DATE D'INSCRIPTION : 20/04/2019MESSAGES : 150POINTS : 807AVATAR + CRÉDITS : Rose Leslie + moi-mêmeLIEU D'HABITATION : Duplex à New TownEMPLOI/ÉTUDES : Avocate
Sujet: Another year on the clock Dim 2 Juin - 17:51
Another year on the clock !
William & Bonnie
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Fêter son anniversaire n'est jamais une mince affaire. Il y a bien sûr la date officielle et celles où on fête l'évènement. Car oui il n'est pas toujours évident d'arriver à réunir tout le monde au même endroit au même moment. Ce soir, il s'agissait de la soirée entre potes. Pour le lieu, pas d'ambiance boite de nuit, on voulait pouvoir boire, discuter et écouter de la bonne musique tranquillement. Le Jukebox s'était donc imposé à nous comme une évidence. Mais ayant conscience d'avoir dépassé la trentaine, pas question pour nous d'y aller le ventre vide. Au diable les adeptes du manger c'est tricher. Pour contenter les plus récalcitrants du groupe nous avions opté pour un restaurant vegan en vogue dans la partie vieille ville d'Edimbourg. Connaissant bien l'adresse j'avais toute confiance dans les talents de la cheffe pour faire changer les a priori des accros à la viande. Pour ma part aucun sectarisme j'étais une flexitarienne convaincue.
Peu avant vingt et une heure nous arrivions au Jukebox juste dans les temps pour s'installer au coin banquette que j'avais réservé pour notre petite troupe. Le spectacle sous des applaudissements nourris avec une reprise de "All about that bass" en version 60s "Mr. Postman". Il ne fallut pas attendre plus de quelques mesures pour que déjà quelques audacieux danseurs ouvrent le bal. Mais outre les jolis costumes du groupe mon attention fut attirée par le pianiste, un trentenaire blond aux yeux bleus que j'avais déjà eu l'occasion de croiser.
C'était quelques semaines auparavant au lancement d'un nouveau Gin dans la distillerie familiale. Si la rencontre avait été forcée par le destin, qui s'appelait en l'occurence Maggie, la conversation avait rapidement tourné vers l'étrange et le malaise compte tenu de qui nous étions vis à vis de l'intéressée. Son ex gendre et ma nounou... Si elle n'y avait pas vu de problème nous si. Enfin bien que cela nous ait dépassé. Impossible de me tromper sur le personnage, c'était William Preston. Il m'avait dit qu'il était musicien en plus d'être mannequin mais je ne m'attendais pas à le voir sur une scène en pleine performance. Il y avait peu de chance qu'il me reconnaisse de si loin et puis je n'étais pas tout à fait certaine qu'il ait très envie de venir me parler de toute façon.
« Quoi déjàààà ? Mais ils viennent à peine de commencer la deuxième chanson !» fis-je en voyant un mètre de shooter se présenter face à nous alors que nous n'avions même pas pris notre première consommation. Il était bien inutile d'essayer de lutter de toute manière. Et ce fut le coup d'envoi des "choses sérieuses" comment ils se plaisaient à l'appeler.
(c) Captain FreeBird
William B. Preston
Je m'appelle Henri
DATE D'INSCRIPTION : 20/04/2019MESSAGES : 131POINTS : 842AVATAR + CRÉDITS : Ryan Gosling + eunoiaLIEU D'HABITATION : Duplex à New TownEMPLOI/ÉTUDES : Musicien electro (Nox) et Model homme
Sujet: Re: Another year on the clock Lun 3 Juin - 5:23
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Sujet: Re: Another year on the clock Sam 15 Juin - 17:22
Another year on the clock !
William & Bonnie
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Bad Romance réveilla mes ardeurs et je descendis sur la piste de danse en compagnie de deux amies au moins aussi téméraires que moi. Cela donna un peu d'élan au reste du groupe qui finit par nous rejoindre peu après. Loin des beats d'électro effrénés il n'y avait pas besoin d'être dans la démonstration d'endurance et de cardio pour bouger au rythme du groupe sur scène. Je dois bien l'avouer cela me convenait parfaitement. Il fallait reconnaître que William n'était pas seulement doué pour choisir une tenue adéquate, il se débrouillait très bien au piano et au chant. Là encore j'étais loin d'être une experte pour juger mais d'après mon appréciation personnelle c'était très bien. La voix du mannequin s'harmonisait bien avec celle de la chanteuse et de ce que je pouvais observer il y avait une réelle alchimie entre eux, c'était indéniablement un plus pour le show.
A la fin d'une reprise de Old Town Road la chanteuse fit place à William qui quitta son instrument pour entrer un peu plus dans la lumière. Voilà qui allait être prometteur. Les premières notes d'Africa de Toto résonnèrent dans le Jukebox, immédiatement reconnues par l'assistance dont votre humble serviteuse. Dans cette reprise version années 50 le grand blond mit le feu. Reprenant en coeur avec William les paroles du refrain, le hasard fit que mon regard finit par croiser le sien à un moment. Je lui souris et lui adressai un clin d'oeil sans m'arrêter de chanter ni de danser. Loin de moi l'idée de le perturber davantage pendant qu'il travaillait. A la fin de la chanson, William reçut des applaudissements nourris et à mon sens amplement mérités.
Après tant d'émotions, nous avions besoin d'une pause. Ce fut le moment que choisi pour aller faire une pause autour de notre table pour aller commander quelques rafraîchissements.
« Bah dis-donc t'as un ticket avec le pianiste ! » me glissa Georgia du ton de la confidence. « Tu devrais tenter ta chance, il est pas mal. » ajouta-t-elle avec un regard qui en disait long sur ce qu'elle avait en tête. « Mais non tu n'y es pas du tout, on se connait. Je ne savais pas qu'il jouait ce soir »
Enfin se connaître était un bien grand mot, mais ça Georgia n'avait pas besoin de le savoir. Après deux ou trois chansons de plus, une autre tournée de shots pour mon groupe, la chanteuse déclara l'heure de l'entracte. C'était à mon tour d'aller nous commander à boire aussi je quittai la table pour aller accomplir ma mission.
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Sujet: Re: Another year on the clock Jeu 20 Juin - 18:25
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Sujet: Re: Another year on the clock Sam 22 Juin - 18:50
Another year on the clock !
William & Bonnie
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En attendant les shooters je remuais tranquillement le tête au rythme de la musique de fond qui avait résonné dans les lieux dès lors que le groupe avait quitté la scène. Dans ce genre de lieu public un silence complet aurait paru étrange et limite glauque à cette heure-ci. Ne reniant pas mes origines et connaissant les loustics avec qui je trainais ce soir, tous les shots étaient à base de gin, le barman de la soirée se chargeant d'ajouter une touche d'exotisme à chacun. J'eus un léger sursaut en entendant une voix venant de l'arrière et je vis le propriétaire de cette voix prendre place à mes côtés.
William fit ainsi son apparition en supposant que la raison de ma présence ici ce soir venait d'un espionnage pour le retrouver. « Vous aimeriez bien, n'est-ce pas ? » répondis-je avec un sourire en coin.
Et le pianiste de la soirée se montra gentleman en offrant la tournée de shot que j'avais commandé. « Merci ! » fis-je alors que les petits verres aux teintes colorées différentes se présentaient à moi je dis signe au barman pour attirer son attention « Ajoutez-en un pour notre généreux pianiste » Je n'allais pas argumenter sur le fait que j'étais amplement capable de payer cette tournée de shot à mes amis. Il faut parfois savoir accepter ce qu'on vous offre sans arrière pensée. Néanmoins, je notais ce geste dans un coin de ma mémoire en gardant tête que je devrais rendre la pareille.
« Je passe une très bonne soirée. Je dois avouer que le pianiste était un peu moins bon que d'habitude mais au fur et à mesure que la soirée passe, il devient meilleur. » le taquinai-je gentiment en lui faisant un clin d'oeil Je finis par lever les mains en signe de paix. Je ne voulais pas non plus vexer le grand blond après son acte de générosité. « C'est vous qui avez commencé » soulignai-je en faisant référence à son entrée en matière. Je présentai alors un shot face au trentenaire avant de m'en choisir un au hasard. « A la cette jolie soirée ? » proposai-je comme toast. « et encore merci » ajoutai-je avant de lever mon verre et de le boire cul-sec.
Reposant le cadavre du verre sur le comptoir je désignai d'un signe de tête le paquet de cigarettes. « Vous voulez peut-être profiter de l'entracte tranquille avant de remonter sur scène » Je ne voulais pas retenir le musicien et l'empêcher de profiter sereinement de sa pause. Son temps libre était compté.
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Sujet: Re: Another year on the clock Sam 29 Juin - 12:24
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 30 Juin - 13:38
Another year on the clock !
William & Bonnie
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William ne manquait pas de répartie non plus, une qualité de plus à ajouter à son capital sympathie. Si je m'étais demandée si le grand blond m'avait aperçu dans le public de danseur il me confirma que c'était le cas. Le doute était toujours permis dans ce genre de cas. Dans une foule, le chanteur ou le musicien peut regarder dans votre direction sans vous regarder vraiment et fixer son attention sur la personne juste derrière. Mais il fallait croire que ma chevelure flamboyante attirait l'oeil. « J'imagine qu'on peut lui pardonner » répondis-je d'un air confiant et tout en sachant pertinemment que William avait du faire un sans faute sur sa partition. En tout cas, je n'avais rien remarqué.
Après le shot je réalisais que j'empiétais sur le temps de pause du mannequin. Peut-être aspirait-il à passer ce temps seul ? La vie d'artiste m'était inconnue et malgré les anecdotes folles que Wyatt acceptait de me raconter sur ses talents cela ne suffisait pas à faire une généralité. J'imagine que chacun gère cet entre-deux moments à sa façon. Prête à libérer William de son obligation de politesse il me proposa de l'accompagner dehors pendant qu'il s'en grillait une. « Pourquoi pas ? Il commence à faire un peu chaud par ici » répondis-je avant d'emboiter le pas du musicien vers la sortie, le laissant ainsi ouvrir la voie. Une fois au-dehors une petite brise vînt nous rappeler que nous n'étions pas en Ecosse pour rien. Et encore nous étions relativement chanceux pour ce soir. Le saisissant contraste de température me fit prendre conscience qu'effectivement il faisait très chaud au Jukebox. Je suivis William jusqu'à ce que nous nous retrouvions un peu à l'écart des autres fumeurs. Je sortis de mon sac en bandoulière miniature le paquet de cigarettes qui occupait à lui seul trente pour cent de l'espace pour en sortir un vieux briquet et un bâton de nicotine. Plusieurs vaines tentatives ne parvinrent pas à tirer de flamme du briquet et il fallait que je me rende à l'évidence, il avait besoin d'être rechargé en combustible. Je me tournai alors vers William dans l'espoir qu'il puisse m'aider. « Vous voulez bien me prêter votre briquet ? »
Une fois le problème de feu résolu je croisais un bras sur mon ventre pour pouvoir y appuyer mon coude, tenant la cigarette en l'air avec m'avait-on dit une certaine grace et une certaine classe. Mes amis avaient décrété que j'avais attrapé ce tic de "bourge" lors de mes glorieuses années londoniennes. « Vous avez l'air bien intégré dans ce groupe, vous avez signé pour une durée indéterminée avec eux ?»
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 30 Juin - 15:06
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Sujet: Re: Another year on the clock Lun 1 Juil - 16:53
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S'il existe plusieurs types de fumeurs, clairement je ne faisais pas partie de la même catégorie que William. J'aimais croire que je n'étais pas accro à la nicotine car je pouvais m'en passer et rester plusieurs jours sans toucher à une cigarette. Ma consommation était plutôt réservée aux soirées et à calmer quelques épisodes compliqués au travail. Cela expliquait pourquoi à la différence du musicien je n'étais pas aussi bien équipée que lui. S'il avait était un briquet de compétition le mien était tout ce qu'il y avait de plus rudimentaire et basique. Je devais peut-être avoir un second briquet dans la poche de mon manteau resté à l'intérieur mais ce n'était même pas sûr. Je remerciais poliment William pour son aide et inhalait la fumée tranquillement en l'écoutant répondre à ma question. J'appris ainsi qu'il n'était là que pour remplacer le pianiste habituel indisponible pour le moment.
« En tout cas, vous avez plutôt l'air rodé. On ne dirait pas que vous venez juste d'arriver dans le groupe. M'enfin ce n'est que mon humble avis. » Et il ne comptait pas beaucoup dans la balance pour l'avenir de ce groupe malheureusement pour eux.
La brise allait et venait à son gré tantôt rafraîchissant l'air tantôt laissant la température printanière écossaise telle quelle. Distraite par un éclat de voix derrière nous je tournais la tête quelques instants et quand je revins vers mon interlocuteur celui-ci était déjà derrière moi pour poser sa veste sur mes épaules. Je n'avais pas froid, j'étais une fille du pays, par quatorze degré et sous une pluie battante je pouvais sortir en t-shirt. Bon c'était il y a tout de même quelques années de cela maintenant mais je ne devais pas avoir changé tant que cela. La prévenance que démontra William l'honorait, il n'avait pas que l'air d'un gentleman, il en avait aussi les manières. « Oh ne vous en faites pas, j'ai l'habitude. Il m'en faut plus que cela pour tomber malade. » lui fis-je remarquer d'un air confiante. « Mais c'est gentil, merci. » Je ne lui rendis pas sa veste pour autant, je ne voulais pas le casser dans un élan empli de bonnes intentions et me montrer mal polie. Mais my lord cette veste pesait lourd. J'imaginais que toute la vie du mannequin ou du moins ses effets personnels important devaient se trouver dans les poches de celle-ci.« Et maintenant je comprends pourquoi nous avons un sac à mains » dis-je en souriant.
« De temps en temps. Le Jukebox est un de mes points de chute. J'adore la déco et l'ambiance et surtout le fait qu'on puisse quand même discuter tout en écoutant de la bonne musique. Je viens quand la programmation me tente. Vous vous faites à la vie écossaise ? »
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 14 Juil - 15:52
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 21 Juil - 6:04
Another year on the clock !
William & Bonnie
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J'acquiesçai à la remarque du pianiste sur ses talents de comédien avant de porter la cigarette à mes lèvres. Force était de constater qu'il donnait parfaitement le change. C'était comme s'il avait toujours fait partie de ce groupe. Et bien que je le taquinais par rapport à l'autre pianiste il était clairement aussi bon que lui. Peut-être meilleur ? Je l'ignorais mais l'alchimie fonctionnait bien sur scène, on passait un bon moment comme spectateur et c'était l'essentiel.
« Je ne vous juge pas » fis-je après une expiration emplie de fumée en levant les mains pour taquiner le mannequin quand celui-ci m'appris être ce genre d'homme. Vous savez ceux qui portent ces bananes, fameuses sacoches des années 80. Même s'il plaisantait je restais dans le ton de la taquinerie plutôt de mise entre nous. « D'ici quelques mois je suis sûre que ça va revenir à la mode et que vous pourrez pleinement assumer de la porter au grand jour » ajoutai-je avant de pouffer de rire. Après tout William était aussi mannequin, il avait tout à fait pu avoir une info tendance à l'occasion d'un shooting photo et s'être préparé en faisant le stock de bananes exclusives par de grands créateurs pour être au top lors de la sortie prochaine de celles-ci. Oh Lord, qu'est-ce que je raconte ? J'en suis à combien de verres déjà ? J'aspirai une nouvelle bouffée de nicotine comme pour me remettre les idées en place et cesser mes divagations.
Ah la météo écossaise ! Bien que celle de Londres soit tout de même assez proche, mon pays natal c'était tout de même autre chose. Inutile de se demander pourquoi l'herbe est si verte par chez nous. Et puis elle faisait partie intégrante de mon identité de fille du nord du Royaume Uni. Rousse à la peau claire le soleil n'est pas exactement fait pour moi. Le concept de bronzage ne m'est pas non plus familier, essayer de prendre des couleurs avec un indice 50 en permanence tartiné sur vous.
« Je peux comprendre. J'ai connu ça toute ma vie donc ça ne me dérange pas. Mais ne vous en faites pas, la pluie et le froid finiront par vous manquer. » lui assurai-je quoi que moyennement convaincue par mes propos. William voyageait souvent, il devait sûrement y avoir de bien meilleurs climats qui lui convenait sur le reste du globe. Qui ne rêve pas de passer son temps sur une île déserte paradisiaque comme dans les brochures d'agence de voyage? « Et puis à quoi pensez-vous que servent toutes ces distilleries ? On a bien du s'adapter à notre environnement » Il fallait bien se consoler comme on pouvait. Rien de tel que la chaleur d'un pub à l'automne ou en hiver pour réchauffer les coeurs.
J'exhalais un petit nuage de fumée vite dispersé dans l'air quand le musicien me demanda si la vie dans la capitale britannique ne me manquait pas trop. Je secouai légèrement la tête avant d'entamer la réponse mais quelqu'un héla mon interlocuteur au loin dans mon dos, m'interrompant au milieu de ma réponse je vis le grand blond s'échapper parce que the show must go on. « A plus tard ! » fis-je à William dans son dos alors qu'il s'éloignait déjà à grands pas. Je terminai la cigarette qu'il m'avait offert en rebroussant chemin vers l'entrée du Jukebox où des copines m'attendaient. Je ne pus échapper à leurs remarques et divers commentaires mais je balayai toute leurs jérémiades d'un revers de la main. Alors que je m'apprêtais à rentrer je vis le reste du groupe nous rejoindre la mine bien embêtée en soutenant Sarah notre amie enceinte.
« Tout va bien ? » demandai-je tout en ayant le pressentiment que la réponse allait être négative. « Sarah vient de perdre les eaux et la bonne nouvelle c'est qu'on ne part pas les mains vides ! » répondit Dan en brandissant fièrement une bouteille de gin pleine. Passé la surprise suivit une explosion de joie collective tandis que d'un seul homme nous nous retournions vers la rue en quête d'un taxi pour nous emmener à bon port. La chance fit qu'un taxi-van passa près du jukebox et qu'avec nos grands signes et nos sifflets il nous vit. Notre petit groupe s'entassa dans le véhicule et la bouteille de gin passa de mains en mains jusqu'à notre arrivée à la clinique. Un fois sur place Sarah disparut avec Dan le futur papa dans les couloirs du service de la maternité. Direction la salle d'attente où notre petite tribut prit place sous les yeux sceptiques des autres familles présentes qui ne s'attendaient pas à voir débarquer tant d'agitation. Au bout d'une heure, Dan revînt pour nous annoncer que la sage femme leur avait dit qu'il ne se passerait rien avant demain matin. Nous serions bien restés mais cela ne valait vraiment pas la peine aussi il fut décidé que nous reviendrions un peu plus tard le lendemain matin. Sur le parvis de la clinique en cherchant un itinéraire pour rentrer je mis la main dans la poche de la veste que j'avais dans les épaules et fronçai les sourcils en y trouvant un trousseau de clés. Mes clés étaient dans mon sac j'en étais certaine. Je baissais la tête pour m'observer quelques secondes et un déclic se produisit. Zut !!!!! J'avais toujours la veste de William sur le dos. Il fallait absolument que je retourne au Jukebox pour rendre celle-ci à son propriétaire. *Quelle gourde !* Pour quoi allais-je passer ? Sur une dernière lampée de gin pour terminer la bouteille sous la pression de mes amis je les quittai en montant dans un taxi qui n'allait pas me ramener à la maison.
Une fois arrivée au Jukebox, une bruine annonciatrice d'une pluie plus importante commença à tomber. Je passai l'agent de sécurité en lui expliquant ma situation et il me laissa bien volontiers rentrer même si au regard qu'il me fit j'eus l'impression de lui paraitre suspecte. Au vestiaire je finis par ôter la veste de William pour reprendre la mienne, mettant la sienne sur mon avant-bras. En approchant du comptoir les mots de Suzy dans la salle d'attente me revinrent. Bien curieuse elle avait tenté de me tirer les vers du nez à propos du pianiste avec qui j'étais partie m'isoler pour fumer une cigarette. Elle avait mis cette graine d'idée dans ma tête et je la sentais germer sans doute plus facilement qu'elle n'aurait du avec l'alcool absorbé au cours de la soirée. Je commençai à avoir la tête qui tournait mais après tout pourquoi pas ? Elle avait raison, Londres était loin à présent et peut-être que le temps était venu que je laisse quelqu'un approcher à nouveau. J'eus un petit sourire en songeant que ce quelqu'un pouvait être William. Après tout il était pas mal et n'avait pas l'air d'être une mauvaise personne. Pourquoi ne pas lui laisser sa chance ? Je pouvais au moins essayer d'apprendre à la connaître davantage.
Sur cette pensée, je relevai la tête pour chercher le mannequin du regard et je le vis à l'autre bout du grand comptoir au beau milieu d'un rapprochement avec la chanteuse du bar, leurs visages beaucoup trop proches à mon goût. Je sentis mes épaules s'affaisser tandis que l'amertume me gagnai. *Quelle idiote* Je fermais les yeux en m'en voulant d'avoir été si naïve. Suzy et ses idées à la noix. Je n'avais plus rien à faire ici, il ne me restait qu'à laisser la veste au vestiaire et rentrer chez moi. Je n'avais pas l'alcool triste mais j'avais envie de pleurer après cet soirée haute en couleurs, l'ascenseur émotionnel ne me réussissait pas. Après avoir fait volte face pour m'enfuir, car il s'agissait bien de cela j'entendis mon prénom dans mon dos. *Merde* Je pouvais prétendre ne pas avoir entendu mais cela n'aurait pas été très correct de ma part. Mais qu'est-ce que j'en avais à faire des manières dans un moment pareil. Je m'arrêtai. Quitte à partir, autant le faire avec classe, non ? Je respirai un bon coup, usant de mes talents d'avocate entraînée à la dure pour ne rien laisser paraître et fit face au pianiste. « William, je vous prie de m'excuser je ne voulais pas vous interrompre... Je suis navrée d'avoir pris votre veste en otage, la soirée a pris un tournant... Etrange... J'allais la laisser au vestiaire mais puisque vous êtes là, la voici. » Je lui tendis son bien. Et quand il l'eut entre les mains j'amorçai ma sortie « Je ne voudrais pas vous déranger plus longtemps, encore une fois toutes mes excuses pour cet inconvénient. Passez une bonne fin de soirée » ajoutai-je en forçant un sourire puis je repris ma route. Au dehors, la pluie qui tombait et humidifiait mes cheveux et le sommet de mon crâne me parut réconfortante. Rentrer à pieds allait me remettre les idées en place.
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 21 Juil - 10:54
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 21 Juil - 15:55
Another year on the clock !
William & Bonnie
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La mine triste presque abattue j'entamai la route jusqu'à mon appartement. A vue de nez j'en avais pour une bonne demie-heure, rien qui ne soit insurmontable. Je sentais la pluie alourdir mon trench et mouiller chaque parcelle de ma peau exposée à l'air libre. Bientôt mes cheveux entièrement trempés offriraient à l'eau un nouveau terrain de jeu où les gouttes pourraient ruisseler à loisir.
Je repensais à ce que j'avais aperçu au Jukebox quelques instants plus tôt. Je mourrai d'envie d'envoyer un sms à Suzy pour lui dire que la prochaine fois qu'elle voulait me donner un conseil en matière d'homme elle pouvait se le carrer bien profond où je pensais. Mais je n'en fis rien, mon téléphone resta bien à l'abri dans ma poche. Je lui en voulais mais finalement je restais la fautive. Une part de moi avait voulu y croire et c'était surtout cela qui me chagrinait. L'alcool n'était jamais de bon conseil et je m'étais bêtement laissée influencer. Qu'est-ce qui m'avait pris de me laisser attendrir ainsi ? Jusqu'à ce soir la solitude dans ma vie sentimentale ne m'avait jamais dérangée outre mesure. Pourquoi m'étais-je donc sentie si mal en découvrant le pianiste et la chanteuse du groupe ? On se connaissait à peine, et pourtant... C'était comme si j'étais revenue au lycée ou à la fac et que j'avais vu le garçon qui me plaisait épris d'une autre fille. Je soupirais en secouant la tête. J'aurais pourtant du le savoir, William Preston était ce genre d'homme dont on rêve et qui vous est inaccessible. Son charme opérait sans doute sans qu'il n'ait besoin de se forcer et il devait rencontrer tout un tas de femmes sans que ce soit compliqué pour lui. Au diable Maggie aussi de l'avoir mis sur ma route. Tiens, voilà que je devenais amère.
A nouveau j'entendis mon prénom jusqu'à voir le grand blond surgir devant moi m'obligeant à m'arrêter pour ne pas lui rentrer dedans. Je n'étais pas sûre de savoir ce qu'il me voulait. Avais-je oublié de lui rendre quelque chose avec sa veste ? J'observais le blondinet me faire sa tirade les sourcils à la fois froncés à cause de la pluie et parce que je mettais un certain effort pour essayer de le comprendre. J'eus du mal à saisir pourquoi il m'avait couru après alors qu'il était clair qu'au Jukebox il avait d'autres plans. Il insistait pour me raccompagner chez moi. J'ouvris la bouche pour répondre mais le coup de tonnerre couvrit ma voix et cela laissa l'opportunité au mannequin de poursuivre. Il m'expliqua bien sûr que ce que j'avais vu n'était pas ce que je croyais et vu qu'il était devant moi j'aurais sans doute du penser en ce sens là. Mais les choses étaient confuses, je n'y comprenais plus rien et je n'étais pas sûre de pouvoir arriver à faire le bon discernement.
« Ecoutez William, vous n'avez pas à vous justifier, on se connaît à peine » répondis-je avec une voix plus cassée à l'accoutumée. Un second coup de tonnerre vînt retentir dans le ciel pluvieux.« Vous ne me devez rien. » lui assurai-je en ayant terriblement envie de le croire mais luttant de toutes mes forces pour repousser cette idée. « S'il vous plaît, rentrez vous mettre à l'abri, sinon vous allez attraper la pneumonie que vous redoutez tant. » Voyant que l'homme ne bougeait pas je fermai les yeux et les rouvrit quelques instants plus tard. Craignant pour la santé de William je dus me résoudre à aller dans son sens. « Vous ne bougerez pas tant que je ne monterai pas avec vous n'est-ce pas ?» Mais qu'avais-je fait pour que cette soirée vire de cette façon. « Okayy ! Très bien vous pouvez me raccompagner si cela peut soulager votre conscience. Mais n'espérez pas quoi que ce soit, je le fais uniquement parce que je m'en voudrais que vous tombiez malade à cause de votre entêtement. »
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Sujet: Re: Another year on the clock Mer 31 Juil - 9:31
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Sujet: Re: Another year on the clock Sam 3 Aoû - 14:25
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William & Bonnie
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Je ne sais si c'était tout ce gin qui brouillait ma perception des évènements, mais de là où j'étais, le besoin qu'avait le mannequin d'expliquer ce qu'il n'avait pas eu le temps d'expliquer ressemblait tout de même sacrément à une justification. Et à nouveau je ne savais si c'était mon état général, mais la suite de sa tirade me parut encore plus obscure que la raison pour laquelle nous avions cette conversation à une heure aussi tardive sous la pluie tonitruante d'un orage de printemps. Comme je l'avais dit précédemment nous nous connaissions à peine et je ne voyais pas pourquoi il se mettait à évoquer qu'il voulait établir une liste comptable des choses qu'il me devait (et d'ailleurs par tous les dieux, lesquelles ?). Non vraiment cela venait-il de mes neurones aux connexions ralenties ? A moins que...
« Excusez-moi de vous poser cette question mais... Êtes-vous ivre ? » demandai-je en forçant sur ma voix alors qu'un nouveau coup de tonnerre résonnait au loin.
Comprenez-moi je ne pouvais pas croire que tout venait de moi, je me trouvais plutôt cohérente et en comparaison William lui pas du tout. Peut-être agissait-il souvent de la sorte ? Je n'en savais rien, mais seul un homme qui n'est pas tout à fait lucide aurait ce genre de comportement. Oui ce devait être ça. Il était un peu alcoolisé sinon qui partirait retrouver une femme pour lui expliquer qu'il y avait eu un quiproquo quelques minutes plus tôt et lui proposer ensuite de la raccompagner chez elle ? Un serial killer qui changerait de destination au dernier moment ? Non je ne voyais pas le musicien capable de commettre un tel acte. C'était peut-être naïf de ma part, après tout nombre de serial killer ne portent pas sur leur visage leurs méfaits. Un homme épris de la demoiselle ? Allons, on ne se connaît trop peu... Attendez une minute... A moins que... Non non non non et non ! C'était n'importe quoi, une pure divagation de mon esprit à cause du gin, rien de plus. Allez Bonnie, on ne se fait pas de film, on reste concentrée, rappelle toi ce que tu as vu au bar tout à l'heure. Oui mais...
En tout cas il n'avait pas perdu son esprit taquin dont il me gratifia de quelques vers après que j'accède à sa requête de me raccompagner chez moi. L'orage gagnait en intensité depuis qu'il m'avait rattrapé et il n'était plus tellement raisonnable de rentrer à pieds. Les gouttes d'eau fraîche qui martelaient mon visage et qui me faisaient froncer les sourcils me faisaient presque mal à chaque nouvel impact. « Je vous aurais cru plus fair play » fis-je en réponse à sa petite comédie, en essayant d'afficher une mine un peu déçue mais avec la pluie mon jeu d'actrice était loin d'être facilité.
Je pressai le pas aux côtés de William tout en repensant à la réflexion que je m'étais faite il y a quelques instants. Cela me paraissait être de plus en plus une hypothèse viable mais je me refusais à la considérer comme étant celle illustrant la vérité. Arrivant enfin à la voiture je notais que la carrière de mannequin du grand blond devait lui être tout à fait profitable. Mon frère s'était offert un modèle similaire il y a quelques mois et je savais qu'il avait voulu se faire un joli cadeau en l'achetant. Je notai ma remarque dans un coin de mon esprit et montait du côté passager en regrettant de risquer d'abimer les sièges en cuir de son bolide tout terrain. Sauf que celui-ci ne sembla pas vouloir remplir sa fonction pour nous véhiculer chez moi. Les lèvres pincées et évitant soigneusement de croiser le regard du pianiste j'écoutais ses vaines tentatives de démarrage. Du coin de l'oeil je le vis s'affaisser sur le volant en me jurant qu'il ne me faisait pas le fameux coup de la peine. Je ne pus plus me retenir davantage et devant l'absurdité de la situation j'éclatai de rire. « Je suis désolée » fis-je plusieurs fois en essayant de me reprendre, j'avais peur qu'il se vexe et prenne mes rires pour de la moquerie. Alors que je me calmai, le moteur fini par démarrer pour le plus grand soulagement du mannequin. Après quelques instants passés dans un pesant silence seulement interrompu par mes discrètes indications pour aller chez moi William décidément plein de surprises me parla de lui. La tête tournée vers lui et un sourcil haussé je l'écoutai, un peu soupçonneuse. Que lui prenait-il à présent ? Pas besoin de lui demander il me la donna de lui-même « Oh... » répondis-je surprise avant de secouer la tête. « Non non vous pouvez continuer...»*Décidément les américains sont vraiment des gens étranges*« J'imagine que pour que ça fonctionne il faut que je vous réponde... » glissai-je avant de reporter mon attention sur la route, ou du moins, le peu de route qu'il nous était permis de voir malgré le ballet énergique des essuies-glaces. « Je suis née ici, j'ai un frère plus âgé et une soeur plus jeune, et je suis devenue avocate. Nous y sommes. »
Nous étions en effet arrivés devant le petit immeuble où se situait mon appartement. J'eus un moment d'hésitation et à nouveau il n'y eut plus d'autre bruit que la pluie sur la carrosserie et le ronronnement du moteur de la voiture.
« Vous voulez monter ? » proposai-je timidement en m'étonnant presque moi-même d'entendre ces mots sortir de ma bouche. « Pour vous sécher je veux dire, je ne sais pas si vous habitez loin mais peut-être que pour éviter la pneumonie il vaudrait mieux que vous ne repartiez pas comme ça. Et j'ai un très bon remède préventif contre les pneumonies... Ahem... pardon je... euh... Enfin comme vous voulez.»*Mais pour l'amour du ciel TAIS-TOI*
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Sujet: Re: Another year on the clock Sam 10 Aoû - 7:05
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Sujet: Re: Another year on the clock Sam 10 Aoû - 12:14
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Il était effectivement plus sage pour William d'accepter ma proposition de se sécher que de risquer faire la route par un temps pareil tout en étant trempé comme nous l'étions. En toute honnêteté je m'attendais à recevoir un refus de sa part. Il commençait à se faire tard, il avait eu une soirée bien remplie et aurait eu toutes les raisons de vouloir simplement rentrer chez lui. Mais il ne fit rien de cela et accepta de me suivre là-haut dans mon petit duplex. Il nous fallu nous armer de toute notre courage pour aller à nouveau oser braver la pluie battante qui nous accompagnait depuis tout à l'heure. La sensation de retrouver l'eau glacée sur nos vêtements déjà bons à essorer ne fut pas la plus agréable mais elle resta de courte durée car le mannequin avait pu trouver une place pour se garer non loin. Après le coup de la presque panne de moteur je ne lui fis pas celui de la perte de mes clés. Alors que nous gravissions les trois étages menant à mon modeste appartement, William reprit son initiative entamée dans la voiture. Je cachai un sourire en l'écoutant jusqu'à arriver devant la porte de chez moi. Cherchant dans toutes les clés du trousseau le précieux sésame qui nous donnerait enfin accès au réconfort promis je lui répondis. « Mon frère a toujours pris son rôle d'aîné très au sérieux et ma soeur a toujours adoré tout ce qui m'appartenait, je ne vous raconte pas l'ambiance à la maison pendant notre adolescence ! » chuchotai-je en trouvant THE clé. « J'ai une très bonne vue mais une ouïe défaillante. On ne peut pas tout avoir. Je n'ai jamais su ce que je voulais faire jusqu'à tard pendant mon adolescence. J'étais plus ou moins partie pour prendre la place qui m'attendait à la distillerie. Et puis le métier d'avocat s'est imposé à moi comme une évidence et je me suis lancée là-dedans. Mais bon la distillerie a toujours fait partie de ma vie, je ne sais pas si je serai avocate toute ma vie. Je pense qu'un jour ou l'autre je finirai bien par craquer et tout plaquer pour aller y travailler à temps plein. » Et la bobinette cherra. La porte s'ouvrit et je m'engouffrai à l'intérieur pour pouvoir laisser un peu de place à William sur le paillasson. Il me demandait déjà la recette de mon remède miracle contre les pneumonies.
« Ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler un secret ancestral de la famille Armstrong. Je tiens la recette de ma grand-mère et laissez moi vous dire que ce fut un travail de longue haleine de l'obtenir. » Et croyez le ou non mais tout était vrai. Il avait fallu que je me montre digne de confiance et que je passe un test pour qu'elle crache le morceau. Il en avait été de même pour mon frère et ma soeur, chacun le sien. Je quittai mes hauts talons et perdit une dizaine de centimetres de taille, dévoilant ainsi la vérité, je n'étais pas très grande. Accroché à la patère de l'entrée il y avait une serviette que je tendis à mon invité pour qu'il commence à se sécher « Désolée pour le bazar, mon frère déménage bientôt et il stocke quelques affaires à la maison. » Il y avait en effet à côté de l'entrée deux ou trois piles de cartons. Je mis mon trench là où trônai précédemment la serviette pour qu'il s'égoutte dans la bassine juste en-dessous. Quand on avait l'habitude d'un temps pareil, on avait l'équipement adéquat à portée de mains.
« Vous devriez aller prendre une douche pour vous réchauffer. La salle de bains est là-haut à côté de la chambre. Il y a des serviettes propres à côté de la douche. Vous pouvez laisser vos affaires à l'entrée, je devrais pouvoir vous trouver une tenue rechange dans les affaires de mon frère. Je les poserai sur le lit. » disai-je de la façon la plus innocente et naturelle qui soit. J'avais l'habitude de ces conditions météos après tout.
Alors que William filait pour aller prendre cette fameuse douche, j'allais de mon côté dans le petit coin qui faisait office de buanderie pour troquer mes affaires humides de soirée pour une tenue plus relax, à savoir un legging et un tshirt de sport moulants et des soquettes grises à pois blancs. J'enroulais mes cheveux dans une serviette façon turban et passai un châle tout doux et chaud autour de mes épaules. Quand je fus prête, j'allai prendre dans le buffet une bouteille de whisky sans étiquette pour aller préparer la potion magique des Armstrong. Je versai deux bonnes rasades de whisky dans une casserole et y fit infuser des rondelles de citron et... Non vous ne saurez pas la suite de la recette ! C'est un secret !
Comme promis dans les cartons de mon frère je dégotai pour le pianiste une tenue de rechange, un marcel blanc un peu échancré sur les côtés, un boxer tout neuf encore dans son emballage, un jean et un pull bleu marine. Je déposai le tout à l'endroit promis en entendant le jet de la douche encore fonctionner et redescendit pour servir la décoction fumante dans deux mugs que je posais sur la table basse. En attendant que le grand blond termine, je me lovai dans le fauteuil, ramenant mes pieds sur l'assise, un mug entre les mains pour profiter de sa chaleur.
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Sujet: Re: Another year on the clock Sam 10 Aoû - 14:59
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 11 Aoû - 4:40
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Je ne doutais pas une seule seconde des capacités de persuasion de William. Surtout compte tenu de la façon dont il s'était retrouvé là. Voyant qu'il cédait les armes sans livrer bataille face aux poids de l'héritage je n'eus pas besoin de lui expliquer qu'entre lui et la vieille Armstrong c'était mon aïeule qui m'effrayait davantage que lui.
En attendant que William sorte de la douche je patientais dans le fauteuil en soufflant de temps en temps à la surface du mug pour refroidir un tant soit peu le mug. Mes pensées allèrent sur le chemin de la soirée comment elle avait commencé par un restaurant entre amis pour continuer au Jukebox avec un crochet à l'hôpital puis enfin retour ici en compagnie du pianiste. Il ne m'arrivait que rarement des aventures rocambolesques de ce genre. A part peut-être quand Darcy était dans les parages. Il est vrai qu'avec elle, il y en avait quelques escapade un peu folles quand nous étions étudiantes. Je soupirai, je me surpris un brinde mélancolie, la belle indienne me manquait. Pas le temps de me laisser abattre trop longtemps, William reparut dans les vêtements de mon frère. Par chance, ils ne lui allaient pas si mal. Mais il était étrange de voir le mannequin dans cette tenue. Les deux seules fois où je l'avais vu il avait toujours présenté une tenue impeccable, un costume à chaque fois. Là, il était plus couleur locale et le contraste me tira un sourire. « Ne vous en faites pas pour ça, ça ne lui manquera pas » Et puis il y avait de grande chance pour qu'il ne s'aperçoive de rien de toute façon. La réaction de William en s'asseyant dans le canapé me fit hocher la tête. « Je sais » lui fis-je en ayant l'habitude de ce genre de réaction. Contrairement à mon frère qui avait des enfants, je n'avais pas beaucoup d'affaires, je n'avais pas spécialement le temps d'accumuler et je m'étais vite rendue compte que je n'avais finalement pas besoin de grand chose. Cependant il y avait des choses avec lesquelles j'étais intransigeante le confort du canapé, des fauteuils et de mon lit. A vrai dire, le design passait au second plan. L'essentiel était d'être bien et j'avais fait de nombreuses boutiques jusqu'à trouver mon bonheur. Je passais finalement peu de temps dans mon appartement aussi quand j'y étais je tenais particulièrement à y être bien, comme dans un cocon. Nombre de mes ami.e.s m'enviaient mon canapé et certaines avaient même fini par me copier en s'en procurant un également.
« Hey, what did you expect ? » lui répondis-je quand après avoir gouté le grog Armstrong il réalisa que c'était une boisson pour adultes. A présent qu'il l'avait gouté j'en pris aussi une petite gorgée. « Comme dit ma grand-mère : ça tue les microbes et ça chasse les mauvaises pensées ! » fis-je en forçant sur l'accent écossais comme la dame avait l'habitude de parler. Et William qui s'était imaginé tout une cérémonie pour parvenir à produire le délicieux breuvage. « Il va falloir vous y faire, on est rarement nus dans les rituels celtiques » commentai-je pour le suivre dans son idée tout en continuant de siroter tranquillement le grog.
« Vous allez me trouver ridicule... » fis)je en regardant un peu honteusement mon mug quand le mannequin me demanda pourquoi j'étais devenue avocate. J'humectais mes lèvres avant de poursuivre « Un jour, un concurrent de mes parents a décidé de les attaquer en justice en disant qu'ils lui avaient volé une recette. Il y avait dans nos gammes de produits deux whisky très similaires et à l'époque on n'était pas aussi à cheval que maintenant sur les dépôts de brevets et les secrets de fabrication. Mes parents ont naturellement pris un avocat et se sont défendus. On a failli perdre l'entreprise familiale mais grâce à lui on a découvert qu'en réalité c'était lui qui avait volé notre recette et on a réussi à se sauver. Et en voyant ça, je me suis dit que je ne laisserais personne essayer de nous ruiner comme ce concurrent à voulu le faire et que je protègerai ma famille. » Je marquais une petite pause après mon histoire. « C'est bête n'est-ce pas ? »
Si ça ne l'était pas c'était sans doute un peu niais voire même naïf mais quand on a quinze ans on l'est encore un peu.
« Et vous, pourquoi le mannequinat ? Vous n'avez jamais voulu essayer de percer dans la musique ? »
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 11 Aoû - 9:00
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 11 Aoû - 11:50
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William ne se moqua pas de mon histoire. Je m'étonnai toujours de la réaction de mon auditoire lorsque je leur faisais pas de ce qui m'avais mis sur les rails du droit. Certains s'étaient allègrement moqués, d'autres étaient restés froids et parfois un peu plus compatissants. Avec le temps j'avais appris à faire fi des remarques désobligeantes. Chacun avait son histoire et tous ne venaient pas dans le droit pour les mêmes raisons. Certains se retrouvaient à éplucher les différents codes du droit pour faire plaisir à leur parents, d'autres pour l'argent, quand il y avait ceux qui rêvaient de défendre les opprimés face aux injustices. J'appartenais à la surface de ces derniers mais en entrant dans un grand cabinets d'affaires, j'avais été vite mise au pas, on ne défendait pas que des gens biens. Depuis que j'étais revenue à Edimbourg j'avais pu davantage choisir mes clients quitte à aller dans un domaine où je n'étais pas forcément spécialisée. Cela mettait un peu de challenge et c'était aussi plus intéressant. La rémunération était moindre, mais j'avais suffisamment bien gagné ma vie à Londres pour en avoir encore sous le coude à présent. Ce que je gagnais me suffisait et je savais que nombre de mes anciens collègues ne pouvaient pas le comprendre. J'acquiesçais à l'analyse synthétique du mannequin et repris une gorgée de ma potion magique. Je pouvais maintenant affirmer que je n'avais plus froid et le nouvel élan d'alcool qui venait s'ajouter à celui consommé dans la soirée relançait ses effets. Je sentais à nouveau cette impression de flottement et la chaleur dans laquelle j'étais emmitouflée me donnait la sensation d'être dans une agréable petite bulle. Un peu plus et j'aurais tranquillement pu commencer à m'endormir.
Quand ce fut au tour de William de répondre à ma question il eut cette attitude que j'avais déjà vu chez d'autres personnes, des clients notamment. Avais-je effleuré un sujet délicat ? Je vis son regard se détourner du mien pour observer la pluie au dehors. Je ne le connaissais pas assez pour décrypter son attitude et je me demandais bien ce qui lui passait par la tête. Il me raconta alors son parcours un peu plus en détail. Lui dans un boys band ? Je ne l'y voyais pas du tout. Peut-être que plus jeune j'aurais changé d'avis, allez savoir. J'essayais de l'imaginer à cette époque là en jean troué, ceinture à clous et marcel une taille trop petite pour lui aller mais qui était juste là pour souligner sa plastique. La pensée me tira un léger sourire mais je ne laissais pas mon esprit divaguer trop longtemps pour me raccrocher au fil de ce qu'il racontait. C'était une autre époque, sans doute avait-il bien fait de rester dans le mannequinat. La suite de son parcours nous emmena sur ses débuts en tant que modèle où il m'expliqua un peu le côté coulisse de ce métier. Son récit ne me surprit qu'à moitié. Tout ce qui était métier où usait de son image n'était pas des plus reluisant. Je me souvenais encore des colères que Darcy avait piqué en voyant son portrait retouché à l'extrême ou parce qu'on lui avait dit qu'elle n'arriverait à rien dans ce métier car elle n'était pas assez maigre pour rentrer dans une tenue de photoshoot. Finalement, ceux qui duraient dans le métier étaient les personnes les plus lucides.
« Non rassurez-vous, continuez... » répondis-je quand le musicien remarqua qu'il parlait trop. « C'est intéressant ce que vous dites »
Naturellement, William me demanda pourquoi j'avais quitté Londres. Je n'étais pas du genre à crier sur tous les toits que mon retour était dû à un coeur brisé. Je ne me sentais pas fière de m'être faite avoir par Leopold pendant autant de temps. Non pour expliquer mon retour aux sources j'avais une histoire toute prête que je servais à loisirs quand on me posait la question. « On peut dire ça comme ça. Disons qu'un jour j'ai réalisé que je n'étais pas aussi heureuse à Londres que je le pensais. La vie dans la sphère d'un grand cabinet là-bas n'a rien de très reluisant. C'est un peu comme la face cachée du mannequinat avec moins de projecteurs et d'appareils photos mais c'est tout aussi impitoyable. Les jeunes diplômés se font rapidement broyer, il faut toujours regarder par-dessus son épaule pour vérifier qu'un de vos collègues n'essaie pas de vous poignarder dans le dos pour se faire mieux voir auprès des associés. Il y a un fort turn-over. Non il était temps pour moi de rentrer à la maison. »
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 11 Aoû - 13:37
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 11 Aoû - 14:49
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Je ne sais pas si mes six années en terres anglaises relevaient vraiment de l'exploit. Je devais reconnaître que parmi mes collègues je faisais un peu office d'ovni. Mon accent écossais était souvent moqué et j'avais même adapté ma façon de parler à l'époque pour mieux fondre dans le moule. La tentation d'accomplir les bassesses de mes pairs avait été grande mais j'avais toujours trouvé plus gratifiant de mettre un point d'honneur à ne pas devenir comme eux. Je voulais pouvoir rentrer chez moi le soir et me regarder encore dans la glace. Néanmoins je n'avais pas toujours été une sainte. Comme on dit, on ne part jamais à un combat de sorcières avec son coeur. Je m'étais retrouvée dans des situations où j'avais du montrer que moi aussi je pouvais être impitoyable et intraitable. Et c'est peut-être une facette de ma personnalité que je n'aime pas tellement côtoyer.
« Je ne sais pas. En tout cas je ne suis pas certaine que la ville y ait vraiment gagné mais je suis de retour de toute façon »
Je n'étais pas un membre important de la communauté, mon absence n'avait manqué qu'à mes proches et mes amis d'enfance, le reste de la ville se contrefichait éperdument des aventures de Bonnie Armstrong. Il fallait savoir aussi où était sa place.
J'acquiesçai lorsque William proposa d'abandonner le vouvoiement pour une forme un peu moins solennelle. « C'est généralement de mise après la potion de mère-grand. Seule une poignée d'élus peut se vanter de l'avoir dégusté » commentai-je avant que le pianiste n'éternue. Le son me surprit autant que lui, heureusement que mon mug était bientôt terminé. Je le vis alors jouer une petite comédie qui me laissa de marbre. Je n'y crus bien sûr pas une seule seconde et en aucun je ne voulus m'approcher. Malheureux je n'allais pas risquer la contagion, on ne savait jamais. « Je ne sais pas ce que vous espérez mais ça ne marchera pas... » Tandis qu'il feignait l'inconscience je me levai et pris un plaid plié sur l'accoudoir opposé. Il acheva sa course sur la tête de l'américain et je regagnai la cuisine pour mettre mon mug dans le lave vaisselle. Sur le trajet je récupérais un oreiller qui traversa la petite buanderie pour attérir au même endroit que le plaid, sur la tête de William.
« Finissez votre mug et reposez vous. ça passera. Bonne nuiit ! » déclarai-je en montant l'escalier avant de regagner ma chambre et de fermer la porte pour me laisser tomber sur mon lit, éreintée par toutes les émotions de la journée et de la soirée. Je me glissai telle quelle sous la couette, je ne me sentais vraiment pas le courage de me mettre en pyjama. Les bras de Morphée m'accueillirent pour un sommeil agité presque sans effort. Les songes qui m'accompagnèrent furent étranges peuplés de sentiments et de Leopold dont je me serai bien passée. Finalement la lumière du jour me tira de ce repos peu réparateur vers neuf heure le lendemain avec une barre sur le front digne des plus beaux lendemain de soirée. Je n'avais pas bien dormi et le manque de repos n'allais pas m'embellir auprès de mon invité. *Flûte William !* Soudain alors que les souvenirs de la soirée me prenaient de plein fouet. D'un coup d'oeil sur le côté je m'assurai qu'il n'était pas à mes côtés. *Ouf c'est déjà ça* Non pas que l'idée de passer la nuit avec lui soit désagréable mais qu'est-ce qui m'avait prise de le ramener chez moi ? Les mains devant la bouche j'étais presque outrée par mon propre comportement. Qu'allait-il penser de moi ? Après un long moment d'hésitation je me décidai enfin à quitter le lit pour aller affronter le salon. Avant de descendre je fis tout de même un passage par la salle de bain pour vérifier que je ne ressemblais pas non plus à une épave. Bon clairement le maquillage qui avait coulé ne me mettait pas à mon avantage. Je fis alors un brin de toilette pour m'éclaircir les idées et redescendre un peu plus réveillée que ce que je l'avais prévu.
Sur la pointe des pieds je descendis les marches de l'escalier en veillant à ce qu'il ne grince pas trop pour ne pas risquer de réveiller mon invité. De la même manière je regagnais la cuisine et préparai du café. A la respiration de l'américain, je compris tout de suite que le pauvre avait du attraper mal la veille. Le pauvre. Mais bon en même temps il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, quelle idée aussi de me suivre sous la pluie ? Mais comme je me sentais un peu coupable quand je préparai le petit déjeuner plus que je ne le faisais pour moi habituellement avec des oeufs brouillés et toute la suite. ça n'enrayerait pas la maladie mais ça serait toujours un peu de réconfort...
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Sujet: Re: Another year on the clock Dim 11 Aoû - 16:39
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Sujet: Re: Another year on the clock Lun 12 Aoû - 6:49
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Je me versais une de ces fameuses potions magiques couleur betterave pour la gueule de bois dans un grand verre quand je vis le mannequin émerger. Moi-même encore vaseuse avec bon mal de crâne je ne voulais pas risquer de le brusquer. Il n'avait pas du très bien dormir je pouvais au moins respecter le temps qu'il prenait pour y voir un peu plus clair. Allait-il se souvenir de ce moment passé à discuter quelques heures plus tôt ? En tout cas il se dirigea vers la fenêtre pour y constater qu'après cette nuit d'orage le ciel ne s'était pas vraiment dégagé. Au moins il ne pleuvait plus. « Bonjour » répondis-je d'une voix un peu plus enrouée et grave qu'elle ne l'était naturellement. C'est à ce moment que je réalisais que j'avais dû pas mal parler fort la veille. Ce n'était pas douloureux mais c'était là. « Pas vraiment, et v... Et toi ? » Nous nous étions plus ou moins quittés sur la résolution de passer au tutoiement. Le voir bailler provoqua la même réaction chez moi et je sentis mes yeux s'humidifier légèrement. « Café ? » lui proposai-je tandis qu'il venait tout juste de finir de couler dans une cafetière qui avait largement passé l'âge de servir. La communication se limitait pour le moment à quelques échanges de mots. Mon cerveau fontionnait encore au ralenti, il fallait lui pardonner. Je me retournai pour prendre la verseuse et délivrer à William une bonne ration du nectar fumant. Pour ma part je me forçai à boire une première gorgée de ma mixture épaisse qui me tira une petite grimace. « Serv... Sers-toi si tu veux » me repris-je promptement. J'avais encore un peu de mal à m'y mettre mais je finirais par y arriver. Sur le plan de travail de la cuisine il y avait, entre autre choses, des oeufs brouillés, des pancakes et de quoi assaisonner le tout. Je prenais rarement le temps de prendre mon petit déjeuner à la maison. En semaine quand je n'allais pas à la distillerie, ma journée commençait par une séance de sport, soit du crossfit soit du yoga. Cela dépendait du jour et de l'humeur mais ces derniers temps j'avais plus pratiqué la seconde discipline que la première. Mais en lendemain de soirée, je trouvais quelque chose d'apaisant dans le fait de préparer à manger, comme pour faire pardonner à mon corps le mauvais traitement de la veille. « Je crois que je te dois des excuses pour hier soir, je n'étais pas tout à fait dans mon état normal... »