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Sujet: Ain't no sushine - Bonnie Sam 24 Aoû - 11:36
Après avoir accepté l’invitation à dîner de William j’avais appelé un taxi qui me ramena à la maison. Le prétexte d’un dossier à aller récupérer au bureau n’avait servi qu’à m’extirper d’une embarrassante situation. Mon père et William qui avait été sur le point de m’embrasser dans la même pièce. Brrr. J’en tremblais presque d’effroi.
En regardant le paysage défiler depuis la plage arrière, je me remémorai les déductions que j’avais faites en pliant mes affaires à la distillerie. William me plaisait. Bon… Et après ? Le sentiment avait sans doute l’air réciproque et en y repensant, le musicien faisait pas mal d’efforts pour m’approcher et me témoigner son intérêt. Il avait même risqué la pneumonie pour partager un moment avec moi. Je souris en repensant à la soirée de mon anniversaire. Le pauvre bougre avait du monter chez moi en espérant y décrocher quelques galipettes et s’était retrouvé avec un gros rhume et des oreillers dans la figure. L’anecdote était plaisante, enfin a posteriori. J’imaginais mal ce qui avait pu traverser la tête du gentleman à ce moment là. Pourtant cela ne l’avait pas découragé. Pour preuve en était le dîner programmé un peu plus tard. Je ne savais pas ce qui m’avait pris d’accepter tout en mettant quelques jalons censés me protéger d’une déconvenue. Je n’étais pas naïve, je savais pertinemment qu’une fois sur place, les choses prendraient bien la tournure qu’elles voudraient. Après Leopold, il m’avait fallu du temps pour me laisser approcher de nouveau, toutes griffes dehors je laissais peu de chance aux malheureux qui se risquaient à cette aventure d’y voir autre chose qu’une simple intermède dans nos vies. Rien de sérieux, juste du fun comme disaient certaines de mes amies.
Une fois rentrée je me délestai de mes affaires professionnelles et me laissait tomber dans mon si douillet canapé. Je ne sais pas ce qui allait se passer avec William ce soir mais il fallait lui reconnaître certains talents. Et puis de tout ceux qui s’étaient intéressés à moi, il surpassait physiquement de loin ses prédécesseurs. Je revis la courbure de ses biceps saillants à la lueur du soleil couchant, juste de quoi donner envie sans en dévoiler trop. Mais que m’arrivait-il ? Mes pensées furent interrompues par la vibration de mon téléphone sur la table basse. Mon hôte de la soirée m’envoyait ses coordonnées pour le rejoindre. Je pris quelques informations sur l’application du réseau de transport en commun pour voir combien de temps il me faudrait pour faire le trajet. Il me faudrait un peu plus d’une demie-heure pour être sur place. J’avais donc encore un peu de temps devant moi. Je traînai alors ma carcasse jusqu’à la salle de bains pour prendre une douche et m’éclaircir les idées.
Après cette douche, j’accomplis quelques tâches du quotidien comme passer chez le caviste en bas de la maison et déposer mes costumes professionnels au pressing, juste de quoi m’occuper en attendant le prochain bus. Le trajet me parut à la fois durer une éternité et me surprit quand le nom de mon arrêt résonna dans les hauts-parleurs. Une dizaine de minutes de marche plus tard, j’appuyais sur l’interphone au nom Preston. Je montais les marches jusqu’à arriver l’étage qui m’intéressait percevant seulement au dernier moment les notes de musiques émanant de l’appartement. Je poussai la porte pour découvrir l’Homme dans son habitat. Mon regard balaya la pièce qui s’offrait à moi avant de répondre à sa question.
« Nope, j’ai pris le bus. » fis-je avant de lui tendre le sachet en papier carton du caviste.
« Promis, ce n’est pas du whisky » ajoutai-je en souriant avant de reprendre l’observation des lieux. Si mon appartement ‘était plutôt pensé de manière éclectique, ce n’était pas du tout le cas de celui de William. Tout s’accordait parfaitement, du style de meubles aux couleurs en passant par la décoration. Cela me rappelait presque la maison de ville que je partageais avec Leopold à Londres. Il avait fait venir des décorateurs spécialement pour s’occuper de l’agencement et de la décoration. En voyant le parquet partout et les pieds nus du mannequin je descendis de mes échasses que je rangeais sagement à coté des chaussures de William. Il en a plus que moi je crois songeai-je en observant la petite collection. « ça s’est bien passé avec mon père ? » demandai-je un peu inquiète alors que nous regagnions le salon où une partie de l’apéritif nous attendait.
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Mar 27 Aoû - 5:03
Welcome to my life
William & Bonnie
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Il flottait dans l’air une bonne odeur de cuisine. J’ignorais ce qui m’attendait ensuite mais les effluves qui m’atteignaient me donnaient l’eau à la bouche. En tout cas, je vis mon hôte aller du côté de la cuisine pour vérifier que tout était en ordre dans le four mais je détournai le regard pour ne pas me spoiler sur le dîner. Mieux valait garder la surprise jusqu’au bout. L’entrevue avec mon père avait semble-t-il pris une tournure à laquelle je ne m’étais pas attendue. J’avais pensé qu’il se serait cantonné à discuter whisky avec l’américain et pas qu’il viendrait mettre son grain de sel dans ce qu’il avait vu. « Vraiment ? Qu’est-ce que tu as répondu ? » demandai-je avant qu’il enjolive l’histoire avec un fusil de chasse. Mon père était un peu brut de décoffrage mais de là à menacer un homme qui s’approche de ses filles d’une séance de ball-trap il y avait un monde. Peut-être l’aurait-il fait si à l’époque Leopold avait eu l’audace de venir jusqu’à Edimbourg pour me demander des comptes mais il n’en avait pas eu besoin. Et puis si William accédait à ma requête cela me permettrait d’y voir un peu plus clair aussi sur ses intentions.
Pour le reste, il semblait que le musicien avait rencontré l’homme fier de son art qu’était mon Jack Armstrong. Au moins il n’avait pas eu que la vision du patriarche souhaitant protéger ses petits c’était déjà ça. Je hochai la tête quand William m’informa avoir contribué aux bons résultats de l’entreprise familiale en faisant l’acquisition de quelques unes de nos bouteilles. « Ne t’inquiète pas, de toute façon, ça se conserve très bien. »
Après que le canapé fut libéré de la guitare électrique qui avait été posée là par le propriétaire des lieux, je pris sa place. En voyant William la reposer sur son socle je constatai qu’il avait pas mal d’instruments de musique dans le reste du salon. *Pour un amateur, il est pas mal équipé* Je ne m’y connaissais pas tellement dans le prix des instruments de musique, mais je trouvais que les guitares avaient de la gueule. Je notai les indications du mannequin pour me repérer chez lui dans un coince ma tête. La configuration des lieux ressemblait pas mal à mon appartement bien que celui-ci soit plus grand. Il me proposa à boire et en voyant la bouteille de Brewdog vide je ne pus résister. b]« S’il t’en reste une, je veux bien »[/b] fis-je en lui désignant la bière écossaise. Au moins, le musicien consommait local, c’était un bon point. « Pas de drapeau à la gloire de l’Amérique ? » observai-je en souriant. Cela aurait détonné avec le reste de la décoration mais dans les films, le cliché du drapeau dans les maisons était tenace. Une façon comme une autre d’engager la conversation. « Tu n’as pas trop le mal du pays ? »
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Mer 28 Aoû - 16:31
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Jeu 29 Aoû - 8:43
Ain’t no sunshine
William & Bonnie
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William ne tomba pas dans le petit piète que je lui avais grossièrement tendu pour savoir ce qu’il avait derrière la tête à mon propos. Le pouvoir du whisky s’était sans doute un peu trop dissipé depuis la dégustation. Bien que me sentant un peu honteuse d’avoir été surprise, je trouvais tout de même mignonne l’attitude de mon père. Je savais qu’il s’inquiétait pour moi et il avait eu la rare occasion de pouvoir avoir une « discussion » préliminaire avec un homme qui me tournait autour. Il avait du vouloir en profiter. Au moins, le musicien s’amusait de la chose. « J’étais pourtant sûre que c’était toi qui allait m’embrasser » glissai-je d’une mine innocente comme pour lui rejeter la faute dessus. Je haussai les épaules en riant ça n’avait pas d’importance de toute manière ça ne s’était pas produit.
J’opinai quand le mannequin m’expliqua que si je n’avais pas vu de drapeau américain dans son intérieur c’était parce qu’il ne m’avait pas encore montré sa chambre. Je doutais fortement qu’il réponde au cliché mais cela me permis surtout d’en apprendre un peu plus sur lui, là où il avait grandi. L’anecdote amusante me tira un sourire quelque chose me disait qu’il n’était pas étranger à la chute du poteau mais je n’aurais pas l’audace d’accuser sans preuve. Je décelai cependant comme une forme d’amertume sur les traits de William, il n’avait pas le sourire habituel qu’il me réservait quand nous échangions. Je n’insistai pas, il n’avait sans doute pas envie d’aller plus loin sur le sujet. Il m’apprit également que cela faisait environ trois ans qu’il bourlinguait à travers le monde et qu’il avait besoin de se fixer un peu. « S’il n’y avait pas eu ton fils, tu serais allé où ? » J’imaginais difficilement le mannequin choisir un endroit où il risquait la pneumonie à chaque orage et la ville où vivait son ex-femme pour poser ses valises. Surtout lorsqu’on connaissait un peu la demoiselle en question.
Suivant l’invitation de l’américain je me penchais légèrement au dessus de la table basse pour choisir un amuse bouche posé dans une assiette. J’étendis ensuite le bras vers une petite pièce en pâte feuilletée enroulée sur elle-même avec une petite bande rouge au milieu encore un peu chaude. Je l’enfournais d’un bloc et manquait de me mordre la langue à la question qui suivit. Je toussotais en gardant la bouche fermée pour ne pas arroser le salon d’écailles de pâte feuilletée et pris une lampée de Brewdog pour faire descendre le tout avant de m’excuser maladroitement. Je sentis les yeux de William me scruter tandis que j’observais la bouteille en verre qui me glaçait la main. Une phase d’hésitation me traversa. Je n’avais pas bien envie de ternir l’image favorable que l’américain semblait avoir de moi mais je savais que je ne pouvais pas repousser l’échéance indéfiniment non plus. Je n’étais pas obligée de rentrer non plus trop dans les détails. Je me décidai finalement à parler pour rompre le pesant silence qui s’était installé entre nous. Fort heureusement, la musique adoucissait un peu l’atmosphère. « Compliquée n’est pas tout à fait le terme exact» fis-je en guise de préambule, cherchant le mot approprié pour qualifier la relation que j’avais entretenu avec mon ex. « Fake serait plus approprié. Mais c’est de ma faute, j’ai été naïve. » Je m’en voulais encore de m’être faite avoir si facilement et je ne m’étais pas tout à fait pardonnée d’avoir fait partie du lot de ces pauvres malheureuses qui y avaient cru. J’avais pensé valoir mieux que ça pour en définitive m’apercevoir que non. Cela avait été trop beau pour être vrai, j’aurais du le savoir. « Au moins j’ai pu l’apprendre avoir d’être mariée. ça a grandement facilité les choses pour partir. »
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Mar 3 Sep - 6:14
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Mar 3 Sep - 11:04
Ain’t no sunshine
William & Bonnie
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Je relevai l'étonnement du mannequin par un simple haussement d'épaules. Déformer la réalité me convenait bien pour le moment et il était inutile de pousser davantage les conjectures nous concernant. La soirée entamée se suffirait à elle-même. Ainsi, William m'apprit que s'il n'y avait pas eu Roy, il aurait probablement échoué sur une île. Je notais dans un coin de mon esprit que chacune de ses propositions se portait sur ce type de lieu géographique. L'Ecosse était sur une grande île et on restait dans le thème. Le seul hic restait le climat qui n'était pas du tout aligné sur ses désirs. Le chaleur ne faisait pas partie des qualités de vie de notre beau pays. Si l'herbe y était si verte ce n'était pas sans raisons. Il me retourna naturellement la question.
Je ne me voyais pas spécialement vivre ailleurs qu'ici. J'y avais mes racines et mes proches, je m'y sentais comme chez moi. Mais pour des vacances c'était une autre histoire. J'avais de bons souvenirs en Europe. Ce n'était pas trop loin mais contrairement à certains de mes amis, je ne vivais pas pour cumuler des miles sur une quelconque carte avantage d'une toute aussi quelconque compagnie aérienne. J'avais traîné mes guêtres dans quelques grandes villes, Amsterdam, Dublin, Barcelone, les Baléares. Mais il me manquait encore quelques endroits à explorer sur le vieux continent. « Pour des vacances, j'irais bien dans le sud de la France ou en Italie... » répondis-je en laissant ma phrase en suspens pour mieux ajouter ensuite : « Il paraît que la nourriture et le vin y sont incroyables ! » Je laissai échapper un petit rire. A force, William allait finir par croire que ma vie tournait essentiellement autour de la nourriture et de la boisson. Force était de constater que c'était un peu le cas mais quand dans ce genre de destination le soleil est votre ennemi, il faut bien se rabattre sur des activités en intérieur. Et puis pour ce qui était de la France, j'étais au moins capable de commander à boire et demander l'addition dans un restaurant. En quelques clics sur un traducteur ce serait sans doute la même chose pour l'italien.
Je n'aimais pas parler de mes mésaventures amoureuses mais le sujet finit toujours par arriver un jour ou l'autre sur le tapis. J'avais un avantage certain sur William, via Maggie, j'avais entendu parler des déboires amoureux de Carry et de combien elle désespérait de la voir gâcher son histoire avec son gendre. A l'époque cela m'avait paru bien lointain. Je secouais la tête en entendant le musicien faire fausse route. Il n'avait pas compris ce que j'avais voulu dire mais c'était de ma faute, à vouloir mettre de la distance avec le sujet cela pouvait mener à une certaine confusion. Avec une certaine amertume, je bus une longue gorgée de ma bière. J'eus une petite grimace en l'entendant parler de piédestal et tomber dans les clichés paternalistes sur la place de la femme dans un foyer. Que de bêtises dans ce discours. « Pour manger il y a Just Eat et pour les enfants une nourrice fait l'affaire voyons. » répondis-je d'un air absent. Me concernant je n'étais pas de celles qui pensaient qui fallait que les femmes soient mises sur un piédestal. L'égalité était déjà difficile à obtenir alors s'élever au-dessus était bien loin de portée. Et puis a posteriori, on apprenait que plus beau était le cadeau plus grosse devait être la faute à faire pardonner. Je revoyais les quelques bijoux, les séances aux théâtres à des représentations complètes depuis des mois ou encore les escapades en amoureux après quelques jours d'absence.
Alors que j'avançais la main pour piocher dans une assiette sur la table basse, histoire de faire glisser ces mauvaises pensées aux oubliettes avec un amuse-bouche, je remarquai qu'à présent c'était l'américain qui était teinté d'une certaine amertume. L'avais je contaminé ? Il me parla alors de lui et de Carry. Lui aussi avait été marqué par une mauvaise histoire et il était sans doute plus à plaindre que moi. En plus du mariage, lui avait un enfant en plus à gérer. J'abandonnais l'idée de piocher à manger, et je baissai la tête. Les yeux observant la bière que j'avais entre les mains. L'analogie entre nos deux histoires me sautait à présent à la figure. Je sentais mes yeux devenir un peu humides. Il s'était fait avoir lui aussi par son ex-femme et il semblait encore en payer les conséquences à présent.
« Amoureux et aveugle ? » proposai-je comme définition la voix brisée et les yeux brillants sans pour autant verser de larmes. « Leopold avait une réputation de coureur de jupons invétéré. Nous nous sommes rencontrés sur une affaire où nous nous opposions. Il était si sûr de lui, le genre d'homme qui est beau et qui le sait un peu trop. J'ai remporté l'affaire et ça a suscité semble-t-il renforcé l'intérêt qu'il me portait. J'ai longtemps refusé ses avances mais il était persévérant. Il lui aura fallu six bons mois pour me faire craquer et que j'accepte un rendez-vous avec lui. ça aura duré un peu plus de quatre ans. Il avait l'air de s'être rangé et de bien s'en porter. Jusqu'au jour où j'ai découvert qu'il avait collectionné les maîtresses comme si de rien était. Il était habile car je ne me suis jamais douté de rien. Je savais quel genre d'homme il était, depuis le départ. Si un de ses concurrents n'avait pas voulu lui nuire, je serais probablement encore avec lui aujourd'hui. » J'avais offert à ce crétin sans doute mes plus belles années et je le regrettais. J'espérais qu'on ne m'y reprendrais plus mais je n'étais plus sûre de rien.
« Alors tu vois... Très peu de podium pour moi, respect, sincérité et honnêteté me suffiront. »
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Dim 8 Sep - 14:29
Je plissai les yeux pour sonder l’américain lorsqu’il m’avoua déjà connaître l’Italie. Que voulait-il dire par là ? Sa réponse laissait penser qu’il avait vécu pas mal d’expériences intéressantes dans ce pays mais impossible de savoir sur quel aspect. L’architecture ? Les paysages ? La nourriture ? L’histoire ? Ou alors d’autres formes de plaisir ? Je ne savais pas lire dans les pensées. Tout au plus j’arrivais à détecter quand un client me mentait mais sans plus. « Ah oui ? Si j’ai la chance d’y aller un jour, je te demanderai conseil » fis en renouvelant la suggestion que j’avais déjà formulé lors de notre toute première rencontre. Un globe-trotteur comme lui savait sans doute éviter les pièges touristiques. Les guides qu’on achète dans le commerce étaient bien mais il fallait aussi savoir en prendre la distance. Il n’y avait pas toujours que de bons conseils et de bonnes adresses.
Je ne m’étais pas attendue à parler histoire de coeur avec William si rapidement mais il fallait croire que nos expériences passées nous avaient pas mal marqué tous les deux. Nous avions vécus tous deux l’infidélité de nos compagnons respectifs J’imaginais qu’il devait un peu comme moi avoir peur que cela se reproduise avec une nouvelle personne. Il fallait savoir faire la distinction entre nos ex et les nouvelles rencontres mais forcément après en être passé par là on devenait beaucoup plus méfiant. La méfiance ne m’avait pas prémunie contre Leopold. La réponse de William me laissa perplexe. Il devait avoir raison, j’aurais fini par apprendre les choses un jour ou l’autre. Mais il m’arrivait encore d’en douter. Leopold semblait avoir été un expert de la chose. A aucun moment je n’avais eu le moindre soupçon et il fallait lui reconnaître un certain talent pour cacher ce qu’il ne voulait pas qu’on sache. Sauf si bien sûr on lui mettait un détective privé aux fesses. Je n’avais jamais cherché à savoir qui avait été le bon samaritain qui avait fait éclater la vérité au grand jour, plus prompte à tirer un trait sur mes erreurs qu’à chercher à le ou la remercier. Et même aujourd’hui je m’en fichais, peu importe le messager, seul le message importait. La référence à Maggie me tira un sourire. Il n’avait pas tort.
Puis il décida de changer de sujet et partir sur autre chose tout en précisant que si nous avions continué sur la même lignée il aurait volontiers tenté une autre approche. Je bus une courte rasade de bière en me ressaisissant. « Dommage… tu viens de gâcher une belle opportunité » soufflai-je en plongeant mon regard dans le sien tout en me penchant en avant vers la table basse pour accéder à l’assiette la plus proche du mannequin. Je pris un petit canapé avant de retrouver ma position initiale. « Et puis tu devrais commencer à savoir que je ne gâcherais pas un bon nectar pour si peu » ajoutai-je avant d’enfourner le canapé.
Il me demanda alors ce que j’avais pu faire de plus fou et il me fallut quelques instants de réflexion. William m’offrit un peu de temps en me contant d’abord son expérience. Je fus impressionnée par le récit et son honnêteté à avouer qu’il ne retenterait pas la chose pour autant. A sa place je ne l’aurais jamais fait. J’eus un sourire en songeant à ce que j’allais lui raconter. « Tu vas croire que je ne fais que ça mais mon histoire implique de jeter quelque chose… » Je rangeais la mèche de cheveux qui cachait mon implant cochléaire derrière mon oreille avant de me lancer. « Je me suis retrouvée sur une affaire à Londres où je devais défendre un client conjointement un autre client défendu par un autre avocat. Un sacré ponte dans le milieu du droit qui n’a pas peur de tordre la réalité pour faire innocenter son client. Un type assez… Spécial on va dire. J’ai découvert qu’il essayait dans mon dos de négocier avec le procureur pour sauver son client et faire tomber le mien à la place. Je l’ai pris de court et j’ai obtenu un deal avant lui. Quand il l’a su, il est venu au cabinet et a joué la grande tragédie en hurlant à la trahison, il a pris un écran sur un bureau de l’open space et l’a balancé à travers la vitre de mon bureau. Je ne me suis pas démontée, il avait beau faire une tête et demie de plus que moi je lui ai tenu tête, j’ai pris un autre écran et j’ai fait pareil. » Un de mes hauts faits dans ma carrière. Cela avait pas mal marqué les esprits. Le coût des réparations avait bien sûr était retenu sur mon salaire mais je n’avais jamais regretté mon geste. « Dans un autre registre, je suis allée une fois dans les Alpes faire du hors-piste en snowboard. On nous a déposé en haut d’un glacier en hélicoptère et on a tout descendu avec un guide. Mais bon comme visiblement je t’ai traumatisé avec un oreiller chez moi au point que tu ne veuilles pas m’approcher’à je me suis dit que tu serais plus sensible à l’autre anecdote que celle-ci » le taquinai-je en haussant les épaules.
A mesure que le plat gratinait au four, de délicieuses effluves nous parvenaient aux narines. J’en avais l’eau à la bouche et me demandais ce qu’il avait bien pu nous préparer. Je voyais bien quelque chose à base de tomates et de fromages mais j’aurais été bien incapable d’être plus précise que cela pour le moment.
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Jeu 12 Sep - 6:38
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Ven 13 Sep - 11:33
Ain’t no sunshine
William & Bonnie
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Avec l'assurance des conseils pratiques de William j'avais la quasi certitude de faire un bon voyage. Bon le projet italien était encore au stade embryonnaire hein. L'envie d'aller y jeter un oeil me taraudait mais de là à y aller vraiment il y avait un monde. Et puis avec qui y aller ? Une virée entre copines ou avec ma soeur était alléchante mais d'emblée ce n'était pas ce qui m'emballait le plus. Peut-être qu'au lieu de demander conseil à William, j'aurais pu y aller avec lui ? Je m'épris quelques instants y imaginer la chose avant de bien vite chasser l'idée. De toute façon, j'avais beaucoup de travail et mes prochains congés n'étaient pas prévus pour tout de suite. Ils n'étaient d'ailleurs pas prévus tout court.
Ma remarque sur l'opportunité gâchée eut au moins le don de faire rire l'américain. Même si je tournais la chose au jeu il y avait tout de même un fond de vérité. Je me serais laissée docilement approcher pour un peu de réconfort après avoir ressassé un passé douloureux. Mais il n'en fit rien se contentant de reconnaître que j’avais soulevé là un point sensible. D’un hochement de tête, je lui confirmai ses propos suivants. Il était effectivement un gentleman. Depuis notre rencontre d’ailleurs il n’avait cessé de l’être. Me courir après pour me raccompagner sous une pluie battante quitte à s’attraper un rhume de l’espace (et aussi faire la lumière sur ce que j’avais vu au Jukebox), choisir de s’asseoir par terre en face de moi alors qu’il y avait largement de la place sur le canapé. C’était tout à son honneur. Nombre d’autres hommes n’auraient pas eu les mêmes égards il fallait le reconnaître.
Après avoir dit que j’étais une brute, j’étais à présent affublée du qualificatif sauvage. J’étais sans doute plus sauvage que brute, ou du moins je préférais ce mot à l’autre. Cela m’embêtait un peu cette facette violente qu’il dénonçait à chacune de nos rencontres. Cela allait contre mes principes et j’avais plutôt l’habitude qu’on dise de moi que j’étais une personne douce et calme. Peut-être le faisait-il exprès ? Nous étions tous deux enclins à nous taquiner et peut-être qu’il avait choisi cet angle d’attaque récurrent par facilité. Cependant je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il y avait toujours un fond de vérité dans nos paroles, même lorsqu’on plaisante. Après l’américain confessait bien théâtralement être une petite nature. Peut-être que le problème ne venait pas de moi. J’étais toujours si encline à me remettre en question tout de suite… Je revis alors le regard sévère de Darcy et ses paroles me dire que je devais arrêter de me prendre la tête, que cela cogitait beaucoup trop là-haut. Elle avait raison. « Je ne sais pas s’il y grand chose à faire pour te sauver malheureusement… » fis-je en secouant légèrement la tête.
Je n’osais lui suggérer que dans ce cas, il n’y avait que la fuite pour assurer son salut. Le voir s’éloigner était bien la dernière chose dont j’avais envie. Lorsqu’il me proposa un refill je levais ma bouteille de brewdog pour constater de son état et je remarquais que j’avais eu moi aussi une bonne descente. Un lever de coude plus tard je lui réglais son compte pour la tendre à mon hôte. A présent la question était de savoir si j’en prenais une autre ou pas. La bière avait semble-t-il ravivé le reliquat d’alcool de la dégustation toujours présent dans mon organisme et un léger sentiment de bien être et de détente m’assaillait tranquillement. Il n’était peut-être pas raisonnable d’en prendre une autre. Je n’avais pas tellement envie d’être sage mais si je voulais faire honneur à la cuisine de l’américain, il valait peut-être mieux me modérer. « Non ça ira je te remercie »
Après être passé par la cuisine, William disparut quelques instants. J’en profitai pour regarder avec un peu plus d’attention l’environnement qui m’entourait. Il y avait un sacré travail au niveau de la décoration, tout était harmonieux. On était loin de mon appartement qui ressemblait plus un patchwork qui se voulait cosy qu’à une volonté de bien agencer et arranger les choses ensemble comme ici. Le musicien revînt vite et cette fois prit place à mes côtés sur le canapé un ordinateur à la main. Il le posa sur ses genoux et alors que je me disais que cette proximité nouvelle était la bienvenue, le blondinet eut des mots pour nous remettre à distance. Il s’était promis d’être sage. *Dommage* Je remis mes plans pour me rapprocher subtilement aux oubliettes, bien décidée, malgré la déception que je sentis naître au fond de moi, à respecter la volonté de mon hôte. J’acquiesçai et reportai mon attention sur l’écran de l’ordinateur où siégeait l’image dessinée d’une femme en train de fumée. C’était assez joli. Je n’avais pas l’habitude de changer le fond d’écran de mes ordinateurs, une autre de mes nombreuses déformations professionnelles. L’objectif de William était de me présenter son ou ses voyages en Italie.
Je pris alors l’ordinateur sur les genoux, en appuyant sur la flèche du bas je fis défiler les clichés tous plus beaux les uns que les autres. Je reconnus quelques bâtiments emblématiques mais les paysages ne me disaient pas grand chose aussi je demandais à William de me dire où c’était. Ma géographie laissait à désirer. Le moins qu’on puisse dire était qu’il avait pas mal crapahuté en terres italiennes. Je passais un peu plus rapidement sur les photos avec des personnes tout en passant un peu plus de temps sur les rares où le mannequin était présent. J’avais la désagréable sensation de faire irruption dans sa vie privée. Je ne me permettrais pas de commentaires sur les jolies jeunes femmes présentes sur les clichés. Certaines revenaient plus souvent mais toutes avaient la particularité d’être très belles. *Pas mal tes cousines William…* songeai-je avec un demi sourire. Mieux valait que je n’essaie pas de me comparer à ces sublimes gazelles aux mines radieuses. Il y avait de quoi complexer. « Ces photos sont superbes… Encore une corde à ajouter à ton arc. Y a-t-il seulement un domaine artistique dans lequel tu n’excelles pas ? » demandai-je impressionnée. J’étais incapable de faire la même chose. Le cadrage, les couleurs, la lumière, tout était chouette, il n’y avait rien à jeter. « En tout cas tu vends bien le truc… »
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Ven 13 Sep - 14:48
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Ven 13 Sep - 16:40
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Pas même un remède de grand-mère ne pouvait faire quelque chose pour l'américain. Il était peut-être un cas désespéré, mais sait-on jamais, on n'est pas à l'abri d'une épiphanie. « Je crains que non » fis je en secouant la tête d'une manière tout aussi théâtrale que le jeu du mannequin.
Absorbée par la visualisation des photos de voyage et attentive à l'histoire derrière les clichés qui demandaient éclaircissement j'étais bien loin de me douter de ce qu'il se passait dans la tête de mon hôte. Il s'appliqua à rester dans sa ligne de conduite qu'il s'était promis de respecter. Il me sembla à un moment ou à un autre sentir comme le poids de son regard sur ma personne mais je devais sans doute me faire des idées. A croire qu'au contact de l'américain, l'alcool me rendait fleur bleue. Il balaya mon compliment, comme chaque fois, en banalisant son travail de photographe. « Je ne suis pas d'accord. Le hasard et un bon matériel ne font pas tout. Avec un bon appareil je serais incapable d'en faire autant crois-moi. » Sans doute que son métier devait aider dans sa façon de savoir prendre un beau cliché. Il devait avoir quelques connaissances et accès à des gens qui pouvaient lui donner des trucs et astuces facilement.
« Attends tu ne peux pas appeler ça de la danse... L'autre soir je me trémoussais ça n'a rien à avoir. Mes copines à côtés sont bien plus douées que moi. » répondis-je en levant les yeux au ciel. Néanmoins, il n'avait pas tort, je savais me débrouiller dans le domaine. Je m'y étais mise un peu tard sous l'impulsion de mon aîné qui en avait marre de me voir baisser les bras devant chaque activité ayant un rapport avec le son. Mes échecs à apprendre un instrument de musique m'avaient découragé. Quitte à risquer d'être la risée de ses potes, il m'avait entraîné dans une aventure de cours de danse en couple. Puis le musicien déplora de ne pas avoir eu l'occasion de pouvoir davantage m'observer à l'oeuvre lors de la soirée au jukebox. « Peut-être parce que c'est toi qui était censé le donner le spectacle » suggérai-je.
L'heure d'aller découvrir la merveille qui cuisait dans le four avait sonné. De l'autre côté de l'îlot de la cuisine j'observais le plat encore bouillonnant et fumant avec appétit. « T'es fou ? ça a l'air bien mieux que tous les plats qu'on peut commander !» L'odeur ne pouvait qu'annoncer une suite délicieuse. La remarque sur Maggie me tira un sourire. « Toujours là où on ne l'attend pas Maggie. C'est la règle »
Alors qu'il me présentait une assiette bien garnie, William me demanda quels pouvaient bien être mes autres talents. J'étais bien embêtée pour lui répondre. Je n'en avais pas vraiment. Peut-être que la cuisine ou encore la pâtisserie faisaient partie des champs dans lesquels je ne me débrouillais pas si mal. Mais alors que j'allais répondre la petite interjection douloureuse du mannequin me coupa l'herbe sous le pied. Je fronçais les sourcils. « Mets vite ta main sous l'eau froide » lui conseillai-je. Après quelques minutes, je fis le tour du comptoir pour venir voir l'ampleur des dégâts. « Fais voir » Je saisis délicatement le main blessée pour la sortir du jet d'eau du robinet pour constater sous la lumière du plafonnier la marque rouge barrant le dos de la main du musicien. Quelques instants d'inspection plus tard et j'étais déjà rassurée. « ça va, c'est superficiel. Tu vas passer une mauvaise soirée mais d'ici quelques jours ça ira mieux. » En relevant les yeux je m'aperçus que cette petite épreuve nous avait rapproché. L'odeur du parfum ou de l'après-rasage de l'américain m'apparut aussi clairement que lorsque nous étions dans la distillerie un peu plus tôt. Mon regard remonta le long du bras de l'américain, observant ses lèvres et les détails de sa barbe naissante d'un jour, son nez puis enfin ses yeux de la même couleur que les miens. Il était là, à quelques dizaines de centimètres, et je sentis poindre l'envie de goûter ses lèvres plutôt que le plat de lasagnes derrière moi. Une alarme interne me rappela aux mots de William un peu plus tôt. *Proche, très proche, beaucoup trop proche* Je m'éclaircis légèrement la gorge puis baissais promptement la tête en me pinçant les lèvres et lâchais la main endolorie. Je reculai d'un petit pas avant de me détourner pour retrouver ma place derrière l'assiette qui m'était destinée. « J'espère que ça ne va pas te couper l'appétit»
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Sam 14 Sep - 6:30
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Sam 14 Sep - 10:13
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Sûr de lui, le mannequin tournait notre divergence sur l'art de prendre une bonne photo au challenge. Les yeux plissés je me demandais bien ce qu'il avait derrière la tête. « Okay pour aller prouver ta théorie. Mais nope, je ne parierais pas là-dessus. Tu ne me verras jamais parier sur quelque chose où je suis sûre de perdre » répondis-je en agitant légèrement mon index droit de gauche à droite. A nouveau j'exposais une de mes déformations professionnelles. Il y avait des batailles perdues d'avance mais qui valaient le coup de sortir les armes pour la cause à défendre. On ne peut pas toujours gagner pour son client, la défaite fait aussi partie de mon boulot. Certains avocats s'arrangeaient pour prendre uniquement de affaires où la victoire était assurée. Je n'étais pas de ceux-là, une victoire facile, quoique parfois reposante, avait moins de saveurs et je les trouvais aussi moins enrichissantes. Dans le cas présent, j'étais bien trop consciente de mes compétences vacantes pour oser affirmer que j'avais la moindre chance de ramener la coupe à la maison.
Sans me douter des troubles qui traversaient le mannequin, je le suivis dans la cuisine. Tandis qu'il servait les portions de lasagnes fumantes, il glissa que bien qu'il n'avait pas eu un point de vue idéal, il m 'avait tout de même localisé dans la foule. « C'est parce que tu m'as reconnue sinon tu les aurais davantage remarqué, crois-moi » lui assurais-je, repoussant l'idée qu'il n'ait pu avoir d'yeux que pour moi. Je n'étais pas naïve là-dessus. Dans une foule je n'étais pas le genre de personne que l'on remarquait. Ma petite taille me permettait de me fondre dans la masse facilement et j'avais un physique tout ce qu'il y a de plus banal. Aucune excentricité de ma part ne me permettait de me démarquer. Tout le contraire de William. Ses cheveux étaient bien coupés, sa barbe de quelques jours bien entretenue et ses vêtements étaient choisis dans une coupe qui lui correspondait. Il avait aussi de jolies mains. Son métier devait exiger de lui qu'il en prenne soin. De petites choses qui le plaçaient au-dessus du lot. A moins que mon jugement ne soit brouillé par autre chose. Peut-être notais-je tout ceci parce qu'il me plaisait ? Plus je passais du temps avec lui plus je revenais au même constat, ce n'était pas un hasard.
Niant l'évidence après m'être assurée que l'américain n'avait pas une brûlure suffisamment grave pour nécessiter d'aller chez un médecin pour des soins plus appropriés, je me détournais. Le pauvre n'avait pas beaucoup de chance, à mon contact il avait pris froid et maintenant il se brûlait. Nos rencontres semblaient rythmées par ces échanges constants d'ambiances et de températures. Un pas en avant le suivant en arrière. Comme si une force mystérieuse jouait avec nous comme avec deux aimants qui s'attirent et se repoussent en en changeant les pôles. Nouvelle inversion. Alors que je regagnais ma place, je sentis un contact, une légère pression m'invitant à faire changer de direction. Je me retournais et il était là, plus proche qu'alors. Mon coeur manqua un battement. Nous étions bien au-delà de la limite autorisée par la sagesse imposée par l'américain et la distance s'amenuisait. Je ne le lui rappellerais pas cette fois. Je n'en eus pas le temps. Je sentis mon rythme cardiaque s'accélérer sous l'impulsion de cette main d'une incroyable douceur au contact de ma nuque et de celle placée subtilement au creux de mon dos pour achever de combler l'espace nous séparant. Puis, nos lèvres se scellèrent, enfin. Mes mains glissèrent dans le dos du musicien alors que j'acceptais son invitation et y répondait sans me faire prier. Je me mis sur la pointe des pieds pour gagner quelques précieux centimètres craignant que la différence de taille n'écourte ce moment. La découverte était au moins à la hauteur de l'attente. Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti ces frissons me parcourir l'épiderme et j'appréciais de les retrouver grâce à William. Mon coeur battait si fort dans ma poitrine que j'en avais presque mal. La séparation fut presque plus douloureuse encore. Forcée de reprendre mon souffle après tant d'émotions, je ne pus constater qu'il en était de même pour le mannequin. Les poignets noués derrière la nuque du blondinet je redescendis d'un étage et laissait pas tête reposer contre l'épaule de l'américain. Les yeux clos, je gravais ce moment dans ma mémoire et appréciait simplement la chaleur de l'étreinte offerte, un sourire peint sur les lèvres et bercée par une agréable sensation de bien-être. « J'aime bien ton parfum » glissais-je à voix basse.
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Dim 15 Sep - 7:50
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Dim 15 Sep - 10:11
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Je sentis la respiration du mannequin se calmer et les mouvements de sa poitrine s'espacer. De mon côté je me concentrais sur ces mouvements pour caler ma propre respiration dessus retrouvant un calme relatif après la petite tempête que nous venions de traverser. C'était agréable. Je fermais les écoutilles pour ne pas laisser mon esprit divaguer sur les conséquences de ce qu'il était en train de se passer. Je mettais de côté volontairement qui était William, son lien avec Maggie mais aussi avec Carry et son fils Roy.
Je ne m'étais rien promis ce soir en venant. Je savais pertinemment qu'en acceptant l'invitation de l'américain les choses risquaient de prendre cette tournure. Mais j'avais décidé pour une fois de laisser le dérapage arriver s'il devait se produire. Tout comme maintenant je me concentrais uniquement sur le moment présent. Comme ma prof de yoga le disait si bien, il est important de prendre du temps pour soi et d'en profiter. Nous y étions. Je décidais que ce moment était un moment pour moi, pour nous et rien ne viendrait obscurcir le paysage. Il y avait longtemps que je n'avais pas été ainsi si bien dans les bras d'un homme et j'appréciais d'autant plus lorsqu'il resserra un peu plus son étreinte. Je me sentais bien, apaisée et en sécurité comme dans une bulle bienveillante.
Je rouvris les yeux seulement lorsque je sentis une légère pression sous mon menton, m'invitant à retrouver les lèvres qui avaient chamboulé pas mal de choses en moi. En entrant dans la danse bien volontiers, j'imposais cette fois mon rythme, calmant la fougue de mon partenaire si nécessaire, je voulais de la douceur et rien d'autre pour le moment. Je le taquinai ainsi, mordillant légèrement sa lèvre inférieure quand il devenait trop pressant puis revenant ensuite tranquillement. Je me sentis décoller du sol mais ne cessait pas mon manège pour autant, bien trop concentrée pour me laisser perturber. Plus besoin de me hisser sur la pointe des pieds à présent. Assise sur le comptoir, j'allais pouvoir offrir à mes mains un nouveau terrain d'exploration. Les pommettes douces contrastaient avec rugosité de la barbe. Le t-shirt laissait suspecter que de jolies formes s'y dissimulaient mais comme le mannequin je ne forçais pas les choses. Assez de spoiler pour le moment. Le souffle chaud de l'américain dans mon cou et les petites pressions qu'il exerçait me chatouillaient avec délice.
Il retrouva finalement le chemin de mes lèvres pour une ultime embrassade avant de suggérer qu'il était temps de dîner. Le double sens de sa question me tira un sourire mais je ne le relevai pas. « Yep » répondis-je en hochant la tête avant de lui voler un dernier baiser plus bref que les autres et nouer mes bras derrière sa nuque pour qu'il m'aide à descendre. Le saut à faire pour descendre n'était pas important mais là n'était pas le propos. Après avoir retrouvé le plancher des vaches je pris les assiettes laissant encore échapper quelques fin volutes de fumée. Pas question que le musicien ne se brûle à nouveau. Avant de quitter la cuisine, je me retournai, une vague d'hésitations traversant mon visage. « Si tu ne veux aller plus loin et qu'on en reste là après le repas ou au contraire si tu veux qu'on continue... Je te laisse le choix. Tu voulais être "sage" et je ne voudrais pas que tu te sentes obliger à aller vers quelque chose que tu ne souhaites peut-être pas. Ou que tu risques de regretter Donc... Je te laisse y réfléchir mais quoi que tu décides, ça m'ira. C'était très chouette en tout cas » Je m'éclipsais dans l'autre pièce pour aller poser les assiettes sur la table que William avait dressé pour l'occasion. Je l'attendis avant de prendre place à table ne voulant pas m'asseoir où il ne faudrait pas.
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Dim 15 Sep - 14:16
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Dim 15 Sep - 16:00
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La petite attention laissée sur mon épaule était plutôt de bonne augure. Chaud... Jusqu'à ce que l'américain me taxe de réfléchir trop. *J'aurais dû me taire* Et... Froid... Je regrettais un peu mes paroles et pris place à table en prenant garde de ne pas froisser les pans de ma robe. Je maudissais d'avoir ouvert la bouche. La sensation d'avoir gâché un peu de cet instant dans la cuisine prenant le pas sur mes pensées positives. Depuis mon retour à Edimbourg j'avais eu quelques tentatives de rapprochements avec des individus du sexe opposé et toutes s'étaient soldées par un échec. En grande partie parce que les messieurs n'avaient rien à avoir avec William (et ce en tout point) et aussi parce que j'avais découvert ou peut-être redécouvert, je ne savais pas trop, que je pouvais dans ces moments là manquer cruellement de confiance en moi. Mettez-moi devant une colle juridique ou sur une affaire face à un ténor du barreau et vous ne me verrez jamais aussi sûre de moi. Dans le privé c'était autre chose et cela s'était aggravé après ma rupture. Mais aujourd'hui j'allais mieux même si je constatais ce soir que je n'avais peut-être pas tout à fait réglé cette question. C'était étrange d'ailleurs que cette vérité me revienne à la figure à ce moment là et par le biais de l'américain.
Tandis que William versait un liquide bordeaux dans nos verres il poursuivit sur sa lancée en énumérant une à une les épreuves qu'il avait traversé pour que cela mène à ce rendez-vous ce soir. C'était pourtant évident, et j'en avais conscience mais qu'il le formule à voix haute semblait donner encore plus de poids à son argumentation. Puis en fronçant les sourciis, je me rendis compte que nous ne parlions pas tout à fait de la même chose. « Oh... » fis-je en réalisant un peu gênée les propos de l'américain. Je passais une main dans ma nuque en me sentant un peu bête. « Tu parles de ce soir ou à plus grande échelle ? Parce que hum... Je parlais juste de cette soirée, en fait » Je me sentis rougir comme une enfant.*J'aurais vraiment du me taire... Même si ce n'est pas désagréable*« Mais je suis flattée. Je n'oublierais pas tes efforts » Ce n'était pas tout les jours qu'on s'entendait dire qu'on valait le coup. « Et puis si tu veux vraiment rester sage, je peux sans doute t'aider à honorer cette promesse. »
Rien ne nous obligeait à quoi que ce soit. Notre rapprochement dans la cuisine avait permis de nous mettre au clair sur certaines de nos intentions et avait aussi favorisé d'alléger la tension qui régnait entre nous. Après un nouveau sourire, je saisis la fourchette pour enfin attaquer la part de lasagnes veggie qui m'attendait. Je soufflais un peu sur le petit morceau avant de l'enfourner. De délicieuses saveurs m'emplirent le palais, tout se mariait à merveille et les pâtes étaient bien cuites. Et voilà, encore un domaine où le musicien semblait avoir du talent. « Elles sont super bonnes ! Bravo » déclarai-je avant d'attaquer la suite avec appétit. Et dire qu'il avait proposé de commander alors qu'il avait préparé cette merveille il était fou. Coup de chance, le vin que j'avais ramené s'associait bien au plat. « Pour répondre à ta question de toute à l'heure, je n'ai pas beaucoup de talents artistiques pour ne pas dire aucun. Je n'ai jamais été douée pour la musique et mes talents en dessin se limitent à ma capacité à arriver à faire deviner un mot ou une action simple au pictionary. Je me dépatouille un peu en pâtisserie, du moment qu'il faut suivre une recette à la lettre j'y arrive. » Je savais faire une recette de gin ou de whisky ce qui était sans doute ma plus grande expression artistique mais cela William le savait déjà. « Tu fais du sport ou c'est naturel ? » fis-je en désignant les biscottos de l'américain et en prenant mon verre pour boire un peu de vin.
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Mar 17 Sep - 5:18
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Mar 17 Sep - 14:02
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A nouveau j’eus la sensation que j’avais commis un impair. *Quand ça ne veut pas... ça ne veut pas...* songeai-je en me sentant encore plus bête qu’alors. Maintenant le mannequin allait penser que.. Qu’allait-il bien penser ? Que je n’attendais rien de plus après avoir consommé la passion de ce soir ? Je ne savais pas moi-même si j’espérais quoi que ce soit. Me projeter dans quoi que ce soit n’était pas du tout dans le fil de mes pensées. Je ne voulais rien planifier ou encadrer le cours des choses. Je voulais encore moins tirer de plans sur la comète en essayant d’imaginer ce qu’il pourrait se passer ensuite s’il devait y avoir un après cette soirée. Nos rencontres avaient été jusqu’ici toujours fortuites et ça me plaisait assez de laisser le hasard (parfois nommé Maggie) venir bousculer mon quotidien. Sentant que je glissais vers une pente dangereuse et que William aussi, celui-ci proposait de rembobiner la bande et de laisser ces considérations de côté. Une suggestion on ne peut plus salutaire.
« Oui oui, c’est mieux » acquiesçai-je. Et pour ce qui est d’aider l’américain à rester sage… « Je ferais de mon mieux »Ou ce que j’ai envie...*
Orienter la discussion sur nos talents plus ou moins cachés permit d’alléger un peu le ton de la conversation et d’évacuer rapidement le moment de gêne présent. Il me complimenta sur le choix du vin et je hochais la tête. Tout le mérite revenait à mon caviste mais je préférais prendre le compliment tel quel. Et puis le voir avouer qu’il y avait une connexion entre nous était plus gratifiant en plus d’être vrai.
« Tu sais, il y a bien des tutos pour faire de la bière, si je t’en faisais un pour le whisky tu pourrais en faire aussi. C’est juste que j’ai baigné dedans toute ma vie donc c’est plus facile mais crois-moi c’est bien plus simple que tu ne l’imagines. Et un bon cocktail c’est aussi une bonne recette et de bons produits. Il me semble que dans quelques semaines, on sponsorise un concours de bartending. Si je ne me trompe pas, il y a une catégorie amateur et une catégorie pro. Parfois les amateurs n’ont vraiment pas à rougir de leurs créations et ils ne s’y connaissent pas forcément. »
Pour ce qui était de ma tenue vestimentaire… Il était vrai que j’avais développé un certain style. Je savais quel genre de vêtements m’allait et ceux qu’il valait mieux mettre de côté. J’avais fait le tour des différentes coupes et des couleurs, aujourd’hui c’était assez facile pour moi de trouver ce qui me correspondait. Néanmoins, je n’étais pas très tournée shopping. Mes tailleurs ou mes robes ayant un certain coût cela appelait à la parcimonie. L’avantage était qu’ils duraient plus longtemps. « Pour les habits, ça n’a pas toujours été le cas. Disons que j’ai reçu de bons conseils. J’ai quelques bonnes adresses à Londres, ça aide aussi. Et puis j’ai toujours vu ma mère être toujours très féminine, j’imagine qu’elle a déteint un peu sur moi. Mais en terme vestimentaire, tu te défends pas mal aussi » lui rappelai-je en designant sa tenue. Un t-shit et un jean bien taillé suffisaient à mettre le musicien en valeur.
Je découvris ensuite qu’il avait été quaterback. La mine impressionnée je l'écoutais dérouler la suite de son récit tout en faisant honneur au plat gratiné.« Du coup quaterback c'est dans que vous appelez football là-bas, c'est ça ? Mais attend parce que j'y connais pas grand chose. A la rigueur je m'y connais un peu plus en rugby… C'est pas le poste réservé au stéréotype du beau gosse et que tout le monde veut dans ces séries pour ados ? » dis-je en réfléchissant. « Pardon, ce n'est pas péjoratif de ma part, j'essaie de situer… »
J'haussais un sourcil et arborait une mine sceptique quand il se décrivit comme "encroûté". Ce n'était pas du tout l'impression que j'avais eu tout à l'heure durant ma courte phase d'exploration. « Je ne te crois pas. C'est de la fausse modestie. ça ressemblait pas du tout à ce que tu décris » répondis-je en secouant la tête, mon verre de vin à la main.
Être avocat c'est un peu un sacerdoce. Il faut parfois s'attendre à être réveillé au milieu de la nuit (weekend compris) parce qu'un client a des ennuis ou à veiller un peu tard le soir sur des dossiers. A cela s’ajoutait les fréquents coups de main à la distillerie depuis mon retour. Avec ce genre de rythme de vie, aménager du temps pour soi peut relever du défi. Le moment idéal que j’avais trouvé pour faire du sport était le matin avant le boulot. Plutôt du genre lève-tôt, mettre le réveil en avance ne me dérangeait pas plus que ça. Ensuite il ne restait plus qu’à trouver des activités qui pouvaient loger dans ce créneau. La chose était bien plus aisée à Londres qu’à Edimbourg, mais je ne m’en tirais pas si mal. « Oui j’essaie de me maintenir en forme on va dire. Avant d’aller bosser j’essaie d’alterner et de faire un jour crossfit, un jour yoga. Le weekend, quand je peux y aller, je ne garde que le yoga. Et entre tout ça, j’essaie de caser des trucs de filles genre manucure ou session spa, bien que ça fasse un petit moment que je n’y sois pas allée… Mais bon rien de bien passionnant en somme... » terminais-je en haussant les épaules. J’avais plus de facilité à caler à un rendez-vous pour une manucure que pour une session dans un spa. La durée de mise en oeuvre y était beaucoup et surtout il était important d’avoir des mains entretenues quand on faisait ce genre de métier. A quoi bon s’enquiquiner à porter des tailleurs chers et des hauts talons si c’était pour avoir des mains de menuisier charpentier ? En tant qu’avocat il est bienséant d’avoir une tenue irréprochable. Le spa était un moment de détente et j’aimais prendre le temps d’y aller, programmer un massage et/ou des soins, aller au hammam, au sauna ou à la piscine. Bref pas quelque chose qui se faisait en une heure entre deux rendez-vous.
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Sam 21 Sep - 7:55
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Sam 21 Sep - 18:13
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Je hochais la tête lorsque William me conseilla de ne pas minimiser mon savoir-faire familial. On me reprochait souvent d’être trop humble. Pourtant j’avais réellement la sensation de ne rien accomplir d’extraordinaire Il y a des gens qui cherchent à décrypter les mystères de l’univers, moi je faisais juste de la distillation d’alcool. Pas le même domaine de compétences mais surtout pas la même portée pour l’humanité. Les litres d’alcool dont je concevais parfois la recette n’avaient pas pour vocation à changer la face du monde. Tout au plus à constituer une invitation au voyage pour certains connaisseurs et pour d’autres juste à créer l’ivresse au cours d’une soirée.
Tout pouvait s’apprendre, certes. Mais en l’occurence il y avait tout de même des choses pour lesquelles on avait de facilité et autant je pouvais plonger sans problème dans un pavé de droit autant j’étais totalement démunie devant un instrument de musique ou une partition. On a toujours plus ou moins de facilité avec certains domaines. Pour les vêtements j’avais parlé de mes influences et William me confiait qu’il avait lui aussi reçu de bons conseils mais aussi, avantage du métier, reçu de très jolies pièces par des maisons pour lesquelles il avait eu l’occasion de poser. « Peu importe les moyens, les résultats sont là. En tout cas je n’ai jamais réussi à faire quoi que ce soit dans le domaine de la musique. Pas mon truc quelque soit la méthode employée. »
Tel le Docteur avec son Tardis, je découvris une nouvelle facette de la culture de mon hôte. J’appris quelques principes du fameux football us et ce à quoi servait un quaterback. Ainsi le jeune William était du genre à se mettre au sport juste pour la drague et obtenir les faveurs d’une jeune demoiselle. Ce que les hommes sont parfois prêts à faire pour séduire une femme aura toujours la don de m’étonner. Il avoua cependant n’être pas particulièrement un grand fan des études longues. Tout en l’écoutant se confier je sirotais tranquillement mon verre de vin après avoir terminé de dévorer les délicieuses lasagnes de l’américain. Un temps j’essayais d’imaginer William un peu plus d’une décennie en arrière. Je souris en faisant le parallèle avec notre histoire en construction. « Déjà à l’époque tu étais du genre persévérant » soulignai-je avant de rire. Nombre d’autres individus auraient lâché l’affaire depuis longtemps. En m’adossant à la chaise et tout en gardant mon verre à la main j’observais mon interlocuteur en me disant que le tableau était très agréable à admirer. « C’est le truc le plus dingue que tu aies fait pour draguer une fille ou il y a mieux ? » Je semblais déceler chez le mannequin les qualités d’un homme plein de ressource aussi je m’interrogeais.
« C’est vrai. Mais pour autant je ne sais pas si c’est le boulot qui me rendra heureuse. J’ai fait des progrès mais j’ai le défaut de pouvoir rester des heures à éplucher des dossiers et oublier le reste du monde. Ma spécialité c’est de trouver LA faille et quand je suis sur une piste il faut que je tire sur le fil jusqu’à trouver le reste de la pelote. C’est vraiment ce que j’adore dans ce job et qui a fait une partie de ma réputation. Mais ça implique de se priver de beaucoup de choses et avec le recul, j’ai raté beaucoup de choses pendant mon temps à Londres. J’ai une énorme marge de progression et ça ne peut qu’aller en s’améliorant. » Qui sait peut-être qu’avec William dans le paysage, il y a moyen que les choses aillent de mieux en mieux. Peut-être qu’en dehors de mes amis et de ma famille il aura des arguments pour me faire sortir plus tôt du bureau ? Voilà que je retombais dans le travers de me projeter à plus loin que cette soirée. Une gorgée de vin et ce sera vite repoussé.
« Merci pour ces délicieuses lasagnes, c’était parfait. Je crois que plus le temps passe plus je les préfère végétariennes. La prochaine fois, ce sera à mon tour de cuisiner. Des plans pour un éventuel dessert ? » demandai-je la mine espiègle en haussant les sourcils volontairement pour appuyer le double sens de ma question. Car si l’entrée avait été on ne peut plus intéressantes, j’en aurais volontiers repris du rab.
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Sujet: Re: Ain't no sushine - Bonnie Dim 22 Sep - 14:45