Howlin' For You - Bonnie

Malgré sa volonté de devoir faire une pause, souffler un coup, s’éloigner de la scène, il avait des engagements qu’il avait pris bien avant de décider s’installer à Édimbourg pour se rapprocher de Roy. Des concerts prévus depuis près d’un an, où les places avaient été vendues comme des petits pains. Il n’avait aucune motivation et les appels réguliers de son manager l’agaçait de plus en plus, bien que toujours enjoué, motivé et prêt à trouver les bons mots pour le faire céder à ce qui pouvait se faire passer pour un caprice. Oui, son manager considérait que passer du temps avec une rouquine du pays n’était pas très bon pour les affaires de Nox. Cette fameuse rouquine qui avait revus à plusieurs reprises tantôt chez l’un tantôt chez l’autre avait réussi à faire tourner la tête du musicien par sa personnalité, sa présence, son charisme, sa sagacité et il était bon de s’arrêter là pour ne pas faire gonfler les chevilles de madame. Il ne pouvait nier que Maggie avait eu du flair là-dessus même s’il ne l’admettrait pas et que ni elle ni la famille de Bonnie n’était au courant, et encore moins Roy. Ce dernier était venu plusieurs fois dans l’appartement du mannequin, avait eu l’occasion de choisir ses meubles, les couleurs de sa chambre et c’était avec un talent maladroit que les deux Preston s’étaient amusés à peindre les murs.

Bref, tout ça pour dire qu’il avait annoncé devoir aller à L.A. pour le travail, sans en dévoiler plus à l’avocate. Il partait une dizaine de jours. À l’inverse des tournées qui prenaient plusieurs mois, il avait convenu de quelques dates sur le territoire américain, profitant pour faire un peu de mannequinat, revoir quelques connaissances pour garder contact dans cet univers. Les concerts furent épuisants, intenses et l’effervescence avait ce don de booster le musicien, toujours surpris de voir l’état presque hystérique de la foule à chaque fois qu’il montait sur scène. Quant aux séances photos pour des pubs, des magazines et autres, c’était toujours là aussi intense, demandant une autre énergie. Mais dans ces jours-là, il s’amusait à envoyer des photos à Bonnie, et échangeait pas mal de message avec cette dernière malgré les horaires décalés.

Quelle surprise lorsqu’il vit qu’elle ne répondait pas alors qu’il retournait à son hôtel. Pas de sms, rien du tout. Il tenta un appel mais tomba sur le répondeur. À plusieurs reprises. Deux jours d’affilés. Plus de batterie ? C’était un comble pour une femme organisée comme elle. Non, ce n’était pas ça. Et l’angoisse montait plus les heures passées et qu’il ne pouvait user de son téléphone tout le temps. Et si les dix jours passés avaient terni l’intérêt qu’elle avait pour lui ? Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Non, impossible, sa vie était un long fleuve tranquille, routinier, cadré. Cela le concernait forcément. William essaya d’un autre téléphone pour voir si elle l’avait bloquée mais non. Rien. Alors qu’il aurait dû rester une journée en plus, le musicien avança son départ pour rentrer à Édimbourg. Non, il préférait se prendre un vent en face que d’apprendre qu’elle ne voulait plus de lui par de la simple lâcheté.

Une fois revenu en Écosse, il appela Carry pour lui dire qu’il était revenu, prêt à garder leur enfant quand elle jugerait bon de le faire. Et à sa grande surprise, elle lui proposa de le garder la semaine suivante si Roy était d’accord. Agréablement déstabilisé, William accepta d’attendre la réponse de son fils pour tout préparer. Il se dirigea dans le quartier où habitait la jeune femme, sonnant à plusieurs reprises, sa voiture garée non loin, sa valise dans le coffre. Il allait attendre, quitte à attendre plusieurs heures, finissant par se caler dans sa voiture tant le temps était long. Les lumières étaient éteintes, elle devait être à son travail, mais finira par rentrer tôt ou tard. Surprise ! …

Le temps semblait long dans la voiture, son téléphone en main, il regardait régulièrement autour de lui pour voir s’ils ne la voyaient pas débarquer d’un bus ou de sa voiture. Mais rien. Il replongea sur un article qui était sorti sur lui, comme model homme, vérifiant ce qui avait été écrit, retranscrit, regardant le choix des photos prises pour illustrer le court article avant de s’enfoncer dans le siège pour regarder autour de lui. Il avait de la chance que la pluie n’était pas au rendez-vous, il faisait frais, légèrement nuageux mais le soleil arrivait de temps en temps à passer la barrière blanche pour illuminer certains endroits.

Une heure plus tard, un taxi se gara devant la voiture de William. Ce dernier fronça les sourcils en voyant une rousse à l’arrière, des bandeaux entourant sa tête. Il regarda la scène, puis mit plusieurs secondes avant de percuter que la rouquine qui venait de sortir avec son sac en plastique, les bandages autour de sa tête était Bonnie. Le temps qu’il capte, la jeune femme était à la porte. Il sortit rapidement de sa voiture, récupérant les quelques affaires qui traînaient, à savoir sa veste et son téléphone et rejoignit la jeune femme qui ne semblait pas trouver ses clés dans son sac à main.

Bonnie ?! Putain, merde, je comprenais pas pourquoi tu ne répondais plus. Je … Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu vas bien ?

Bonjour les questions cons.Il n’osait pas la toucher, le regard ahuri de la voir dans cet état, l’inquiétude, le choc prenaient le dessus sur la colère qui était montée en crescendo pendant cette longue attente. Et dire que le musicien avait pensé qu’elle ne voulait plus entendre parler de lui pour des raisons obscures, il comprenait que ce n’était pas sa décision de ne pas répondre. Ses gestes étaient maladroits, entre l’envie de vouloir la prendre dans ses bras, de l’embrasser, de la dorloter sans même oser poser un doigt sur elle tant elle semblait si fragile à cet instant. Une vraie porcelaine. Son corps se tendit, imaginant mille et une histoire qu’elle pourrait lui raconter. Si elle voulait lui raconter. Peut-être qu’elle voudrait être seule ? Merde. Will ne savait pas quoi faire.

La surprise était au rendez-vous pour les deux. William était choqué de la voir dans cet état, et Bonnie ne comprenait pas ce qu’il faisait là. Elle l’interrogea d’ailleurs sur son retour, ignorant le jour qu’on est. Il devait rentrer ce week-end en effet mais avait avancé son retour, n’ayant rien de bien important à faire en dehors de contact qu’il aurait dû voir mais il fera tout ça part téléphone. L’important était à cet instant, et c’était une claque qu’il se prit en prenant conscience que l’avocate avait plus d’importance qu’il n’imaginait.

Vendredi. Je suis rentré plus tôt, dit-il simplement, ne sachant comment réagir.

Will ne pouvait pas lui dire qu’il pensait qu’elle s’était lassée de lui parce que la distance avait fait comprendre à la jeune femme que ce n’était pas ce qu’elle cherchait. Il ne lui dirait pas que c’était pour l’entendre de vive voix lui dire que c’était terminé plutôt que par une disparition soudaine. Ouais, il en fallait peu pour qu’il s’emporte et se fasse des films. Bonjour la confiance en soi. Et pourtant le blond était capable d’assurance quand c’était nécessaire, quitte à jouer l’indifférence pour ne pas paraître impacté par les autres alors qu’il n’était qu’une sorte de guimauve romantique.

Il se baissa plus rapidement que la jeune femme pour lui ramasser les clés, lui donnant en attrapant sa main, quelques instants, un faible sourire maladroit. Bon sang. L’envie de la serrer dans ses bras était trop imposante et il se retenait d’agir, mais ce fut Bonnie qui reprit, s’excusant de ne plus avoir de téléphone. Le musicien répondit par un hochement de tête, se doutant que vu l’état de la jeune femme, il s’était passé quelque chose de suffisamment grave. Elle continua sur sa lancée, demandant de continuer cette conversation à l’intérieur, loin des oreilles indiscrètes. William avait fini par comprendre ce que c’était que ce besoin de vouloir rentrer chez soi. Il l’avait ressenti à l’époque, même si ces dernières années étaient été un grand n’importe quoi.

Allons-nous mettre au chaud, répondit-il en faisant un petit mouvement de main.

Ils prirent l’ascenseur, laissant la jeune femme, n’osant toujours pas la toucher. Il était embarrassé, ne savait plus vraiment où se mettre et se demandait même s’il n’était pas de trop. Les paroles de Bonnie furent réconfortantes sans l'être. Que lui était-il arrivé pour avoir un bandage sur la tête ? Il la regarda d'un air grave, hochant de la tête peu convaincu. Une fois la porte d'entrée passer, je laisse mes quelques affaires à l'entrée pour accueillir simplement la jeune femme qui vint se blottir dans ses bras. William était rassuré de l'avoir contre lui, soupirant d'aise de la savoir là, en sécurité. Le blond déposa un baiser sur une partie où il n'y avait pas de bandage, ne voulant pas la lâcher, pas avant un bon moment en tous cas. La rouquine finit par lever la tête pour lui proposer quelque chose pour le sustenter. Fronçant les sourcils, il secoua la tête en déposant un baiser sur son front, avant de descendre sur son nez pour finir sur ses lèvres.

Tu vas aller t’asseoir dans ton canapé et ne rien faire. C’est moi qui m’occupe de toi. Est-ce que tu veux manger ou boire quelque chose ? Ou tu préfères peut-être que je te laisse tranquille, même s’il va falloir que tu me dégages à grand coup de pieds au cul.

Il lui adressa un sourire en la gardant contre elle, laissant une main venir sur sa joue pour en caresser sa peau avec douceur. Ses yeux se posèrent dans les siens.

Je me suis inquiété de ne pas avoir des nouvelles. Et je ne pouvais pas appeler Maggie ou la distillerie. Tu m’as manqué Bonnie.

Bonnie, ainsi lovée dans ses bras, perturba le musicien. Non, ce n’était pas sa présence qui en était à l’origine, mais la réflexion qui faisait doucement son chemin en lui. Ils sortaient ensemble, sans avoir réellement officialisé leur relation, sans en avoir parlé autour d’eux, sans réellement en avoir parlé ensemble. Ils profitaient du moment, et cela ressemblait à un accord tacite entre eux. Cependant, Wiliam ressentait ce besoin d’être à ces côtés. Le petit froncement de sourcil l’amusa, l’entendant lui expliquer qu’elle ne voulait pas être étouffée par autrui, apprenant qu’elle avait refusé d’aller chez son père pour se reposer.

Très bien, capitaine, murmura-t-il en déposant un nouveau baiser sur ses lèvres, on se pose dans le salon et tu te reposes et moi je récupère du décalage horaire, rien de plus, ça te va comme programme ?

Il caressa sa joue du pouce, avec ce petit sourire sur les lèvres de la savoir là. Bonnie lui avoua avoir besoin de retrouver son quotidien, ce moment de normalité alors qu’elle avait certainement subi un traumatisme qui aurait des conséquences. La rouquine ajouta les consignes du médecin qui élargirent le sourire du musicien, avant d’exagérer un soupir, pour montrer l’effort qu’il allait devoir fournir pour rester auprès de la jeune femme.

Si le médecin l’a dit, c’est mon devoir de rester à tes côtés alors. J’ai ma valise dans la voiture, j’irai la récupérer après.

Elle semblait désolée, mais le blond n’avait pas vu les choses autrement que rester chez elle pour s’occuper d’elle, le temps qu’elle se remette. William lui avoua avec facilité l’inquiétude qu’il avait ressentie ainsi que ce manque qu’il avait éprouvé à cause de la distance mais aussi de l’absence de nouvelles. L’Écossaise était désolée de la situation. Ces mots ne faisaient sens à rien dans l’imaginaire du blond qui se demandait un peu plus ce qui s’était passé. Qu’est-ce qui avait échappé à son contrôle ? Il répondit par l’affirmative à sa question. Depuis plusieurs heures, même. Mais était-ce nécessaire d’évoquer tous les scénarios qu’il avait envisagés la concernant ? Bonnie accepta finalement qu’il aille préparer du thé, voulant connaître son voyage, lui promettant une explication sur son bandage. Nouveau hochement de tête et William ajouta :

Sans problème, tu vas aller t’asseoir sur le canapé, je m’occupe du reste.

Un dernier baiser pour la route et il partit en direction de la cuisine, faisant rapidement chauffer de l’eau, trouvant des tasses après seulement deux essais, fouillant dans les placards pour trouver le thé que la jeune femme voulait après lui avoir demandé. Il fit après quelques minutes un plateau avec deux tasses, du sucre, de quoi grignoter trouvé dans les placards. Il s’assit à côté d’elle en déposant le plateau sur la table basse.

Madame est servie. Viens là, dit-il en l’invitant à venir se poser contre lui pour l’envelopper de ses bras, se calant de sorte à ce que cela soit confortable pour les deux et que madame puisse boire son thé comme bon lui semblait. J’ai eu l’occasion de revoir des connaissances, on a pu parler de projets et j’ai fait des séances photos pour des marques. Je pense qu’elles apparaîtront dans les mois qui viendront, après les retouches et toute la com’ autour. Rien de folichon, c’était purement du travail avant tout, même si j’avoue avoir pris quelques jours à me dorer au soleil, c’est pour ça que j’ai pu revenir plus tôt, plus facilement. Je te montrerai quelques photos que j’ai prises.

Il était vrai que maintenant soulagé de savoir que tout allait bien, ou presque, il sentait la fatigue du décalage horaire le frapper de plein fouet. Il n’avait que peu dormi dans l’avion, trépignant sur place, son esprit fumant par toutes les idées sordides qu’il lui était venu. William attendait à présent à ce qu’elle lui raconte ce qu’il lui était arrivé, ne voulant pas la presser ni l’obliger à lui en parler, mais serait rassuré de comprendre.

Une fois le plateau prêt, William revint rapidement auprès de la belle avocate pour pouvoir s’occuper d’elle. Il ignorait quoi faire qui pourrait la soulager mais s’était dit que sa simple présence suffirait. Inutile de dire plus, inutile de compatir ou de dégager quoi que ce soit. Bonnie n’avait pas besoin qu’on lui montre de la pitié par rapport à son triste état. Mais le musicien était ce qu’il était et pouvait parfois être maladroit. Alors malgré la fatigue, il fera acte de présence. La tension redescendue, il n’était pas impossible qu’il sombre rapidement.

La jeune femme dans ses bras, il la caressait du pouce alors qu’il lui racontait son séjour, oubliant bien de parler des concerts qu’il avait fait là-bas pour tenir ses engagements alors qu’il cherchait à prendre un peu de distance pour pouvoir composer un nouvel album sereinement mais encore fallait-il que l’inspiration puisse être au rendez-vous. Bonnie se tourna pour l’observer, lui faisant remarquer qu’il avait pris un peu de couleur.

J’ai la marque du maillot… Dit-il comme un enfant coupable, avec le sourire d’un bienheureux.

Et heureusement qu’il ne faisait plus de photo en sous-vêtement, William se serait fait remonter les bretelles pour ne pas avoir la même teinte sur tout le corps. Mais malgré qu’il avait fait ce genre de photo par le passé, le musicien était un homme assez pudique. Il sourit au commentaire de la jeune femme qui ne trouvait rien à modifier sur lui. Et pourtant, malgré la beauté du blond, les retouches se faisaient sur la lumière, pour affiner légèrement les traits, pour renforcer d’autres zones afin de lui donner cette impression d’être un dieu grec.

Merci, lâcha-t-il avec un petit rire amusé et discret. Ce n’est que de l’artifice. Il faut vendre du rêve, une image de perfection qui est fausse et qui a des conséquences aujourd’hui sur les jeunes générations.

Les jeunes qui souffrent de leurs images qui ne ressemblent pas à celle des magazines, des stars. La mode est une mode de superficialité et il pouvait être étrange qu’un homme comme lui puisse baigner dedans. Ce qui est important c’est l’objet, le vêtement, le produit qui est mis en valeur. Les mannequins ne sont que des ustensiles pour présenter le produit qui doit être vendus. Il s’inquiétait pour son gosse qu’il puisse être impacté par cette image que la société voulait et il avait déjà abordé le sujet avec lui sans pour autant trop l’approfondir.

Bonnie finit par raconter ce qu’il lui était arrivé pour ressembler à une momie à qui il manquait des bandelettes. Elle avait été agressée à son travail alors qu’elle faisait des heures supplémentaires à cause du contexte. L’avocate avait reçu un coup sur la tête suffisamment fort pour en avoir été inconsciente suffisamment de temps pour se réveiller à l’hôpital. Le musicien se sentit soudainement mal, sentant son corps se tendre à ces informations, coupant son souffle. Elle semblait lasse de raconter cette histoire, lui apprenant pour terminer que son implant auditif avait été abîmé dans l’attaque.

Bonnie, merde. Je … Arriva-t-il simplement à dire, sans voix.

Il n’y avait pas de mot pour exprimer ce qu’il ressentait à l’instant. Alors, il la prit un peu plus dans ses bras, déposant sur elle un baiser, resserrant doucement cette étreinte pour la sentir au plus près de lui sans pour autant être étouffant. Il resta un moment, silencieux, ainsi contre elle, perdu dans ses pensées, culpabilisant d’avoir pu penser qu’elle ne voulait plus entendre parler de lui alors qu’il lui était arrivée quelque chose de grave.

Ils ont pu les retrouver ? Finit-il par dire.
Et combien de temps vas-tu devoir attendre pour ton implant ? Comment est-ce que tu vas faire ?

L.A avait des plages sans fin, des zones un peu plus privées où les personnes pouvaient bronzer en toute sérénité. Il y avait passé des après-midi à dormir au soleil, attendant le soir pour aller faire son show dans de grandes salles de concert. L’invitation de la jeune femme à lui montrer ce bronzage était pour le blond un appel coquin, mais au vu des circonstances, il comptait rester sage. Son regard mutin en disait pourtant long et il rit de bon cœur en l’entendant ajouter qu’il perdrait vite sa couleur.

Laisse-moi croire que ça tiendra, geint-il amusé, mais reprenant avec un peu plus de sérieux. Je serai amené à faire des déplacements de temps à autre.

Parce qu’elle devrait avoir conscience qu’il risque d’aller de temps à autre de l’autre côté de la planète même s’il avait largement réduit ses déplacements pour rattraper le temps perdu avec son fils. La remarque de l’avocate sur le besoin de faire des retouches sur les photos amena une réflexion sur les abus qu’il y avait pour donner une image de perfection, loin de la réalité, qui traumatisait bien des gosses. Will essayait de travailler avec des professionnels qui pensaient différemment, mais était amené à bosser avec certains qui ne tenaient pas compte de ce genre de « détails ». Bonnie amena le bon côté des choses qui fit rire à nouveau le musicien : elle l’avait vu dans son intégralité, sans artifice, sans retouche alors que les autres n’avaient qu’une fausse de lui. Elle se disait être privilégiée. Déposant un baiser dans le cou de la jeune femme, il fit une légère pression de ses bras pour l’étreinte une courte seconde, oubliant sa tasse de thé qui refroidissait sur la table basse.

Tu crois qu’on fantasme sur moi ? Plaisanta-t-il. Je suis obligé de repousser une horde de fans en folie chaque jour.

Rien de sérieux. Le mannequinat n’amenait pas vraiment ou rarement des personnes à les rencontrer. Il y avait eu quelques individus qu’ils avaient croisés par hasard qui l’avait reconnu, avec qui il avait pu échanger quelques mots, mais quand il voyait certaines célébrités se faire harceler, William était plus que ravi d’avoir choisi l’anonymat de Nox.

Bonnie lui expliqua ce qu’il était arrivé et l’inquiétude le prit à la gorge. La violence qu’elle avait subie pour un vol de matériel était inadmissible. Le musicien se posait des questions sur la sécurité du lieu où elle travaillait. Elle se voulut rassurante, et répondit sans détour aux interrogations qu’il avait amené. Pas de nouvelles des cambrioleurs et elle ne pourra pas avoir son implant tant qu’elle ne se sera pas remis de cette agression. La jeune femme allait certainement rester quelques jours voir plus à la maison, confiner pour se reposer mais le blondinet se demandait si elle arriverait à rester chez elle, au repos, alors que c’était une bosseuse. La rouquine se tourna légèrement pour poser sa main chaude sur sa joue, faisait naître un sourire sincère à la vue de son joli visage malgré les bandages et la fatigue qui se lisait sur son visage. Elle s’inquiétait à son tour de son état. Glissant une main sur son cou, il l’embrassa avec douceur avant de répondre dans un souffle.

À condition que tu m’accompagnes.

Le mannequin ne dira pas non à une bonne nuit de sommeil, n’ayant que peu dormi ces derniers temps. Bonnie devait se reposer elle aussi, selon les ordres du médecin. Une bonne douche pour se décrasser de ces heures sans fin d’avion et un lit confortable était les bienvenus.

Tu vas tenir à rester chez toi ? Finit-il par demander après la réponse de la jeune femme.