemps qu'il était parti et que malgré le déni dans lequel il voulait s'enfoncer, il savait que "oublier" ne serait facile pour personne. « Tu n'auras qu'à me donner leur numéro de téléphone. Je commencerais par là. Et pour la suite... » Il marqua une pause, réalisant tout ce qu'une visite à son pays natal impliquerait. « Pour la suite, je m'arrangerais. Entre mon mariage et mon poste à l'hôpital, des vacances en Islande ne sont pas à l'ordre du jour. » Il était sincèrement désolé, puisqu'une part de lui criait qu'il devait rentrer, comme si redevenir un enfant et réécrire sa vie était possible. « Tu... tu penses qu'ils voudront venir ? Pour le mariage, par exemple. Ils seraient en état pour un tel voyage ? » Le médecin était timide en évoquant l'idée, parce que si lui était capable de ravaler sa colère en quelques secondes pour pouvoir rattraper ses erreurs, il ne savait pas ce que ses parents en penseraient. Il ne les connaissait plus. Ils devaient avoir changé, depuis le temps. Les adultes forts qu'il avait quittés avaient dû perdre quelques centimètres et gagner des rides au coin des yeux. La vision des cheveux de leur mère, que Kjaran avait toujours connus noir de jais, tendre vers le blanc lui porta un sacré coup. « Tu seras invité aussi, évidemment. Si tu es encore dans le coin à ce moment-là. » Le regard de Kjaran était rempli d'espoir et de supplication. Du Kjaran adolescent effronté, on passait à Kjaran l'enfant désireux de recevoir de l'amour familial.

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MessageSujet: Re: Long time no see, bro. (ft. Kjaran)   Long time no see, bro. (ft. Kjaran) EmptyMar 17 Déc - 17:08


Long time no see, bro.

Si nous devions aborder tout ce que l'autre a fait, nous en aurions pour le reste de l'année. Arquant un sourcil lourd de jugement, il se contenta de soupirer en secouant la tête, préférant ne pas répondre. Il n'était pas question de lui, là, mais bien du départ de Kjaran. Comme toujours cependant il trouvait plus simple de jouer à la course de qui a le plus déçu l'autre plutôt que de simplement parler de manière constructive. Soit, il lui foutrait la paix pour l'instant concernant ses motivations, mais il reviendrait bien sur le tapis à un moment ou à un autre. Et tout naturellement, c'est celui de leurs parents qui fut abordé, le plus âgé s'adressant à son cadet comme s'il était un gosse qu'il sermonnait, comme s'il voulait lui faire ouvrir les yeux sur son comportement. Que l'urgentiste ait été en colère contre eux par le passé était une chose, mais qu'il le soit encore là, après tant d'années, parce-qu'ils n'avaient pas daigné le chercher à l'époque ? Une blague. Et la réponse du concerné sur le sujet le poussa à soupirer une nouvelle fois alors qu'il croisait ses mains sous son menton, le toisant en silence. Donc il ne leur reprochait pas de ne pas être venus... mais il leur reprochait tout de même d'avoir accepté sa décision ? En matière de contradiction, il faisait fort. « Tu te rappelles seulement de comment tu étais avant de partir ? » demanda-t-il simplement en guise de réponse, faisant clairement référence aux mois qui avaient précédé son départ. Il était devenu de moins en moins lui-même, blessant leurs parents par ses mots, alors oui, ils avaient naïvement cru que le laisser prendre un peu de distances était la solution. Grave erreur visiblement. Mais qui était le plus à blâmer dans l'histoire ?

Poursuivant dans cette lancée, le plus âgé décidait de se stopper en voyant Kjaran dans le silence, visiblement coupable de ce qui était arrivé. À nouveau il décidait de lui laisser un peu de répit, adoucissant son ton en calmant ses reproches, parlant simplement du fait que maintenant qu'il l'avait retrouvé, il espérait qu'il ne disparaîtrait pas une nouvelle fois. S'il ne le faisait pas pour lui, au moins pour leurs parents. L'approbation du concerné le poussa à hocher brièvement de la tête avant de reprendre une gorgée de café, son regard se perdant un instant au travers de la vitre pas franchement propre. Elle était étrange, cette situation, et cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas été réellement piqué de la sorte. Parce-que malgré les années, malgré ce qui était arrivé, Kjaran restait son frère, et la famille n'était-elle pas une sorte de faiblesse ? Le retrouver et toutes les conséquences que cela engendrerait lui prendrait de l'énergie, mais sans doute était-ce plus acceptable que les inquiétudes de leurs parents.

S'il pensait que son cadet allait s'arrêter là, il n'en fut rien et l'homme d'affaires reportait son attention sur lui quand il reprit. Lui donner leur numéro, et il s'arrangerait pour la suite. « Bien sûr. Je te donnerai ça » répondait-il en gardant son sérieux, ne relevant pas cette histoire de boulot et de mariage. Lui aussi se tuait à la tâche, et il savait combien un mariage demandait du temps et de l'investissement alors oui, il comprenait, bien qu'il espérait que son frère ne prendrait pas trop de temps avant de se montrer à eux, ils avaient déjà suffisamment attendu. Inspirant à la question de l'urgentiste, il s'adossait contre le dossier de la chaise, croisant les bras. « Tu es leur fils, Kjaran. Ils viendront. » Malgré la rancune et les années à se ronger les sangs, ils ne louperaient pas ce mariage s'ils y étaient invités, Jónas en avait l'intime conviction. Après tout, ils s'étaient déplacés pour le sien jusqu'aux États-Unis alors... Le fait que son vis-à-vis lui dise qu'il serait invité également le poussa à sourire brièvement en avançant un « je serai là » sans hésitation.

Avisant l'heure plus par automatisme que par nécessité, il passait une main distraite dans ses cheveux. « Je devrais rester ici pour une année, au moins. Après... tout dépendra. » Tout dépendrait de son entreprise, des besoins qu'elle avait, de ce qu'il se déroulait durant cette année, de beaucoup trop de facteurs à dire vrai. Mais Kjaran avait le droit d'être au courant, au moins qu'il sache qu'il ne filerait pas dans le mois et qu'il avait bien prévu de rester là un certain temps. « Tu vis ici depuis longtemps ? » demandait-il alors de ce ton redevenu calme bien que porteur d'une pointe de condescendance. Il ne portait pour le coup aucun jugement, souhaitant simplement en savoir un peu plus sur la vie de son frère, sur l'homme qu'il était devenu, même si la plus grande part de lui le voyait toujours comme ce gamin qui chouinait constamment pour avoir de l'attention et qu'il ne parvenait pas à faire grand chose seul.

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