Kill them with success, bury them with a smile

Wyatt & Bonnie

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Circonspecte, j'observais le bal du livreur depuis une vingtaine de minutes aller et venir dans mon bureau avec au moins à chaque fois quatre cartons d'archives empilés sur son diable en me demandant quand est-ce qu'il allait s'arrêter. Il y passa encore un bon quart d'heure et chaque colonne montait jusqu'au plafond et emplissait la plupart de l'espace de mon bureau et il y en avait même dans le couloir. Le but de la partie adverse était clairement de me noyer sous les papiers pour ne pas que je trouve l'aiguille dans la botte de foin. Malheureusement pour eux ce serait mal me connaître. Cette pile me rappelait mes années londoniennes quand en tant que simple associée fraichement sortie de l'école il m'appartenait de préparer les dossiers pour les avocats plus expérimentés. Ayant été à bonne école la tâche ne me faisait pas peur.

En tout cas ce sera pour demain. J'ai encore des dossiers en attente pour ce soir et un rendez-vous client pour conclure la journée. D'ailleurs un coup d'oeil à ma montre me rappela à l'ordre et je me remis derrière mon ordinateur pour achever la rédaction de nouvelles clauses dans les contrats de certains talents de Wyatt. Car oui mon client de la fin de journée était un visage qui m'était bien connu pour l'avoir vu traîner bien souvent à la maison et à la distillerie familiale à vouloir faire les quatre cents coups avec Lewis mon frère aîné. Il avait toujours plus ou moins fait partie de la famille et je l'avais volontiers adopté comme second grand frère tellement les deux avaient été longtemps inséparables. J'avais déjà des matrices toutes prêtes pour les contrats de Wyatt mais cette fois il avait eu besoin de conseil pour des clauses un peu plus spécifiques que d'habitudes. Je dus faire quelques recherches pour être sûre de ne pas rédiger n'importe quoi et protéger à la fois mon client et son talent. Peu avant l'heure prévue du rendez-vous j'imprimais les documents et les glissais dans une pochette cartonnée bleue qui trouva sa place dans à de mon sous-mains. Il n'y avait plus qu'à attendre bien sagement mon client. Et comme je n'aimais pas spécialement rester sans rien faire j'ouvris ma boite mail et me lançai dans la grande consultation de ceux-ci qui allait me permettre d'établir mon planning du lendemain et de la semaine suivante.   

Wyatt & Bonnie

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Je levai la tête en entendant des pas pressés dans le couloir. Dans l'huis je vis alors apparaître Wyatt la mine mi-stressée mi-désolée. Je balayai ses excuses d'un mouvement de la main avant de me lever et faire le tour de mon bureau pour venir le saluer.  « T'en fais pas, y'a pas de problème » fis-je en souriant. Une bise plus tard, je fermai la porte pour un peu plus de tranquillité et retournai à ma place. « Désolée pour le bazar, ça vient d'arriver, je n'ai pas encore eu le temps de faire le tri » Je désignais d'un signe de tête les montagnes de cartons qui réduisaient sacrément l'espace disponible dans mon bureau. C'était à la fois une ambiance oppressante et un peu cosy. Enfin je préférais le voir ainsi.

« Je vais bien et toi ? Tu m'as l'air débordé. Je peux t'offrir quelque chose à boire ? » Peut-être avait-il autre chose à faire ensuite. Mieux valait peut-être se mettre au boulot promptement.

« J'ai préparé les nouveaux contrats avec les avenants que tu avais demandé » Je pris la pochette bleue sur le dessus de la pile et l'ouvris pour la donner à Wyatt. Plusieurs liasses de feuilles A4 étaient empilées les unes sur les autres avec des post-it au nom du talent représenté par Wyatt et un descriptif de ce qui avait été ajouté ou modifié histoire de gagner un peu de temps. J'avais eu l'habitude de travailler avec des gens pressés et qui n'aimaient pas chercher aussi j'avais pris comme réflexe de faire en sorte que ce soit tout de suite le plus clair possible. « Je t'ai mis les dossiers les plus urgents en premier, le reste tu pourras le lire à tête reposée et me dire s'il y a besoin que j'apporte des modifications »

Wyatt & Bonnie

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Wyatt n'avait pas tort, c'était plutôt un bon signe de santé financière d'avoir des montagnes de dossiers. Cependant j'aimais quand tout était bien rangé et pour pouvoir traiter ce genre d'affaire il était peut-être temps pour moi de commencer à envisager d'investir un bureau un peu plus grand. Bien sûr recevoir ce genre de livraison n'était pas la norme dans mon activité, mais on ne savait jamais. Le problème était surtout le stockage. En l'occurrence ici nous n'étions pas sur quelque chose de très sécurisé mais je devais bien faire avec. Heureusement que les entrepreneurs qui partageaient l'espace avec moi étaient plutôt sympa.
 « Je suis plutôt du matin aussi je dois bien l'admettre » répondis-je à Wyatt.

Les remerciements de Wyatt pour mon travail me firent chaud au coeur. J'étais toujours contente de pouvoir lui donner un coup de main, il avait été mon tout premier client. A l'époque je m'occupais de lui à distance mais maintenant que j'étais rentrée c'était tout de même plus agréable de pouvoir lui remettre les documents en mains propres. « Je t'en prie, si je peux aider c'est avec grand plaisir. N'hésite pas à relire quand même et à vérifier que tout va bien, je ne suis pas infaillible » J'avais beau être à peu près sûre que tout était bon, je préférais tout de même qu'il relise. On ne savait jamais, une faute d'orthographe sur un nom pouvait avoir des conséquences dramatiques, il valait mieux prendre trop de précautions que pas assez surtout dans le domaine du droit. Les vices de procédures sont les cas les plus faciles à attaquer.

« J'ai terminé tout ce que j'avais à faire ce matin. Il faut que je m'attaque à l'Everest derrière toi mais là tu vois, je crois que je commencerai tout ça demain parce que si je me lance maintenant, je me connais, je vais y passer une partie de la nuit. » Déjà qu'en commençant demain à la première il n'était pas sûr que je ne termine pas tard alors en commençant maintenant ce serait pire. Je ne rechigna pas à la tâche mais l'expérience m'avait appris qu'il fallait aussi savoir se préserver et garder ses forces pour les vraies batailles.

« Et en dehors du travail, comment va la vie ? »

Wyatt & Bonnie

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Si Wyatt n'avait rien à redire sur mon travail c'était bien signe que je ne le faisais pas si mal. Traiter avec lui me sortait un peu de mon quotidien et de mes affaires courante c'était toujours un moment intéressant de changer un peu de domaine de temps en temps.  « Tu m'en vois ravie »

Quant à la montagne de dossiers qui attendait que je l'escalade, je vis bien que Wyatt était tout à fait familier avec le sujet. Non pas que ce soit une bonne chose pour nous deux. Mais au moins nous étions sur la même longueur d'ondes. Chose que certaines personnes avaient parfois du mal à comprendre. Pourquoi rester au bureau alors qu'il y avait tellement mieux à faire au dehors ? Dans la théorie j'étais tout à fait d'accord avec ça. « Oui de toute manière je ne suis plus à quelques heures près maintenant.»

J'appris alors que l'agent de talent avait ainsi recruté quelqu'un pour lui venir en aide. Je ne cachai pas ma surprise en l'apprenant. J'avais toujours connu Wyatt travaillant en solitaire et se dévouant "corps" et âme à ses talents. « My goodness ! Qui est donc cette perle rare qui a l'honneur de te seconder ? » demandai-je vraiment intriguée.

Pour ma part je n'avais pas tant à raconter que cela. Ma vie écossaise était peu trépidante comparée à la sienne. Il y avait bien la dernière lubie de Maggie notre nourrice qui avait aussi gardé Wyatt quand celui-ci venait traîner à la maison ou à la distillerie avec mon frère. Quand elle avait une idée en tête elle ne l'avait pas ailleurs et elle parvenait presque toujours à ses fins, peu importe les conséquences. Elle ferait autant de dégâts qu'un ouragan de la plus haute catégorie.  « Hmm... Voyons voir... Je ne sais pas si tu te souviens de Darcy, ma meilleure amie ? Une grande indienne absolument magnifique ? Eh bien, elle est de retour en ville après un long moment passé aux USA. Et sinon Maggie s'est mise en tête de me coller avec le père de son petit-fils, William. Elle a arrangé une rencontre lors de la soirée où on a dévoilé notre dernier gin. Du grand Maggie dans toute sa splendeur en somme. »