Un réveil difficile

Les saisons passaient, et je voyais mon centre de protection des animaux grandir. Chaque mois j’arrivais à déployer un nouvel espace pour accueillir un nouveau pensionnaire, et j’en restais fier. Quand je me baladais dans ce grand jardin couvert où j’avais essayé de reproduire au mieux l’habitat des animaux, j’appréciais ces moments tôt le matin où j’étais encore le seul sur les lieux.

C’était un moment de communion, je faisais le tour des enclos, en m’assurant que chacun ne manquait de rien. J’avais une attention particulière pour ceux qui avaient participés la veille aux compétitions nocturnes, j’avais mis en place une sorte de planning pour les faire tourner dans la semaine et ainsi chacun avait une nuit intense et une semaine de repos.

Santana me suivait chaque matin dans mon inspection, la chienne était devenue la surveillante du jardin. Elle savait même mieux que moi quand quelque chose clochait, comme ce matin-là où elle m’avait tiré du lit. Lorsque je sentis le museau de l’animal venir quérir mon attention, je savais que c’était important.

Il était un peu plus de six heure du matin, j’enfilais un peignoir pour éviter de perdre du temps et laissait la chienne me guider jusqu’à l’animal blessé. C’était Tinkle, le protégé de Lilas, le raton laveur avait l’air mal en point ce matin. Mon cœur battait la chamade quand j’ouvrais la porte de son enclos, pas lui, je ne pouvais pas perdre Tinkle.

En entrant, je remarquais une marque de griffe sur le flan de l’animal, ça semblait frais, et pas très profond. Je gratifie Santana d’une caresse sur la tête en refermant l’enclos, laissant la chienne dehors. J’inspecte le petit raton laveur en pestant sans bruit dans la cage. Lui il est interdit de combat, qu’est ce qui a bien pu lui arriver.

Si Lilas apprend qu’on a fait du mal à son petit protéger elle sera si triste. Il fallait que j’élucide ça, tout de suite, mais en attendant j’avais besoin de quelqu’un ici pour faire la tournée du matin. J’appelais mon copain vétérinaire pour Tinkle, et je composais ensuite le numéro de mon assistante. Il est très tôt, mais j’avais besoin d’elle.

- Enéa !? Enéa ? Excuse-moi, je sais qu’il est tôt, oui je sais que tu n’es pas du matin, mais c’est une urgence.

On avait toujours négocié pour qu’elle arrive à 9h, ça lui laissait le temps de se préparer, mais aujourd’hui il y avait des circonstances qui changerait les emplois du temps. Je prends le raton laveur avec moi, ce dernier c’est beaucoup sociabilisé depuis que Lilas s’en occupe, et je ressors du jardin pour retrouver la chaleur de mes appartements, toujours le téléphone à l’oreille avec la voix endormie de mon assistante.

- Est-ce que tu peux venir tout de suite ? Enfin, tu te lèves, et tu viens ? Je te prépare le petit dej ici. Tu peux même prendre ta douche ici si tu veux, mais je vais avoir besoin d’aide pour nourrir tout le monde ce matin. Il y a eu un souci avec Tinkle, le vétérinaire arrive d’ici 30 minutes.

C’était une des rares fois que je me permettais de réveiller la jeune femme aux aurores. Tout le monde aimait Tinkle ici, tout le monde aimait Lilas surtout, et par transition comme Lilas est toujours avec Tinkle, c’est un peu la mascotte. J’avais posé le raton laveur qui ne bougeait pas beaucoup sur le lit pendant que la chienne noire inspectait la situation.

- Je peux compter sur toi ? Tu pourras prendre des heures de récup quand tu veux.

En raccrochant le téléphone, je savais que je pouvais compter sur elle. J’ai de la chance d’avoir trouvé une assistante aussi dévouée, et peut être que j’en profitais un peu. Avec quelqu’un d’autre je n’aurais peut-être pas osé, pourtant je ne me gênais pas avec Enéa. Et je sais qu’elle aussi aime bien Tinkle, alors pour cet adorable raton laveur, on ferait tous un effort.

J’attendais que la jeune femme prenne ses affaires et arrive, je restais à proximité de la chambre, frustré de voir l’animal aussi faible. Santana était mignonne avec le raton, je la voyais poser son museau près de l’animal et faire un câlin à son compagnon. Il faut dire qu’elle était habituée maintenant à voir Tinkle à la maison depuis que Lilas venait le sortir de sa cage.

Est-ce qu’on l’avait épuisé à trop le sortir ? Le vétérinaire nous donnerait surement une explication. J’étais assis sur le rebord du lit à regarder la scène d’un œil triste quand j’entendais pester la jeune femme au loin. Oh, elle était arrivée, je retrouvais le sourire juste en entendant sa voix, me relevant pour passer la tête dans le couloir.

- Est-ce que c’est important ? Tu rigoles ?

Je ne l’aurais pas appelée si ça n’avait pas été le cas. Mais en parlant de rigoler, je du réprimer un sourire en voyant mon assistante affublée d’un pyjama qui recouvrait son corps tout entier la faisant ressemblée à un chat. Trop tard, j’avais un grand sourire, et ça faisait du bien de sourire un peu dans cette situation, je la regarde en persiflant.

- Je t’ai fait venir uniquement pour admirer ce joli costume de chat.

Mon index pointé vers elle, je reste avec un sourire sérieux quand je m’approchais. Elle avait de petit yeux, je sais très bien qu’elle n’aime pas se lever trop tôt, mais c’était pour la bonne cause. Je vais jusqu’à elle pour déposer une bise sur sa joue encore un peu poisseuse de la nuit, et récupère ses affaires qu’elle avait dans les mains.

- Je rigole, tu es très jolie, mais m’en veut pas si demain je t’appelle chaton.

Je la débarrasse naturellement pour aller poser les vêtements et la serviette qu’elle avait prise avec elle dans la salle de bain. Elle a pensé à tout on dirait, c’était tout elle, toujours méticuleuse, ce qui faisait d’elle une bonne assistante. Je caressais le petit Artek qu’elle emmenait de temps en temps avec elle avant de les faire entrer dans la chambre où Santana était restée à veiller le raton laveur.

- Tinkle a l’air faible ce matin. J’aime pas du tout le voir comme ça. Le vétérinaire va venir, et il faudra soit que tu restes ici avec lui, ou que tu t’occupes de faire les soins du matin. Enfin ! Je te chauffe un café ? Un Thé ? Ou un bol de lait pour mon petit chaton ?

Enéa venait d’arriver et j’étais soulagé de la voir. A deux on pourrait prendre soin comme il faut de Tinkle. La blonde avait répondu présente tout de suite, un peu bougonne, elle n’avait pas hésiter pour autant à venir affubler d’un pyjama de chat tout mignon. J’appréciais cette relation naturelle qu’on avait lié les deux, et si elle était là si tôt ce matin ça prouvait qu’elle demeurait plus qu’une assistante.

Même si j’étais trop fier pour le lui avouer, je la considérais comme une amie, je pense qu’elle le sait même si je ne lui ai jamais dit. Je disposais ses changes dans la salle de bain avant de la faire entrer dans la chambre pour lui montrer l’état de notre animal blessé.

- C’est cool que tu sois là. Tout seul j’aurais pas pu faire …

Je la remerciais quand même à ma façon avant de lui proposer une boisson chaude. La gourmande réclamait du chocolat dans son lait, ça me plaisait qu’elle ne se gêne pas avec moi. Elle restait près du raton laveur avec les deux chiens, et moi m’attelais à la cuisine pour effectuer la commande de mademoiselle.

- De la température ? Non je n’ai pas eu le temps encore, et puis je n’ai pas attendu j’ai appelé le vétérinaire directement.

Il a l’habitude, plus que moi, parce que je ne saurais même pas quoi faire une fois la température constatée. La seule température qui m’occupait pour le moment c’était celle du chocolat que je faisais chauffer. J’essayais de faire ça bien pour me faire pardonner d’avoir tiré mon assistante du lit.

J’irai chercher le thermomètre après, j’avais tout ce qu’il faut dans la trousse de soin, mais elle était au bureau. En disposant comme il faut sur un petit plateau, je mettais deux tasses de café, le chocolat et des cookies que je gardais dans une boite pour les urgences. En retournant dans la chambre je dépose le plateau sur la table de nuit en proposant à la jeune femme chat déjeuner.

- Le petit déjeuner de mademoiselle ! Désolé … c’est pas royal, mais je n’avais pas prévu de recevoir un mignon chaton. Je vais chercher le thermomètre !

Elle pourrait déjà se réveiller le temps que je cours au bureau chercher la trousse de soin. Je lui tapote le sommet du crâne, juste entre les deux oreilles de sa capuche pour l’embêter avant de sortir pour aller au bureau.

J’étais rassuré de la savoir au chevet de Tinkle, je n’aimerais pas le laisser seul. En me dépêchant je faisais l’aller et retour rapidement pour revenir avec le nécessaire. Je pose la trousse sur le lit, récupère le thermomètre en le brandissant victorieusement. Je m’assois sur le bord du lit pour m’approcher de l’animal et de prendre sa température.

- Tu crois que je devrais appeler Lilas ? J’ai pas envie de l’inquiéter …

Le raton laveur restait faible, et je détestais le voir comme ça. Peut-être oui que j’aurais eu le temps de sortir le thermomètre si j’y avais pensé avant. Mais j’avais préféré ne pas quitter mon ami à poil des yeux. Maintenant qu’Enéa était là, je pouvais courir de l’autre côté avec l’esprit plus léger, et c’est ce que je faisais.

J’étais tout de même allé vite, surement un record, je ne me souviens pas avoir déjà parcouru les deux bâtiments aussi rapidement. Et puis je revenais en brandissant mon objet, comme si c’était moi qui en avait eu l’idée. Je pourrai dire au vétérinaire que j’avais fait le nécessaire, mais en vrai je ne regrettais pas d’avoir embauchée une assistante qui me complétait si bien.

Qu’est-ce que je ferais sans elle ? Je ne lui avouerai pas qu’elle avait apporté un grand bol d’air dans ma vie, elle serait trop fière et je serais obligé de l’écouter se vanter ! Mais j’étais vraiment content qu’elle soit là. J’entreprends de sonder la température du raton laveur pendant qu’Enéa se réveillait doucement.

- Tu as raison j’appellerai Lilas tout à l’heure … dis-moi pourquoi tu as toujours raison, c’est énervant ?

Je lui souriais, en observant le résultat sur le thermomètre, mais je n’y connais pas grand-chose en chaleur d’un raton laveur. Ce qui est sûr c’est que Tinkle aurait bien besoin qu’on prenne soin de lui, mais savoir que la température arrivait à peine au-dessus de 40, est ce que c’est grave ? Je fronce le regard, inquiet, en récupérant mon appareil de mesure.

- 40.1, c’est beaucoup tu crois ? Tu peux regarder sur internet ?

Elle était plus douée que moi pour tout ça, et puis je n’avais pas mon téléphone à portée de mains. J’étais presque certain qu’en moins de temps qu’il ne faudrait pour le lui demander elle aurait la réponse. Alors je revenais près d’elle, posant le thermomètre sur la table de lui et attrapant ma tasse de café avant de m’assoir à côté d’Enéa pour en boire un peu.

- Tu ne veux pas de cookie ? Je ne sais pas ce que tu manges le matin. J’ai des céréales pour les animaux dans la réserve, mais rien pour les humaines déguisée en chat.

Lilas ne serait pas contente du tout en apprenant que son Tinkle est malade, pire elle serait angoissée. On n’avait pas besoin de ça pour l’instant, et mon assistante se vantait ainsi d’avoir raison. J’avais bien fait de l’appeler, elle me serait d’une grande aide ce matin, c’était elle déjà qui me faisait remarquer que prendre la température de l’animal pourrait aider.

Si je n’y connaissais pas grand-chose en métabolisme de raton laveur, nous avions un ami très instruit appelé google qui pouvait nous aider. 40 c’était trop, mais pas tant que ça, si ? Enéa semblait d’un seul coup monter en pression, je l’entendais dans sa voix quand elle me demandait de rappeler le vétérinaire d’une façon pressante.

- Il va arriver, il devrait presque déjà être là. Ne t’inquiète pas, il a l’habitude, c’est juste que d’habitude c’est pas si tôt le matin.

Ce dernier venait au moins une fois par semaine, il y avait souvent une urgence à gérer, même si c’était une première pour le raton laveur. J’hésitais à le rappeler selon les consigne de la jeune femme, mon téléphone en main je regardais le dernier numéro composé, celui du vétérinaire. Il allait arriver, non ? Je soupire, et appuie quand même sur la touche de rappel.

Je vois le numéro du vétérinaire se composer sur l’écran, et l’icône de l’appel en cours clignoté. Chaque clignotement je sentais mon cœur battre plus vite, il n’y avait pas besoin de stresser, je ne voulais pas le montrer pourtant je n’aimais pas ça. J’observais la jeune femme avec son chien examiner Tinkle pendant que ça décrochait.

- Je … oui, c’est encore monsieur Gucciani, pour vous dire que Tinkle à de la fièvre. Oui, 40, c’est normal ? S’il vous plait, dépêcher vous, il n’est vraiment pas en forme.

L’animal était fébrile, Santana restait à son chevet, elle était comme une maman qui couve son petit, et Enéa, tout monde était aux petits soin pour Tinkle. Je regardais cette dernière se lever d’une façon plutôt hâtive et me faire sortir de la chambre. C’était aussi la première fois que je voyais la jeune femme aussi virulente.

- Hein !? De quoi tu me parles ? Et puis qu’est ce qui t’arrive !? Calme-toi !

Pourquoi elle m’avait fait sortir, pourquoi elle semblait totalement paniquée, cette histoire affectait tout le monde ce matin. Je posais la paume de ma main à plat sur l’épaule droit d’Enéa, je la laissais comme une marque d’affection, le temps qu’elle se calme un peu. Je regardais celle-ci dans les yeux, en essayant tant bien que mal de l’aider à reprendre son calme.

- Chuut, respire, d’accord ? J’ai eu le vétérinaire, il arrive, là dans 2 minutes il sera là.

Je ne sais pas de quelle blessure elle parle, il faut que je tire ça au clair avant que le vétérinaire arrive. Ce n’est pas possible, Tinkle n’a pas pu se battre hier soir, il n’était pas au planning. Je soupire, mais reste calme, en dévisageant celle qui était plus mon amie que mon assistante ce matin. Je retire ma main, et me recule d’un petit pas, sans la quitter des yeux.

- Tu ne veux pas aller prendre ta douche ? ça va te faire du bien peut être ? Moi je vais m’occuper de Tinkle, ça va aller tu sais, ce n’est pas le premier animal qui se blesse.

Quand Enéa me faisait sortir de la chambre, je ne comprenais pas bien ce qui se passait. Pourquoi est-ce qu’elle avait l’air aussi perturbée tout à coup ? Elle agissait bizarrement, haussait le ton, et puis je comprenais par la suite que la jeune femme parlait de la marque de griffe sur le flan de Tinkle.

Je ne savais pas comment ça avait pu arriver, c’était totalement le genre de chose qui NE devait pas arriver. Surtout pas au raton laveur, mais tout ça je n’en parlerais pas pour autant à mon assistante hystérique. Je lui demandais doucement de se calmer en la voyant monter dans les tours. C’était la première fois que je la sentais comme ça.

Voir mon assistante dans cet état, ça ne me plaisait pas du tout, c’est pour ça que je ne pouvais rien lui dire. Alors je me comptais de répéter que ça irait. J’étais calme, oui, parce que de toute façon il n’y avait pas d’autre posture à adopter.

- Enéa, de quelle surveillance tu parles ? La nuit je dors, il n’y a pas de veilleur dans le jardin pour surveiller les enclos.

Même si je passais une partie de la nuit à suivre mon activité secondaire, il n’y avait pas de surveillance particulière à l’extérieur. J’étais déjà pas mal occupé à surveiller ce qui se passait au sous-sol. Mais pour le coup, j’imaginais vraiment que tout ça restait dû à un accident. Je vérifierais moi-même les registres des combats, mais plus tard bien sûr.

- Ça ne t’est jamais arrivée de te faire mal toute seule en dormant ? Je vais mener l’enquête, mais s’il te plait, ne tire pas de conclusion hâtive. Tu seras la première informée promis si je trouve un truc pas clair.

J’espérais calmer un moment mon amie, je vois bien qu’elle s’inquiétait pour l’animal. C’est ainsi que je lui proposais d’aller prendre sa douche, et moi je resterais là pour attendre le vétérinaire. Ce qu’elle finit par accepter avant de missionner son chien pour me surveiller. Artek semblait satisfait et plutôt fier de se prêter au jeu quand sa maman nous quittait.

Je caressais la tête de l’animal, celle de Santana aussi à côté qui était jalouse, avant de me pencher à nouveau sur le cas du raton laveur. J’écartais ses poils pour voir l’étendue de la blessure, c’était sec, et pas très profond. Je ne pense pas que ça ait un lien avec sa température, après tout c’était juste une petite griffure.

- Ça va aller mon grand, tu es courageux.

En me penchant sur l’animal, j’essayais d’écouter tant bien que mal son cœur battre, sans réellement savoir ce que j’allais faire de ça. Et puis le vétérinaire arrivait, enfin. Quand j’entendais sonner à la porte j’étais content de lui ouvrir pour le faire entrer et lui indiquer la chambre du malade.

- Ce matin il n’a pas l’air en forme, il a de la fièvre, enfin un petit peu, est ce que c’est grave ?

L’homme ne perdait pas de temps, et rapidement il faisait le tour du petit raton laveur. Je faisais sortir les deux chiens pour laisser un peu d’espace, en les laissant dehors pour qu’ils gambadent dans le jardin. De toute façon c’était fermé, ils ne pourraient pas allez loin. Je retournais rapidement vers le vétérinaire et répondait à ses nombreuses questions.

- Hier il allait bien, il a mangé, comme d’habitude, enfin je crois. Je … son carnet de santé ? Heu .. oui, je vais le chercher !

Carnet de santé, carnet de santé … ! Oui, c’est dans la salle de bain, à côté de l’armoire avec les médicaments. Je fonçais à la salle de bain, machinalement, essayant d’ouvrir la porte qui était verrouillée. Je sursautais, en me souvenant que mon assistante était là. En quelque secondes j’avais oublié sa venue, mais il faut dire que j’avais autre chose en tête.

Je n’avais d’autre choix que de toquer à la porte, pour lui demander de me le sortir. Je suis bête, j’aurais dû y penser, mais pour être honnête, j’avais carrément tout zappé aujourd’hui. J’espérais qu’elle pourrait m’ouvrir rapidement, même si je sais que c’est moi qui l’avait envoyée se doucher. Je toquais, un peu plus vite.

- Enéa ! Enéa ! Ouvre s’te plait, c’est important.

Tinkle avait eu une visite hier soir, ça c’était certain. Mais je ne pouvais pas raconter à mon assistante ce qui se passait chaque soirée lorsqu’elle quitte son poste. Je l’incitais à se rendre dans la salle de bain, en imaginant que ça la détendrait certainement un petit peu. Et puis en attendant je pourrais moi aussi me calmer.

Le vétérinaire arrivait, et rien que le fait de le voir, c’est comme si la situation s’améliorait déjà un petit peu. Je répondais aux questions de ce dernier en essayant d’être le plus juste possible, après tout il en allait de la santé du petit chéri de Lilas. Et puis je filais à la salle de bain pour récupérer le carnet de santé.

- Oui, il est arrivé !

Enéa ouvrait la porte et je n’avais pas attendu pour chercher le carnet de santé. Note à moi-même, il faudra que je change l’endroit où je les ranges, mais à l’époque ça me paraissait bien à côté des médicaments. Je brandissais le carnet en l’air, content d’avoir trouvé celui du petit raton laveur au milieu des autres.

- Ça ! Le vétérinaire en a besoin.

Je me retournais vers mon assistante, contente d’avoir trouvé le carnet quand Artek, son animal canin, décidait d’entrer et de se joindre à la fête. Il avait senti que sa maman était ici, et il était content de venir se frotter à elle en essayant de se blottir sous le bras de la brune pour réclamer un câlin.

Il ne manquerait plus que Santana débarquer et ça serait la fête dans la salle de bain. Je souriais, en regardant le chien câliner sa maman. Et puis j’essayais de l’attraper par son collier pour l’emmener avec moi en dehors de la salle de bain. Mais il n’avait pas l’habitude à moi, et n’écoutait pas vraiment ce que je lui disais, restant là avec sa maitresse.

- Allez, vient Artek ! Tu vas pas rester là ?